Pour la troisième année consécutive, l’ISC Paris et BVA Xsight dévoilent leur baromètre du bonheur au travail vu par les jeunes de 18-24 ans. Quels sont les critères déterminant un “job de rêve” pour la GenZ ? Que privilégient-ils dans le choix de leur emploi ? Si leurs critères de prédilection sont sensiblement les mêmes que les années précédentes, certaines priorités varient. Présentation et analyse des conclusions de cette étude. 

Par Valentine Dunyach

Le cabinet BVA Xsight et l’ISC Paris ont récemment dévoilé les résultats de leur baromètre du bonheur au travail des jeunes de 18 à 24 ans (édition 2025). L’étude, menée auprès de 1 051 jeunes de 18 à 24 ans, a été réalisée grâce à la méthode des quotas, à travers un échantillon représentatif.

Dans un monde post-Covid marqué par des tensions géopolitiques, une crise économique persistante et des enjeux liés à la santé mentale, les aspirations et priorités des jeunes évoluent. Quelles sont les préoccupations des jeunes Français entre 18 et 24 ans, qu’ils soient étudiants ou jeunes actifs, lorsqu’ils recherchent un emploi ? Une fois en poste, quels critères influencent leur engagement, leur fidélité ? Et enfin, à quel type de carrière aspirent-ils ? Voici des éléments de réponse basés sur les résultats de cette enquête. 

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Baromètre du bonheur au travail selon les jeunes de 18-24 ans : les résultats de cette 3ème édition 

Quelles sont les grandes tendances et priorités des jeunes au travail ? Blandine Tardieu, Directrice de clientèle au sein du cabinet BVA Xsight, et Jean-Christophe Hauguel, directeur général de l’ISC Paris, ont présenté les résultats de leur étude commune, menée pour la troisième année consécutive, sur le bonheur au travail et les 18-24 ans. Ils soulignent tous deux “des tendances qui s’installent”. 

Les grandes tendances dégagées par l’étude

Dans l’ensemble, d’après l’enquête, les critères principaux définissant le bonheur au travail restent constants par rapport aux années précédentes, pour cette tranche d’âge.  Ainsi, 3 critères prioritaires reviennent dans leur définition du bonheur au travail : l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, le sentiment de bien-être au travail, et une rémunération attractive.

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La rémunération, un critère prioritaire et en hausse pour les jeunes de 18 à 24 ans, en 2024

En 2024, 47 % des répondants de ce baromètre considèrent le salaire comme le critère clé pour choisir leur emploi idéal. C’est également le deuxième facteur influençant le bien-être au travail pour 44 % des jeunes. 

Blandine Tardieu, responsable clientèle chez BVA xSight, remarque : “Le salaire semble être un élément rassurant, qui permet aux jeunes de se projeter dans l’avenir en toute confiance.” Toutefois, elle précise : “Bien que le salaire soit prioritaire, ils ne sacrifient pas pour autant leur bien-être au travail.”

Bonheur au travail : d’autres critères progressent en 2024

Le temps libre, consacré à la vie personnelle, est un critère qui gagne en importance en 2024, avec une augmentation de 5 points par rapport aux années précédentes. Les femmes, en particulier, sont 46 % à citer le critère de la flexibilité au travail comme élément favorisant leur bien-être dans un cadre professionnel – un pourcentage supérieur à celui des hommes. Par ailleurs, 87 % des jeunes interrogés estiment que la performance d’une entreprise est directement liée au bien-être de ses salariés. 

La volonté de créer une entreprise ou de devenir entrepreneur est également un critère en hausse, progressant de 2 points par rapport à 2022. Ainsi, en 2024, 28 % des jeunes considèrent la création d’entreprise comme leur “ job de rêve” après leurs études. Enfin, travailler à l’international est un critère nouvellement plébiscité pour la Génération Z, parmi les critères favorisant le bonheur au travail.

L’engagement RSE de l’entreprise, un critère en déclin chez les jeunes Français

Si les jeunes considèrent l’engagement RSE comme important, ce critère est loin d’être prioritaire dans le choix de leur entreprise (9% d’entre eux considèrent ce critère comme prioritaire dans leur choix). Les préoccupations sociétales et environnementales (dont RSE) reculent ainsi et perdent de leur importance chez les 18-24 ans, ne figurant plus parmi les critères les plus déterminants du bonheur au travail pour les jeunes en 2024. Aussi, la fidélisation de la GenZ devient aujourd’hui un enjeu crucial pour les entreprises, puisque seulement 59 % des jeunes considèrent le CDI comme un objectif prioritaire, représentant une diminution de 4 points par rapport aux résultats de l’année dernière. 

La GenZ s’approprie-t-elle l’IA ? 

Pour cette 3ème édition de leur baromètre commun, l’ISC Paris et BVA xSight ont innové en faisant évoluer leur baromètre, en incluant un focus sur : “Les jeunes et l’IA”. Les deux établissements ont voulu quantifier l’intérêt de la GenZ pour l’IA, sujet incontournable et cher à la grande école de management française. 

Entre curiosité intellectuelle et perte de repères 

Les jeunes actifs considèrent globalement que les IAG (génératives) représentent un gain de temps. 45 % des répondants l’utilisent dans le cadre de leurs études, 31 % dans le cadre personnel, 21 % dans le cadre du travail. 

Selon ce baromètre, 7 jeunes sur 10 disent utiliser l’IA (69 %). Pour Jean-Christophe Hauguel, directeur général de l’ISC Paris, “Sans les connaissances de base, l’IA peut rapidement être une catastrophe.”

Les jeunes s’interrogent sur l’IA : en effet, 64 % des jeunes répondants de cette enquête se posent des questions éthiques sur l’IA. L’enquête démontre par ailleurs que les jeunes sont assez partagés sur les bienfaits générés par l’IA ; 6 répondants sur 10 estiment que l’IA va leur faire gagner du temps et un jeune sur deux estime que l’IA les rendra plus créatifs.

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Une fracture sociale de l’ouverture à l’IA 

Certaines catégories de jeunes utilisent moins l’IA, notamment les 21-24 ans et ceux vivant en province, qui y ont moins recours que leurs pairs. Christophe Hauguel évoque une “fracture sociale” de l’Intelligence Artificielle, soulignant que “l’IA n’est pas encore suffisamment installée et démocratisée”.

Par ailleurs, 4 jeunes sur 10 se disent “mal préparés” à utiliser l’IA dans leur future profession. Les jeunes issus des catégories socio-professionnelles inférieures, les femmes et les habitants des zones rurales sont les plus touchés par ce phénomène et se disent particulièrement peu préparés à l’IA.

Enfin, 50 % des jeunes interrogés expriment des émotions négatives (inquiétude, incertitude, contrariété) vis-à-vis de l’IA, tandis que 55 % font preuve de curiosité, d’enthousiasme et de motivation au regard de son utilisation. 

L’ISC Paris, une école engagée dans l’innovation pédagogique

L’ISC Paris se distingue par son enseignement, à la pointe de l’innovation pédagogique, en particulier en ce qui concerne les évolutions digitales, ou l’intégration de l’intelligence artificielle dans ses programmes. L’école s’engage activement aux côtés de ses étudiants et des entreprises : « Nous considérons qu’il est de notre rôle et de notre responsabilité de conseiller les entreprises sur ces enjeux », souligne l’ISC Paris.

L’ISC Paris développe plusieurs initiatives en lien avec la pédagogie, telles que la Fresque de l’apprendre, le livre blanc sur l’innovation de l’ISC Paris (Action Learning) autour des IAG, ou encore le Festival Innovation. L’école propose également un certificat en IA & Prompt Engineering, ainsi que des ateliers pratiques, notamment pour les mémoires de fin d’études. Des événements comme la Fresque des IA pédagogiques et le Digital Day visent à sensibiliser les étudiants aux défis et opportunités de l’IA. En formation continue, l’ISC Paris propose une habilitation à diriger la pédagogie (HDP), afin d’accompagner les professeurs vers de nouvelles formes d’apprentissage.


Crédit : Valentine Dunyach