Du Collège Stanislas à l’École Nationale d’Administration, en passant par Sciences Po, HEC ou l’École Polytechnique, les Présidents de la Ve République ont suivi des parcours d’excellence aux profils variés. Si la filière Sciences Po – ENA reste emblématique, elle cohabite avec des parcours littéraires, juridiques ou militaires tout aussi prestigieux. À travers l’histoire de ces huit chefs d’État, se dessine l’évolution du système éducatif français et des grandes voies d’accès au pouvoir.
Depuis 1958, la France a connu huit présidents de la Ve République, chacun marqué par son époque et son itinéraire académique. Ces trajectoires scolaires révèlent bien plus que des diplômes : elles reflètent une vision de la formation des élites et une diversité d’origines sociales et intellectuelles parfois insoupçonnée. Du général Charles de Gaulle, formé à Saint-Cyr, à Emmanuel Macron, diplômé de Sciences Po et de l’ÉNA (aujourd’hui INSP), les parcours diffèrent mais partagent un socle commun : l’exigence académique.
Dans cet article, Thotis revient sur les formations suivies par les Présidents de la Ve République : études universitaires, classes préparatoires, grandes écoles et concours prestigieux. L’occasion de mieux comprendre le rôle central des prépas et des grandes écoles dans la formation des futurs dirigeants français.
Quels diplômes ont obtenu les Présidents de la Ve République ? Quelles écoles ou universités ont marqué leur parcours ? La tradition Sciences Po – ENA domine-t-elle toujours ou assiste-t-on à une ouverture vers d’autres voies ? Thotis décrypte ici le profil académique des dirigeants français, entre continuité républicaine et renouvellement générationnel.
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Quels diplômes reviennent le plus souvent chez les présidents de la Ve République ?
La plupart des présidents de la Ve République présentent un parcours en sciences politiques (Sciences Po) et/ou en haute administration (ex-ENA, aujourd’hui INSP). D’autres profils marquants existent : ENS (Georges Pompidou), École polytechnique (Valéry Giscard d’Estaing), Saint-Cyr (Charles de Gaulle), droit (Nanterre, Assas…).
L’ENA existe-t-elle encore ? Qu’est-ce que l’INSP ?
L’École nationale d’administration (ENA) a été remplacée par l’Institut national du service public (INSP). L’INSP a été inauguré le 28 janvier 2022 et assure la formation des hauts fonctionnaires, rôle historiquement tenu par l’ENA. Les pages officielles de l’INSP confirment ce remplacement et présentent ses missions actuelles.
Un diplôme est-il obligatoire pour être candidat à l’élection présidentielle ?
Non. La Constitution et les textes d’application n’imposent aucun diplôme. Les conditions portent notamment sur l’éligibilité, la nationalité, l’inscription sur les listes électorales et la réunion de 500 parrainages d’élus. Ces règles sont détaillées par le Conseil constitutionnel (rubriques “Les parrainages” et “Présentation des candidatures”).
Pourquoi Sciences Po revient-il si souvent dans les parcours de présidents ?
Historiquement, Sciences Po est un vivier de cadres publics, diplomates et responsables politiques. Plusieurs présidents y ont étudié (ex. Emmanuel Macron, diplômé en 2001). Les pages officielles de Sciences Po documentent ce rôle et citent des alumni devenus responsables au plus haut niveau de l’État.
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Quelles “grandes écoles” hors ENA/INSP ont mené à l’Élysée ?
Exemples notoires : ENS (Georges Pompidou), École polytechnique (Valéry Giscard d’Estaing), Saint-Cyr (Charles de Gaulle). Ces parcours illustrent que l’accès à la présidence ne passe pas uniquement par la voie administrative classique. Le site de l’Élysée permet d’identifier ces trajectoires, complété par les sites d’écoles lorsqu’ils documentent leurs anciens.
Les classes préparatoires (CPGE) sont-elles un passage obligé ?
Non. Certaines trajectoires incluent une prépa (ex. littéraire pour Pompidou), mais d’autres passent par l’université (droit, lettres, science politique), ou par des écoles après concours. Le site officiel listant les présidents est la référence de départ pour retracer ces choix.
Quel est le parcours d’Emmanuel Macron ?
Licence/Maîtrise de philosophie (Université Paris-Nanterre), Sciences Po (diplômé 2001), puis ENA (promotion Léopold-Sédar-Senghor).
Je veux m’inspirer de ces parcours : quelles pistes d’études explorer aujourd’hui ?
Selon ton projet : droit, science politique, économie, lettres/philo, histoire, écoles de service public (INSP à terme), grandes écoles (ENS, Polytechnique), ou écoles militaires.
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Après avoir effectué sa classe préparatoire littéraire au lycée Henri IV, Emmanuel Macron a échoué deux fois au concours de l’École Normale Supérieure. Il intègre alors un cursus philosophique au sein de l’Université Paris Nanterre, et suit en parallèle des cours à Sciences Po (section Internationale puis service public). Diplômé en 2001, il échappe au service militaire en raison de sa poursuite d’études. Comme la majorité des Présidents de la Vème République, Emmanuel Macron rejoint l’ÉNA dans la Promotion Léopold-Sédar-Senghor (2002-2004).
Vidéo : Comment intégrer l’ÉNA ?
Après avoir obtenu son bac en 1971 au Lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, François Hollande s’oriente vers l’Université Paris 2 Panthéon Assas en droit, et vers Sciences Po, dans la section Service Public. Il intègre ensuite HEC sans passer par la voie des Classes Préparatoires, avant de rejoindre les bancs de l’ÉNA dans la fameuse promotion Voltaire.
En vidéo : Étudier à Sciences Po
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Après avoir obtenu son bac en 1973, Nicolas Sarkozy s’inscrit à l’Université Paris Nanterre. Il sera diplômé d’une Maîtrise de Droit Privé en 1978. L’année suivante, il obtient un diplôme d’études approfondies (DEA) en sciences politiques. Nicolas Sarkozy rentre par la suite à Sciences Po, dont il sort, en 1981, non diplômé. Selon Catherine Nay, cet échec est « probablement dû à une note éliminatoire en anglais, son point faible, malgré d’excellents résultats dans les autres matières ».
En 1951, Jacques Chirac rejoint Sciences Po, où il fréquente brièvement la mouvance du Parti Communiste. Après un Summer School à Harvard et une année sabbatique, il finit en 1954 son cursus à Sciences Po (section Service Public). À l’automne de la même année, il est reçu à l’École Nationale d’Administration, où il sort quelques années plus tard, classé 10e.
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François Mitterrand obtient son baccalauréat en 1934 après avoir remporté le Championnat National de l’Éloquence. Il s’oriente vers La Sorbonne (ex-Faculté des Lettres et de Droit de Paris). Parallèlement, il entre à Sciences Po, dont il sort diplômé en juin 1937. La même année, il obtient un diplôme d’études supérieures de droit public.
Après son lycée à Louis Le Grand, VGE est reçu sixième (sur 385) au concours de l’École polytechnique en juillet 1946. Quelques années plus tard, il choisit d’intégrer l’ÉNA, sans passer de concours, grâce à un décret qui permet à un Polytechnicien par promotion d’y entrer sans passer de concours.
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Après avoir passé son bac au lycée Lapérouse d’Albi, George Pompidou étudie en classes préparatoires littéraires au lycée Pierre-de-Fermat de Toulouse, puis à Paris au lycée Louis-le-Grand. Admis en 1931 à l’École Normale Supérieure (ENS), il est reçu premier à l’agrégation de lettres en 1934, puis diplômé de Sciences Po.
En vidéo : Étudier à l’École Normale Supérieure
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