Grenoble École de Management (GEM) présente, ce 6 mai 2025, les premiers projets de son plan stratégique “EAGLE 2030”, dévoilé en novembre 2024. La première étape de cette feuille de route pour la période 2025-2026 s’articule autour de plusieurs axes : une refonte pédagogique innovante, un renforcement de l’international et le développement de partenariats hybrides, notamment autour des enjeux géopolitiques et technologiques. Par Valentine Dunyach
La grande école de management GEM commence déjà à concrétiser sa vision à travers la mise en œuvre de sa feuille de route à horizon 2030, “EAGLE 2030”. Pour résumer en quelques chiffres son ambition, l’école souhaite atteindre les 12 000 étudiants et franchir les 150 millions d’euros de budget d’ici 5 ans.
“Certains axes de notre plan stratégique annoncé en novembre se traduisent déjà sur le terrain”, se félicite Fouziya Bouzerda, Directrice Générale de GEM, en préambule de cette conférence de presse.
Grenoble École de Management (GEM) entre dans la première phase de son plan stratégique “EAGLE 2030”, présenté en novembre dernier. Dès septembre 2025, l’école activera pleinement son modèle pédagogique immersif 60/20/20, déjà expérimenté par des milliers d’étudiants en Bachelor et en PGE. Ce modèle innovant repose sur une répartition équilibrée de l’apprentissage : 60 % de cours en présentiel (Indoor), 20 % en extérieur, “au-delà des murs”, avec des cours organisés hors du campus de GEM, tenus dans des espaces extérieurs (naturels) dans les Alpes ou au sein de l’écosystème de partenaires de GEM (Outdoor) et 20 % en virtuel, en lien avec des plateformes immersives du GEM Labs. Cinq lieux, dont un magasin connecté, permettent déjà d’expérimenter concrètement ces formats.
“Le déploiement de cette pédagogie innovante et immersive sera total à la rentrée 2025”, précise Fouziya Bouzerda, directrice générale de GEM.
En lien avec cet article : retrouve notre page dédiée à la grande école de management (GEM) : GEM renforce son engagement dans l’innovation pédagogique avec le lancement de deux plateformes immersives valorisant la réalité virtuelle. Le Design Lab, héritier du Tim Lab, se concentre désormais sur le design fiction. Elle invite les étudiants à imaginer des futurs souhaitables, en répondant à des questions prospectives comme : Comment travaillerons-nous avec des compagnons non humains (robots, IA) ? Les étudiants y conçoivent des artefacts numériques, exposés au grand public dans des lieux comme le Musée des Futurs Proches. Ce projet, porté par Hélène Michel, suscite déjà l’intérêt d’entreprises et de laboratoires de recherche. La seconde, Vision Lab, devient le septième lab de GEM. Centrée sur l’IA et la réalité virtuelle, elle propose des expériences immersives dans des contextes variés via Virtual Speech, utilisé pour l’apprentissage des langues, la simulation d’entretiens, l’entraînement à la négociation ou encore des jeux de rôle avec l’IA. Une plateforme spatiale permet aux utilisateurs d’évoluer virtuellement dans différents environnements. Déployées dans le cadre du PIA avec des partenaires grenoblois du secteur de l’énergie, ces technologies ont vocation à former tous les étudiants en BTS Électronique de la région, notamment à la réparation de systèmes complexes comme les salles de contrôle.
“C’est une initiative unique et l’avenir de la réalité virtuelle dans l’éducation”, souligne Philippe Monin, Directeur académique de l’école.
Grenoble Ecole de Management est idéalement située, au cœur des Alpes, dans un environnement encore préservé. Cette localisation permet une expérience étudiante triple, axée autour du voyage pédagogique, des sciences et de la tech et de la RSE. L’écosystème alpin représente un territoire “sentinelle”, où il est possible de prévoir ce que le monde deviendra dans quelques années. Destinées à devenir un refuge climatique, les Alpes représentent un observatoire privilégié pour les populations côtières et d’anticipation unique pour les différents acteurs de l’écosystème grenoblois, dont les étudiants de GEM. Le partenariat de GEM avec la station de ski et montagne de Chamrousse symbolise cette volonté d’ancrer l’apprentissage dans un lieu unique d’observation (Les Alpes) d’un monde en mutation -un “refuge climatique” qui fait écho à La théorie des sentinelles, selon laquelle certains lieux permettent d’anticiper l’avenir. Les étudiants auront ainsi chaque année l’occasion de s’immerger dans l’écosystème de la station alpine à travers des cas concrets, autour des défis liés à la RSE, les amenant à mieux comprendre leur environnement et à développer une conscience critique plus aiguisée.
À lire aussi, sur Thotis, en lien avec GEM : Dans les coulisses du GEM Altigliss Challenge : la plus grande compétition étudiante de sports d’hiver au monde : Lors de sa conférence de presse, GEM a officialisé l’arrivée de Dana Brown au poste de Directrice des partenariats internationaux et entreprises. Diplômée du MIT et forte de 25 ans d’expérience dans le secteur des grandes écoles, elle est reconnue comme une experte des enjeux internationaux.
“Nous souhaitons renforcer et élargir les expériences internationales grâce à de nouveaux partenariats”, a déclaré Fouziya Bouzerda face à la presse.
Pionnière sur la scène mondiale, GEM a été la première école française à proposer un DBA à l’international. Elle s’appuie aujourd’hui sur un réseau de 200 partenaires répartis dans plus de 40 pays. En 2025, 30 nouveaux accords stratégiques viendront enrichir cette dynamique.
Dans cette logique d’expansion, GEM annonce l’ouverture d’un nouveau campus à Dubaï, le développement de hubs en Chine (où deux BBA sont déjà en place à Canton et Shanghai, et où l’offre MSc et Executive Education se renforce notamment dans la région de Shishan), ainsi que la création d’un hub au Canada, prévue entre fin 2025 et début 2026. À travers cette implantation, GEM pourra délivrer ses diplômes directement sur place, dans une volonté d’exporter son expertise à l’international.
“Le hub est bien plus qu’un campus : il s’agit d’un véritable moyen pour GEM de devenir un partenaire industriel ancré localement”, souligne Philippe Monin.
La pédagogie sera adaptée aux spécificités culturelles et économiques de la région, avec des programmes post-bac orientés vers des secteurs porteurs tels que le luxe, la tech, l’énergie ou la RSE. Les rythmes académiques y seront également revus, avec une rentrée en juillet et peu ou pas de vacances d’été sur 3 à 4 semestres.
“S’adapter aux réalités locales est essentiel, tout en apportant l’expertise ‘made in GEM’”, précise le directeur académique.
Le campus de Dubaï accueillera à terme environ 500 étudiants, avec une implantation progressive par quartier, selon les spécialités de programmes.
À lire aussi, sur Thotis : GEM, une école engagée dans les grands enjeux d’avenir : Autre innovation pédagogique, GEM annonce le lancement d’un carnet de voyage, proposé aux étudiants du PGE dès septembre 2025. Inspiré des récits d’explorateurs, ce carnet -numérique, illustré, écrit ou sous format vidéo-, permettra aux étudiants de documenter l’entièreté de leur parcours -stages, alternance, projets de travail ou expériences associatives-, de façon unique et personnalisée. L’objectif est de lutter contre les mémoires de fin d’études standardisés ou produits exclusivement à l’aide de l’IA, et valoriser la réflexion personnelle :
“Cela part d’un constat simple : trop d’étudiants partent en stage sans nous dire au revoir”, confie Philippe Monin, sourire aux lèvres. “À travers ce carnet, nous réinventons le sacro-saint mémoire d’études et souhaitons également lutter contre des productions écrites exclusivement rédigées par l’IA.”, ajoute-t-il.
Le dispositif sera accompagné d’un livre blanc et testé comme outil d’évaluation des capacités de synthèse, d’observation et d’esprit critique.
Dès septembre 2025, GEM renouvelle en profondeur son Programme Grande École avec une Licence 3 immersive structurée autour de deux modules de 45 heures chacun. Le premier, “Discover”, permet aux étudiants de mieux comprendre les grandes transitions environnementales, scientifiques et industrielles à travers des visites de sites et de laboratoires d’excellence. Le second, “Experiment”, les engage dans des projets concrets menés en collaboration avec des chercheurs, des entreprises et les chaires de GEM.
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GEM poursuit sa stratégie d’hybridation en annonçant de nouveaux partenariats avec trois établissements aux expertises complémentaires. Avec Eugenia School, spécialisée en data et membre du groupe Albert School, un diplôme commun est en cours de création -actuellement en demande de grade et de visa. Dès juin, les étudiants du Bachelor international de GEM et ceux d’Eugenia collaboreront sur des projets conjoints. Ce partenariat illustre la volonté de GEM d’innover et de se confronter à de nouveaux modèles éducatifs. Le partenariat avec l’IRIS, l’Institut de relations internationales et stratégiques, emblématique de l’ancrage géopolitique de GEM, s’intensifie. Environ 20 à 30 étudiants suivent chaque année un double diplôme avec cet institut. Deux journées de rencontres, les 29 et 30 novembre prochains à Grenoble, réuniront lycéens, enseignants de HGGMC et étudiants de classes préparatoires autour de grandes thématiques internationales. Un nouvel accord verra également le jour avec l’IHEDN, l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale, établissement rattaché au Premier ministre. Des cycles “Jeunes” de formation à la défense nationale, certifiés Qualiopi, seront ouverts à une cinquantaine de participants, dont plusieurs étudiants de GEM.
“GEM est convaincue que l’avenir de la formation passe par la collaboration avec d’autres acteurs”, affirme le Directeur académique.
Enfin, GEM renforce également son engagement pour le leadership féminin à travers l’initiative GEMPOWER, deux programmes seront déployés, spécifiquement conçus pour accompagner les femmes dans les secteurs de la tech et du business. L’objectif : cultiver la confiance, l’influence et le leadership chez les étudiantes et futures managers, à travers une approche adaptée à chaque étape de leur parcours.
Crédit : Valentine Dunyach
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