Dans le cadre de notre format « DG sur Écoute », nous avons eu le plaisir d’échanger avec Alexandre de Navailles, Directeur Général de Kedge Business School. Nous sommes notamment revenus sur son parcours atypique, les grandes orientations stratégiques de la business school et sur sa vision de l’enseignement supérieur. 

Par Valentine Dunyach

En lien avec cet article : retrouve l’intégralité de notre échange avec Alexandre de Navailles sur notre chaîne vidéo Thotis Talks

Alexandre de Navailles, un Directeur Général au parcours atypique

Alexandre de Navailles n’est pas un directeur général de grande école comme les autres. Le DG de KEDGE Business School a suivi une carrière différente de ses homologues, En effet, après près de 25 ans dans le domaine de la location de voitures (23 ans au sein de la société Hertz) à travers l’Europe, Alexandre de Navailles a saisi l’opportunité de rejoindre un univers différent, celui de l’Enseignement supérieur.

C’est dans ce contexte que l’ancien Directeur du Pricing de Hertz, Directeur financier de Hertz Europe, puis Directeur de la filiale française de la compagnie automobile, a accepté le challenge de diriger KEDGE, et ses 15 000 étudiants. En 2020, il est en effet directement contacté par un chasseur de tête qui lui ouvre les portes de l’enseignement supérieur : « Il m’a appelé en me proposant cette mission qui m’a tout de suite beaucoup plu, j’ai décidé d’accepter ». 

Et qu’importe si l’enseignement n’était pas son sujet de prédilection. Homme de défi, Alexandre de Navailles se lance avec ambition et détermination dans sa nouvelle fonction de Directeur de Grande École. Il considère sa fonction ainsi : « Un métier plein de sens, cette mission de transmettre fait partie des plus belles qui puissent exister. Ce n’était pas un métier que j’aurais imaginé occuper il y a encore quelques années, mais tout ce que j’essaie de construire depuis trois ans a du sens et c’est une très grande satisfaction.”

Il ajoute : « Ce qui m’excite le plus au-delà de la mission, c’est gérer une complexité différente de celle que j’ai pu connaître par le passé, dans un environnement particulièrement riche et stimulant ». D’ailleurs, si Alexandre de Navailles devait transmettre un seul conseil aux jeunes diplômés de KEDGE, ce serait le suivant : « S’éclater dans leur job ».

KEDGE Business School : “Une école qui doit se gérer comme une entreprise”

KEDGE a su s’imposer dans le paysage des grandes business schools françaises, forte de son réseau de plus de 80 000 alumni et de ses 300 partenariats avec des entreprises.  Alexandre de Navailles est conscient des difficultés inhérentes à la fonction de Directeur d’une Grande École.

Il caractérise ainsi ses missions au sein de KEDGE : « J’aime la complexité de KEDGE, car c’est précisément plus qu’une école. Il s’agit d’une organisation avec un écosystème riche qui doit se gérer comme une entreprise. » Il ajoute : « L’un de mes défis est de casser des silos dans une entreprise. J’ai besoin de produire du résultat et cette mission me le permet. » 

Alexandre de Navailles se félicite de la trajectoire actuelle de KEDGE sur les plans du dynamisme, de la création et de l’expertise. Pour aller encore plus loin, le Directeur général de la business school souhaite voir encore évoluer la grande école, ainsi que les profils des étudiants. Il a pour coutume d’envoyer comme message aux nouveaux étudiants, lors de leur entrée en école, ceci : « Vous êtes des très bons, je veux vous rendre meilleurs ».

En lien avec cet article : retrouve notre page dédiée à KEDGE Business School, sur Thotis

KEDGE Business School

KEDGE, la fusion réussie de deux business schools

La fusion de deux écoles BEM et Euromed Management en 2013 a donné naissance à KEDGE. Historiquement issue de deux écoles ouvertes sur le sud de la France, la Méditerranée et l’océan Atlantique, KEDGE a naturellement choisi de préserver trois campus dans ces emplacements. Aujourd’hui, la grande école dispose ainsi de quatre campus en France à Marseille, Toulon, Bordeaux et Paris).

KEDGE Business School possède aujourd’hui une marque forte, reconnue dans le paysage de l’enseignement supérieur. Alexandre de Navailles nous confie : « Avec une présence sur quatre campus en France, KEDGE a néanmoins conservé certaines des spécificités de ses territoires historiques. Elle propose également le même Bachelor sur les quatre campus. », détaille-t-il.  En revanche, KEDGE Bordeaux et KEDGE Marseille sont les deux seules antennes accessibles via le concours Ecricome.

 

Ouverture sociale, transition écologique… Les grands axes différenciants de KEDGE 

Pionnier sur les enjeux de RSE, la business school créait il y a 7 ans le premier MSc en Finance durable. Convaincue par la pédagogie expérientielle (apprendre en faisant), l’école de management est aussi dotée d’une expertise sociale et environnementale et infuse la RSE au sein de tous ses programmes. KEDGE table sur une approche intégrée de l’apprentissage, créant des ponts entre son pôle académique et son pôle de recherche. L’école est dotée de 9 centres de recherche axés sur des expertises fortes.

KEDGE accélère son ouverture sociale et territoriale

Si KEDGE est implantée sur quatre campus principaux en France, la Grande École de management a également ouvert 4 campus associés : Bastia et Bayonne, Avignon et Mont-de-Marsan en septembre 2024. Par ailleurs, KEDGE est également présente à l’international, à travers ses 4 campus implantés en Chine (Shanghai et Suzhou) et en Afrique (Dakar et Abidjan).

Comme l’indique le directeur de la Grande École de management, KEDGE a pour ambition de s’implanter dans des villes plus petites. L’objectif étant de pouvoir proposer des perspectives de poursuite d’études dans l’enseignement supérieur, pour les familles plus modestes ou étant situées dans des territoires isolés Alexandre de Navailles précise la démarche de cette implantation territoriale avec des campus associés : « Certaines familles ne peuvent pas payer un logement étudiant à leur enfant. Nous avons décidé d’aller au plus près d’elles en se rapprochant de territoires dits « ruraux ».

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Expérience étudiante, expertise RSE… Les éléments phares du plan stratégique de la business school

Alexandre de Navailles souhaite dessiner, une école toujours plus durable et inclusive. Il considère par ailleurs que la créativité et la disruptivité font partie des plus grandes qualités à avoir, en sortant de KEDGE. « Mon vœu le plus cher est que nos étudiants bousculent les organisations dans lesquelles ils sont. » Des mots qui résonnent avec la signature de marque de l’école de management « Let’s be the change ».

Alexandre de Navailles est satisfait de voir son Programme Grande École très bien positionné dans les classements français – 8ème selon 4 classements français- à ce jour. Par ailleurs, l’école de management mise également sur son large portefeuille de Masters -26 au total-, pour assurer une formation de qualité à ses étudiants. Le Directeur général de l’école de management explique : « Il faut que l’on arrive à confirmer ce que disent les classements et à transformer le choix de l’étudiant. »

Alexandre de Navailles connaît l’importance de l’expérience étudiante au sein d’une Grande École. Selon lui, c’est d’ailleurs ce qui crée la valeur première de l’organisation, dans l’enseignement supérieur. Il précise sa pensée : « On mesure d’abord l’expérience étudiante, puis on travaille sur les points faibles. ». Au sein de KEDGE 25 % des étudiants bénéficient de supports financiers et 25 % de l’alternance. Ainsi, l’école de management a à cœur de rendre ses programmes accessibles au plus grand nombre.

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« Le modèle Prépa/Grande École fonctionne »

Convaincu de l’utilité de la classe préparatoire en France, Alexandre de Navailles soutient ce modèle d’excellence français : « Je ne sais pas s’il faut être inquiet du manque d’attractivité de la classe prépa. Fondamentalement, le modèle Prépa/Grande École fonctionne. Il y a une forte capacité de résilience et d’excellence chez les élèves de prépa. », Il invite par ailleurs à relativiser cette baisse d’effectifs en termes de candidatures cette année. Oui il faut s’en inquiéter, mais les CPGE (Classes Préparatoires aux Grandes Écoles) ont connu en 2020 et 2021 une attractivité unique. ».

Écoles privées lucratives : “Il faut réguler par la qualité”

Alexandre de Navailles se dit préoccupé par l’avancée de certaines écoles à but lucratif et non reconnues par la CGE, sans mettre toutes les écoles dans le même panier : « Ce qui m’inquiète, ce sont les formations RNCP, sans cadres, sans locaux, de piètre qualité ». L’ancien directeur financier de Hertz Europe nuance son propos : « Certaines écoles privées répondent à une demande. Il faut réguler par la qualité. Je suis convaincu qu’il faut former nos jeunes dans un cadre académique comme professionnalisant. »

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Crédit : Frédérique Toulet / KEDGE