Romane Forment est étudiante en 3ème année du cycle ingénieur généraliste à l’ESTIA. En 2022, à seulement 20 ans, elle décide d’entreprendre et de lancer sa propre société, guidée par un projet innovant et le soutien de “mentors”. Ancienne sportive de haut niveau car ayant été blessée à l’épaule, Romane a dû porter un orthèse après son opération à l’épaule, et constaté que cet objet n’était pas adapté au corps féminin. Elle revient avec nous sur son parcours d’entrepreneuse, en tant qu’étudiante en école d’ingénieurs à l’ESTIA. 

Par Valentine Dunyach

Originaire de Montpellier, Romane Forment choisit de passer le concours de l’école d’ingénieurs ESTIA, séduite à la fois par le cadre de vie offert par le Pays Basque et par l’ESTIA. L’étudiante de 22 ans confie en effet avoir choisi de rejoindre cette école d’ingénieurs du sud de la France pour la qualité du programme ingénieur proposé, les valeurs de l’école, mais aussi pour la région et sa proximité avec l’Espagne où montagne, océan et art de vivre s’entremêlent. Après un DUT Mesures Physiques (MP), la jeune femme décide donc de rejoindre l’ESTIA, école réunissant deux valeurs parlantes pour elles ; l’innovation et l’Entrepreneuriat. 

En parallèle de ses études, Romane a candidaté à l’obtention du statut national d’Étudiant-entrepreneur (SNEE). Elle l’a obtenu à la suite d’un pitch réalisé face à un jury, qui a évalué la viabilité de sa situation et de son projet. Aujourd’hui, la jeune femme est en alternance chez Safran et bénéficie en parallèle d’aides financières et d’un accompagnement permis par son statut national d’étudiant entrepreneur. 

“J’ai moi-même nécessité d’une orthèse et me suis rendue compte qu’elle n’était pas adaptée à la morphologie féminine”

Ancienne sportive de haut niveau en handball -en national- et blessée à l’épaule, Romane explique avoir eu besoin de porter elle-même une orthèse, puis constaté la chose suivante : « J’étais sportive de handball à haut niveau, en national, me suis blessée à l’épaule, puis me suis faite opérer. J’ai ensuite eu besoin de porter une orthèse pour l’épaule, et me suis rendue compte que l’orthèse n’était pas adaptée à la morphologie féminine.” Elle détaille : “Le modèle est conçu sur la base d’un corps masculin ; cela se voit notamment au niveau de la lanière passant au-dessus de la poitrine.” 

À partir de ce constat tiré d’une expérience personnelle, Romane a eu l’idée de concevoir des orthèses pour l’épaule adaptées aux morphologies féminines, mais aussi adaptées à d’autres personnes en état d’invalidité, ou rencontrant une faiblesse musculaire à cet endroit. Elle a pour objectif d’étendre sa cible à un public diversifié, à savoir : les personnes âgées, les travailleurs manuels ou encore les personnes à mobilité réduite. 

À lire aussi, sur Thotis : le cycle ingénieur d’ESTIA : formations, programmes, admissions 

Un accompagnement complet pour entreprendre grâce à l’incubateur de l’ESTIA et son statut d’étudiant-entrepreneur

Si l’emploi du temps de Romane n’est pas forcément aménagé avec son statut d’étudiant-entrepreneur, elle peut néanmoins compter sur un accompagnement complet ; à la fois en termes de réseau, de ressources humaines et de structure, à l’ESTIA. 

Pour valider son année, Romane a notamment pu compter sur le parcours d’accélération de l’ESTIA, PROJ’E, pré-incubateur de l’école. La jeune femme s’est ainsi appuyé sur ESTIA Entreprendre, l’incubateur de l’ESTIA, qui soutient les entreprises en phase d’amorçage. ESTIA Entreprendre peut délivrer des bourses de financement, donner accès à un accompagnement soutenu ou encore faciliter l’accès au réseau d’innovation et entrepreneurial de l’école. 

Grâce à ce dispositif, l’étudiante a été envoyée au sein de l’incubateur d’une université finlandaise. Cette expérience unique de deux mois au sein de cet établissement, lui a permis d’apprendre à “pitcher” son projet d’entreprise et à développer son business plan. Romane a pu s’épauler de professionnels de santé, de mentors, pour l’aider à développer son réseau et la conseiller, l’orienter à chaque étape du développement de son entreprise. Au total, elle est suivie par deux mentors ; un en ingénierie, un en marketing. Des ECTI (retraités qui ont lancé une activité de conseil) l’accompagnent de façon ponctuelle, dans le développement de son réseau.  

Elle revient sur cette étape de montée en compétences pour le développement de son projet d’entrepreneuriat, que représentait pour elle ce concours : “Au moment de participer à ce concours de ‘pitch’ de projets en anglais, je dirais que mon niveau était moyen en anglais, ce qui ne m’a pour autant pas freiné dans la prise de parole. Sélectionnée parmi une cinquantaine de candidats pour figurer parmi les 7 finalistes du concours, j’ai pu développer et argumenter mon projet d’entreprise face à des professionnels -business angels et personnalités reconnues liées au monde de l’entreprise-. » 

À l’issue de cette finale, l’unique francophone du concours, Romane, est sortie grande gagnante du concours. 

À lire aussi, en lien avec cet sujet : IÉSEG : le concept révolutionnaire d’un étudiant entrepreneur pour faire lire les jeunes  

Un projet d’entreprise en phase avec deux des valeurs de l’ESTIA, l’innovation et la transition durable

Les femmes continuent d’être sous-représentées dans les métiers liés à l’ingénierie ; et le nombre d’étudiantes inscrites en écoles d’ingénieurs évolue peu à la hausse. Selon l’Enquête nationale d’IESF (Ingénieurs et Scientifiques de France) éditée en 2021, seulement 24 % des ingénieurs en France sont des femmes. Romane participe à la progression de ces chiffres, en entreprenant activement et, cerise sur le gâteau, en élaborant du matériel paramédical dédié aux femmes. 

Le cycle du produit imaginé par l’étudiante suit ainsi la même logique que celle insufflée par l’ESTIA dans tous ses programmes. L’école basque enseigne en effet à ses étudiants la nécessité de recycler tous les déchets de matériaux issus des productions. Ces chutes sont ensuite broyées, récupérées et investies dans d’autres produits, dans la mesure du possible. Elle détaille la philosophie insufflée dans sa création d’entreprise : 

“J’applique les processus de fabrication et de cycle de vie qu’on peut voir en cours. Mon projet est un projet innovant, responsable et écologique. Même si on sait qu’on est amené à polluer, le but est de délivrer le moins de déchets et d’utiliser le plus de matériaux recyclés possibles.”, souligne-t-elle. 

Design, ergonomie, nom de marque… Un produit bientôt porté sur le marché ! 

Après avoir réfléchi à un design aux côtés de sa stagiaire trouvé en Finlande : “J’ai pris une stagiaire en design en Finlande grâce à mon statut d’étudiante-entrepreneur, pour m’aider à designer, dessiner, mon prototype.”-, explique l’étudiante. Romane a également pu développer sa marque et travailler sur de nouveaux prototypes d’orthèse, en collaboration avec l’un des kinés de l’équipe de France de rugby. Ce dernier a participé à trouver la meilleure ergonomie possible : “Je développe l’idée, l’aspect technique, je choisis la matière, puis je me fais accompagner par des professionnels d’autres domaines : design, ergonomie, santé.”, résume Romane. La prochaine étape, avant de commercialiser son produit sur le marché, est, pour Romane, de trouver le nom de sa marque. 

En lien avec cet article : l’ESTIA ouvre une classe préparatoire internationale intégrée à son cycle ingénieur

L’ESTIA ouvre une classe préparatoire internationale intégrée à son cycle ingénieur

Trouver son équilibre entre études supérieures, activités d’entrepreneuse et vie personnelle 

En tant qu’étudiante-entrepreneuse, Romane alterne entre ses cours, son projet d’entreprise, la vie étudiante et associative et ses loisirs. Un rythme relativement intense, qu’elle estime “équilibré”. Le jeudi après-midi étant banalisé, tous les étudiants sont libres de profiter de ce temps libre comme ils le souhaitent ; pour travailler, pour la vie associative ou encore pour leurs loisirs. Au sein de l’ESTIA, Romane participe, aux côtés d’autres étudiants, à faire naître une nouvelle association étudiante dédiée aux entrepreneurs. 

“Je travaille de façon flexible, après les cours, autour de 16h, le jeudi après-midi et un peu le week-end. Je profite aussi du HUB de l’ESTIA, ouvert quasiment en continu. Pendant mon temps libre, je rencontre également des entrepreneurs.”  

Si Romane devait partager un seul conseil aux étudiants qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ce serait le suivant : “Pendant vos études vous avez le temps et vous n’avez rien à perdre puisque vous obtiendrez votre diplôme d’ingénieurs. Si vous avez une idée derrière la tête, il faut la suivre ! En tant qu’étudiant, vous avez du temps et rien à perdre !”