Coralie Chevallier vient d’être nommée présidente du HCERES, par un décret du président de la République publié le 4 mars 2025. Elle succède à Stéphane Le Bouler, qui assurait l’intérim depuis plus d’un an, après le départ de Thierry Coulhon pour l’Institut polytechnique de Paris (IP Paris) en septembre 2023.
Emmanuel Macron avait proposé sa nomination début février, et elle a été auditionnée le 19 février par les commissions de l’Assemblée et du Sénat, qui ont validé sa nomination, traduit par un décret.
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Coralie Chevallier est nommée nouvelle présidente du HCERES
Titulaire d’un doctorat de sciences cognitives de l’université Lyon-II (2008) et d’une HDR de l’ENS-PSL (2014), Coralie Chevallier est directrice de recherche Inserm depuis 2022 après avoir été chargée de recherche (2014-2022).
Elle est la première femme à la tête du HCERES, créé par la loi Fioraso de 2013 pour prendre la suite de l’Aeres créée par la loi recherche de 2006.
En 2018, elle est nommée directrice des études de l’ENS-PSL, fonction qu’elle exerce pendant deux ans. En 2020, elle a été membre de la mission de coordination nationale pour le déconfinement placée auprès du Premier ministre.
En 2021, elle est nommée vice-présidente formation de l’université PSL, fonction dont elle démissionne en 2023. Elle a aussi été membre du CA de la fondation Ardian et du conseil scientifique de l’INSP (elle avait été membre du comité en charge de la préfiguration du nouvel institut en 2021. Depuis mai 2024, elle était membre du directoire de l’Institut Curie.
Sa nomination intervient après une procédure à rebondissements qui prend donc fin un an et demi après le départ de Thierry Coulhon, un an avant la fin de son mandat, après deux appels à candidatures – le premier lancé seulement en janvier 2024 et le second début octobre 2024 – et du retard accumulé par la dissolution de juin 2024 puis la censure du gouvernement Barnier de décembre 2024.
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Simplifier et personnaliser les évaluations
Lors de son audition devant les députés et sénateurs, la nouvelle présidente a exprimé son souhait « d’augmenter la pertinence des évaluations » et leur impact, notamment en les personnalisant davantage en fonction des institutions, d’aller plus loin en matière de simplification et « d’adapter l’action aux enjeux stratégiques » comme l’évaluation de l’enseignement privé, l’intégrité scientifique ou la science ouverte.
D’ores et déjà, elle aura un sujet d’urgence à gérer sur la question de l’évaluation des formations de licence et de master des universités de la vague E : les pré-rapports d’évaluation transmis aux établissements ont créé colère et incompréhension au regard du grand nombre d’avis défavorables émis par le HCERES. Un sujet pris en main également par France Universités qui a promis de prendre contact avec la nouvelle présidente (lire sur AEF info).
Lors de son audition à l’Assemblée, Coralie Chevallier avait répondu que « beaucoup d’informations fausses circulent, notamment que les avis seraient principalement ciblés sur les SHS. Cela ne me semble pas être le cas, mais cela montre que le caractère provisoire n’a pas été compris. Il y a un effort de pédagogie à faire ». Elle ajoutait partager « l’idée que l’on ne peut pas évaluer toutes les universités de la même manière et qu’il faut tenir compte des publics – qui sont d’origine plus ou moins modestes – pour produire des évaluations qui puissent avoir du sens. »
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Un « Parcours exemplaire » et une « vision novatrice », selon Philippe Baptiste
Philippe Baptiste, ministre chargé de l’ESR, se réjouit, dans un communiqué diffusé ce 4 mars, « de cette nomination qui permettra au HCERES de poursuivre sa mission essentielle d’évaluation indépendante, tout en accentuant les efforts de simplification au service du pilotage des établissements et de leur démarche d’amélioration continue. L’expertise de Coralie Chevallier contribuera à promouvoir l’excellence de la recherche française et à répondre aux défis contemporains de l’enseignement supérieur, notamment en matière d’intégrité scientifique, de science ouverte et de responsabilité sociétale. »
Selon le ministre, la nomination de Coralie Chevallier « illustre la volonté de placer l’expertise scientifique et l’indépendance au cœur de l’évaluation de notre système d’enseignement supérieur et de recherche. Son parcours exemplaire et sa vision novatrice seront des atouts précieux pour renforcer l’évaluation de nos établissements et amplifier le travail de simplification qui a déjà été engagé dans ce domaine. »
Pour le ministre, le « parcours d’excellence » de Coralie Chevallier « et sa connaissance approfondie des enjeux de la recherche et de l’enseignement supérieur seront des atouts majeurs pour mener à bien sa mission ». Directrice de recherche en sciences cognitives, spécialiste « internationalement reconnue dans l’étude des comportements humains et des processus de décision », elle a « démontré sa capacité à diriger des projets de recherche d’envergure et à fédérer des équipes pluridisciplinaires. Son expérience au sein de comités d’évaluation nationaux et internationaux lui confère une vision globale et stratégique des enjeux de l’évaluation scientifique. »
Il souligne que cette nomination intervient « à l’issue d’un rigoureux processus de recrutement et du vote positif du Parlement » et « tient également à remercier le président par intérim du HCERES, Stéphane Le Bouler, pour son engagement et le travail accompli pendant cette période ».
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Cet article est une reprise de la dépêche de l’AEF N°7274222

Crédit : HCERES / l’Institut Curie