Portées par la qualité de leurs formations et leur ouverture internationale, les grandes écoles françaises de management rayonnent plus que jamais sur la scène académique européenne. Parmi les institutions avec lesquelles elles nouent des relations de premier ordre, l’université Bocconi de Milan occupe une place privilégiée.

Par Thibaud Arnoult

Cette université italienne, réputée pour ses programmes en économie, gestion et finance, attire un nombre croissant d’étudiants et de professeurs venus de l’Hexagone. Aujourd’hui, la France se positionne même comme le deuxième vivier européen pour la Bocconi, un chiffre qui témoigne de la vitalité de l’enseignement supérieur français et de l’excellence de ses étudiants et de ses professeurs au-delà de ses frontières. La réciprocité est également de mise, les écoles françaises cherchant à s’allier avec les meilleurs acteurs transalpins à l’image de NEOMA Business School, dont le partenariat avec la Bocconi constitue l’un des piliers de son déploiement international. Autant d’indicateurs qui illustrent la forte dynamique que connaissent les échanges franco-italiens sur le plan éducatif. Dans un contexte où l’Europe entend consolider l’excellence académique de ses acteurs et l’employabilité de ses diplômés, ce type de coopération s’impose comme des tremplins stratégiques pour former des managers et des leaders internationaux.

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La Bocconi : un modèle d’excellence académique et d’innovation à l’International

Fondée en 1902, la Bocconi s’est imposée comme l’une des meilleures universités européennes dans le domaine économique et managérial. Elle s’illustre d’ailleurs régulièrement dans les meilleurs classements internationaux avec ses Masters en finance et en management. Cette mue progressive a amené la célèbre institution milanaise à s’ouvrir à de nouveaux champs disciplinaires, tels que le droit, la science politique, la data science ou encore l’intelligence artificielle.

« Nous intégrons ces disciplines à la fois dans les nouveaux cursus et dans les programmes traditionnels », précise Francesco Billari, « afin que nos étudiants développent les compétences essentielles pour prospérer dans un monde en pleine mutation. »

Implantée dans l’une des villes les plus dynamiques d’Italie, la Bocconi peut en outre capitaliser sur l’attractivité de Milan, capitale financière et siège de grandes banques, d’entreprises multinationales et de start-up innovantes. Ses différents campus, situés à proximité du centre-ville, offrent aux étudiants un cadre idéal conjuguant excellence académique et vie étudiante dynamique, avec des infrastructures de recherche de pointe, des espaces de travail collaboratif et des résidences universitaires en plein développement. Dans la perspective des Jeux olympiques de 2026, organisés à Milan-Cortina, l’université prévoit d’ailleurs d’étendre son offre de logements, témoignant de son ancrage dans les projets internationaux d’envergure portés par son territoire.

La force de l’enseignement supérieur français en Europe

De leur côté, les grandes écoles françaises n’ont pas à rougir de leur rayonnement. Elles jouissent elles aussi depuis plusieurs décennies d’une renommée mondiale, faisant de l’enseignement supérieur un des fleurons économiques du pays. Une réputation qui s’explique tant par l’excellence académique des acteurs nationaux (triple accréditation, production de recherche reconnue internationalement) que par la qualité de l’insertion professionnelle de leurs diplômés. Ainsi, des écoles de premier rang comme HEC Paris, ESCP Business School, ESSEC, EDHEC ainsi que des institutions montantes telles que NEOMA Business School comptent parmi les établissements phares d’un système historiquement fondé sur la sélection par concours et un enseignement équilibrant connaissances théoriques et pratiques.

La poursuite d’une stratégie internationale ambitieuse – en multipliant campus à l’étranger, accords d’échange prestigieux et partenariats de recherche – a permis à ces écoles de s’imposer durablement dans les classements internationaux et d’attirer des candidats venus des cinq continents.

Cette dynamique profite également à leurs diplômés, appréciés sur le marché de l’emploi grâce à leur solide bagage technique et leur capacité à travailler dans des environnements multiculturels. La collaboration avec des institutions étrangères de renom, comme celle de NEOMA avec la Bocconi, renforce encore leur attractivité, offrant aux étudiants des opportunités de double diplôme et diversifiant leurs perspectives de carrière grâce à des atouts supplémentaires sur leur CV, leur permettant ainsi de se démarquer.

Le cas exemplaire du partenariat NEOMA-Bocconi

Dans ce réseau de coopérations internationales, NEOMA Business School et l’université Bocconi entretiennent un partenariat qui illustre parfaitement la montée en puissance du lien franco-italien. En s’appuyant sur les forces issues de la fusion en 2013, entre Reims Management School et Rouen Business School, NEOMA a su développer une offre de programmes diversifiée (Bachelor, Programme Grande École, Masters of Science, MBA, etc.). L’École a d’ailleurs toujours conservé ses trois accréditations les plus prestigieuses (EQUIS, AACSB et AMBA). Outre sa stratégie immersive à l’international, elle se distingue aussi par son approche pionnière en matière d’innovation pédagogique, sa proximité avec les entreprises et son incitation à l’entrepreneuriat.

Autant d’atouts qui la rendent attractive pour la Bocconi, avec laquelle NEOMA affiche une collaboration qui se traduit par plusieurs volets :

  1. Les échanges académiques : chaque année, des étudiants sélectionnés du Programme Grande École partent à Milan pour y suivre un semestre ou une année complète de cours, en immersion totale dans un univers qui mêle rigueur académique, confrontation aux enjeux économiques et vie citadine. De la même manière, la Bocconi envoie chaque année certains de ses élèves sur les campus NEOMA de Reims, Rouen ou Paris.
  2. Les projets communs et séminaires : les enseignants-chercheurs des deux institutions collaborent autour de workshops, conférences et cas pratiques, abordant des thématiques émergentes (transformation digitale, finance verte, entrepreneuriat social…). Les étudiants sont souvent associés à ces événements, renforçant ainsi leur culture d’entreprise et leurs compétences en gestion de projet.
  3. Une recherche à dimension internationale : les professeurs des deux établissements s’engagent dans des publications conjointes et mettent sur pied des projets de recherche transfrontaliers, soutenus par des organismes européens et de réseaux scientifiques.

L’intérêt de cette alliance réside dans l’accès à un réseau plus large, qui profite autant aux étudiants qu’aux enseignants. Les premiers enrichissent leur parcours et valorisent une expérience de mobilité internationale, tandis que les seconds voient leurs travaux de recherche gagner en visibilité. Pour Francesco Billari, « la collaboration avec des grandes écoles françaises comme NEOMA renforce la vocation internationale de la Bocconi en nous permettant d’échanger sur les meilleures pratiques pédagogiques, d’approfondir nos expertises en sciences sociales et de consolider notre réseau de professeurs-chercheurs à l’échelle du continent. »

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Pourquoi la France séduit tant la Bocconi ?

La présence croissante d’étudiants français dans les amphithéâtres de la Bocconi s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, les lycéens et étudiants de l’Hexagone bénéficient d’une préparation exigeante, notamment via les classes préparatoires. Cette formation unique, qui nous est d’ailleurs enviée par de nombreux systèmes éducatifs internationaux, les prépare à intégrer les cursus les plus rigoureux et exigeants à l’étranger. La proximité culturelle et géographique entre la France et l’Italie facilite également ces synergies éducatives. Le réseau ferroviaire et aérien permet de relier Paris ou Lyon à Milan en quelques heures, tandis que les deux langues partagent suffisamment de similitudes pour faciliter l’apprentissage réciproque.

Le prestige de la Bocconi constitue également un levier d’attractivité pour l’école milanaise, aussi bien auprès des meilleures institutions françaises que de leurs étudiants. Grâce à d’excellentes positions dans les classements internationaux, l’université italienne est perçue pour bon nombre de nos écoles du Top 8 national et leur cohorte étudiante comme un tremplin vers les secteurs de la banque, de la finance, du conseil ou encore du management de haut niveau. Une réalité partagée par des étudiants venus du monde entier, faisant de la Bocconi une école plus que jamais ouverte sur le monde, doté de campus définitivement multiculturels.

Le recteur Francesco Billari ne s’y trompe pas, et insiste particulièrement sur l’importance de cette ouverture d’esprit : « Bocconi est une université ouverte et dynamique, un lieu où se rencontrent des étudiants de tous horizons. Nous accordons une grande valeur à la diversité culturelle, qui enrichit les débats et favorise l’innovation pédagogique. Milan est une ville reconnue pour sa qualité de vie, et notre campus constitue un environnement exceptionnel pour étudier et s’épanouir durant les années universitaires. »

Plus qu’une démarche académique, une stratégie à long terme

Ce dynamisme franco-italien s’inscrit dans un mouvement plus large d’intégration universitaire au sein de l’Union européenne, encouragé par les programmes de mobilité (Erasmus+ en tête) et par un marché de l’emploi de plus en plus transnational. Les décideurs politiques, conscients de l’enjeu stratégique que représente l’enseignement supérieur pour la compétitivité du continent, incitent les établissements à renforcer leurs coopérations, notamment par le biais de projets de recherche conjoints et de dispositifs de reconnaissance mutuelle des diplômes.

La France et l’Italie ont tout à gagner de cette collaboration et plus globalement de la consolidation de l’identité européenne : en unissant leurs compétences et leurs savoir-faire, elles participent à la construction d’un espace académique ouvert, au sein duquel la circulation des talents et des idées bénéficie aux entreprises locales, tout en stimulant l’innovation. On observe par exemple une multiplication de projets entrepreneuriaux transfrontaliers, la création de clubs d’anciens élèves à vocation bilatérale ou encore l’émergence d’événements dédiés (salons de recrutement, foires aux start-up, hackathons), réunissant des étudiants, des professionnels et des financeurs.

En somme, la volonté de l’Europe de renforcer les coopérations universitaires ne se limite pas à une démarche académique, mais constitue une stratégie à long terme pour soutenir la compétitivité économique, la recherche et l’innovation, tout en consolidant l’unité et la cohésion européenne.

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L’avenir de la coopération entre la Bocconi et les grandes écoles françaises

Au vu de l’engouement actuel, il y a fort à parier que les liens unissant la Bocconi et les grandes écoles françaises continueront de se resserrer. Les deux systèmes se complètent à plusieurs niveaux : en Italie, l’approche universitaire s’articule autour de la recherche et du développement d’expertises sectorielles (finance, économie, droit, etc.), tandis qu’en France, la tradition des grandes écoles met l’accent sur la professionnalisation, le management de projet et l’expérience terrain.. Cette rencontre des cultures académiques suscite un enrichissement mutuel, tant sur le plan pédagogique que sur le plan humain.

L’essor de disciplines émergentes, comme la data science et l’intelligence artificielle, offre par ailleurs de nouveaux terrains de collaboration. Les établissements rivalisent de créativité pour proposer des modules de formation adaptés aux enjeux de la transformation numérique, que ce soit dans la finance, l’entrepreneuriat ou la stratégie d’entreprise. « Nous voulons faire de la Bocconi un lieu d’expérimentation pour ces nouvelles approches, sans pour autant renoncer à notre héritage en économie et en management », souligne Francesco Billari. Dans le même temps, des écoles françaises comme NEOMA, HEC ou l’ESSEC investissent également ces créneaux, multipliant les partenariats pour offrir à leurs étudiants une vision globale et avant-gardiste des défis contemporains.

Des débouchés élargis pour les diplômés

S’il est un domaine où ces collaborations franco-italiennes se révèlent particulièrement bénéfiques pour les étudiants c’est bien celui de l’employabilité. A l’issue de leur cursus, les étudiants passés par la Bocconi et/ou par une grande école française voient leurs perspectives professionnelles considérablement élargies. Les milieux de la banque, de la finance, du conseil et de l’audit sont en quête de profils internationalisés, familiers des enjeux multiculturels et aptes à naviguer entre plusieurs langues. Les industries de pointe, notamment dans le luxe, le sport, le numérique ou la logistique, apprécient également cette triple compétence, qui conjugue rigueur analytique, compréhension des marchés européens et capacité d’adaptation.

Les réseaux d’anciens élèves (alumni) jouent ici un rôle primordial. Ceux de la Bocconi et des grandes écoles françaises comptent parmi les plus actifs au monde, organisant régulièrement des rencontres, des conférences et des forums de recrutement. Ces communautés, réparties dans de nombreux pays, permettent aux diplômés de maintenir des liens solides, de mutualiser leurs ressources et de s’entraider lors des prises de poste, des créations d’entreprise ou des changements de carrière.

Un modèle d’intégration européenne

En définitive, la vitalité de la coopération entre la Bocconi et les grandes écoles françaises incarne la capacité de l’Europe à renforcer la qualité de son enseignement supérieur non pas par la compétition, mais par la collaboration. Alors que la mondialisation de la connaissance s’accélère, il devient indispensable de former des cadres et des décideurs capables d’évoluer dans des environnements complexes, maitrisant plusieurs langues et imprégnés de cultures variées. À ce titre, l’exemple franco-italien se révèle exemplaire : l’échange de bonnes pratiques pédagogiques, la multiplication des programmes conjoints et l’implication des entreprises locales dessinent un espace académique solide et interconnecté.

Les propos de Francesco Billari résument bien cette ambition : « Dans un monde en rapide évolution, nous voulons former des étudiants qui, outre l’expertise acquise, sauront faire preuve de curiosité, d’ouverture d’esprit et d’esprit d’innovation. Cela implique de collaborer avec des partenaires de premier plan, comme les grandes écoles françaises, afin de créer ensemble une expérience formatrice complète et tournée vers l’international. »

A la lumière de ces dynamiques, rien ne semble freiner la progression des grandes écoles françaises en Italie, ni l’attrait exercé par la Bocconi sur les talents de l’Hexagone. Les prochaines années permettront sans doute de consolider davantage ces liens et de donner naissance à de nouveaux projets communs, entre recherche, pédagogie et initiatives entrepreneuriales. Pour les étudiants qui choisissent ces parcours, l’enjeu est clair : se préparer à un avenir où les frontières académiques et professionnelles s’estompent.

Ces partenariats stratégiques, au-delà des échanges intra-continentaux, jouent un rôle clé dans l’attractivité des écoles européennes sur la scène académique mondiale, notamment auprès de la Chine, l’Inde ou encore les États-Unis. En consolidant leurs alliances et en s’ouvrant davantage à l’international, la France et l’Italie se positionnent plus que jamais comme des pôles de formation d’excellence, renforçant le rôle de l’Europe dans la compétition académique et économique mondiale.


Crédit : Alexandr Hovhannisiyan