Comment devenir Kinésithérapeute ? Comment s’organisent les études de kinésithérapie ? Quels sont les débouchés ? Nous avons interrogé Jeanne, présidente de la la FNEK. Voies d’accès, formation et débouchés, elle nous explique le fonctionnement d’une filière de santé exigeante et sélective.
À découvrir, en lien avec Devenir Masseur – Kinésithérapeute : Une journée avec Martin en école de kiné ! Un kinésithérapeute est un professionnel de santé qui a pour objectif de restaurer les capacités motrices de ses patients : il dispense donc le soin par le mouvement et par l’action physique. En tant qu’acteur de santé publique, il a aussi un rôle de prévention auprès de ses patients. Il peut intervenir dans de nombreux champs, comme la cardiologie, la réanimation, la pédiatrie, la pneumologie, etc. Un kinésithérapeute est aussi un rééducateur, il travaille à rééduquer une ou plusieurs parties du corps. Il se concentre sur l’ensemble du patient dans sa globalité : en-dehors de la zone du corps à traiter et des pathologies, cela concerne aussi l’environnement, les circonstances familiales du patient par exemple. Un kinésithérapeute peut exercer en libéral, dans un cabinet, en libéral dans une maison de santé, dans des structures de soin, des centres de rééducation, ou encore des IME (Instituts Médico-Éducatifs) pour des besoins plus spécifiques, comme pour le travail avec des enfants polyhandicapés. Il peut aussi exercer dans des milieux hospitaliers, ou des maisons de retraite. Au sortir du Baccalauréat, un étudiant choisissant la voie de la kinésithérapie doit savoir qu’il s’engage en moyenne pour 5 ans. En effet, la durée de la formation pour devenir Masseur-Kinésithérapeute équivaut à un niveau Master (Bac+5). Il faut savoir que, comme de nombreuses autres formations, les études de “Kiné” ont souvent un coût. Cet aspect dépend principalement du choix de l’établissement de formation. À titre d’exemple, s’il s’agit d’un IFMK (institut de formation en masso-kinésithérapie) privé à but lucratif (autrement dit, payant), la formation peut atteindre 10 000 euros par an. Dans le cas des autres établissements, les frais de scolarité sont similaires, ne dépassant pas les 5 000 euros annuels. Le sens du contact humain est une qualité importante, car il s’agit d’une profession où on est toujours en relation avec le patient, qu’il s’agisse d’une relation verbale ou tactile, car forcément il faut souvent toucher les patients. On aime bien comparer les kinés à des couteaux suisses, car ils ont en quelque sorte plein d’outils dans leur boîte : il s’agit de professionnels qui ont les capacités de faire beaucoup de choses à la fois. Ça peut sembler difficile mais c’est une des richesses de notre métier, il y a plein de façons d’exercer et plein de profils de patients. L’adaptabilité est donc une autre qualité très importante. Le diplôme de kinésithérapeute correspond à un niveau bac+5, avec une première année commune aux études de MMOPK (Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie, Kinésithérapie), qui est une année de sélection avec soit le parcours PASS, soit le parcours L.AS ou des licences de type Biologie. On retrouve souvent les licences STAPS ou STS. Après cette première année, on intègre un IFMK (Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie), où on poursuit les études pendant 4 ans. Au bout de ces 5 ans, on obtient un diplôme d’état pour être kinésithérapeute. À noter que les personnes titulaires d’un diplôme de santé affilié à la pratique, peuvent intégrer la formation de Kiné en cours de route, via une passerelle. Parmi eux, on retrouve des infirmiers, podologues, psychomotriciens, des diplômés STAPS… Les sportifs de haut niveau peuvent également éviter la première année grâce à ce système. Cela dépend de la voie d’accès : le conseil général pour les étudiants de PASS serait de garder des matières scientifiques, comme la SVT, la physique-chimie, les maths, qui les aideront pendant cette première année. En LAS, on conseille de choisir une matière en lien avec la licence qui sera choisie comme majeure pour donner des outils de réussite dans cette matière. En lien avec le métier de Masseur-Kinésithérapeute : Contacte un étudiant avec Thotis
Contacte un Étudiant – Mise en relation entre lycéens et étudiants
C’est quoi le PASS et la LAS (Réforme de la PACES) ? Le PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) est une formation d’une année avec une majeure de santé et des mineures orientées licence. On peut donc y faire le choix d’une mineure en fonction de ses préférences ou des facilités qu’on peut avoir. La LAS (Licence d’Accès Santé) est une formation plutôt orientée licence, avec en majeure une licence de son choix en fonction de l’université et une mineure de santé pour intégrer les filières MMOPK. La licence en majeure permet à un étudiant de poursuivre son parcours dans cette direction s’il n’a pas réussi le PASS. Pour les études de kinésithérapie, les licences STS et STAPS permettent également d’intégrer. Tout cela fait partie d’une réforme récente qui visait à obtenir des profils plus variés dans les études de santé. Pour bien comprendre le système de PASS & LAS, retrouve notre dernière vidéo sur ces deux voies d’accès : Un étudiant peut intégrer les études de kinésithérapie après une L1 de STAPS ou de STS, en choisissant ces formations sur Parcoursup. C’est le même principe que d’intégrer une IFMK via PASS ou LAS. Les passerelles vers la kinésithérapie sont possibles si on est déjà dans un parcours STAPS ou STS, sans passer par Parcoursup cette fois. La passerelle n’est pas obligatoire : lors d’une inscription en licence STAPS, il faut faire une demande d’inscription au concours de kinésithérapie, ce qui correspond à un examen supplémentaire par rapport aux autres étudiants de STAPS. Même si on ne parle plus vraiment de concours depuis la réforme, le processus reste une sélection sur examen. Encore une fois, il faut bien se renseigner sur les sites des universités, on peut aussi poser ce genre de questions sur des forums. Tous nos contenus sur le PASS et les LAS sont à découvrir ici ! Après la 1ère année de santé, on intègre un IFMK : Un IFMK est un Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie, donc une école pour devenir kinésithérapeute. Il y en a au total 50 sur le territoire français, dont 2 en outre-mer. Chaque institut est relié à une région et une université, et les études y durent 4 ans. La totalité des enseignements se divise en 32 UE (Unité d’Enseignement), réparties sur les 4 années d’études. Il y a des UE génériques, avec des cours d’anatomie, de physiologie, de sciences humaines et sociales ou encore des sciences biomédicales. Il y aura aussi des UE qui concernent les techniques et outils en kinésithérapie en particulier, et des UE moins axées sur le parcours médical directement, comme une UE d’anglais, une UE de recherche et de construction de mémoire. Le travail sur le mémoire démarre lors de l’entrée en 4e année (ou 3e année en IFMK) et s’étale sur les 2 dernières années de formation. Selon les établissements, l’étudiant choisira un sujet ou l’établissement pourra lui en suggérer. En IFMK, il y a des cours magistraux, des travaux dirigés (TD) et des travaux pratiques (TP) pendant les périodes de cours. Il y a aussi 2 périodes de stage par année d’études. La durée des stages varie en fonction des années : en 1e année, un stage dure entre 3 et 4 semaines, en 2e et 3e années les stages durent plutôt 6 semaines et en dernière année la période dure 3 mois d’un coup. Selon les IFMK, l’étudiant peut se voir proposer des listes de stages auxquels il pourra s’inscrire, même s’il peut trouver ses propres stages, ou il peut devoir chercher lui-même ses stages. Par ailleurs, on parle de deux cycles : le 1e premier cycle comporte les 1e et 2e années, le 2e cycle comporte les 3e et 4e années en IFMK. On dit parfois que le 1e cycle correspond au cycle Licence et le 2e cycle correspond au cycle Master. Les frais dépendent beaucoup de la région et de l’institut : il y en a 3 types, les instituts publics, les instituts privés à but non lucratif et les instituts privés à but lucratif. En public, les frais correspondent à peu près aux frais universitaires, avec 170 par année du premier cycle (1e et 2e années) et 240 par année du deuxième cycle (3e et 4e années). En privé, cela peut aller de 900 euros l’année à 9500 euros l’année dans les instituts les plus coûteux. En lien avec cet article : Le Master Ingénierie de la santé :
Le Master Ingénierie de la santé : spécialisations, débouchés…
Il y a à la fois du contrôle continu, avec des examens pratiques, des oraux, des dossiers à rendre et des travaux du groupe, pour avoir des notes au fil du semestre et arriver aux examens avec déjà une partie de la note finale. Il y a aussi des partiels en fin de semestre, des examens écrits ou pratiques, qui viennent compléter cette note. Les stages constituent une UE à part, et les étudiants sont évalués par leur tuteur ou tutrice qui doit remplir un document pour attester de la validation d’une liste de compétences pendant le stage. Il y a aussi des travaux à rendre en parallèle, des comptes-rendus de ce qui s’est passé en stage, qu’on appelle un « portfolio » : on y détaille les situations cliniques rencontrées, comment tel patient ou telle pathologie a été prise en charge, etc. Les heures de cours d’une semaine sont définis par une maquette de formation. La charge horaire varie donc d’une semaine à l’autre, mais globalement, on peut s’attendre à des semaines assez chargées, avec parfois des cours ou des TD entre 9h et 17h ou 18h. L’emploi du temps des cours se combine avec les périodes de stage, qui vont de quelques semaines à 3 mois. Concernant le travail personnel, la formation demande pas mal de rigueur : il y a une évaluation en contrôle continu avec des épreuves pratiques, et en contrôle terminal avec un partiel classique en fin de semestre, à l’écrit sur papier, à l’oral ou avec un exercice pratique. L’organisation n’est donc pas la même d’un semestre à l’autre, mais avec de la rigueur et de l’organisation, on peut s’adapter. Comme évoqué précédemment, l’emploi du temps dépend beaucoup des promotions, des instituts, et du semestre en cours. Il y a un nombre d’heures obligatoires par UE, mais pour la répartition de ces heures chaque institut a une marge de liberté pédagogique. Il y a énormément de débouchés après les études de kinésithérapie ! Il y a une grande possibilité d’exercice : certains peuvent faire du libéral pour des remplacements ou en assistanat pour démarrer, donc en assistant un kinésithérapeute déjà installé. Sinon, on peut passer directement en salariat, dans des structures publiques comme des centres de rééducation, des IME, des hôpitaux dans des services en fonction des besoins. Il y a beaucoup de champs d’action : on peut faire un exercice très général, ou se tourner vers la gériatrie, la pédiatrie, la pneumologie, la kiné respiratoire, les services de réanimation, l’orthopédie, pour citer quelques exemples. Un kinésithérapeute peut aussi choisir d’enseigner, et/ou faire de la recherche en plus d’une activité clinique. Le salaire d’un Kinésithérapeute est relatif à son ancienneté, son rang, son statut (fonction publique/indépendant), mais également à sa spécialisation. Dans la fonction publique (notamment hospitalière), il avoisine les 2 000 euros bruts à 3 500 euros bruts mensuels. Évidemment, cette rémunération évolue selon ses fonctions, son statut, ses missions. Les stages à l’étranger ne sont pas très répandus dans cette formation, comme ces études diffèrent selon les pays, la validation des compétences n’est pas toujours identique. Ceci dit, certains établissements proposent des parcours ERASMUS, et lors de sa recherche de stage, un étudiant peut chercher à l’étranger. Il existe plutôt des possibilités de stages en outre-mer. Il existe de nombreuses façons de s’engager associativement, via les BDE, ce qu’on appelle les corporations étudiantes dans les IFMK, qui peuvent aussi proposer des associations sportives ou artistiques. Il y a aussi un grand panel d’associations tournées vers l’humanitaire, les événements, etc. Il faut bien réfléchir avant de s’engager dans une association car ça peut demander un temps qu’il faut combiner au temps d’études et la charge de travail. Pour autant, s’engager dans la vie associative permet de développer plein de compétences en parallèle des études, comme la gestion de projet, d’une équipe, ou d’une trésorerie, par exemple. Les études de kinésithérapie constituent une formation encore trop méconnue. Quand je me suis lancée dans ces études, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre : je conseillerais donc aux lycéens de bien se renseigner sur les choix Parcoursup, et sur la formation via des forums, des salons d’orientation. Vous pouvez venir nous y rencontrer pour qu’on puisse vous expliquer les études, car je pense qu’il y a plein d’élèves pour lesquels cette formation serait vraiment intéressante et qui pourraient bien se retrouver là-dedans. Vous pouvez aussi nous contacter à la FNEK (Fédération Nationale des Etudiant.e.s en Kinésithérapie) via notre site ou par email, nous serons ravis de répondre à vos questions.
Présentation du métier de Masseur-Kinésithérapeute :
Description du métier de kinésithérapeute par Jeanne :
Quelles études suivre pour devenir « kiné » ?
Quel profil pour devenir kinésithérapeute ?
La durée des études de kinésithérapie
Quelles spécialités choisir au lycée pour les études de kinésithérapie ?
Les spécialités dans le domaine de la kinésithérapie :
Sport, kinésithérapie respiratoire, rhumatologie, kinésithérapie pour animaux… Les masseurs-kinésithérapeutes peuvent s’orienter vers des spécialisations bien précises. Parmi les métiers proches de celui de Masseur-Kinésithérapeute, on retrouve par exemple celui d’ostéopathe ou de rééducateur sportif.… Pour mieux comprendre la réforme :
Comprendre la passerelle vers la kinésithérapie via la licence STAPS et les licences STS :
La passerelle vers kinésithérapie est-elle automatique en STAPS ? Comment savoir si c’est le cas ?
Les études de kinésithérapie en IFMK :
L’organisation des 4 ans en IFMK :
Les frais de scolarité en IFMK :
Quel mode d’évaluation en IFMK ?
La charge de travail en études kiné ?
Un emploi du temps type en études de kinésithérapie ?
Les débouchés après les études de kiné ?
Combien gagne un kinésithérapeute ?
Concernant l’international ? Les stages ?
Quelle vie associative en études de kinésithérapie ?
Un dernier mot ?
