Dans le cadre de notre format “Parole d’Université”, nous nous sommes intéressés à Stéphane Braconnier, président de la prestigieuse Université Paris-Panthéon-Assas depuis 2020. Haut lieu de formation du Droit en France, l’Université a su inscrire, au fil du temps, les grands enjeux contemporains dans ses programmes. Stéphane Braconnier nous a également partagé son regard sur le secteur de l’enseignement supérieur français. Par Valentine Dunyach
En lien avec cet article : notre page dédiée aux études de Droit :
Stéphane Braconnier est juriste de formation et professeur agrégé en droit public. Le 30 novembre 2020, il est élu Président de l’Université Paris-Panthéon-Assas. S’il devait qualifier son parcours professionnel en quelques mots, il le ferait ainsi : “Je dirais que j’ai suivi un parcours à la fois classique et atypique”, explique-t-il. Recruté dans l’Enseignement supérieur après avoir suivi des études de droit public à Poitiers, Stéphane Braconnier a en effet souhaité colorer son parcours d’expériences nouvelles, davantage en proie avec “le terrain”, comme il nous le confie. Outre sa fonction de Président d’Université, Stéphane Braconnier a notamment choisi de prendre part à diverses activités, en parallèle de l’enseignement supérieur. Élu local pendant un temps de sa vie, il a également eu l’occasion de mettre à profit son expertise juridique et sa spécialisation en droit public français. Animé par d’autres domaines, hors du champ uniquement académique, le président de l’Université Paris-Panthéon-Assas est aussi l’auteur de nombreux ouvrages sur le Droit et de publications presse dédiées à ce thème.
Son accès à la présidence de l’Université Paris-Panthéon-Assas il y a 4 ans, sans s’inscrire dans une continuité de carrière, était l’occasion de relever de nouveaux défis. Grâce à son expérience et une vision stratégique portée pour l’établissement, Stéphane Braconnier n’a pas hésité à embrasser l’ambition de porter un projet politique collectif et innovant, pendant 5 ans. Outre cet objectif de long terme, Stéphane Braconnier apprécie particulièrement les missions quotidiennes propres au statut de président ; il détaille : “L’animation de la communauté -les étudiants, le personnel administratif, les enseignants-chercheurs- est certainement ce qu’il y a de plus stimulant parmi les missions d’un président d’université.” Il se désole néanmoins que des “petits inconvénients administratifs de la vie quotidienne -plus communément appelée “technocratie”-, entravent parfois cette dynamique et l’avancement du projet de l’Université.
À découvrir également, sur Thotis : devenir avocat ; salaire, études, conseils : Institution parmi les plus anciennes d’Europe, l’Université de Paris-Panthéon-Assas est l’héritière de la faculté de Droit de l’Université de Paris. Une véritable fierté, pour Stéphane Braconnier, qui connaît le prestige de cet établissement chargé d’Histoire. Véritable institution française reconnue à l’international, l’Université Paris-Panthéon-Assas se place en tête de très nombreux classements des universités. Un rang que l’Université Paris-Panthéon-Assas doit notamment, selon Stéphane Braconnier, à la conjugaison de deux éléments. D’une part, la renommée de l’établissement est directement corrélée avec son excellence académique, pédagogique et de recherche. D’autre part, il souligne l’importance de la réussite des diplômés, en termes d’insertion et de développement de carrières (dans le public comme dans le privé).
Face à certains détracteurs relatant une tendance de l’Université Paris-Panthéon-Assas à tendre vers l’extrême-droite du spectre politique, Stéphane Braconnier se défend : “Cela tient du fantasme ou de la légende”, explique-t-il à propos de ces accusations. Et de poursuivre : “Cela ne reflète absolument pas la réalité de ce qu’est l’Université Panthéon-Assas aujourd’hui. Le projet de l’Université, arrimé à une forte tradition d’excellence, mais aussi à une puissante volonté d’innovation et d’ouverture, est parfaitement étranger à ce qu’incarnent les extrêmes, d’où qu’elles viennent », se défend-t-il. Pour Stéphane Braconnier les valeurs traditionnelles de l’Université n’ont plus rien à voir avec les idées des mouvements d’extrême-droite qui ont pu faire parler d’eux dans les années 60-70 : “Il faut faire disparaître ce fantasme, qui tient uniquement de la volonté de nuire”. Oriente-toi avec Thotis : faire un Master à l’université : Pour le président d’université, le développement de l’EPE (Établissement Public Expérimental) était un moyen de sortir du débat des regroupements universitaires, tout en apportant des solutions concrètes à la nécessité de former les étudiants aux grands enjeux du numérique : ingénierie juridique numérique, enjeux du numérique sur les médias… Autant de sujets contemporains d’envergure européenne, que Stéphane Braconnier a voulu proposer aux étudiants de son université en intégrant quatre établissements-composantes à l’université. Acteur à l’initiative de cette alliance augmentée incluant des écoles d’ingénieurs et du management international telles que l’Efrei ou encore l’ISIT, l’Université Paris-Panthéon-Assas fait le choix de se démarquer des autres universités, dès janvier 2022. Élu en 2020, Stéphane Braconnier nous révélait vouloir sortir d’un débat qui animait le monde des universités, à savoir celui des regroupements des universités. L’éco-système des universités franciliennes étant déjà ancré et stable, Stéphane Braconnier s’est engagé, dès son élection, à apporter une solution de renouveau pour son université. Le modèle de partenariat innovant EPE enclenché avec des écoles privées constitue un projet éducatif lisible avec un objectif clair, selon le président de l’université : “armer les étudiants de Paris-Panthéon-Assas pour répondre aux grands enjeux contemporains”. À noter : les quatre établissements-composantes de l’EPE sont l’ISIT, l’Efrei, le CFJ et l’École W.
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“Trop décrié” selon Stéphane Braconnier, Parcoursup est à ses yeux un outil indispensable pour les lycéens et pour la recherche d’information concernant les formations post-bac. La plateforme est également extrêmement informative sur les critères de sélection des dossiers. “Comment ferions-nous pour traiter plus de 30 000 dossiers si nous n’avions pas un outil comme Parcoursup, suffisamment rationnel, pour pouvoir être expliqué ?”, raisonne Stéphane Braconnier. Il convient néanmoins qu’il reste encore à apporter des améliorations à la plateforme ; notamment sur la manière d’expliciter les résultats des affectations. Cela n’est pas toujours lisible. Pour Stéphane Braconnier, la création d’une plateforme nationale pour l’entrée en Master paraissait nécessaire pour les étudiants. Véritable vecteur de simplification à ses yeux, le président de Paris-Panthéon-Assas estime toutefois que : “La mise en place de cette plateforme et le bilan après la première année de déploiement auraient toutefois pu être davantage concertés” et d’ajouter : “des améliorations sont à apporter”.
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Pour le président de l’Université Paris-Panthéon-Assas, les écoles privées offrant des formations juridiques à but lucratif ont parfois un discours trompeur face aux familles et aux étudiants, en déclarant notamment qu’elles offrent une formation hors Parcoursup similaires à celle d’une université comme Paris-Panthéon-Assas. Il n’hésite d’ailleurs pas à afficher une position claire à ce sujet : “Ces écoles-là ne doivent pas se livrer à une concurrence déloyale.” Stéphane Braconnier estime que si ces écoles se révèlent perturber le paysage, elles “devront être soumises à un modèle de régulation efficace”, permettant de préserver les familles de toute tromperie.
Stéphane Braconnier, un président soucieux de porter un projet collectif et innovant au sein de l’Université Paris-Panthéon-Assas
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