Découvrez toutes les informations pour réussir le concours et intégrer l’ÉNA. Maxime Thory est jeune diplômé de l’École Nationale d’Administration et Maire de Montmorency. Pour Thotis, il revient sur son parcours, sa vision de l’État et donne des conseils précieux pour se démarquer lors du concours de l’ÉNA. Cette école, très prestigieuse, a essuyé ces dernières années des critiques. Maxime balaye quelques préjugés et incite tous les étudiants à tenter le concours pour intégrer l’ÉNA.

Par Thibaud Arnoult
Temps de lecture : 8 min

 

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Script de l’interview vidéo « Réussir le concours et intégrer l’ÉNA »

L’ÉNA est une école de formation des hauts fonctionnaires. C’est une école destinée à former des serviteurs de l’état, des gens qui ont le sens de l’état, qui s’engagent en faveur de l’intérêt général. C’est une école assez prestigieuse créée en octobre 1945 avec une idée précise qui était de sortir de ce système un peu décrit par Marc Bloch dans « l’étrange défaite » où les élites étaient issues de cooptations, de père en fils et sans être vraiment formées L’éna, après la 2nd Guerre Mondiale, on se dit on a besoin de former les élites et on a besoin d’assurer une continuité de l’Etat.

Intégrer l’ÉNA, comment ça marche ?

Pour intégrer l’ÉNA, il faut savoir que le concours est un parcours d’obstacles. C’est long. C’est dur. Ça demande beaucoup de révisions beaucoup de méthodologie, beaucoup de rigueur dans la manière d’organiser son travail. Ce qui a fait la différence pour moi sur les deux années je pense que c’est plus de rigueur dans le travail. Le concours d’entrée de l’ÉNA est dur, car il demande des connaissances infinies. On a jamais fini de préparer l’ÉNA. C’est à la fois un sprint et un marathon. Mais, ce qui, je pense m’a permis de réussir le concours et d’intégrer l’ÉNA, c’est une meilleure assimilation des attendues de l’Éna. Une meilleure assimilation de la méthode et puis il y a un facteur très important : la persévérance. Sincèrement, le plus dur quand on prépare un concours sur deux années, c’est de ne jamais abandonner.

 

Pour faire la différence au moment du concours de l’ÉNA, il faut être capable de se remotiver, de savoir faire face à nos faiblesses, à nos moments de doute. Je crois que c’est aussi cette capacité à se remettre en question qui fait la différence pour le concours de l’ÉNA.

 

C’est un concours très dur, pour le concours externe il n’y a que 40 personnes à la fin donc il faut accepter cette part d’incertitude, cette part d’injustice, cette part de chance. Moi je n’ai pas honte de le dire, pour intégrer l’ÉNA, il faut une partie de chance.

 

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Qui peut intégrer l’ÉNA ?

Tout le monde ne peut pas passer intégrer l’éna, il faut a minima un bac+4 en général les gens le passent à bac+5 en tout cas pour le concours externe, pour le concours interne c’est-à-dire les gens qui sont déjà dans la fonction publique il faut avoir plusieurs années dans la fonction publique c’est un concours particulier, et le troisième concours c’est pour les gens comme vous qui viennent du privé, qui après de mémoire 5 ou 7 ans dans le privé peuvent passer un concours spécifique. C’est une très belle filière le 3ème concours avec des profils différents qui apportent un peu de fraîcheur et de diversité dans les profils.

 

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L’ÉNA, une école de fils à papa ? La reproduction sociale à l’ÉNA ?

Je pense qu’on peut améliorer encore la diversité sociale de l’ÉNA. Mais, la vérité c’est qu’il faut tordre le cou à ce cliché. Aujourd’hui à l’ÉNA, dans ma promotion. On a pas un seul fils d’énarque, on a pas un seul fils de parlementaire. Et, on a pas un seul fils ou fille de ministre dans ma promotion. Alors est-ce que ça toujours été le cas ? Non, mais je pense qu’il ne faut pas croire qu’il faudrait venir d’un milieu particulier pour réussir le concours de l’ÉNA.

 

C’est un concours très dur, pour le concours externe il n’y a que 40 personnes à la fin donc il faut accepter cette part d’incertitude, cette part d’injustice, cette part de chance. Moi je n’ai pas honte de le dire, pour intégrer l’ÉNA, il faut une partie de chance.

 

Je ne viens pas d’un milieu particulièrement favorisé. Ma grand-mère était secrétaire. Mon grand-père était chaudronnier. Mes parents sont juristes. Pour ma part, je viens des classes moyennes. Et pendant longtemps, je me suis dit un peu comme vous que ce serait difficile pour moi d’intégrer l’ÉNA parce que je n’avais pas les réseaux, mais ça, comme dirait Orelsan, dire j’ai pas les réseaux c’est un truc de victime. Franchement aujourd’hui, réussir le concours d’entrée de l’éna, c’est possible sans venir d’un milieu ultra-favorisé.

 

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Que faire après l’ÉNA ? 

L’éna est une école à vocation généraliste, c’est-à-dire que pendant deux ans, on ne sait pas le métier que l’on va occuper. Par contre il y a un classement à la fin qui dépend de nos notes en stage, qui dépend de nos notes pendant la scolarité. En fonction de ce classement on choisit, après l’éna tu as plusieurs options, tu peux devenir juge administratif, administrateur civil dans un ministère tu peux très bien devenir conseiller d’état, faire partie de la Cour des comptes, tu peux rejoindre le corps diplomatique ou rejoindre le corps préfectoral.

Un denier Conseil ? Pour réussir le concours de l’ÉNA ? Pour intégrer l’ÉNA ?

Intégrer l’ÉNA et s’engager au service de l’état, c’est une belle aventure parce que l’administration aujourd’hui connaît beaucoup de défis. Ces défis changent fondamentalement le métier d’agent public. Par exemple, on pense à la menace terroriste, on pense aux incertitudes géopolitiques, on pense à la numérisation, à la réduction budgétaire tout ça rend le métier passionnant. Donc il ne faut pas croire que passer le concours de l’ÉNA, ou devenir haut fonctionnaire, serait choisir la voie du confort, de la stabilité de l’inertie. Aujourd’hui, l’administration bouge, l’administration se modernise, elle bouge tout le temps, elle s’adapte en permanence et elle devra s’adapter encore demain. Donc passer le concours de l’ÉNA, c’est un peu être un aventurier !

 

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