Après 6 ans et demi passés à la direction du Pôle Léonard de Vinci, Sébastien Tran a relevé le défi de prendre la direction d’Audencia. Son parcours, ses ambitions pour Audencia, son appétence pour la recherche, l’innovation et l’hybridation… Nous avons eu le plaisir d’échanger avec lui sur de nombreux sujets. Par Valentine Dunyach
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Après avoir suivi des études d’économie-gestion à l’Université de Reims, Sébastien Tran obtient son doctorat de l’université Paris Dauphine-PSL, lui permettant d’obtenir une Habilitation à Diriger des Recherches (HDR). Dans le cadre de sa soutenance de thèse, il expérimente les méthodes propres à cet établissement, qu’il qualifie ainsi : « à la frontière entre la recherche appliquée et la recherche académique, ouvert aux projets transversaux et à la gestion de projet. ». Ce modèle de travail, agile, correspondait à ce qu’il recherchait ; un système plus caractéristique des grandes écoles que des universités. Il rejoint ensuite Excelia (ex- Sup de Co La Rochelle), en tant qu’enseignant-chercheur puis directeur académique, ensuite il intègre l’EM Normandie de 2010 à 2014, en tant que doyen de la faculté, l’ISC Paris de 2014 à 2017 en tant que DGA, puis le Pôle Léonard de Vinci, de 2017 à 2023. Aujourd’hui Directeur général d’Audencia, Sébastien Tran nous confie avoir pris goût aux missions diverses, complexes et engageantes propres à la direction d’une école, et plus généralement à la contribution à de grands projets académiques.
Après 6 ans et demi passés à la direction du Pôle Léonard de Vinci, Sébastien Tran a relevé le défi de prendre la direction d’Audencia. « Le Pôle Léonard de Vinci était en pointe sur les questions d’hybridation des compétences. Travailler avec des écoles de commerce, des universités, des écoles d’ingénieurs et des entreprises est intellectuellement très stimulant pour moi. Audencia s’inscrit naturellement dans cette continuité. », partage Sébastien Tran, Directeur général d’Audencia. Inspiré -entre autres- par le sociologue Norbert Alter, il considère qu’il est important de croiser les grilles de lectures de différentes disciplines. « La transversalité est le fil conducteur de ce que j’ai essayé de faire durant mes études et dans mes différents postes », glisse-t-il. Les double-diplômes, les programmes joints, l’hybridation des compétences, les cursus en partie à l’international… Audencia, grande école de management fondée en 1 900 disposait des éléments clefs liés à la transversalité pour convaincre Sébastien Tran d’en prendre la direction. En effet, Audencia figurait parmi les premières à proposer un double-diplôme Ingénieur-Manager, jusqu’à piloter aujourd’hui un portefeuille de 28 masters et 200 possibilités de double-diplômes.
En lien avec Audencia : retour sur la 36e édition du triathlon Audencia à La Baule : À travers ses divers doubles-diplômes et nombreux partenariats, Audencia accueille des étudiants issus de diverses écoles et formations – « une richesse », selon le DG de l’école. Au-delà de sa diffusion au sein des programmes, l’hybridation des compétences constitue véritablement un critère de recrutement pour les enseignants-chercheurs d’Audencia, comme l’indique Sébastien Tran : « On est très attentifs, lors du recrutement, à savoir s’il ou elle a des compétences ou connaissances connexes ; que ce soit en mathématiques, en sociologie, en sciences politiques… » Si Sébastien Tran a été attiré par l’ADN hybride de la Grande École, il souligne également l’évolution de l’établissement, dans le paysage de l’Enseignement supérieur : « Audencia est une très belle marque du monde de l’enseignement supérieur avec de solides fondamentaux académiques. Elle connaît d’ailleurs une ascension dans les classements français et internationaux depuis plusieurs années (27e monde au Financial Times, +2 places au Figaro, +1 dans le Point, L’Etudiant, etc…. », souligne-t-il.
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Sébastien Tran se félicite de l’avancement du plan stratégique ECOS 2025, qui prendra fin l’année prochaine. Parmi les prochains enjeux, le nouveau directeur général d’Audencia souhaite poursuivre l’ancrage sur les transitions écologiques et sociales de l’école, étudier les possibilités offertes par des innovations comme l’IA, développer encore davantage de programmes hybrides innovants et composer avec la situation géopolitique mondiale. L’un de ses grands objectifs sera également de renforcer la présence d’Audencia à Paris dans le paysage de la formation et de communiquer sur l’ouverture d’une dizaine de nouveaux MSc innovants développés à Paris.
Présente à l’international, Audencia possède trois implantations en Chine, un campus au Brésil et bénéficie de partenariats avec plus de 200 établissements prestigieux dans le monde. L’un des grands défis de l’école pour ces prochaines années, selon le Directeur général d’Audencia, est de parvenir à former des étudiants éveillés et pro-actifs à la fois sur les enjeux de transition écologique et sur les sujets géopolitiques. Les échanges internationaux, au cœur de l’expérience étudiante des écoles de management, induisent systématiquement des émissions carbone. À l’heure où le réchauffement climatique s’intensifie, Audencia se questionne sur le format global des stages durant les cursus en études supérieures en business school. Pour le Directeur général d’Audencia, « lorsque l’on analyse nos émissions de CO2 via notre bilan carbone annuel, la question des échanges internationaux pour les étudiants se pose. » Il ajoute : « On remarque par ailleurs que les stages en France, hors de la ville d’habitation, sont parfois tout aussi polluants. » L’école qui a pour mantra d’ « être une école meilleure pour le monde » forme actuellement ses professeurs permanents sur ces enjeux.
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Engagée depuis plusieurs années dans une transition écologique via ses programmes innovants, Audencia a notamment fait naître Gaïa, que Sébastien Tran qualifie « d’ovni », dans le paysage de l’enseignement supérieur français. En effet, cette école avant-gardiste dédiée à l’enjeu écologique permet aux étudiants de tous les programmes d’aborder les différentes problématiques sociétales, économiques et environnementales sous un prisme unique. Sébastien Tran illustre la modernité de ce projet ainsi : « Nous constatons qu’il y a finalement peu d’écoles qui font leur bilan carbone. Nous, c’est le cas depuis 3 ans. ». Par ailleurs, la volonté d’axer la majeure partie du volet académique sur l’enjeu de la transition socio-environnementale se traduit par des sujets de recherche à impact issus de 3 domaines d’excellence. Parmi les sujets à la pointe en termes de recherche à Audencia, Sébastien Tran cite plusieurs exemples : « l’impact sur l’actionnariat étranger et la valorisation des entreprises », « l’initiation des contrats à impacts environnementaux en France avec l’ADEME » ou encore « l’accompagnement des réfugiés ukrainiens à la création d’entreprises en France ».
Crédit : Sébastien Tran (© F. Sénard / Audencia)
Un parcours académique et professionnel guidé par une appétence pour la transversalité et la recherche
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