La culture générale constitue l’une des épreuves majeures des concours d’entrée aux grandes écoles de management. Pour les étudiants en classes préparatoires économiques et commerciales (ECG) et technologiques (ECT), elle ne se résume pas à un simple exercice académique : elle représente un véritable espace d’expression de la pensée critique et de la réflexion personnelle.

Avec le thème 2025-2026 « Juger », aux enjeux aussi riches que complexes, comment transformer cette épreuve en un atout décisif pour intégrer les meilleures grandes écoles de management ? Cet article propose une analyse complète des attentes, enrichie des conseils pratiques de Frédéric Bretécher -professeur de culture générale en prépa ECG et à Audencia, et concepteur de sujets pour l’épreuve HEC – emlyon (ECG), Audencia (ECT)- pour viser l’excellence.

Foire aux Questions (FAQ) sur : viser l'excellence en Culture Générale aux concours des Prépas ECG et ECT

Quel est le poids réel de la culture générale aux concours des prépas ECG et ECT ?

La culture générale représente un enjeu majeur des concours, avec deux épreuves distinctes (dissertation et synthèse de textes) dont les coefficients cumulés peuvent atteindre entre un quart et un tiers du total des coefficients selon les écoles, ce qui en fait l’un des piliers de la sélection

Qu’est-ce que l’épreuve de culture générale en prépa ECG et ECT ?

La culture générale, appelée aussi lettres et philosophie, combine littérature et philosophie pour amener les étudiants à réfléchir sur des questions de société et à construire un raisonnement autonome lors des concours.

En quoi la culture générale est-elle une discipline transversale en prépa ECG et ECT ?

La culture générale croise philosophie, littérature, histoire, sociologie, arts et sciences humaines, afin de développer chez les étudiants des capacités d’analyse, de réflexion critique et d’expression personnelle sur des questions fondamentales

Comment s’organise l’enseignement de la culture générale en prépa ?

En première année, l’enseignement repose sur des notions générales issues des grandes traditions de pensée ; en deuxième année, il est structuré autour d’un thème unique, qui sert de base aux sujets de dissertation des concours

Combien d’épreuves de culture générale existent aux concours Prépa ?

Aux concours BCE et Ecricome, les candidats rencontrent généralement une dissertation de culture générale ; certaines banques d’épreuves peuvent aussi proposer des synthèses ou des résumés de textes, selon les écoles.

À propos du thème 2025-2026 « Juger » pour les concours Prépa ECG & ECT

Le thème « Juger » est jugé accessible car les étudiants en ont une expérience quotidienne et parviennent rapidement à en saisir les enjeux épistémologiques, moraux, politiques et existentiels, malgré une certaine technicité philosophique

Quelles ressources faut-il privilégier pour progresser en culture générale en Prépa ?

Les rapports de jury constituent la source prioritaire pour comprendre les attentes exactes de l’épreuve ; viennent ensuite les enseignants et les analyses de professionnels, avant les ressources complémentaires comme podcasts ou articles spécialisés

Quelle méthode de travail est recommandée pour viser l’excellence en Culture Générale en Prépa ?

Frédéric Bretécher recommande de s’appuyer sur quatre piliers : écouter attentivement en cours, lire réellement les œuvres au programme, écrire pour vérifier l’appropriation des notions et composer régulièrement des plans de dissertation

Quelles sont les erreurs les plus fréquentes en culture générale en Prépa ?

Parmi les erreurs les plus courantes figurent le refus de la difficulté du sujet, l’accumulation de connaissances sans les mobiliser, la juxtaposition d’idées sans logique et l’usage excessif de citations non analysées.

Utiliser l’intelligence artificielle pour préparer la culture générale : bonne ou mauvaise idée ?

L’usage de l’intelligence artificielle est déconseillé comme substitut à la réflexion personnelle, car les jurys recherchent la trace d’une pensée autonome construite dans l’effort, l’hésitation et la confrontation aux textes, et non un raisonnement délégué.

L’épreuve de culture générale aux concours des Prépas ECG et ECT

La Culture générale occupe une place stratégique dans les concours des Prépas ECG et ECT. La dissertation de culture générale, dont le coefficient varie selon les écoles et les parcours, est généralement comprise entre 4 et 6 sur 30. Néanmoins, il faut savoir que l’épreuve de culture générale se décline en deux épreuves distinctes ; la dissertation et la synthèse de textes, qui, cumulées, représentent un quart à un tiers des coefficients totaux. Un poids considérable, qui en fait l’un des piliers de la sélection.

Son importance est donc cruciale pour l’ensemble des écoles, et plus encore pour les établissements du haut du classement, où l’exigence académique est maximale et où seules de très bonnes notes en culture générale permettent de se démarquer. 

La Culture générale en prépa : définition et enjeux

Une discipline transversale aux objectifs ambitieux

La culture générale en classes préparatoires économiques et commerciales se distingue par son approche multidisciplinaire. Elle vise à développer les capacités de réflexion, d’analyse et d’expression des étudiants à travers une approche croisant philosophie, littérature, sociologie, histoire, mais aussi peinture, cinéma, musique, et, de façon plus large, les sciences humaines. 

En première année, les étudiants abordent des notions générales allant notamment de l’héritage des pensées grecques et latines aux grands mouvements contemporains de la pensée, en passant par l’influence des monothéismes sur la pensée occidentale. Ces entrées, répertoriées au bulletin officiel, peuvent être traitées à la discrétion de l’enseignant qui a toute latitude pour croiser les notions selon une progression pédagogique cohérente.

En deuxième année, l’enseignement se concentre sur un thème unique -en 2025, “Juger”- qui structure l’ensemble de l’année et servira de base aux sujets de dissertation lors des concours.

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Les trois dimensions de l'apprentissage de la Culture générale en prépa ECG et ECT

Comme l’explique Frédéric Bretécher, l’enseignement de la culture générale s’articule toujours autour de trois aspects complémentaires, en prépa ECG et ECT :

  1. L’aspect épistémologique : l’apprentissage de connaissances pures
  2. L’aspect éthique : la réflexion sur la façon dont on se sert de ces notions dans la vie
  3. L’aspect esthétique : la manière dont on donne forme ou dont on rêve de donner forme dans nos vies à ces notions

“Cette approche tripartite permet aux étudiants de construire progressivement une pensée authentique, nourrie de références solides et capable de s’adapter aux différents types de sujets proposés aux concours.”, souligne-t-il. 

Comprendre le thème 2025-2026 « Juger » : un thème riche et accessible

Le thème de culture générale 2025-2026, « Juger », apparaît comme particulièrement riche et accessible, selon Frédéric Bretécher. Contrairement au thème précédent, « L’image », les étudiants parviennent assez rapidement à en saisir les grands enjeux et à en comprendre la portée, tant sur le plan théorique que concret.

Au cœur du thème, juger renvoie d’abord à une question de connaissance : “juger, c’est comprendre, interpréter et décider, mais c’est aussi s’exposer au risque de l’erreur, à ses propres biais et à ses préjugés. Dans un monde marqué par la désinformation et les fake news, cet enjeu prend une dimension très actuelle. Juger n’est donc jamais neutre.”, explique Frédéric Bretécher. 

Il poursuit son raisonnement : “Le jugement comporte également une forte dimension morale et éthique. Juger autrui, c’est évaluer ses actes, mais c’est aussi s’interroger sur sa propre légitimité à le faire. Cette réflexion renvoie à une question centrale : de quel droit juge-t-on ? Ainsi, le jugement engage toujours une réflexion sur soi-même.

Sur un autre plan, juger revêt une dimension juridique et politique. Juger, c’est exercer un pouvoir, trancher, établir une responsabilité. Mais c’est aussi participer à la construction du vivre-ensemble, en lien avec la justice, les médias et la vie démocratique. Le jugement met en tension l’individu et le collectif, et interroge notre rapport à la citoyenneté.”

Le thème possède enfin une dimension existentielle et anthropologique. Juger, c’est se confronter à soi-même, se regarder juger, se demander qui l’on est pour juger les autres. En ce sens, juger participe pleinement à ce qui fait l’être humain : discerner, hiérarchiser, interpréter et décider. Juger est ainsi très proche de l’acte même de penser.

 

 

Un thème particulièrement parlant pour les étudiants

Selon Frédéric Bretécher, les étudiants comprennent rapidement comment ces différents enjeux s’articulent entre eux. Ils perçoivent intuitivement les liens entre les dimensions morale, existentielle et anthropologique, tout comme les connexions entre les enjeux épistémologiques, juridiques et politiques. Si le thème comporte une certaine technicité philosophique -notamment avec l’étude d’auteurs comme Emmanuel Kant- il reste globalement plus accessible, car les étudiants ont une expérience quotidienne du jugement.

Conseils méthodologiques pour viser l'excellence

Les fondamentaux : écouter, lire, écrire, composer

Frédéric Bretécher insiste sur quatre piliers méthodologiques essentiels :

  1. Écouter : Faire confiance à ses enseignants et être particulièrement attentif en cours. « Il faut écouter comment un enseignant développe une pensée et élabore un cours parce que cela permet à la fois de suivre ce cours mais également de se confronter au cours », explique le professeur de culture générale en prépa ECG. “On peut ne pas être d’accord avec un cours, on peut réagir, mais encore faut-il l’avoir écouté.”
  2. Lire : Lire sincèrement les œuvres que le professeur demande de lire. S’arrêter sur les passages que l’on comprend et que l’on peut défendre dans une analyse. “Il ne s’agit pas de multiplier les références mais de comprendre en profondeur.” Dans sa pédagogie, Frédéric Bretécher explique privilégier une bibliographie limitée pour ses étudiants, mais étudiée en profondeur et suivant un ordre chronologique qui structure l’année.
  3. Écrire : Vérifier en écrivant des paragraphes que l’on peut se servir de ce que l’on a appris. C’est une étape extrêmement importante pour s’approprier réellement les connaissances. 
  4. Composer : Pour s’entraîner véritablement, Frédéric Bretécher conseille aux candidats d’organiser leur pensée en faisant des plans détaillés de dissertation. 

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Quelles ressources privilégier en prépa ECG et ECT en Culture Générale ?

La hiérarchie des sources d’information est claire selon Frédéric Bretécher :

 

– En priorité absolue : les rapports de jurys. « Les rapports de jurys disent l’alpha et l’oméga de l’attendu de l’exercice dissertatif », insiste le concepteur. « Il faut lire avec attention ces rapports, on y passe un certain temps afin de les rendre pleinement utiles. Donc il faut qu’ils soient attentivement lus pour éviter que les étudiants ne nous servent des choses que l’on ne souhaite pas et qui sont clairement soulignées dans les rapports de jurys. »

– Ensuite : faire confiance aux professionnels ; que ce soit les enseignants ou les professionnels interrogés sur des plateformes comme Thotis. Frédéric Bretécher met en garde contre les témoignages d’anciens étudiants non professionnels : « Quand un ancien étudiant qui a super bien réussi donne ses conseils, il donne ceux qui ont marché pour lui. Mais cela ne signifie pas que cela marchera pour tout le monde.” Ces témoignages sont importants, motivants, mais ce ne sont que des exemples, pas nécessairement des modèles généralisables à chacune et chacun. 

– Enfin : des capsules, podcasts et conseils complémentaires, mais toujours après avoir écouté ses professeurs et lu les rapports de jurys. Inutile, donc, de « commencer par glaner à droite et à gauche le ‘truc’ qui a fonctionné pour l’un et que l’on va appliquer aveuglément.”

Prépa : les dissertations de Géopolitique et de Culture Générale

L'approche pédagogique recommandée : partir du concret

Frédéric Bretécher préconise une mise en situation immédiate. À l’occasion d’un cours, il explique par exemple avoir utilisé un tableau de Banksy, “Le Parlement des singes », pour faire comprendre aux étudiants la complexité du jugement. En décrivant le tableau où les juges sont transformés en singes, les étudiants se sont rendu compte « qu’au moment où ils décrivaient, ils étaient obligés de hiérarchiser, et eux-mêmes étaient en train de juger le tableau qui jugeait. »

Cette approche permet de plonger immédiatement dans les difficultés de la notion tout en permettant aux étudiants d’être à la fois spectateurs et observateurs, y compris observateurs d’eux-mêmes.

 

Les qualités attendues dans une dissertation

Les correcteurs recherchent avant tout une démarche intellectuelle honnête. “On n’attend pas de génie particulier, mais des gens qui réfléchissent par eux-mêmes.”, souligne Frédéric Bretécher. 

L’authenticité est ainsi le maître-mot pour Frédéric Bretécher : « Être l’auteur de sa propre pensée en osant prendre le risque et en osant penser par soi-même. C’est vraiment la devise des Lumières. »

L’humilité est également essentielle : ne pas croire qu’on va sortir le chef-d’œuvre du siècle. Comme le rappelle Frédéric Bretécher en citant Socrate, « Je sais que je ne sais rien ». Il faut respecter cette idée qu’on n’est pas détenteur de la vérité absolue, mais qu’on est en chemin pour la découvrir, en tout cas pour l’éclaircir.

La progression par hypothèse plutôt que par affirmation : Une dissertation n’est pas une collection d’affirmations, mais plutôt un enchaînement par hypothèses. « On veut une démonstration, exactement comme en mathématiques », précise Frédéric Bretécher. « Il y a un système d’implication : de A on peut passer à B et parce qu’on a B on peut passer à C. »

La sincérité et l’honnêteté : Cela signifie partir de soi d’abord et ne pas demander à autre chose (comme une intelligence artificielle) de faire le travail à sa place. « Si on ne fait pas l’effort premier de secouer ses neurones, on risque le déclin cognitif que certains experts diagnostiquent déjà. Laisser à autrui (une IA, de plus en plus) le soin de penser à sa place, c’est fatalement lui laisser la place. C’est aller à l’échec au concours et, au-delà, préparer son propre remplacement. Ne pas faire l’effort d’être autonome intellectuellement, c’est faire sur son propre avenir un pari très risqué. 

Les erreurs à ne pas commettre
  1. Refuser l’obstacle
    Refuser de se confronter à la difficulté du sujet et traiter celui que l’on aurait préféré conduit le plus souvent au hors-sujet.
  2. Montrer ses connaissances au lieu de les utiliser
    En culture générale, ce n’est pas l’accumulation de connaissances qui est évaluée, mais la capacité à les mobiliser de manière pertinente au service d’une réflexion.
  3. Juxtaposer les idées sans logique
    Une dissertation attend un raisonnement construit et progressif, et non une simple succession d’idées ou de références sans enchaînement logique.
  4. Confondre citations et exemples
    Les citations, surtout mal maîtrisées ou issues d’IA, ne remplacent jamais des exemples analysés avec précision, et leur usage abusif expose à des erreurs facilement repérables par le jury.

Obtenir 20/20 en culture générale aux concours des prépas ECG et ECT ne relève pas de l’ordre de l’utopie, mais cela requiert une approche méthodique, authentique et profondément personnelle. Le thème « Juger » offre cette année un terrain particulièrement riche pour les candidats qui sauront mobiliser leurs connaissances philosophiques et littéraires tout en développant une pensée véritablement autonome.

L’excellence en culture générale ne se résume pas à l’accumulation de connaissances ou à la collection de citations brillantes. Elle repose sur la capacité à penser par soi-même, à organiser un raisonnement cohérent, à mobiliser pertinemment des exemples analysés en profondeur, et à faire preuve d’humilité intellectuelle tout en osant prendre position.

Les conseils des concepteurs de sujets et des professeurs convergent tous vers une même exigence : l’authenticité de la démarche intellectuelle. Dans un monde où l’intelligence artificielle peut générer des textes en quelques secondes, les jurys valorisent plus que jamais la trace d’une pensée qui s’est construite dans l’effort, l’hésitation, la confrontation avec les textes et les idées.

Pour les candidats qui suivront ces recommandations -écouter attentivement leurs professeurs, lire sincèrement les œuvres au programme, étudier les rapports de jury, écrire régulièrement des paragraphes, composer des plans, accepter l’erreur comme un levier de progression-, la culture générale cessera d’être une épreuve redoutée pour devenir un véritable espace d’épanouissement intellectuel et un atout décisif, à court terme, pour intégrer l’école de leurs rêves ; à long terme, pour être véritablement soi-même, en pleine conscience.