France Universités a dévoilé, à l’occasion d’une conférence de presse tenue le 11 février 2025, son nouveau bureau, élu le 30 janvier dernier. L’opportunité pour France Universités de partager les grands chantiers du prochain mandat. Au programme : liberté d’expression et libertés académiques, orientation en études supérieures et régulation du privé, vie étudiante, les finances de l’université ou encore la valorisation du doctorat.
Par Valentine Dunyach et Léa Cotte
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Élu il y a tout juste deux semaines, le nouveau bureau de France Universités -composé de Lamri Adoui (Université de Caen Normandie), président, Hélène Boulanger (Université de Lorraine), vice-présidente, et Jean-François Huchet (Inalco), vice-président, a mis en avant les grands défis pour l’avenir de l’enseignement supérieur en France.
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Les libertés académiques et la liberté d’expression, des enjeux centraux de France Universités
“Les universités, c’est l’excellence pour le plus grand nombre.” C’est avec ces mots que Lamri Adoui, nouveau président de France Universités, a introduit la conférence de presse marquant le début de son mandat.
Les libertés académiques et la liberté d’expression au sein des universités étaient au cœur des discussions.
“Face à la montée des tensions géopolitiques et aux tentatives d’ingérence dans le débat universitaire de certains pays, France Universités souhaite accentuer son travail pour protéger ces libertés fondamentales. (…) Il existe une atteinte aux libertés académiques en France”, souligne Jean-François Huchet, Vice-président de France Universités et président de l’Inalco.
Pour y remédier, France Universités dessine plusieurs pistes : une redéfinition claire de la liberté académique, un travail collaboratif avec ses homologues européens via des colloques, ou encore la création d’un répertoire des atteintes à ces principes.
Le président Lamri Adoui évoque également le rôle majeur que doit jouer France Universités dans la lutte contre la désinformation et la défense des valeurs démocratiques : “Les universités sont des actrices centrales de la liberté d’expression puisqu’elles forment ses futurs citoyens”, a-t-il souligné.
Pour rappel, le précédent ministre du MESR, Patrick Hetzel, avait annoncé la mise en place d’un nouveau dispositif “boîte à outils”, visant à faciliter la liaison entre les directeurs d’établissements, les enseignants et le ministère de la Justice en cas de plainte.
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La vie étudiante : une priorité pour France Universités
Le nouveau bureau de France Universités insiste également sur la nécessité d’une stratégie nationale pour la vie étudiante. France Université appelle ainsi l’État à inscrire la Vie Étudiante dans les missions officielles des universités. Outre la précarité étudiante, la question des bourses reste un chantier prioritaire.
“Nous demandons une stratégie globale nationale, concernant la vie étudiante”, a déclaré Hélène Boulanger, nouvelle vice-présidente de France Universités. Elle plaide pour un renforcement des moyens alloués à la CVEC et pour la poursuite de la réforme des bourses, afin d’assurer une plus grande équité.
Pour rappel, le 19 décembre dernier, l’Assemblée générale de France Universités avait adopté, à l’unanimité, les propositions de son groupe de travail sur la structuration de la vie étudiante, dirigé par le président de l’Université de Caen, Lamri Adoui, en tant qu’ex-vice-président du Conseil Formation, Vie Étudiante et Insertion Professionnelle de France Universités durant le précédent mandat, présidé par Guillaume Gellé.
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Un enjeu sur l’orientation et l’insertion des étudiants
Avec un taux d’insertion professionnelle de 90 % à 18 mois après l’obtention d’un Master ou d’une licence professionnelle, les universités démontrent leur capacité à préparer efficacement les étudiants à l’emploi : “La qualité des postes en sortie d’études est au rendez-vous”, a assuré Hélène Boulanger.
Lors de cette conférence de presse, le bureau a aussi évoqué sa volonté de soutenir le développement de l’apprentissage et de l’alternance, vecteurs d’ouverture sociale.
“30 % des étudiants n’auraient pas poursuivi leurs études sans l’alternance”, souligne Hélène Boulanger. France Universités s’engage dans la garantie à un accès équitable aux formations en alternance.
Le bureau exprime toutefois son inquiétude face aux coupes budgétaires sur l’apprentissage, notamment pour les petites et moyennes entreprises : “C’est une question d’égalité des chances et d’emploi”, a-t-on rappelé, soulignant l’importance de l’alternance comme levier d’ascension sociale.
France Universités appelle à la régulation de l’enseignement supérieur privé
France Universités appelle à une régulation plus stricte de l’enseignement supérieur privé lucratif : “Il est temps de faire le ménage, de faire disparaître les opérateurs qui n’équipent pas les étudiants pour la suite”, soutient Hélène Boulanger.
Un premier pas a déjà été franchi avec l’exclusion de quinze établissements de la plateforme Parcoursup, précise France Universités. Pour le nouveau bureau, il est essentiel d’empêcher “la marchandisation de l’éducation et de garantir un accès à des formations de qualité”. Le président de France Universités rappelle que malgré les abus et dérives de certains établissements privés lucratifs, l’alternance reste précieuse pour l’insertion professionnelle.
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Financements : les universités sous tension budgétaire
Une plus grande valorisation du doctorat, au coeur de la recherche et de l’innovation universitaire
Pivot entre les chercheurs, les universités et la société, pour Hélène Boulanger, le doctorat doit être valorisé et reconnu à sa juste valeur. Destiné à renforcer la collaboration entre les universités, les laboratoires, les PME et les entreprises pour faciliter les transferts de technologies, Patrick Hetzel avait dévoilé il y a quelques mois le “Pacte pour la Recherche”. Il devrait également permettre de simplifier la gestion des droits de propriété intellectuelle, comme le dépôt de brevets, et d’attirer plus de fonds européens pour soutenir l’innovation.
Vers une autonomie des universités ?
Enfin, la question de l’autonomie des universités fait débat. Si France Universités plaide pour plus de flexibilité et de fluidité dans la gestion des établissements, elle insiste sur la nécessité d’un cadrage national : “Un certain nombre d’établissements pilotes expérimentent actuellement cette autonomie”, a expliqué Hélène Boulanger, précisant que la question devrait être tranchée dans les mois à venir.

Crédit : Valentine Dunyach