Qu’est-ce qu’un orthoptiste ? Quelles sont les études pour devenir orthoptiste, et quels sont les débouchés ? Clémence, étudiante en 3e année d’orthoptie et vice-présidente en charge de l’orientation et de l’insertion professionnelle de la FFEO (Fédération Française des Étudiants en Orthoptie) nous explique tout !
Qu’est-ce qu’un orthoptiste ?
Un orthoptiste est un professionnel paramédical, qui va s’occuper du dépistage des troubles oculomoteurs, de la rééducation, qui pourra aussi faire des bilans de base vision, des bilans neurovisuels. Il peut prescrire des lunettes dans certaines conditions, et il peut faire des examens complémentaires à l’ophtalmologie dans le cadre de la préconsultation.
Il peut exercer en libéral, à son propre compte ou avec d’autres orthoptistes, en collaboration avec des ophtalmologues, ou salariés en centre hospitalier, privé ou public, ou encore faire des dépistages dans des écoles, par exemple.
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Quelle différence entre un ophtalmologue et un orthoptiste ?
Un ophtalmologue est un professionnel médical, qui aura fait plus d’années d’études. Il pourra faire des prescriptions, du dépistage pour toutes les pathologies, et il peut être plus spécialisé. Il fera aussi des actes invasifs, contrairement à l’orthoptiste qui travaille sans contact avec l’œil.
Quelles sont les études pour devenir orthoptiste ?
Pour devenir orthoptiste, les études se déroulent en 3 ans, et au bout on obtient le certificat de capacité d’orthoptie, qui est un grade licence. La première année se focalise surtout sur les bases théoriques, avec beaucoup de cours. Les stages commencent dès la première année mais c’est surtout en 2e et 3e années qu’on en fait. Progressivement la partie théorique diminue au profit des stages, qui se feront en milieu hospitalier principalement mais aussi en libéral.
Chaque établissement a sa propre organisation des cours et des stages : certaines écoles alterneront une semaine de stage et une semaine de cours, d’autres proposeront une organisation avec les cours le matin et les stages l’après-midi et vice-versa, comme dans mon école à Nantes.
Pourquoi tu as choisi ce parcours ?
Je suis arrivée en réorientation : avant, j’ai fait 2 années de la première année commune aux études de santé (aujourd’hui PASS), et je voulais rester dans le milieu médical, parce que je savais que je voulais avoir le contact avec le patient, et je connaissais le métier d’orthoptiste. J’ai fait des recherches sur les études et les débouchés, et le côté très diversifié de la profession m’a beaucoup plu.
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Qu’est-ce qui te plaît le plus dans les études d’orthoptie ?
Les stages : on apprend énormément et c’est très varié. J’aime le fait qu’on peut travailler tantôt avec des personnes âgées, tantôt avec des enfants (voire des prématurés), il y a beaucoup de variation dans les pathologies et on est amenés à travailler avec les aides-soignantes, les infirmières… C’est aussi un métier très attractif, il y a beaucoup de possibilités diverses une fois qu’on a le diplôme.
Les spécialités des CHU varient aussi d’un établissement à un autre, donc on peut voir des choses différentes selon le lieu de son stage.
Quelles spécialités avais-tu au lycée ? Quelles sont les spécialités à privilégier pour les études d’orthoptie ?
J’ai eu mon bac avant la réforme, donc j’ai fait une Terminale S avec la spé SVT. On retrouve beaucoup de parcours scientifiques parmi les étudiants d’orthoptie mais en soi, il n’y a pas de matière à privilégier par-dessus toutes les autres.
Comment se démarquer sur Parcoursup ?
En montrant sa motivation, les recherches qu’on a pu faire ou les liens qu’on a pu avoir avec des étudiants. Si on a fait des stages, il ne faut pas hésiter à le mentionner. Dire comment on a découvert le métier et pourquoi ça nous a plu, quelles démarches on a pu effectuer pour s’en informer, si on été à des journées portes ouvertes, toutes ces choses peuvent aider.
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Quel est le profil des étudiants en orthoptie ? (parcours, étudiants en reconversion…)
Les profils sont très variés : pour les étudiants en post-bac, la plupart auront certes des spécialités plutôt scientifiques, mais il y a pas mal d’étudiants en réorientation, ou même en reconversion professionnelle. Dans ma promo, la personne la plus âgée avait 47 ans et elle était dans le commerce avant !
Quelles sont les matières étudiées ? Quel est le volume horaire par semaine ?
Le volume horaire varie de semaine en semaine et selon le planning des écoles. En 1e année, on est sur environ 500 heures de cours par semestre, en 2e année dans les 300 et en 3e année dans les 200 par semestre. Avec les années les stages prennent de plus en plus de place dans les emplois du temps.
Concernant les matières, il y a des cours de physiologie, d’anatomie de l’œil, de la biologie, quelques matières de médecine pour avoir des bases communes avec les ophtalmologues et les infirmiers avec lesquels on peut être amenés à travailler. On étudiera aussi les pathologies de l’œil, la neurovision, et on a des cours d’anglais chaque année.
Quelles sont les compétences que tu as pu acquérir en stage ?
Il y a une adaptabilité qu’on développe par rapport aux patients : on ne parle pas de la même manière à un enfant ou une personne âgée. On développe donc des capacités d’adaptation et de communication. On peut aussi acquérir de l’autonomie : en 1e année, les étudiants en 2e et 3e années nous accompagnent mais il y a des moments où on doit se débrouiller seuls.
Quelles sont les difficultés que tu as pu rencontrer ?
Je n’ai pas eu de difficulté particulière concernant la partie cours, mais en stage j’appréhendais le travail avec les enfants parce que je n’avais pas l’habitude. Comme les cours et les stages sont liés, le plus souvent l’un permet de comprendre l’autre et ça peut aider à surmonter certaines difficultés.
Un moment inoubliable de ton parcours ?
Lors d’un de mes stages, je me suis retrouvée à devoir faire un examen compliqué que je n’avais jamais fait, et en plus sur une petite fille de 7 ans. Au final, tout s’est super bien passé et à la fin elle m’a donné une petite barre de chocolat ! J’étais super contente.
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Comment s’articule la vie associative aux études en orthoptie ?
Il existe 15 écoles d’orthoptie en France, dont une à Limoges qui a ouvert en septembre dernier. Chaque école a un BDE (Bureau Des Etudiants), donc une association locale qui sera en lien avec leur fédération territoriale. Je représente la FFE qui fait le lien entre toutes les associations. Celles-ci sont vraiment importantes, parce qu’elles permettent une cohésion entre le début et la fin de l’année et des études. Elles font aussi beaucoup d’actions caritatives, pour des associations en lien avec l’ophtalmologie mais pas que. Elles peuvent organiser des congrès, des galas, mais aussi de la prévention, sous la forme d’interventions. Chaque BDE a son propre fonctionnement et les BDE s’inspirent souvent les uns des autres.
Est-ce que des passerelles en Master/poursuite d’études sont possibles ?
Comme on obtient un grade licence au bout des 3 années d’étude, on peut se tourner vers des Masters en santé, en santé publique, en neurovision, ou encore en management. On peut aussi faire des diplômes universitaires (DU) pour développer des spécialités qui nous plaisent, mais à l’heure actuelle il n’existe pas encore de Master propre à l’orthoptie.
Un dernier mot pour les lycéens qui souhaitent devenir orthoptistes ?
Pour ceux qui ne sont pas sûrs, je les invite à aller sur Parcoursup et à consulter les fiches de chaque école. Chaque école est un peu différente donc il ne faut pas hésiter à contacter les associations locales, qui sauront répondre à tous leurs questions : c’est souvent les étudiants qui sauront parler le mieux de leurs études.
