Des candidats titulaires d’un Bac +3 ou d’une équivalence tentent d’intégrer l’ESSCA pour la rentrée prochaine. Mais alors, comment sont évalués les étudiants qui souhaitent poursuivre leurs études vers le Master ? Dans quel contexte ? Quels sont les profils de ces étudiants ? Immersion le jour de l’oral de motivation, au cœur du campus de l’ESSCA Paris, à Boulogne.

Par Valentine Dunyach

ESSCA

À l’angle de l’Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny à Boulogne-Billancourt, ou plus exactement sur le quai Alphonse-Le-Gallo, au numéro 55, se trouve l’ESSCA. Si cette grande école de Commerce est ancrée depuis longtemps déjà en région parisienne, le campus historique a vu le jour pour la première fois dans la ville d’Angers en 1909, grâce à son fondateur Paul Baugas, soit il y a plus de cent ans ! Présente dans six campus au total en France, et dans deux quatre campus étrangers, elle rayonne sur un large territoire, parmi les plus grandes écoles de commerce. 

ESSCA – l’école longe les quais de Seine.

Immersion le jour de l’oral dans le campus parisien de l’ESSCA :

Membre du jury d’admission pour l’oral de motivation des élèves souhaitant intégrer l’école en quatrième année, j’ai pu observer, pour Thotis, le déroulement d’une épreuve de sélection orale à l’ESSCA. 

Pour rappel, chaque étudiant qui souhaite postuler à l’une des formations de l’ESSCA se doit de présenter toute une batterie de documents, tels que son ou ses diplômes, sa carte d’identité, ses relevés de notes, ses résultats de tests en anglais (TOEFL, TOEIC)… Mais également une ou plusieurs lettres de recommandation de la part de maîtres de stages ou professeurs, ainsi qu’une lettre de motivation personnelle. Ils doivent également disposer d’une licence ou de suffisamment de crédits pour candidater. Seulement voilà, le profil théorique sur papier, accompagné d’une photo d’identité, ne suffisent pas à déceler la personnalité d’un candidat, son empathie, son écoute, son aisance orale ou même sa gestion d’un échec. 

Dans le contexte de l’oral de motivation, chaque duo d’examinateurs reçoit ainsi successivement plusieurs candidats en entretien, ainsi qu’une grille d’évaluation à co-remplir à la fin de l’échange, selon différents critères. Parmi ces indications à repérer, l’aisance orale, la capacité à communiquer une idée, l’aptitude à prendre des responsabilités, l’ouverture d’esprit, la curiosité, la sensibilité à certaines valeurs, et l’impression générale du candidat – son authenticité.

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Le déroulement de l’oral à l’ESSCA : tous les détails

Au fil de cet après-midi d’examen, j’ai donc eu l’opportunité de co-évaluer cinq candidats à la suite, venant exprimer la raison de leur projet global d’études, durant 30 à 40 minutes. À mes côtés, la directrice du campus parisien de l’ESSCA, Stéphanie Gouchault. Ingénieure de formation, elle se rendait alors disponible, ce jour-là, pour juger des aptitudes des futurs élèves potentiels. Et c’est bien souvent à ce moment que certains candidats se révèlent… Et peuvent ainsi marquer des points chez l’examinateur. Cette épreuve est aussi et surtout l’occasion pour eux de détailler pendant plusieurs dizaines de minutes une expérience personnelle ; un échec, une activité sportive, une passion artistique, ou un engagement associatif. 

Riches de diversité, les profils se suivent mais ne se ressemblent pas. Au fil de l’entretien, les personnalités se dessinent, et leur ambition professionnelle devient plus palpable. Après une première présentation du candidat par lui-même, les jurés doivent également s’annoncer. L’échange peut débuter ! Chaque séquence de prise de parole est concrètement notée sur 20 points, par type de compétences. Il est d’ailleurs primordial de commenter ce choix numérique final par une remarque écrite ; qu’il s’agisse d’un bon ou d’un mauvais score.

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Des élèves attirés par l’aspect international :

Plus surprenant, certains candidats intéressés par l’aspect international de l’école (qui dispose de campus à Budapest, Malaga, Luxembourg et Shanghai), ont, par leur discours affirmé ou infirmé leur autonomie dans un projet. D’ailleurs, c’est aussi pour cette raison que l’ESSCA attire autant de candidats chaque année : son orientation vers l’international. Lors de cet oral, les voyages effectués ont, à chaque fois, été mis en avant par les candidats, en tant que hobby.

Il est d’ailleurs, pour les jurés, particulièrement intéressant de rebondir sur ce sujet. En effet, voyager en famille, seul ou entre amis n’est pas la même chose. Par ailleurs, une personne qui prévoit son voyage de A à Z démontre son autonomie dans un projet, en louant une voiture ou en réservant un logement. Un candidat qui prend en compte le médium de transport (avion, polluant ou train, plus cher) fera preuve d’une sensibilité accrue pour la préservation de l’environnement, une intelligence et intérêt du monde qui l’entoure. 

Marco Rocchi, responsable des Relations Institutionnelles de l’école, interrogé avant l’évaluation, a partagé l’utilité et l’importance de cet oral par rapport aux autres, proposé par l’ESSCA. A priori plus anodin, moins exigeant et nécessitant moins d’entraînement pour le candidat, ce temps consacré entièrement à la personnalité de celui qui le passe, permet tout de même de saisir plusieurs points intéressants : 

“Essayer de comprendre si le projet de l’étudiant est cohérent, s’il saisit les possibilités après le diplôme, en fonction des matières proposées”.

En effet, le projet de l’étudiant doit correspondre aux ambitions du Master choisi par l’étudiant. Et d’ajouter :  

“Le but de l’ESSCA, c’est de former des leaders responsables, il est donc intéressant de voir leur profil complet. Être dans une association peut être valorisé par exemple, ou la pratique d’une activité sportive”, avance M. Rocchi, au sujet des soft skills, particulièrement recherchées en Management. 

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Une école ouverte sur le monde, avec des engagements environnementaux 

Enfin, le recentrage de l’ESSCA vers l’Europe est l’un des enjeux de l’école, suite à la crise due au Covid-19 qui a permis de valoriser les forces territoriales. À ce propos, M. Rocchi a dévoilé l’ambition culturelle de l’école de commerce, dans le domaine de l’enseignement et de la recherche :

“Nous avons des partenariats auprès de 264 universités dans 56 pays, on propose également des programmes en double diplôme, un campus à Budapest et un autre à Shanghai. Prochainement, il y en aura un de plus à Malaga et au Luxembourg. L’école a choisi un recentrage européen, évalué notamment en fonction des engagements environnementaux ; si on peut éviter de prendre l’avion c’est bien aussi. Et surtout, l’école a pour vocation d’être au cœur et au service des territoires, ainsi qu’un vecteur de diplomatie culturelle française et européenne ; donc l’idée, c’est de mettre en avant le savoir-faire français dans les domaines de l’enseignement et de la recherche sur le territoire métropolitain et au-delà de ses frontières.” 

Alors, suite à ces oraux, s’il y avait un conseil à donner aux futurs candidats, ce serait le suivant : savoir exprimer la cohérence d’un projet professionnel, tout en restant authentique. Argumenter et mettre en perspectives ses différentes expériences est un point qui permet au candidat d’en dire un peu plus sur qui il est. 

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Crédit : Caroline Doutre