Etienne a passé un bac S puis est entré en prépa PCSI (puis PSI*) au lycée Champollion (Grenoble). Il a ensuite intégré l’École Centrale de Lille en 2019. Son projet professionnel, qui ne s’est précisé qu’une fois en école, est de devenir soit ingénieur en acoustique des salles de concert, soit ingénieur en électronique/électro-acoustique appliquée à la musique.
Découvre notre dernier live sur la prépa PCSI (et les autres classe préparatoires scientifiques) :
La prépa PCSI, c’est quoi ?
L’acronyme de la formation PCSI contient les initiales des trois matières qui la caractérisent : Physique, Chimie et sciences de l’Ingénieur ! On y fait évidemment aussi beaucoup de mathématiques, mais moins qu’en MPSI (Maths Physique Sciences de l’Ingénieur). En PCSI, ce sont les programmes de physique et de chimie qui sont les plus approfondis.
À découvrir : notre classement des prépas PCSI ici !
Après une première année en PCSI, les élèves doivent choisir entre deux formations : PSI ou PC
La PCSI à proprement parler n’est qu’une formation de première année en CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles). En seconde année, les étudiants choisissent, en fonction des matières qui les intéressent le plus, l’une des deux formations suivantes :
– PSI (Physique et Sciences de l’Ingénieur) qui s’éloigne de la chimie et approfondit les sciences de l’ingénieur (SI)
– PC (Physique Chimie) qui abandonne la SI et couvre un programme de chimie très étendu.
Entre ces deux formations, les programmes de maths et de physique sont très similaires.
Mon lycée avait autant de classes de PC et de PSI, mais certains n’ont qu’un seul choix ! Les élèves qui veulent, par exemple, faire PSI dans un lycée qui ne propose pas cette option sont obligés de changer de prépa entre la première année et la seconde, ce qui peut être très dur. Selon le niveau et les ambitions de l’étudiant, le conseil de classe valide ou non un passage en « classe étoile » (pour la deuxième année), où les profs préparent les élèves aux concours les plus sélectifs. Avec un rythme de travail accru en conséquence.
Après le choix de filière PC/PSI, les anciens étudiants de PCSI se présentent aux concours. Quel que soit la filière choisie, les écoles accessibles sont, à quelques exceptions très spécifiques (une école de chimie par exemple), rigoureusement les mêmes.
Quelles sont les spécialités ou options à prendre au lycée pour intégrer une prépa PCSI ?
On rentre dans l’immense majorité des CPGE PCSI sur le dossier des années de première et terminale, sur la plateforme Parcoursup. La spécialité Mathématiques et Physique Chimie sont clairement obligatoires en première et terminale et l’option Maths Expertes est vivement conseillée.
Qu’étudie-t-on en prépa PCSI ?
Les matières obligatoires sont les maths (7h de cours, 3h de TD), la physique (5h de cours, 1h de TD, 2h de TP), l’informatique (IPT, 2h par semaine), la matière français-philo (2h) et une langue vivante (2h). L’EPS est en théorie obligatoire (2h par semaine), mais ce n’est pas le cas dans tous les lycées. Au premier semestre se rajoute à ça 4h de SI et 4h de Chimie (moitié cours, moitié TP) obligatoires. Au deuxième semestre, on doit choisir entre « option SI » (qui permet d’aller en PSI) et « option chimie » (qui permet d’aller en PC). En option SI, on a 2h de chimie et 4h de SI par semaine. En option chimie, on n’a plus de SI et 4h de chimie par semaine.
A ces heures s’ajoutent au deuxième semestre (puis en deuxième année) 2h de TIPE, qui préparent à une épreuve orale des concours sur un travail personnel dont on choisit le sujet autour d’un thème imposé (mon année le transport, l’année suivante l’océan, cette année enjeux sociétaux).
Il est possible de prendre une LV2 optionnelle qui occupe 2h par semaine (il est conseillé, voire imposé selon les lycées, de prendre l’anglais en LV2 si on ne le prend pas en LV1 car certains concours imposent des oraux d’anglais).
Ces heures de cours sont complétées par 2h à 3h de colles hebdomadaires, qui sont des interrogations orales très formatrices. Elles se déroulent à trois étudiants avec un professeur. En PCSI, il y en a une chaque semaine dédiée aux maths ou à la physique. Il y a des colles de SI, de chimie et d’anglais régulièrement, et, une fois par trimestre, une colle de français. Elles préparent aux oraux des concours.
En PCSI, comme dans toutes les autres filières scientifiques, on acquière une culture générale scientifique très étendue.
Le programme de prépa est national, et il sert de base à l’élaboration des épreuves de concours. Certains professeurs de sciences développent avec leur classe quelques notions hors-programme utiles pour les concours ou simplement intéressantes, en fonction du niveau de la classe. Le programme de français/philo porte sur un thème qui change chaque année, avec trois œuvres à connaître en vue des dissertations des concours. Il n’y a pas vraiment de programme en langues.
En PCSI, comme dans toutes les autres filières scientifiques, on acquière une culture générale scientifique très étendue, autant en termes de diversité des domaines étudiés qu’en termes de volume traité. En général, les étudiants deviennent également beaucoup plus matures après un temps en CPGE en ce qui concerne l’autonomie et l’autodiscipline, puisque tenir le rythme des professeurs demande une grande part de travail individuel.
Découvre notre page dédiée aux classes préparatoires scientifiques :
Classes Préparatoires Scientifiques (PCSI, MPSI, BCPST, etc.)
Les cours en CPGE PCSI, ça se passe comment ?
En PCSI, le rythme est vraiment élevé : les profs de sciences traitent environ un chapitre par semaine.
En prépa, il y a en général de 40 à 50 élèves dans chaque classe (ce nombre peut cependant varier en fonction des lycées). Les cours à proprement parler se font en classe entière, tandis que les travaux dirigés et travaux pratiques de physique, chimie et SI sont en demi-classe. Le rythme est vraiment élevé : les profs de sciences sont toujours en retard, car les programmes sont extrêmement complets et étendus. Ils traitent environ un chapitre de maths et de physique par semaine. Il est donc indispensable pour l’étudiant de ne pas commencer à prendre du retard, au risque de ne pas réussir à le rattraper, un chapitre laissant place à un autre la semaine suivante.
Selon toi, quelles sont les principales qualités attendues d’un élève en prépa PCSI ?
Il faut être « malléable », au sens positif du terme : réussir en prépa demande une certaine adaptabilité. Savoir adapter sa vie sociale, ses hobbys, son rythme de vie pour laisser de la place au travail sans non plus les faire disparaitre. Les personnes les plus adaptables réussissent ainsi, en général, mieux en classes préparatoires scientifiques. Cependant, il n’y a pas de profil-type pour réussir en prépa PCSI selon moi.
Une semaine type en prépa PCSI, ça ressemble à quoi ?
Un emploi du temps type contient 30 à 35 heures de cours en classe par semaine, auxquelles il faut rajouter les heures de colles et de DS, sans oublier le travail personnel. Ce dernier va prendre un volume horaire différent selon chaque étudiant : sa difficulté sur certaines matières, sa volonté de faire des sujets supplémentaires d’entrainement…
Il est indispensable de s’aménager dans son emploi du temps un moment consacré à quelque chose qui vous fait plaisir. Chaque semaine, chaque étudiant passe deux colles, en trinôme. Une colle est une interrogation orale d’une heure, passée au tableau. En sciences, le but est à la fois de vérifier la connaissance du cours et de préparer aux oraux de concours avec un exercice découvert au tableau par l’étudiant. En langues, les colles servent exclusivement à préparer les oraux de concours et suivent exactement le format de ces derniers, avec compréhension écrite, orale, commentaire de texte…
Dans la plupart des prépas, le DS du samedi matin est systématique. Pendant 4h, les étudiants traitent un sujet de concours, potentiellement adapté par le professeur, couvrant les thèmes des chapitres étudiés récemment.
Du temps pour les loisirs et sorties ?
Oui, et ils sont indispensables pour tenir le coup ! Sans la pratique musicale, je ne pense pas que j’aurais réussi à finir ma prépa. Pour d’autres, c’était la pratique sportive. Peu importe, l’idée est toujours la même : il est indispensable de s’aménager dans son emploi du temps un moment quotidien ou hebdomadaire consacré à quelque chose qui vous fait plaisir, qui vous distrait de la prépa et que vous arrivez à faire sans pour autant culpabiliser de ne pas travailler pendant ce temps.
Le travail perso, tu le qualifierais comment ?
Personnellement, je travaillais entre deux et quatre heures par soir, selon la quantité de travail pour le lendemain ou la présence d’une colle ou d’un DS imminent. L’apprentissage du cours est une constante, et s’y ajoutent la plupart du temps un devoir maison, la rédaction d’un compte-rendu de TP ou la préparation d’un TD. Sauf en de très rares exceptions, le travail est individuel. Cependant, il peut être très bénéfique de travailler en groupe le soir, aussi bien pour le moral que pour l’aide mutuelle que les étudiants peuvent s’apporter !
L’immense majorité des cours est à comprendre, car l’apprentissage par cœur ne permet en général que de reproduire les questions de cours et de traiter les exercices vraiment classiques. Le risque est donc d’arriver, en colle ou pire encore aux concours, devant un exercice inédit impossible à faire sans une vraie et profonde compréhension du cours. L’apprentissage par cœur est aussi la meilleure façon d’oublier un chapitre dès que le DS qui le traite est passé, ce qui n’est pas une bonne stratégie pour aborder les concours !
Qu’as-tu pensé de l’ambiance dans ta prépa PCSI ?
Sauf exception rare d’un étudiant à l’égo mal placé, il n’y a que très peu de compétition en prépa PCSI, pour la simple et bonne raison que seuls les concours comptent et qu’il serait extrêmement improbable que deux étudiants d’une même classe se retrouvent à s’y disputer une place, au vu du nombre énorme d’étudiants en prépa en France. L’ambiance est plutôt (en général) propice à l’entraide dans la difficulté que tout le monde traverse ensemble. Le plus souvent, chacun est heureux de prendre le temps d’expliquer un concept à celui qui n’a pas compris, ce qui est bénéfique pour les deux étudiants.
L’ambiance est plutôt propice à l’entraide dans la difficulté que tout le monde traverse ensemble.
L’immense majorité des profs de prépa sont extrêmement compétents dans leur domaine. Certains sont cependant plus pédagogues, engageants que d’autres, tandis que d’autres profs s’avèrent être tyranniques, colériques, menaçants, bref le cliché du prof de prépa. Le cliché en question reste quand même minoritaire : la plupart des profs sont de bonne foi et font très bien leur métier.
Chaque prof de maths/physique n’a qu’une classe, et connait donc très vite par cœur les étudiants qui la composent. Les profs ont ainsi en tête à tout instant le profil de chaque élève, sa trajectoire de niveau… Certains profs seront aussi réceptifs à d’éventuels problèmes qu’un étudiant peut traverser, et peuvent s’avérer de très bon conseil. Il ne faut donc pas hésiter à aller les voir !
À découvrir aussi : la CPGE MPSI
Prépa MPSI (Maths, Physique…) : matières, débouchés et concours
Valide-t-on des équivalences universitaires quand on sort de prépa PCSI ? Si oui, dans quelle(s) discipline(s) ?
Depuis quelques années, les étudiants de CPGE scientifiques sont légalement tenus de s’inscrire en parallèle dans une licence universitaire scientifique. Je me suis personnellement inscrit dans une licence de physique-mécanique. Valider l’année de PCSI fait valider automatiquement la L1 où l’étudiant est inscrit, et valider l’année de PC/PSI fait valider la L2.
Ce système a plusieurs avantages : si un étudiant abandonne en fin de première année de prépa, ce n’est pas une année de perdue puisqu’il peut enchainer en L2 directement. De la même façon, si l’étudiant n’est pas content de ses résultats au concours et ne veut pas redoubler, il peut partir directement en L3.
As-tu rencontré des difficultés durant ta prépa PCSI ?
Quand j’étais en prépa PCSI, j’ai rencontré des difficultés pour tenir le rythme de travail, pour résister au stress, à la charge mentale qui s’alourdit constamment à mesure que le travail à faire s’amasse. Je n’ai jamais réussi à vaincre le stress. Il m’a collé à la peau toute ma prépa, mais je pense que ça en dit plus long sur moi que sur cette formation ! J’ai tout de même réussi à le calmer grâce à ma pratique musicale qui m’a aidé à quotidiennement me sortir la tête de la prépa. Un site complémentaire pour découvrir la Prépa PCSI ici !
Recommanderais-tu la prépa PCSI ? Pourquoi ?
Oui, je recommande la prépa PCSI pour certaines personnes. C’est une formation qui à l’avantage d’ouvrir énormément d’opportunités à saisir après les concours et de donner à l’étudiant une culture générale scientifique extrêmement large, qui lui sera sans aucun doute utile quelle que soit la poursuite d’études !
À découvrir : notre classement des prépas PCSI ici !