Lors d’une soirée placée sous le thème de l’inspiration, l’École Audencia réunissait tout un panel de personnalités, dont plusieurs alumni. L’occasion pour Thotis de s’intéresser au parcours de l’un d’entre eux, Pierre Reinisch, diplômé d’Audencia depuis dix ans. 

Par Valentine Dunyach

L’École de Management Audencia organisait il y a quelques jours une soirée ayant pour thème “Les Industries Culturelles et Créatives”. Étaient présents pour en parler la direction d’Audencia, des alumni, mais également d’autres personnalités issues du monde de la Culture. Placé sous le signe de l’inspiration, l’événement faisait ainsi la part belle à plusieurs orateurs et oratrices. Par ailleurs, Audencia dispose d’un grand réseau d’alumni autour des métiers de la Culture et des Médias. Ce riche noyau professionnel “Culture et Management” a notamment été structuré par d’anciens élèves comme Pierre Reinisch, ayant lui-même pu profiter des contacts de l’école.

Audencia - alumni

Crédit : Caroline Bleux

Rencontre avec Pierre Reinisch, diplômé d’Audencia en 2013 

Pierre Reinisch fait partie des nombreux alumni qui font vivre le réseau d’Audencia. S’il n’est pas seul dans ce cas, son profil est directement cité par son école pour invoquer des profils de références, inspirants.

Aujourd’hui, il arbore professionnellement deux casquettes. D’une part, il est responsable du développement international du groupe Beaux-Arts & Cie  et la pluralité de ses activités en France et dans le monde. De l’autre, il occupe le poste de manager pour Beaux Arts Consulting. Ses missions consistent à gérer une équipe de consultants pour assurer la livraison en coûts, délais et qualité de projets culturels et stratégiques majeurs auprès d’acteurs privés et publics.

L’Opéra National de Paris et son École de Danse, le Musée de la Toile de Jouy… Ces clients prestigieux sont ceux de Pierre Reinisch – ou plutôt de l’équipe de Consulting de Beaux Arts & Cie. Parmi les projets récents, il cite une étude pour Paris-Île de France Capitale Économique, “Les MAGNETiques”. Un dossier sur le panorama des industries culturelles et créatives en Île-de-France. En ce qui concerne l’Opéra National de Paris, ses équipes ont contribué l’année précédente à la consolidation de l’offre de l’ingénierie culturelle à l’international. Enfin, le musée de la Toile de Jouy a bénéficié d’un accompagnement, dans la modernisation de son offre, et conseil sur les enjeux de son modèle économique. Diplômé de l’École Audencia il y a dix ans, soit en 2013, il a suivi un MSc (Master of Science – Management des Institutions Culturelles et des Industries Multimédias), plus communément appelée la “Majeur Culturelle”, à l’époque, par les étudiants.

Des expériences professionnalisantes pendant ses études à Audencia

S’il devait retenir un projet déterminant dans le cadre de sa formation à Audencia, ce serait certainement celui-ci : 

“Je peux évoquer un sujet structurant dans le cadre de la Majeur Culturelle, qui a orienté ma carrière. Il s’agit du “Short Program” à Bilbao, d’une durée d’une semaine. Ce projet m’a fait découvrir l’urbanisme culturel. Et comment, grâce à la culture et une stratégie planifiée et partagée entre toutes les parties prenantes, on peut transformer et redynamiser l’économie de toute un territoire, d’une région, d’un pays.”

Et d’ajouter : “Surtout, ça m’a fait découvrir l’ingénierie culturelle. Depuis, j’ai cherché à avoir un pied dans cette activité de conseil stratégique, pour accompagner la programmation de projets culturels majeurs. J’ai aussi suivi un parcours Responsabilité Globale en première année, convaincu que la culture est un pilier de la RSE.”

“C’est un secteur de niche, on est dans du conseil hyperspécialisé au conseil stratégique classique. Il existe une dizaine de cabinets d’ingénierie culturelle principaux en France, chacun comptant une dizaine de consultants environ. Il s’agit de pérenniser cette activité très spécialisée par l’application des modalités économiques, stratégiques pour un impact positif de la culture sur les territoires.”

Un milieu confidentiel donc, où tout le monde se connaît. Et pourtant, cet aspect de la profession n’a pas freiné Pierre Reinisch, bien au contraire. 

“J’ai trouvé mon stage de fin d’études grâce à une alumni qui venait de terminer son stage dans cette société. Elle m’a facilité l’accès dans ce cabinet d’ingénierie culturelle, qui aujourd’hui n’existe plus. Il est crucial de s’appuyer sur le réseau dans ce secteur si mouvant.”

 

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L’approfondissement de compétences spécifiques au fil de son parcours

Malgré sa passion, Pierre a vite pris conscience de la fragilité de ce secteur. Et rencontré des difficultés pour transformer son stage de fin d’études en véritable emploi.  Le manager en devenir a donc, tout naturellement, décidé de se lancer à son compte :

“Je me suis mis en auto-entrepreneur, pour continuer de faire des missions en freelance pour l’ingénierie culturelle, auprès des personnes avec lesquelles je travaillais. Dans ce type de métier, on sous-traite beaucoup. On a la possibilité de rééquilibrer le rapport de force avec l’employeur, et passer de quelqu’un qui recherche un emploi à quelqu’un qui propose une prestation de service.”

Cette transition vers l’indépendance lui a permis de garder un pas dans ce secteur. Ne trouvant pas de poste dans l’ingénierie culturelle, il a su rebondir en s’orientant vers son autre axe d’intérêt. Se réorienter vers l’urbanisme, découvert pendant ses études à Audencia, lui a également permis de travailler dans la gestion de projets pendant plus de 3 ans. Cette période professionnelle était une chance d’explorer de nouvelles compétences, jusqu’alors effleurées au cours de ses études.

“J’ai donc fait 3 ans et demi de gestion de projet BTP et Infrastructures, dans l’architecture. Je me trouvais plus dans la partie ingénierie. ça m’a permis de gagner en connaissance de la sémantique urbaine et architecturale.”

Lorsque l’on parle d’ingénierie culturelle, il existe effectivement trois fondamentaux : le volet économique (gestion de site), le contenu artistique et le contenant technique (bâtiment architectural, plateforme numérique, etc.). Pierre Reinisch a su en développer deux : la compétence économique, avec la gestion de projets, et la programmation architecturale urbanisme. Il cochait ainsi déjà deux cases parmi les trois. Ce qui a facilité sa réinsertion dans le secteur.

“Travailler dans la Culture n’est pas si simple. Lorsque l’on vient d’une école de Commerce, il ne faut pas s’imaginer travailler tout de suite dans le contenu et la production culturelle, parce que ce n’est pas notre valeur ajoutée. En revanche, évoluer dans les modalités de gestion d’un site culturel est l’un de nos grands atouts.” Il poursuit : “… Et, si possible, d’ajouter une deuxième corde à son arc ; pour moi, il s’agissait de la corde urbanistique”

Un parcours particulièrement inspirant, le menant aujourd’hui à travailler, et ce depuis 2016, dans le Conseil en création de musée. 

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D’autres profils inspirants issus de l’industrie culturelle présents lors de cette soirée

Pour l’occasion, Nathalie Bondil, directrice du musée et des expositions à l’institut du monde arabe, était présente. Distillant notamment de nombreuses références culturelles, sa vision du beau, de la culture, comme “collective”, diversifiée. Des alumni Audencia spécialisés dans différentes industries culturelles, issus de promotions différentes, ont par ailleurs pu s’exprimer. Et partager leur regard pertinent sur le rôle des grandes industries culturelles françaises aujourd’hui. 

Donatienne Hantin Charbaut, la Co-fondatrice et co-directrice de L’esprit Jazz, Festival Jazz à Saint-Germain-des-Prés, est elle aussi un talent issu d’Audencia. L’occasion de revenir sur son parcours au sein de l’École, l’ayant mené à entreprendre, dans un domaine passion. Une activité d’organisatrice de festivals et de spectacles vivants aujourd’hui confrontée à certains défis majeurs, dont l’adaptation aux transitions écologiques et numériques. 

Emmanuel Jacomet, promu il y a dix ans, est quant à lui producteur de films d’animation chez Mediawan Kids & Family. À ses yeux, les enjeux inhérents à son industrie culturelle sont de l’ordre de la sécurité et axés sur l’IA. Il doit en effet, épaulé de ses équipes, veiller aux images diffusées et à leur répercussion chez les tout petits. Orbitant dans un milieu de créatifs, il souligne par ailleurs l’importance de s’entourer de jeunesse au travail. Et de citer un collaborateur : “Dans une boîte, il faut absolument des moins de 25 ans”. 

Crédit : Caroline Bleux

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