Modèle de la classe prépa, loi immigration, établissements privés lucratifs non-reconnus…  À l’occasion d’une conférence de presse tenue à la fin du mois de janvier 2024, Alice Guilhon, présidente de la CDEFM et directrice générale de SKEMA et Vincenzo Vinzi, vice-président de la CDEFM, ont partagé le bilan de l’année 2023 et anticipé les grands enjeux pour l’enseignement supérieur en 2024. 

Par Valentine Dunyach et Thibaud Arnoult

Lors d’une conférence de presse organisée à la fin du mois de janvier, la CDEFM (Conférence des Directeurs et Directrices des Écoles Françaises de Management) a effectué un bilan des avancées de la Conférence en 2023. Alice Guilhon, présidente de la Cdefm et Vincenzo Vinzi, vice-président de la Cdefm, ont également exposé le positionnement de l’Association sur certains sujets au coeur de l’actualité du monde de l’enseignement supérieur. 

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Labellisation, classe préparatoire… La CDEFM impliquée dans les grands enjeux de l’enseignement supérieur

Le comité de direction de la CDEFM organise chaque année 150 réunions destinées à répondre aux grands enjeux du monde de l’enseignement supérieur, comme nous l’explique la présidente de la Conférence. Les sujets abordés lors de ces « CodEx » étant : les enjeux de transition écologique et sociétaux, l’international, les accréditations ou encore les synergies avec les entreprises. Alice Guilhon, impliquée dans les projets inhérents à l’écosystème de l’enseignement supérieur a par ailleurs annoncé renouveler sa candidature pour la présidence de la Cdefm, pour un prochain mandat. 

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Défendre et repenser le modèle de la classe prépa aux côtés de l’APHEC

Déterminée à agir en faveur de l’attractivité de la classe préparatoire, la CDEFM (Conférence des Directeurs des Écoles Françaises de Management) connaît les difficultés de certains lycées à recruter des étudiants au sein de leurs filières prépas. Selon l’Association représentante de 36 écoles de management françaises, le modèle doit être repensé. Lors de cette conférence, Alice Guilhon s’est dit prête à prendre des mesures visant à “accompagner l’évolution d’un modèle auquel nos écoles croient beaucoup”. 

Face à une baisse des effectifs en prépa, la Cdefm entend relancer l’attractivité de la filière, défendant le parcours Classe préparatoire/Grande École. Aux côtés de l’APHEC (Association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales), la Cdefm souhaite investir plusieurs travaux communs. Parmi eux, revoir la qualité de l’expérience étudiante en classe préparatoire, les exigences particulières attendues, le niveau en maths exigé et une revalorisation de l’image de la prépa, via notamment davantage de communication à son sujet. Selon Alice Guilhon, la filière doit également être considérée sous le prisme d’un parcours en 5 ans. 

L’APHEC et la CDEFM ont d’ailleurs, comme l’indique Alice Guilhon, bon espoir de pouvoir soumettre, avant l’été 2024, “des propositions d’évolutions à partager, qui pourront être mises en oeuvre pour le concours 2026.” 

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Quel avenir pour la classe préparatoire en France ?

Immigration : une ambivalence dans l’émergence du projet de loi immigration

Le premier examen de la loi immigration mis sur la table par le Sénat et l’Assemblée nationale s’est révélé préoccupant pour une grande majorité des grandes écoles de management françaises. Face aux mesures évoquées lors de cet examen sur le sort des étudiants internationaux prévues pour le 25 janvier 2024, l’ensemble de la communauté de l’enseignement supérieur s’était réunie, s’opposant à ce texte. Alice Guilhon, également présidente de SKEMA Business School note une ambivalence dans le discours prononcé aux grandes écoles au sujet de l’international – à savoir recruter davantage de professeurs étrangers, favoriser les partenariats internationaux et dispenser des programmes en anglais – et l’émergence d’une telle loi, comprenant, pour les étudiants étrangers, “une caution retour”.  

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Les Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE)

La Cdefm souhaite un nouveau label certifiant pour les nouveaux acteurs de l’ESR

L’écosystème de l’enseignement supérieur voit fleurir des formations dispensées dans des établissements privés à but lucratif. Afin de distinguer les écoles reconnues de celles qui ne mènent à aucun diplôme, Alice Guilhon voudrait voir émerger un label certifiant dédié à ces nouveaux acteurs de la formation.

À l’heure où toutes les grandes écoles sont soumises à des contrôles rigoureux ; sur la qualité de la formation, de la recherche, de la pédagogie, des enseignants-chercheurs ou encore de l’employabilité des diplômés en sortie d’école, Alice Guilhon souhaite une vérification équivalente pour d’autres types de formations non labellisées. Alice Guilhon souligne que “Le Ministère s’est emparé du sujet”. Des discussions menées entre la Cdefm, la CEFDG et le Hcéres sont par ailleurs “en cours” au sujet “du poids des évaluations qui mobilisent les écoles une fois par mois”. Enfin, l’association demande aussi une équité dans les régulations : « Les contrôles et les règles doivent être les mêmes pour tous les établissements » ajoute la présidente de la CDEFM.