Comment lancer sa boîte tout en suivant des études supérieures dans une école de management ? Quels outils sont mis à disposition des étudiants pour entreprendre ? Pour répondre à toutes ces questions, nous avons interrogé Nicolas Landrin, Directeur de l’entrepreneuriat et de l’innovation à l’ESSEC Business School. 

Par : Valentine Dunyach

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L’ESSEC Founders Day, l’un des nombreux rendez-vous liés à l’entrepreneuriat organisés par l’école

Thotis a récemment pu assister à la dernière édition de l’ESSEC Founders Day, événement incontournable de l’école de management. À cette occasion, deux prix ont été remis à des start-up de l’ESSEC : l’une étudiante (MENDO) et l’autre alumni (KIRO). Un jury d’experts de l’entrepreneuriat et de l’innovation s’était ainsi réuni lors d’une soirée spéciale, pour récompenser les “meilleurs” entrepreneurs de l’année, issus de l’ESSEC. 

Au total, 60 start-up avaient déposé leurs candidatures pour cet événement organisé conjointement entre l’ESSEC et ESSEC Alumni, et en partenariat avec In Extenso Innovation Croissance et Bpifrance. Six d’entre elles, finalistes, étaient présentées lors de cette soirée de remise de prix. Ces dernières ont « pitché » leur projet d’entreprise, afin de tenter d’attirer les votes des jurés. 

 Cet événement est loin d’être le seul organisé par l’école. Il représente en effet l’un des nombreux rendez-vous liés à l’entrepreneuriat organisés par l’ESSEC. Favoriser l’entrepreneuriat auprès des étudiants est l’un des grands défis stratégiques de la grande école de management, et cela depuis plusieurs dizaines d’années déjà. 

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L’entrepreneuriat, un pilier stratégique et historique de l’ESSEC 

Depuis une dizaine d’années, l’entrepreneuriat semble avoir le vent en poupe, et séduire bon nombre d’étudiants. Pour parler de ce sujet, nous avons sollicité Nicolas Landrin, Directeur de l’entrepreneuriat et de l’innovation à l’ESSEC. Évolutions du secteur dans le temps, image de l’entrepreneur en 2023, dispositifs de l’ESSEC en matière d’entrepreneuriat… Nicolas Landrin a répondu à toutes nos questions sur ce sujet. 

Chargé de coordonner une équipe de collaborateurs spécialisés dans l’entrepreneuriat à l’ESSEC depuis bientôt 5 ans, Nicolas Landrin a d’abord fait carrière dans le “Capital Risque”. Il a, dès son arrivée à l’ESSEC, été saisi par le talent des étudiants entrepreneurs :

« J’étais subjugué par la qualité des start-up étudiantes en arrivant à l’ESSEC. Certains étudiants entrant en Bachelor avaient parfois déjà monté deux boîtes avant même d’avoir le bac ! »

Pour rappel, l’ESSEC laisse à ses étudiants cinq années pour terminer le PGE (Programme Grande École) ; un cadre idéal pour développer parallèlement d’autres projets. 

Au-delà de leur volonté propre d’entreprendre, il reconnaît également aux étudiants de l’ESSEC « une vitesse d’exécution incroyable », en comparaison avec leurs aînés. Certaines de ces start-up étudiantes de l’ESSEC connaissent ainsi des trajectoires de développement spectaculaires. Selon lui, les candidats lors de l’événement Founders Day de l’ESSEC sont représentatifs de l’émulation qui existe autour de l’entrepreneuriat, à l’ESSEC. Il souligne par ailleurs que les participants (et les gagnants) à ce concours ne sont qu’un « échantillon représentatif » des très nombreux étudiants entrepreneurs de l’ESSEC. 

Face à des candidatures plus talentueuses les unes que les autres, le seul challenge de l’équipe de Nicolas Landrin, est, à ses yeux, de sélectionner uniquement les plus innovantes. Il nous partage son sentiment personnel : « on aimerait tous les récompenser ! »

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Les outils de l’ESSEC pour favoriser l’entrepreneuriat

Récemment nommée directrice générale d’ESSEC Alumni, Marie-Pierre Schikel déclarait au sujet de l’ESSEC et l’entrepreneuriat, face aux jurés et partenaires de l’école de management à l’occasion de l’ESSEC Founders Day : « Grâce à vous, un étudiant ESSEC qui se lance dans l’aventure entrepreneuriale sait qu’il ne sera jamais seul. ».

Nicolas Landrin nous détaille concrètement les différents outils mis à disposition des étudiants par l’école de management pour entreprendre. Selon lui, le fait d’entreprendre passe à la fois par des outils pratiques et théoriques : 

–   La formation : l’ESSEC a pris l’engagement de former 100 % de ses étudiants aux formations continues dans l’entrepreneuriat ; un objectif atteint en deux ans. Les étudiants PGE ont l’occasion, au cours des premières années, de participer à un hackathon pendant 48 heures, mais également à des actions de sensibilisation sur différents sujets, des échanges avec des coachs, et de participer à des conférences inspirantes…). L’objectif étant de créer chez l’étudiant un sentiment de capacité, de l’éveiller, et le sensibiliser à l’envie d’entreprendre, afin qu’il se dise : « Oui, je peux le faire ! ».

–    Les cours pratiques : au cours de leur première année à l’ESSEC, les étudiants se lancent, pendant 6 mois, sur un sujet de start-up. Ils choisissent ensuite les cours de spécialisation, à la carte, selon leurs envies et leurs besoins en formation. Par ailleurs, l’ESSEC s’engage à soutenir tous ses étudiants entrepreneurs, même en première année de BBA.

–    Les événements organisés par l’ESSEC : près de 80 évènements sont proposés par an autour de l’entrepreneuriat, entre l’ESSEC et ESSEC Alumni et leurs partenaires de l’écosystème. 

« Notre rôle consiste à apporter de la méthode entrepreneuriale et un cadre ; aider les étudiants fondateurs d’une start-up à développer une idée, un prototype, et surtout, à se confronter au terrain. », explique Nicolas Landrin. Et de préciser : « La meilleure manière d’apprendre pour eux, est toujours de se lancer ». 

–    La présence des différents grands partenaires de l’ESSEC : ces derniers organisent des webinars, aux côtés d’entrepreneurs qui ont réussi pour aider les étudiants à saisir les opportunités d’entreprendre concrètement et financer leur projet. Au sein du pôle entrepreneuriat, une quinzaine de personnes se répartissent les rôles, sur le campus de Cergy, à la Défense, à Station F, à Rabat et à Singapour . Il s’agit avant tout d’un important accompagnement humain.   

 

L’entrepreneuriat : une manière de trouver du sens au travail

Le secteur de l’entrepreneuriat a connu plusieurs mutations, au cours de l’histoire. Il y a environ cinq ans, Nicolas Landrin a noté trois grands changements dans l’impulsion entrepreneuriale :

–  Une accélération dans l’accès à la création d’une start-up : les entrepreneurs actuels bénéficient aujourd’hui d’outils digitaux plus rapides à développer, moins coûteux et plus performants, dans le processus de conception d’une entreprise ;

–   Le changement des « role model » chez les étudiants en école de commerce a selon lui changé. Les étudiants s’identifient désormais davantage à des entrepreneurs quand, auparavant, ils se référaient instinctivement aux patrons de grands groupes ou aux consultants en stratégie. ». Les étudiants cherchent à créer des solutions concrètes face aux grands défis (environnementaux, sociaux…) liés aux contextes actuels. 

–   Qu’ils soient entrepreneurs ou non, les étudiants en école de management sont en quête de sens dans leur travail. Cela se répercute logiquement dans leur recherche de travail en sortie d’école, ou dans la création du « job de leurs rêves ». 

Existe-t-il des tendances en matière d’entrepreneuriat ? Quel est le profil « type » d’un entrepreneur aujourd’hui ?  

À propos des moteurs de l’entrepreneuriat, le Directeur de l’entrepreneuriat et de l’innovation à l’ESSEC appuie la nécessité « d’apprendre en faisant » (traduisez « Learning by doing »). Il détaille sa pensée : « Aujourd’hui, de nombreux jeunes se disent que la meilleure manière d’exercer leurs talents est de se lancer dans l’entrepreneuriat. »

Sport, Food, Éducation, Santé, Transports, Cosmétique, Gaming, Sécurité des données personnelles… En analysant les start-up de l’ESSEC, Nicolas Landrin ne relève aucun « effet de mode » au vu de la variété des sujets traités. Il conclut ainsi notre échange : 

 « Les entrepreneurs d’aujourd’hui s’éloignent totalement de l’image de l’entrepreneur ‘gadget‘ que certains pouvaient leur prêter il y a 10 ans. Ils apportent des solutions concrètes et très ambitieuses à des problèmes réels (santé, environnement, alimentation). En perpétuelle quête de sens, ils ont un monde à réinventer, piloté par la data et l’IA. ».

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Crédit : Nicolas Launay