Le 10 septembre prochain, les futurs internes des hôpitaux, ces étudiants en médecine de 6è année auront finalisé leurs vœux de spécialité. Spécialité délaissée, la psychiatrie est souvent en queue de peloton dans les choix des internes en raison de clichés ayant la peau dure sur la discipline et de préjugés de la part des étudiants en médecine.

Avec 15 000 praticiens en exercice, dont la moitié en milieu hospitalier et 12% des places demeurées vacantes à l’issue des choix basés sur l’Examen Classant National (ECN) qui permet aux étudiants d’accéder aux différentes spécialités, les psychiatres se mobilisent depuis début 2024 pour redonner ses lettres de noblesse à leur spécialité. La psychiatrie est malheureusement dans le TOP 4 des derniers choix de spécialité à l’ECN depuis une dizaine d’années.

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Des clichés persistants de la part des étudiants en médecine

Pour les étudiants en médecine, la psychiatrie fait partie des spécialités délaissées, notamment parce qu’ils pensent à tort qu’un psychiatre ne serait pas un “vrai” médecin capable d’exercer son art et ses compétences. Une erreur d’appréciation, une erreur d’appréciation, liée à une profonde méconnaissance d’autant plus que cette discipline a beaucoup évolué ces dernières années.

Ainsi d’après la première enquête d’image du métier de psychiatre “ les Français et la psychiatrie” réalisée fin 2023 par l’Institut CSA, 62% des étudiants en médecine considèrent la psychiatrie comme une spécialité moins prestigieuse que d’autres, quand ils sont 49% à penser que la recherche en psychiatrie semble moins intéressante que dans d’autres spécialités. Pourtant, la psychiatrie concerne tout autant les neurosciences (génétique, neurobiologie, neuropsychologie…) que les sciences humaines (histoire, philosophie, sociologie…) et donne lieu à une recherche riche et variée. 

Parmi les autres idées reçues, 65% des étudiants jugent la spécialité trop chargée émotionnellement face à la souffrance psychique des patients et 63% jugent l’exercice du métier trop isolé. A cela, les psychiatres répondent par la dimension épanouissante des rencontres avec les patients et le sentiment d’être utile autant qu’efficace. 90 % des psychiatres actuellement en exercice choisiraient aujourd’hui à nouveau cette spécialité s’ils devaient refaire leur choix. Autant d’idées reçues que seuls les psychiatres peuvent déconstruire.

Le CNUP se mobilise et lance sa campagne #ChoisirPsychiatrie

C’est contre ces préjugés que le Collège National des Universitaire en Psychiatrie (CNUP) se mobilise en lançant sa grande campagne #ChoisirPsychiatrie, en partenariat avec

l’Association Nationale des Etudiants en Médecine de France (ANEMF) et l’Association Française Fédérative des Etudiants en Psychiatrie (AFFEP). Mi-octobre, la campagne digitale sera lancée, et début janvier les premières “Nuits de la psychiatrie” viendront lancer une série de rencontres entre étudiants, internes et professionnels.

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En savoir plus sur la campagne Choisir Psychiatrie

Choisir Psychiatrie est une campagne d’information initiée par le Collège National des Universitaires de Psychiatrie (CNUP), association régie par la Loi du 1er Juillet 1901, a pour but de réunir l’ensemble des psychiatres hospitalo-universitaires (professeurs des universités, maîtres de conférences et praticiens hospitalo-universitaires) responsables de l’enseignement de la Psychiatrie en France, ainsi que les psychiatres hospitaliers chargés de fonctions universitaires, d’enseignement et/ou de recherche. Le CNUP favorise les efforts en vue du perfectionnement de l’enseignement de la psychiatrie, de la formation des psychiatres et de la promotion d’une recherche de qualité et de haut niveau en psychiatrie. De ce fait, ce Collège a pour vocation de représenter l’ensemble des universitaires de psychiatrie vis-à-vis des Pouvoirs Publics et des instances intéressées, tant en France qu’au niveau international.

Mention : cet article est une reprise du communiqué de presse mis en ligne par le CNUP.