L’institut de sondage Opinion Way publiait il y a quelques jours son deuxième baromètre pour la Grande École d’ingénieurs Mines Saint-Étienne. Nous avons sollicité Jacques Fayolle, Directeur de Mines Saint-Étienne, pour qu’il nous livre son analyse des résultats de ce sondage, axé sur le thème : “Les jeunes et l’intégration des enjeux environnementaux par les écoles”. Par Valentine Dunyach
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Il y a quelques jours, Mines Saint-Étienne publiait son deuxième baromètre sur le sujet de l’intégration des enjeux environnementaux par les écoles, selon les jeunes. Pour réaliser ce sondage, les enquêteurs se sont basés sur un échantillon représentatif de 1 024 étudiants de toute la France, selon la méthode classique des quotas. Nous avons demandé à Jacques Fayolle, Directeur de la Grande École d’ingénieurs Mines Saint-Étienne -et ancien président de la CDEFI (Conférence des directeurs d’écoles françaises d’ingénieurs)- de décrypter les résultats de cette enquête.
Si les dernières générations d’étudiants sont davantage informées et sensibilisées sur le sujet de la cause environnementale, comment cela se traduit-il dans leur choix de carrière ? Dans cette enquête menée par Opinion Way pour Mines Saint-Étienne, nous relevons que sur l’ensemble des étudiants interrogés, seulement 16 % d’entre eux ont déclaré avoir choisi leur établissement en fonction de leurs engagements environnementaux (Le pourcentage pour les étudiants de Mines Saint-Etienne s’élevant à 23%). Selon Jacques Fayolle, d’autres critères de sélection devancent celui de l’engagement environnemental, dans le choix de leur établissement en études supérieures. Il nous livre son analyse : “L’importance des enjeux environnementaux est relativement faible dans le choix de leur établissement. D’autres éléments tels que la renommée d’une école, sa zone géographique, le coût des études ou encore l’employabilité en sortie d’études, sont davantage décisifs dans ce choix en postbac.” Pour lui, loin d’être incohérent, le comportement des étudiants à ce stade de leur parcours d’études s’explique de manière logique. Il détaille : “Ils ont déjà la promesse qu’en école, ils vont être servis en matière de Développement Durable.” En tant que directeur d’une Grande école d’ingénieurs, il constate : “Nos élèves s’attendent, dès l’entrée en école d’ingénieurs, à ce que nos établissements ‘fassent le job’ sur les sujets de développement durable.”
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Penser que les étudiants choisissent leur établissement sans être sensibilisés à l’enjeu de durabilité serait une erreur, selon le Directeur de Mines Saint-Étienne. Au fait de l’actualité et des grands défis qui les attendent pour la suite de leur carrière, les étudiants attendraient -selon les résultats du baromètre- d’être en école pour juger de la qualité des programmes en matière de Développement Durable. Au regard des résultats du baromètre Opinion Way, les élèves, lancés dans un circuit en études supérieures, n’hésiteraient pas à changer de cursus, voire d’établissement, si le critère du DD n’est pas suffisamment intégré au sein des programmes. Pour Jacques Fayolle, l’enjeu environnemental constitue même un véritable “levier stratégique conduisant à un changement d’établissement”. En effet, selon le baromètre Opinion Way X Mines Saint-Étienne, 85% des étudiants interrogés jugent important que les établissements supérieurs intègrent les enjeux environnementaux au sein de leurs programmes ; soit 4 points de plus par rapport à l’édition 2023 du baromètre. Cette même proportion de répondants estime que leurs établissements d’enseignement supérieur ont un rôle à jouer dans la transition environnementale.
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Selon ce baromètre, 84 % des étudiants de filière scientifique sont plus nombreux à estimer que leur établissement a intégré les enjeux de développement durable, contre 80 % pour les autres filières. Pour le Directeur de Mines Saint-Etienne, la légère différence qui existe entre les sensibilités des étudiants en école d’ingénieurs et en école de commerce au sujet du développement durable n’est pas totalement le fruit du hasard. Il décrypte ces résultats chiffrés ainsi : “L’interprétation que je fais de cette différence entre écoles de commerce et écoles d’ingénieurs est de l’ordre de la méthodologie scientifique utilisée par les étudiants en filière scientifique. Ainsi, pour ces élèves, la résolution des problèmes liés au développement durable n’est pas abstraite, il y a toujours une approche scientifique et un résultat concret au bout. C’est sans doute pour cela que les élèves de filière scientifique sont plus sensibilisés à cet enjeu.”
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Selon le baromètre publié par Mines Saint-Etienne et réalisé par Opinion Way, 78 % des étudiants aimeraient que les établissements leur proposent des enseignements plus pratiques s’agissant d’environnement, leur donnant des moyens d’actions plus concrets. Cette attente est encore plus forte chez les étudiants de filières scientifiques (82%). Jacques Fayolle, Directeur de Mines Saint-Étienne connaît les attentes en matière pédagogique sur les sujets de Développement Durable. Mines Saint-Étienne s’attèle ainsi à répondre à cette demande, en proposant notamment davantage de modules expérientiels. Une grande part des élèves-ingénieurs souhaite réaliser des projets ayant une finalité concrète sur l’enjeu de développement durable, ancrée dans le réel : “En tant que Directeur d’école d’ingénieurs, je constate une attente très forte sur le passage de la théorie à la pratique, de la part des étudiants”, souligne Jacques Fayolle. Une frange des étudiants qui arrive en école d’ingénieurs est particulièrement avide de ce type de module, comme le dévoile Jacques Fayolle : “La demande est d’autant plus forte de la part des élèves tout juste sortis de classe prépa, qui n’ont pas forcément encore eu l’occasion de mettre en pratique leurs acquis au cours d’expériences professionnelles”.
Au cœur de l’enjeu climatique, les écoles d’ingénieurs ont pour objectif de former davantage d’ingénieurs répondant aux besoins de la société en “industrie verte”. Ces attentes chiffrées par les ministères de la Transition énergétique et de l’Economie et des Finances se traduisent en 3 orientations stratégiques définies : devenir plus compétitif en matière de développement durable et en verdissant l’ingénierie, développer de nouvelles technologies vertueuses et multiplier les sujets de recherche dédiés et enfin exhorter les étudiants à adopter une posture plus “politique” sur le placement des solutions à impact positif.
Crédit : IMT – ICONS8
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