Dans les Concours Prépa menant aux grandes écoles de management, l’Espagnol  constitue un levier décisif pour se démarquer. Les épreuves, qu’il s’agisse de la BCE ou d’Ecricome, demandent un niveau linguistique solide, une méthodologie précise et une capacité à analyser, synthétiser et argumenter avec finesse. Pourtant, comme le rappelle Christine Pires, vice-présidente de l’APHEC, professeure d’Espagnol en CPGE ECG, l’écart de niveau en espagnol entre le lycée et les exigences du concours s’est considérablement creusé ces dernières années.

Alors, comment viser l’excellence ? Comment préparer efficacement l’Espagnol LV1 ou LV2, que l’on soit en Prépa ECG ou ECT ? Comment véritablement majorer les concours en adoptant une stratégie adaptée ? Cet article synthétise les méthodes, conseils et exigences essentielles pour performer en espagnol aux concours, en Prépa ECG et ECT.

Pour optimiser ta préparation et structurer ton projet, Thotis met à ta disposition des outils 100 % gratuits : génère ta lettre de motivation avec Thotis LM, télécharge notre Guide Prépa Thotis et retrouve ressources, méthodes et conseils sur Thotis Prépa pour t’accompagner dans ta réussite.

Foire aux Questions (FAQ) sur : viser l'excellence en Espagnol aux concours des Prépas ECG et ECT

Pourquoi l’espagnol est-il une matière stratégique aux concours ECG et ECT ?

L’espagnol constitue un véritable levier de différenciation aux concours. Bien maîtrisé, il permet de gagner de précieux points à l’écrit comme à l’oral, notamment à la BCE et à Ecricome, où la langue pèse lourd dans la notation finale.

L'Espagnol en Prépa ECG et ECT : un travail sur deux ans ?

La préparation s’inscrit dans un travail de fond sur deux ans. Il est impossible de viser l’excellence le jour du concours sans avoir consolidé progressivement les bases linguistiques dès la première année.

Quels sont les trois piliers fondamentaux pour réussir en espagnol en prépa ?

Trois piliers sont essentiels :

  • la grammaire,

  • la conjugaison,

  • le vocabulaire.

Ce sont ces éléments qui concentrent le plus de pénalités en cas d’erreurs.

Quelles sont les spécificités de l’épreuve d’espagnol à la BCE ?

À la BCE, l’épreuve repose sur une méthodologie spécifique, combinant une synthèse de documents avec un essai argumenté. Le candidat doit maîtriser cette approche, différente de celle d’Ecricome, pour s’adapter au concours visé.

En quoi consistent les épreuves écrites d’espagnol à Ecricome ?

L’épreuve Ecricome dure 3 heures et comprend : une version, un thème littéraire et un essai. La note est répartie équitablement entre la traduction (50 %) et l’expression écrite (50 %).

Comment sont sanctionnées les fautes en espagnol ?

Les erreurs grammaticales, lexicales et orthographiques sont pénalisées selon leur gravité. Toutefois, un excellent niveau global peut permettre de bénéficier de bonifications, limitant l’impact des fautes résiduelles.

Quels formats d’oraux peut-on rencontrer en espagnol ?

Les formats varient fortement selon les écoles : support vidéo mutualisé, support audio, texte à analyser ou échange conversationnel. Cette diversité impose une préparation spécifique pour chaque type d’oral.

Prépa ECG et ECT : que recherchent les jurys à l’oral d’espagnol ?

Les jurys attendent une expression claire, authentique et interactive. Ils valorisent la capacité du candidat à dialoguer, à se positionner et à parler de lui, sans tomber dans un discours trop académique ou récité.

Pourquoi l’actualité hispanophone est-elle incontournable ?

L’espagnol couvre l’Espagne et l’ensemble de l’Amérique latine. Une bonne connaissance de l’actualité, nourrie par la presse et les médias hispanophones, permet d’enrichir les essais écrits et les échanges à l’oral.

Quelle stratégie adopter en cas de difficultés persistantes en espagnol ?

Pour les profils fragiles, il est recommandé de simplifier l’expression : phrases courtes, vocabulaire sûr, structures maîtrisées. Cette approche permet de limiter les fautes et d’éviter une sanction trop lourde, même sans briller stylistiquement.

Une préparation sur la durée

La préparation aux concours des grandes écoles de management en espagnol s’inscrit dans la durée. L’objectif est double : consolider des bases solides (grammaire, vocabulaire), mais aussi développer une expression fluide, écrite comme orale, apte à restituer des idées, analyser des textes et produire des réflexions argumentées ; exactement ce que recherchent les banques de concours prépa.

La transition entre le lycée et les classes préparatoires s’est considérablement complexifiée ces dernières années, observe Christine Pires : « L’écart de niveau est de plus en plus important entre le lycée et la prépa. Il s’est notamment creusé avec la dernière réforme du lycée et l’évaluation des langues en contrôle continu », explique-t-elle. Pour la professeure, les néo-bacheliers arrivent en Prépa avec un niveau trop insuffisant en espagnol. Parallèlement, la difficulté du concours de la BCE a augmenté de façon démesurée. « On assiste ainsi à un grand écart de niveau absolument dantesque. », regrette la vice-présidente de l’APHEC et professeure d’espagnol en CPGE ECG.

Cette situation impose une remise à niveau intensive dès la première année : « Il faut avoir à l’esprit que la préparation aux concours est un travail de longue haleine, qui s’étale sur deux ans. Et on ne peut performer le jour-J si l’on n’a pas acquis toutes les bases en espagnol », explique la professeure. La vice-présidente de l’APHEC et professeure d’espagnol en prépa ECG, insiste ainsi sur cette réalité.

Le 1er semestre de première année de préparation en Prépa ECG & ECT se concentre essentiellement sur la consolidation des bases linguistiques : « Il s’agit vraiment de passer par une révision très précise pour remettre tout à plat », affirme Christine Pires. L’accent est porté sur trois piliers essentiels : « être très précis en en grammaire, en vocabulaire, en conjugaison. »

Les épreuves écrites : BCE et Ecricome

L’épreuve Ecricome :

Pour l’épreuve écrite de langue vivante du concours ECRICOME Prépa en espagnol, la durée est de 3 heures. Les travaux attendus comprennent une version (traduction du texte espagnol vers le français), un thème (traduction du français vers l’espagnol), et un essai rédigé (de 250 à 350 mots, avec deux sujets au choix). Chaque exercice est noté sur 20. La traduction représente 50% de la note et l’expression également 50%

La méthodologie attendue suit un plan structuré : une introduction, un développement en deux ou trois parties avec réflexion, puis une conclusion où le candidat se positionne si la question l’invite à le faire.

L’épreuve BCE (Banque Commune d’Épreuves) :

L’épreuve écrite de la BCE concerne toutes les écoles de cette banque, d’HEC à l’ensemble des établissements de la BCE. Il s’agit d’une épreuve unique dont le sujet est valable pour toutes les écoles. La durée de l’épreuve est de 4 heures.

L’épreuve ELVI présente une méthodologie spécifique : une synthèse de documents (Résumé Analytique Comparatif) avec une question directrice, suivie d’un essai personnel où le candidat doit donner son avis dès le début. Cette approche diffère de la méthodologie ECRICOME; ainsi, les candidats doivent maîtriser les deux formats pour s’adapter, selon le concours visé.

Cette distinction méthodologique est fondamentale : « Ce n’est pas tout à fait la même façon de travailler, ni le même esprit. Les candidats doivent maîtriser les deux approches et s’adapter selon le concours visé. », souligne Christine Pires.

Barème et pénalités

Selon les rapports Ecricome, concernant la correction, les erreurs grammaticales, lexicales et orthographiques sont pénalisées selon leur gravité. Le système autorise des « bonus » lorsque la copie atteint un très bon ou excellent niveau global : ces bonifications viennent minorer l’impact des pénalités.

Utilise Thotis IA Prépa pour estimer tes chances d’entrer dans l’école de commerce de ton choix

Les épreuves orales : une diversité de formats

Ecricome : l’épreuve vidéo mutualisée

L’oral Ecricome se distingue par son support visuel : le jury présente une vidéo de l’année en cours, portant sur un fait d’actualité ou un fait de société.  « Les candidats apprécient généralement ce format car l’image est présente », indique Christine Pires.

L’avantage majeur réside dans la mutualisation : les candidats passent l’épreuve une seule fois dans l’une des cinq écoles Ecricome, et la note est valable pour les cinq écoles.

Les anciennes écoles de la banque IENA

Un autre groupe d’écoles (Excelia, ICN, BSB, South of Champagne, Clermont, Brest, INSEEC, IMTBS) a gardé un oral mutualisé, après la disparition de la banque IENA en 2024. Le principe reste similaire hormis le fait qu’il s’agit d’un audio enregistré sous forme de dialogue : « L’étudiant passe l’oral une seule fois dans l’une de ces écoles. Cette note sera commune pour toutes. »

Le tour de France des oraux

Accessibles après une Prépa ECG & ECT, les grandes écoles de management comme HEC, ESSEC, ESCP, EDHEC, Audencia, emlyon…) imposent un format plus exigeant : « L’étudiant doit se déplacer dans chaque école et passer son oral. ». Aussi appelé « le Tour de France des prépas », cette tournée induit une certaine complexité, au regard de la diversité des formats : « Quand une école impose un oral de 15 minutes, une autre école aura pour format une épreuve de 20 minutes. Chaque école choisit les contours de cette épreuve. Il n’y a pas d’harmonisation. », ajoute Christine Pires.

Globalement, le format standard consiste en 20 minutes de préparation sur un texte, suivies d’un oral d’environ 20 minutes. Le candidat doit faire une synthèse, un commentaire et échanger avec l’examinateur.

Le cas particulier de l’EDHEC Business School

L’EDHEC a adopté depuis deux ans un format plus original. Le candidat, face à deux sujets, en choisit un : une question de civilisation et une question de société. Le candidat dispose de cinq minutes, face au jury, pour préparer son brouillon rapidement et engager une conversation sur le sujet et son élargissement.

Ce format plus conversationnel présente plusieurs avantages : d’abord, il est davantage interactif. Aussi, si le candidat se trouve en difficulté sur la question civilisationnelle, il peut se rattraper sur la question sociétale, à laquelle chacun peut répondre.

Rédige une lettre de motivation pour la prépa grâce à Thotis LM 

Les jurys d'oraux en espagnol LV2 : entre bienveillance et rigueur

La question de l’attitude des jurys préoccupe légitimement les candidats. Le discours officiel prône la bienveillance : « Les consignes, pour les membres de jurys, sont claires : ne pas mettre le candidat en difficulté, ne pas le pousser dans ses retranchements, car le candidat est déjà stressé par les enjeux de son oral. », indique Christine Pires.

Les jurys attendent en revanche que les candidats sachent « parler d’eux, de savoir s’exprimer à la première personne, cela sans tomber dans l’exposé purement académique. », souligne la vice-présidente de l’APHEC. Et d’ajouter :  « les écoles valorisent la capacité à être dans l’interaction. »

Les fondamentaux : grammaire, conjugaison et vocabulaire

Le socle de la préparation repose sur trois piliers essentiels : la grammaire, le vocabulaire et les conjugaisons. Les corrigés d’annales montrent que ce sont précisément les erreurs sur ces items (conjugaisons, concordance des temps, accords, confusion de mode, lexique approximatif, orthographe) qui coûtent le plus de points. Une pratique régulière -traductions, thèmes, versions, exercices rédactionnels- est ainsi indispensable.

Les erreurs les plus fréquentes et les plus pénalisantes concernent précisément ces domaines, souligne Christine Pires : « Les conjugaisons représentent la bête noire de nombreux étudiants. L’espagnol n’est pas une langue facile, contrairement à ce que certains pensent. Nous avons une conjugaison et une concordance des temps très subtiles. ».

La maîtrise linguistique est d’autant plus cruciale que la langue représente une part importante de la notation : 12 points, sur un total de 20 points. Il est donc impératif que la langue soit la plus juste possible.

Les clés méthodologiques pour performer

Maîtriser la langue : la priorité absolue

La langue reste le critère déterminant de l’évaluation pour majorer les concours. Christine Pires met en garde contre les barbarismes de la langue : « Plutôt que de risquer de faire un barbarisme, mieux vaut utiliser un terme simple, pour assurer un discours exact. »

Les points de grammaire délicats incluent notamment les subordonnées temporelles, le subjonctif en espagnol, bien différents du français. Le genre des mots en espagnol constitue également un piège fréquent : « Par exemple, ‘la voiture’ est un nom commun masculin en espagnol ; ‘el coche’, mais aussi des mots en -a masculins : ‘el problema’ par ex. Cela fait partie des choses à maîtriser. », souligne Christine Pires.

S’immerger dans l’actualité hispanophone

L’espagnol en prépa ne se limite pas à la langue : il couvre une zone géographique immense, incluant l’Espagne et les 21 pays d’Amérique Latine. En termes de civilisation et de géopolitique, la matière se révèle particulièrement riche et passionnante.

La lecture de la presse constitue un pilier de la préparation. Parmi les journaux de référence, Christine Pires conseille de lire El País, considéré comme une « bible » pour les concours prépa, en espagnol. Il est également recommandé de croiser les sources en lisant par exemple El Mundo et El Español et pour l’Amérique latine, BBC Mundo ou Clarín.

Les podcasts constituent un complément d’apprentissage efficace. RNE (Radio Nacional Española) propose notamment des résumés quotidiens de l’actualité d’une quinzaine de minutes, permettant de travailler simultanément la langue et la culture générale.

Utiliser l’intelligence artificielle à bon escient

L’IA représente un outil d’entraînement précieux si elle est bien utilisée. L’idée n’est pas de l’utiliser comme un biais d’évitement, ce qui serait contre-productif pour le concours, mais comme un coach personnel, comme le souligne Christine Pires.

L’IA peut aussi servir de coach personnalisé. L’intelligence artificielle peut par exemple fournir cinq mots de vocabulaire par jour, interroger sur les conjugaisons, ou servir d’outil de correction. Une méthode, recommandée par la professeure d’espagnol en prépa ECG, consiste à soumettre une production écrite personnelle  à l’IA pour obtenir une correction, puis réécrire le texte en surlignant tous les points de grammaire problématiques. Une approche permettant un apprentissage actif et ciblé.

Se faire plaisir pour progresser

La motivation reste essentielle dans un marathon de deux ans. Christine Pires encourage ses étudiants à « se faire plaisir » pendant les vacances de fin d’année et de regarder par exemple des séries, cette fois-ci en espagnol. Une stratégie particulièrement efficace consiste à revoir une série déjà connue en français : « Je recommande à mes étudiants de visionner une série qu’ils connaissent déjà en français, comme Las chicas del cable (ou les Demoiselles du téléphone en français) sur Netflix par exemple. Ils sauront l’apprécier d’une autre manière. »

Conseils pour accompagner les profils en difficulté

Pour les étudiants qui ne parviennent pas à atteindre la moyenne en espagnol LV 2, Christine Pires recommande plusieurs stratégies. D’abord, ne pas se décourager et ensuite, travailler en groupe. Car parfois, estime-t-elle, “un camarade explique avec plus de clarté.”

En dernier recours, une approche minimaliste de la langue peut limiter les dégâts : « Construire l’expression la plus simple possible est une stratégie intéressante pour les profils en difficulté. Elle conseille de ne pas réfléchir en français, de faire des phrases simples, quitte à ne pas briller par la richesse de son vocabulaire. Cette méthode permettra de réduire le nombre de fautes.  « L’idée est d’aller droit au but, en formulant des phrases simples, courtes, mais justes. »

Cette stratégie vise à « ne pas être sanctionné par une expression linguistique catastrophique », mais Christine Pires précise : « Il s’agit d’un ultime recours permettant de limiter les dégâts. »

Préparation aux oraux : l'importance de l'organisation

Face à la diversité des formats d’oraux, l’organisation devient cruciale pour majorer les concours en Espagnol. Pour accompagner au mieux les étudiants, Christine Pires, comme d’autres professeurs de CPGE ECG et ECT, créent  des tableaux, grilles et infographies permettant de guider les étudiants. Des documents actualisés chaque année au mois de mai, avant la période cruciale des oraux.

Chaque professeur, tout au long de l’année, oriente ses étudiants sur les attentes spécifiques des écoles de management : « Les étudiants sont conscients que dans certaines écoles, les thèmes varient », explique Christine Pires. Cette préparation sur mesure s’appuie avant tout sur les annales.

Viser l’excellence en espagnol aux concours prépa filière ECG & ECT des grandes écoles de management exige une préparation méthodique sur deux années, alliant rigueur linguistique et immersion dans l’actualité hispanophone. Les candidats doivent maîtriser les spécificités de chaque banque d’épreuves, de la BCE à Ecricome, et se préparer à la diversité des formats oraux selon les écoles visées.

Le conseil ultime de Christine Pires résume l’état d’esprit à adopter pour majorer les concours en Espagnol : « Faire confiance à vos enseignants et ne pas essayer de trouver des réponses toutes faites sur internet, car ce sera la meilleure manière de ne pas être authentique dans ses apprentissages. » Cette authenticité, combinée à un travail régulier sur les fondamentaux de la langue et une curiosité constante pour le monde hispanophone, constitue la clé d’une performance optimale le jour J.