Thotis s’est rendu à la Gaîté Lyrique, lieu culturel choisi par l’Université PSL pour célébrer les 10 ans du programme doctoral de recherche et création “SACRe : Sciences, Art, Création, Recherche”, le 16 novembre dernier. Retour sur ce Festival unique qui met à l’honneur les réalisations de jeunes chercheurs à l’interface des sciences et des arts. 

Par Valentine Dunyach

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Le programme doctoral SACRe fête ses dix ans à la Gaîté Lyrique !

À l’occasion des dix ans du programme doctoral de recherche et création “SACRe : Sciences, Art, Création, Recherche”, l’Université PSL exposait les œuvres et sujets de thèse d’une quarantaine d’artistes-chercheurs, dans un lieu culturel prestigieux ; la Gaîté Lyrique, en ce mois de novembre. Programme doctoral pionnier, SACRe a permis l’émergence de 65 thèses, dont certaines ont été primées en France et à l’international. 

Durant un week-end de festivités (Festival pop-up) dédié à ces créations à l’interface entre les sciences et les arts, le public a pu profiter d’un parcours d’exposition ponctué de performances interactives, théâtrales, de concerts, de projections ou encore de prises de paroles radiophoniques théâtrales, musicales, littéraires, et de présentations interactives d’œuvres des artistes chercheurs. Pour l’occasion, un podcast dédié à ce Festival pop-up a même été installé dans les murs de la Gaîté Lyrique, permettant aux doctorants d’expliquer leur sujet de thèse en direct, sans que l’enregistrement soit diffusé à l’extérieur. 

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Des doctorants issus de grandes institutions comme les Beaux-Arts de Paris et l’École Normale Supérieure – PSL réunis

Au cours de notre visite, la Co-Directrice d’exposition du programme SACRe nous a indiqué les tendances créatives abordées par les artistes-chercheurs, pour leur thèse, ces dernières années. Les doctorants ont en effet orienté leur thèse de fin d’études sur des grandes thématiques en phase avec leur époque ou des sujets intemporels. Parmi elles, l’environnement, notre rapport au vivant, le design, les arts visuels, le cinéma, le documentaire, le poids des données numériques, l’émergence des intelligences artificielles ou encore les crises sociales. 

Soutenu par le Ministère de la Culture et placé sous le patronage du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, le Festival SACRe fait la place belle aux grandes institutions. Cette année, l’ensemble des doctorants participants étaient tous issus de prestigieux établissement tels que le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique -PSL, le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, l’École des Arts Décoratifs, La Fémis, les Beaux-Arts de Paris ou encore l’École Normale Supérieure – PSL. Présents pour certains lors de notre visite, ils ont pris le temps de détailler la  réflexion derrière leur sujet de thèse et sa matérialisation. Cette édition 2023 a ainsi permis de réunir, de façon inédite, une grande partie des artistes-chercheurs sélectionnés parmi les 115 participants du programme. 

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Rencontre avec trois artistes-chercheurs autour de leur sujet de thèse

Durant cette visite presse, nous avons eu l’occasion de découvrir différents artistes et leurs sujets de thèses. Nous avons notamment échangé avec Célia Boutilier (promotion 2021 des Beaux-Arts de Paris), qui a articulé son sujet de thèse autour des notions de symbiose et d’esthétisme présentes dans la nature. Par le prisme de la photographie, son travail est un parfait exemple de la mise en abîme de notre relation au monde, à la nature, à l’environnement que nous habitons. Elle explique : « Nous habitons un monde d’après les images que nous nous faisons de lui ». Ainsi, elle définit son travail comme des assemblages photographiques, compositions d’images complexes qui dialoguent entre elles et interrogent le regard du public. 

En mixant différents domaines de compétences -artistiques comme scientifiques-, cette jeune génération d’artistes prend autant en considération l’aspect technique que l’aspect poétique dans leur réalisation. L’un d’entre eux, Antoine Renard (doctorant SACRe-ENSBA), a, pour sa thèse, créé un parfum unique, mis en valeur par une installation olfactive surprenante. Dans la pénombre d’une salle de la Gaîté Lyrique faiblement éclairée par un néon violet, le doctorant diffusait ainsi un parfum réalisé par ses soins, avec l’aide d’un ami parfumeur. Après avoir effectué plusieurs voyages en Amazonie et rencontré des guérisseurs, il souhaitait recréer une “odeur-fiction” évolutive, qui s’inscrit durablement dans la mémoire de celui qui la sent. Son travail sur la construction du souvenir par l’odeur intitulé « PSYCHOBOTANIA » a nécessité l’alliage d’une trentaine de molécules de synthèse, comme il nous le détaille “J’ai assemblé des notes de fond et des notes de cœur, pour réaliser ce parfum”.

Robin Champenois (ENS / PSL & ENPC) invite quant à lui le spectateur à assister à un échange -interrogateur- entre un humain et une intelligence artificielle. En élaborant une sorte de chatbot peu élaboré, il parvient à retranscrire une histoire écrite par ses soins, en composition imagée. Imparfaites, ces illustrations créées par l’IA retranscrivent ainsi l’histoire qu’il s’est imaginé et qu’il a “demandé” à l’IA d’interpréter. Il parvient, grâce à ce mécanisme, à en extraire une certaine poésie. Le point de départ de sa réflexion est issu des questionnements suivants : Technologie et soin : qui va soigner les IA ? Les IA sont-elles tristes du rapport avec les humains ? Est-ce que l’être humain trouve ce qu’il va chercher dans les IA ?

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Université Paris Dauphine – PSL

Oeuvre : Célia Boutilier