Frédéric Bretécher, professeur de culture générale en prépa ECG et à Audencia, et concepteur de sujets revient pour Thotis Prépa sur les erreurs majeures à éviter en Prépa ECG et ECT en culture générale. Il livre une analyse précise des écueils méthodologiques les plus fréquents chez les candidats, aussi bien dans le travail de fond en prépa que lors des épreuves de culture générale des concours Prépa menant aux grandes écoles de management.
Quel est le poids réel de la culture générale aux concours des prépas ECG et ECT ?
La culture générale représente un enjeu majeur des concours, avec deux épreuves distinctes (dissertation et synthèse de textes) dont les coefficients cumulés peuvent atteindre entre un quart et un tiers du total des coefficients selon les écoles, ce qui en fait l’un des piliers de la sélection
Quels sont les attendus pour une introduction réussie en culture générale ?
Une bonne introduction doit montrer que le sujet a été compris dans toute sa complexité. Elle analyse les termes clés, fait émerger une problématique pertinente et annonce un plan structuré, sans entrer trop tôt dans l’argumentation.
Quelles sont les erreurs de fond les plus fréquentes observées chez les étudiants en culture générale ?
Les erreurs de fond les plus courantes tiennent à l’imprécision conceptuelle, au traitement superficiel des notions et à l’absence de véritable fil directeur. Ces lacunes donnent lieu à des copies qui manquent de cohérence et de profondeur analytique.
Pourquoi l’effet "catalogue" est-il pénalisant en culture générale ?
L’effet « catalogue » consiste à aligner des théories, des auteurs ou des références, sans les analyser ni les articuler entre eux. Cette approche empêche la construction d’un raisonnement solide et donne l’impression que les connaissances ne sont pas véritablement maîtrisées.
En quoi une problématisation insuffisante nuit-elle à la dissertation en culture générale ?
Une problématisation insuffisante conduit souvent à reformuler le sujet à l’aide de synonymes, sans en explorer les tensions ou la polysémie. Le sujet est alors traité de manière descriptive, sans ouverture réelle sur les enjeux intellectuels attendus.
Quelles erreurs de forme peuvent pénaliser fortement une copie en culture générale en prépa ?
Les fautes d’orthographe, les copies trop courtes, les ratures excessives et une présentation négligée nuisent à la lisibilité de la copie. À niveau de fond équivalent, ces défauts formels peuvent constituer un facteur de différenciation défavorable.
Pourquoi l’analyse régulière de sujets et d’annales est-elle essentielle ?
L’analyse des sujets et des annales permet de comprendre la logique des épreuves et les attentes récurrentes des jurys. Cet entraînement aide à identifier rapidement les enjeux d’un sujet et à structurer efficacement une réponse.
Quelles stratégies permettent de corriger ces erreurs et de progresser en prépa en culture générale ?
La progression passe par un diagnostic précis des copies, réalisé avec l’enseignant, afin d’identifier les blocages récurrents. Un travail ciblé sur quelques objectifs précis permet ensuite d’améliorer progressivement la qualité des copies.
Quelles sont les erreurs les plus fréquentes en culture générale en Prépa ?
Parmi les erreurs les plus courantes figurent le refus de la difficulté du sujet, l’accumulation de connaissances sans les mobiliser, la juxtaposition d’idées sans logique et l’usage excessif de citations non analysées.
Comment bien aborder la dernière phase de préparation avant les concours ?
Les sources soulignent l’importance de réduire progressivement l’intensité du travail avant les concours afin d’arriver reposé le jour de l’épreuve. Chercher à accumuler de nouvelles connaissances à la dernière minute s’avère contre-productif.
1. Refuser l’obstacle
« Il est parfaitement naturel que tout sujet, toute question un peu importante soit perçue comme un obstacle, qui nous barre la route de la facilité que l’on a à penser », affirme le professeur de prépa. Et d’ajouter : “Certains étudiants refusent l’obstacle et décident de traiter le sujet qu’ils voudraient, en faisant un pas de côté” mais pas celui qui leur est proposé. Cela mène souvent à des formes de hors-sujet.”
2. Vouloir montrer ses connaissances plutôt que de les utiliser
Beaucoup d’étudiants veulent à tout prix montrer qu’ils ont appris des choses. Or, « ce que l’on attend en culture générale des candidats, c’est qu’ils montrent qu’ils savent se servir des choses qu’ils ont apprises », nuance Frédéric Bretécher. Savoir des choses est important, mais c’est un peu différent et beaucoup plus important de savoir les mobiliser pertinemment.
3. Avancer par juxtaposition plutôt que par enchaînement logique
Une dissertation n’est pas une liste d’ingrédients mais une recette. « Je ne veux pas une liste d’ingrédients, je veux une recette », image Frédéric Bretécher. « Je veux qu’on me dise comment on passe de la matière première -les connaissances brutes en liste d’ingrédients-, à un produit fini qu’on espère être le plus savoureux possible. »
4. Confondre citations et exemples
« Une dissertation, ce n’est pas une collection de citations », martèle Frédéric Bretécher. Ce qui est au cœur de la dissertation, ce sont des exemples, des passages d’œuvres, des tableaux, des œuvres cinématographiques ou musicales et surtout une analyse de ces exemples. Si citation il y a, il est primordial de la contextualiser dans un sujet donné.
5. Utiliser l’intelligence artificielle à mauvais escient
Pour Frédéric Bretécher, le risque avec les citations trouvées dans des dictionnaires en ligne ou générées par des IA est double : d’une part, elles peuvent être tronquées ou carrément fausses. Le professeur de culture générale a expérimenté la chose suivante : “Nous savons que ChatGPT réinvente parfois complètement le texte, même pour des auteurs libres de droits” ; d’autre part, les analyses via l’IA mènent souvent à des contresens ou des juxtapositions impossibles car les auteurs ne fonctionnent pas du tout de la même façon.
« On ne peut pas bluffer », prévient Frédéric Bretécher. « Nous aussi, professeurs, avons accès aux mêmes outils que nos étudiants, et nous ne manquons jamais d’aller vérifier ce qui nous est donné à lire et corriger quand une citation nous semble suspecte.
Frédéric Bretécher suit de près l’utilisation de l’IA par ses étudiants et constate depuis deux ans une tendance à y recourir. Pour éviter cela, il passe tous ses sujets de Khôlle à l’IA, ce qui permet d’avoir les codes et de détecter les propositions générées artificiellement. Il demande aussi parfois aux étudiants de préparer un sujet avant, mais d’en choisir un autre sur le coup, au hasard, pour travailler ensemble en Khôlle.
L’usage de l’IA est d’autant plus problématique qu’elle empêche l’étudiant de se confronter et d’accepter l’erreur et les difficultés, qui sont pourtant essentielles pour progresser.
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La réussite en prépa ECG et ECT en culture générale ne repose ni sur l’accumulation de connaissances, ni sur la recherche de raccourcis pour contourner les exigences de l’épreuve. À travers les erreurs les plus fréquemment observées chez les candidats, Frédéric Bretécher rappelle ce que les jurys attendent réellement aux concours Prépa : une capacité à traiter le sujet proposé, à construire une réflexion claire et structurée, et à mobiliser des références de manière pertinente et maîtrisée.
Refuser la difficulté du sujet, juxtaposer les idées ou s’appuyer excessivement sur des citations ou sur l’intelligence artificielle affaiblit souvent la copie. À l’inverse, accepter l’exigence de l’exercice, travailler la méthode et progresser par l’erreur demeurent les leviers les plus efficaces pour évoluer en culture générale et répondre aux attentes des jurys des grandes écoles de management.
