L’Institut Polytechnique de Paris poursuit son ambition de devenir un institut de sciences et de technologies de rang mondial. Ce développement passe notamment par l’intégration de l’École nationale des ponts et chaussées (ENPC), la fusion prévue pour janvier 2025 de l’ENSTA Paris et de l’ENSTA Bretagne ou encore la création de nouvelles formations en phase avec les grands défis contemporains. 

Par Valentine Dunyach

En lien avec cet article : retrouve notre page dédiée aux écoles d’ingénieurs

Les Écoles d’ingénieurs

L’Institut Polytechnique de Paris (IP Paris) tenait sa conférence de presse de rentrée, en septembre dernier, animée par Thierry Coulhon, président par intérim de l’IP Paris. À cette occasion, plusieurs Directeurs et directrices générales des écoles d’ingénieurs membres étaient présents. Parmi eux, le directeur général de Télécom SudParis, François Dellacherie, Laura Chaubard, directrice générale de l’École Polytechnique (l’X), Anthony Briant, Directeur général de l’ENPC ou encore Catherine Gaudy directrice générale du GENES étaient réunis pour évoquer le développement de l’Institut en 2025.

L’IP Paris poursuit son développement

IP Paris, créé en 2019, a été imaginé pour répondre aux objectifs nationaux en termes de formation d’ingénieurs, et de rivaliser avec les plus grands groupements d’écoles d’ingénieurs du monde, tels que EPFL, Caltech, Technio, ou encore le MIT. IP Paris poursuit parallèlement ses synergies et partenariats en Europe, dans le cadre de l’alliance Eurotech, qui regroupe 6 institutions européennes d’excellence dans le domaine des sciences et technologies.

Institut d’intérêt général et composé d’établissements proposant des programmes d’excellence, IP Paris se place « au service de la souveraineté économique, de défense, de la France », comme le rappelle le président par intérim de l’IP Paris, Thierry Coulhon, à l’occasion de cette prise de parole face à la presse. L’Institut Polytechnique de Paris s’est ainsi bâti sur un socle d’excellence académique, portant les hautes ambitions de la France, en matière d’ingénierie, de technologie et d’innovation. Aujourd’hui, IP Paris poursuit son déploiement en intégrant notamment une nouvelle école ; l’ENPC.

En lien avec cet article : l’ENPC et CCA-BTP signent une convention de partenariat

Filière du BTP : CCCA-BTP et l’École nationale des ponts et chaussées signent une convention de partenariat

L’IP Paris intègre l’École des Ponts (ENPC)

Suite au décret oublié le 16 juillet dernier, portant modification des statuts de l’Institut Polytechnique de Paris (IP Paris), le groupe d’établissement s’est vu doté d’un pilotage exécutif dédié, finalisant l’évolution de la gouvernance d’IP Paris. L’Institut Polytechnique peut désormais profiter d’une plus grande autonomie dans sa gouvernance et dans son développement ; l’occasion d’introduire de nouveaux établissements en son sein, proposant des programmes ingénieurs reconnus par la CTI. La dernière école d’ingénieurs à intégrer l’IP Paris étant l’École nationale des ponts et chaussées (ENPC).

L’intégration de l’École nationale des ponts et chaussées, désormais composante d’IP Paris, vient renforcer l’offre de formation de l’institut dans des domaines répondant aux enjeux de transition durable ; parmi eux, on retrouve notamment le génie civil et la construction ou encore les sciences de l’environnement, du climat et de l’énergie. Ce nouvel arrivant dans l’écosystème de l’IP Paris permet par ailleurs d’accueillir des chercheurs de niveau international et de s’inscrire dans une recherche de premier plan, alignée avec les enjeux de souveraineté du pays et les grands enjeux de l’époque.

Cette adhésion au sein de l’Institut ancre ainsi la volonté d’IP Paris de contribuer à répondre aux grands enjeux de l’époque, notamment en termes de transition écologique, numériques et énergétiques.

À découvrir également, sur Thotis (VIDÉO) : Thierry Coulhon, président de l’IP Paris, est l’invité de cet épisode de Parole d’Université  

Forte de ses collaborations historique avec IP Paris, notamment dans le cadre de centres interdisciplinaires sur l’énergie ou sur l’IA, l’ENPC voit en cette intégration dans l’IP Paris un moyen de développer de nouvelles synergies existantes en matière de formation, de recherche mais aussi d’innovation, comme le soulignait Anthony Briant, DG de l’École nationale des ponts et chaussées, dans un récent communiqué.

L’Institut Polytechnique de Paris est désormais composée de six établissements membres, à savoir : l’École polytechnique, ENSTA Paris, École nationale des ponts et chaussées (ENPC), ENSAE Paris, Télécom Paris et Télécom SudParis.

L’IP Paris annonce la fusion de l’ENSTA Paris et de l’ENSTA Bretagne

Le projet de fusion de l’ENSTA Paris et de l’ENSTA Bretagne, en réflexion depuis 2021, se concrétise. L’IP Paris a annoncé, à l’occasion de sa dernière conférence de presse, la fusion administrative des deux écoles au 1er janvier 2025 et à la première rentrée des cycles ingénieurs communs de la nouvelle ENSTA en septembre 2026. L’ENSTA Bretagne apportera notamment son expertise en matière d’ingénierie de défense et maritime, reconnue au sein de l’écosystème breton et au niveau national.

Élisabeth Crépon, directrice générale d’ENSTA Paris détaille les contours de cette alliance : « Cette fusion d’ENSTA Paris et d’ENSTA Bretagne s’inscrit dans le cadre d’IP Paris, avec pour objectif de renforcer ses capacités d’enseignement et de recherche dans les secteurs stratégiques que sont la défense, les mobilités, les énergies durables, le maritime, le numérique et la santé. » Elle ajoute : « La première réalisation d’envergure permise par cette fusion sera la création du centre interdisciplinaire pour les mers et les océan ». 

En lien avec ce sujet : retrouve notre interview avec Thierry Coulhon, président de l’IP Paris

Devenir un outil de souveraineté nationale et européenne tout en jouant les premiers rôles sur la scène internationale ; Thierry Coulhon, son président par intérim, dévoile ses ambitions pour l’Institut Polytechnique de Paris 

IA et développement durable au cœur des enseignements et de la Recherche au sein de l’IP Paris

Les établissements de l’IP Paris s’inscrivent sur les grands enjeux contemporains de durabilité, de transition numérique et d’énergie. En cela, face aux demandes du secteur en la matière, l’ENSTA Paris annonce déployer une nouvelle spécialisation sur le nucléaire en troisième année de son cycle ingénieur. Une option qui permettra, comme l’indique Élisabeth Crépon, à la tête de l’ENSTA Paris, de répondre aux ambitions du secteur en matière de montée en compétences sur le nucléaire.

Un nouveau cours d’ingénierie durable enseigné aux étudiants de l’École Polytechnique

Laura Chaubard, Directrice générale de l’école Polytechnique, créé un nouveau cours en lien avec la transition environnementale, pour les élèves-ingénieurs de deuxième année. Ce module innovant et interdisciplinaire portera sur « l’ingénierie durable » et aura pour objectif d’offrir aux étudiants une vision globale et systémique de la transition environnementale. L’X a choisi de confier la supervision de ce cours à une économiste renommée dans le domaine du changement climatique, Céline Guivarch. Dans ce cours, des scientifiques, acteurs territoriaux ou encore agriculteurs, seront amenés à intervenir face aux étudiants.

L’école d’ingénieurs développe également de nouveaux masters innovants aligné sur les ambitions de l’IP Paris de devenir une référence en matière d’Intelligence Artificielle, s’appuyant sur le projet « IA Cluster », et de gagner en compétitivité sur ces sujets-là. Cela passe par la création de nouveaux masters innovants et interdisciplinaires en sciences et technologies -physique, biologie-, sur l’IA.

Un nouveau parcours dans le champ du nucléaire à ENSTA Paris

Ce parcours proposé par l’ENSTA Paris comprendra 330 heures d’enseignement, dispensés aux élèves de 3ème année de cycle ingénieur. Ce parcours, comme les nouvelles formations prévues dans ce domaine pour 2025, s’alignent directement sur les besoins des industriels du nucléaire civil et de défense.

Former les étudiants ingénieurs à la cybersécurité

Télécom SudParis se donne pour mission de former, d’ici 2030, 10 000 experts en cybersécurité, dans le cadre du programme lauréat de France 2030, « Train Cyber Experts ». Pour François Dellacherie, DG de Télécom SudParis, la cybersécurité est « un enjeu concret ». Après avoir évité 140 « cyberattaques majeures lors des JO » (…) « la France se doit de former des spécialistes dans ce domaine, face aux enjeux de souveraineté ».  Ainsi, les étudiants du Bachelor spécialisé pourront notamment s’exercer sur une plateforme de confrontation, à des conditions de cyberattaques.