La transformation fondamentale de l’économie et de la Société que l’Intelligence Artificielle va entraîner nécessite l’apport de tous. Les étudiants des écoles de commerce sont en première ligne pour prendre cette révolution en main. Nos formations ont anticipé ces évolutions et nous créons continuellement de nouveaux outils pour les aider à dessiner notre avenir commun. Par Guillaume Chevillon, Professeur en économétrie et prévision à l’ESSEC Business School et CoDirecteur Académique de l’ESSEC Metalab for Data, Technology & Society ainsi que du Master ESSEC | CentraleSupélec en Data Sciences & Business Analytics.
Avec l’apparition il y a un an et demi de ChatGPT et autres outils de production de texte, d’image ou de musique, l’intelligence artificielle (IA) est devenue, sous sa forme « générative », enfin concrète pour tous. Nous nous sommes tous amusés au début de cette possibilité de créer et fusionner des éléments très divers mais chacun d’entre nous, élèves et étudiants en première ligne, en a vite découvert des usages plus utiles pour initier une réflexion ou pour améliorer sa créativité (par exemple dans l’écriture de ses lettres de motivation pour des stages).
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Il s’agit en réalité de la face émergée d’un iceberg qui a pris une importance essentielle depuis une dizaine d’année : celui des outils de décision de création augmentée. Via ces modèles dits « de langage », le grand public s’est vu offrir un outil que beaucoup d’entreprises développaient déjà en interne et intégraient dans leurs processus de décision. Mais cette apparition soudaine a créé un choc et des inquiétudes. Tous à présent, citoyens, entreprises, organisations ou pouvoirs publics, découvrent le besoin urgent de s’adapter à la transformation par l’IA, tant pour bénéficier de ces avancées que par peur de rater le coche. Ce qui semblait pour beaucoup une question de scientifiques ou d’ingénieurs devient à présent le centre des préoccupations de chacun.
Les écoles de commerce se préparaient depuis des années à cette vague de fond qui éclate aujourd’hui. En effet, les entreprises s’interrogent depuis longtemps sur leur capacité d’adaptation face à la révolution digitale, puis celle des data (données) et enfin face à l’IA. Le baromètre annuel que Verian (ex Kantar Public) et l’ESSEC Business School réalisent tous les ans pour le gouvernement sur « Le futur des métiers de la data » montre, année après année, que le challenge principal que rencontrent les plus grandes entreprises françaises n’est plus celui du recrutement de scientifiques, mais au contraire de personnes qui soient tout autant à l’aise pour comprendre le langage des data scientists que pour formuler besoins stratégiques de l’entreprise en marketing, finance, management… car une étude de l’Université de Pennsylvanie et d’OpenAI a montré que 80% des métiers vont être affectés par l’IA Générative.
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Aussi, les Business Schools françaises tâchent-elles de former des talents qui comprennent tout autant les fondamentaux et les techniques de l’IA que les manières de les déployer dans les entreprises ? Comment ces dernières doivent-elles adapter leur organisation pour ce faire et anticiper les évolutions de leur environnement législatif, réglementaire et concurrentiel ? C’est pour cette raison que l’ESSEC a quant à elle fait le choix, via la création en 2020 du Metalab for Data, Technology & Society que je codirige, de nous transformer et renforcer encore notre recherche et nos enseignements sur l’ensemble de ces problématiques. Notre volonté est que chacune et chacun de nos étudiants bénéficie d’un socle ambitieux de compétences sur les méthodes, usages et problématiques liées à l’IA. Une étude du Boston Consulting Group et de Harvard Business School a d’ailleurs confirmé que si l’IA permet d’améliorer la qualité et rapidité du travail effectué des consultants, ce gain n’est présent que lorsque ces derniers comprennent précisément le fonctionnement et limites des outils qu’ils utilisent. Dans le cas contraire, le résultat peut en être une perte de 20% de la qualité des tâches effectuées.
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Selon leurs centres d’intérêts et appétences, nos étudiants peuvent ensuite via nos programmes, filières, chaires, doubles-diplômes et think tanks, se former et explorer les questions de management et de la stratégie des data et de l’IA, leurs questions juridiques et économiques, l’analytics, la science des données et le machine learning, leurs questions éthiques, sociales, de durabilité ainsi même que de créativité en lien avec la pratique artistique. Comme l’électricité il y a un siècle et le numérique 50 ans plus tard, l’intelligence artificielle initie aujourd’hui une transformation fondamentale de notre économie, de notre société et de nos manières de vivre. Nous, établissements d’enseignement supérieurs, nous efforçons d’aider nos étudiants, citoyens d’aujourd’hui à devenir demain les leaders qui pourront guider cette transition au mieux.
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Vincenzo Esposito Vinzi – Dean & President, ESSEC Business School écrivait à propos de l’IA, dans Les Echos, le 22 janvier 2024 : « L’essentiel n’est pas simplement d’intégrer l’IA, mais de définir son rôle dans l’équilibre entre les tâches humaines et automatisées. Il apparait évident qu’il nous faut construire un partenariat évolutif – nouveau contrat social homme-machine – qui respecte et exploite les forces de l’intelligence humaine et artificielle. Ce partenariat c’est celui de l’intelligence hybride. » Une étude récente de l’OCDE (2023), portée par le Metalab de l’ESSEC pour la partie française, nous informe qu’environ 70% des cadres dirigeants ont déjà automatisé des tâches considérées comme essentielles dans leurs organisations. Cet article a été rédigé par Guillaume Chevillon, Professeur en économétrie et prévision à l’ESSEC Business School et CoDirecteur Académique de l’ESSEC Metalab for Data, Technology & Society ainsi que du Master ESSEC | CentraleSupélec en Data Sciences & Business Analytics.
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