Le directeur de CentraleSupélec, Romain Soubeyran, a présenté le 4 décembre 2025 un point d’étape de la stratégie de l’école, à l’occasion d’une conférence de presse. Au programme de cette prise de parole : un objectif de transformation en « School of Engineering » reconnue mondialement, partenariats internationaux renforcés, nouveau campus et objectif de former 4 000 diplômés par an d’ici 2032.
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Lors de cette conférence de presse, Romain Soubeyran, accompagné de Franck Richecoeur, directeur des formations, a rappelé les deux objectifs structurants réalisés par l’école dans son précédent plan stratégique : la fusion entre Centrale et Supélec, et la cocréation de l’Université Paris-Saclay.
La période 2023-2032 s’inscrit désormais dans un nouveau plan stratégique articulé autour de deux axes majeurs : une ouverture internationale renforcée et la transformation progressive de l’école en « School of Engineering », avec des programmes mieux compris et reconnus à l’échelle mondiale. L’objectif affiché est clair : « Former des ingénieurs innovants et entrepreneurs », selon les termes de son directeur.
CentraleSupélec affiche son ambition d’exemplarité en matière de développement durable. Le chantier de rénovation du bâtiment historique de Supélec, le bâtiment Breguet, anciennement très énergivore, en constitue le symbole. Lancé en 2023 avec un budget de 137 millions d’euros, ce projet devrait être livré à l’été 2026.
L’école a également fait évoluer son cursus ingénieur avec un nouveau parcours « Transitions ». Ce parcours propose des aménagements pédagogiques sur trois ans, orientés vers les grandes transitions. Pour accompagner ses initiatives, CentraleSupélec a notamment co-écrit avec les élèves un “Guide des labels climatiques”, destiné à aider les étudiants à s’orienter dans ces thématiques. L’école a aussi lancé de nouvelles formations dédiées, et assure plus de 80h de cours en tronc commun du cursus ingénieur dans ce domaine, auxquels s’ajoutent des modules optionnels.
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CentraleSupélec renforce ses activités autour de l’entrepreneuriat, avec son incubateur et le programme 21st by CentraleSupélec, qui a pour objet d’accompagner la création des start-ups. L’école augmente également fortement le nombre de scale-ups qu’elle accélère, avec la même focalisation sur les ruptures technologiques.
Pour les étudiants, une année de césure spécifiquement dédiée aux projets entrepreneuriaux est désormais possible entre la deuxième et la troisième année. Ce dispositif appelé l’« Entrepreneur Tech Year » comprend notamment un accompagnement de proximité pendant 4 mois (de septembre à décembre) au sein de la direction de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation de CentraleSupélec et s’inscrit dans la continuité de ce qu’ils apprennent dans le cadre de leurs études d’ingénieur. Au cours des quatre mois, ils ont accès aux ressources du programme d’accélération 21st by CentraleSupélec que pilote la direction de l’entrepreneuriat et de l’innovation de l’école.
Souveraineté industrielle : six nouveaux cursus d’ingénieur de spécialité
Pour répondre aux besoins exprimés par les entreprises et partenaires industriels en ingénieurs technologues de haut niveau, l’école a créé six cursus d’ingénieur de spécialité dissociés du cursus généraliste, dans les domaines suivants : les systèmes numériques, l’informatique, l’électronique, l’énergie, la cybersécurité et la physique.
Ces nouveaux cursus recrutent via le concours Centrale-Supélec et dans les mêmes viviers que le cursus d’ingénieur généraliste, mais délivrent des diplômes distincts, ce qui au total, fait sept diplômes. Le niveau d’exigence académique reste identique pour tous les cursus – généraliste et spécialisés.
Compte tenu du niveau d’exigence à l’entrée, ces nouveaux cursus n’ont pas rempli les 25 places réservées pour chacun en 2025, mais ils ont pu néanmoins tous ouvrir ce qui est une réussite. En effet, le cursus en physique compte 21 élèves, tandis que les autres cursus accueillent entre 13 et 16 élèves. La direction est confiante pour le futur de ces cursus dont l’attractivité et la notoriété devraient progresser grâce aux premiers retours positifs des étudiants et à une meilleure lisibilité pour les étudiants internationaux.
Le cursus ingénieur généraliste, dont les effectifs ont déjà évolué de 800 à près de 1 000 élèves par promotion, n’augmentera pas davantage. Cette décision s’explique par le coût élevé de la formation d’ingénieur qui est financée par la dotation de l’État.
CentraleSupélec déploie plusieurs dispositifs pour favoriser la diversité.
Les bourses Sébastienne Guyot d’un montant de 8 000 euros par an pendant trois ans, sont attribuées chaque année en décembre à des jeunes femmes étudiantes sur critères de ressources, d’excellence et de motivation. Ces bourses sont financées par la fondation et des entreprises partenaires.
L’école a également adopté une modulation des frais de scolarité pour lisser l’effet de seuil existant (de 0 à 3660 euros) dans le cycle ingénieur, susceptible de pénaliser les classes moyennes. Ce dispositif nouveau pour une école d’ingénieurs publique s’appliquera à la rentrée 2026-2027. Il permettra que chaque élève participe au financement de sa formation selon les moyens de sa famille, calculés sur la base du revenu fiscal de référence par part des parents.
Les seuils appliqués permettent aux 40 % les plus modestes de la population française soit d’être exonérés (pour les élèves boursiers sur critères sociaux), soit de payer les droits minimums (fixés à 2 500 euros pour les entrants 2026). Le montant maximum (fixé à 5 000 euros pour les entrants 2026) concerne les 20 % les plus favorisés de la population française.
Sur l’année 2024-2025, 375 élèves de l’école ont bénéficié de bourses de la fondation pour un montant total de 875 000 euros. Par ailleurs, 25 élèves ont bénéficié d’un cautionnement de prêts pour un montant total de 360 000 euros, soit un montant total d’aides apportées de 1 235 000 euros.
CentraleSupélec accompagne également les lycées pour encourager les jeunes filles et les élèves défavorisés vers les filières ingénieurs. Le Centre des diversités et de l’inclusion, financé par la Fondation CentraleSupélec, mène des actions pour contribuer à une meilleure égalité des chances.
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Devenir une « School of Engineering » internationale
CentraleSupélec entend passer d’une école d’ingénieurs « à la française » à une « School of Engineering » grâce à son adossement à l’Université Paris-Saclay. Les objectifs sont d’augmenter les effectifs de ses diplômés sans baisser la sélectivité et sans créer de concurrence avec les CPGE scientifiques et les doubles licences universitaires, de délivrer des diplômes portés avec la marque de l’Université Paris-Saclay reconnue mondialement, et de renforcer la visibilité internationale de l’école sans nuire à sa reconnaissance en France.
L’école affiche une ambition claire : « S’inscrire dans une nouvelle dimension avec la School of Engineering : du post-bac au doctorat », indique Romain Soubeyran. Cette transformation s’appuie sur le soutien des alumni et le rôle central de la Fondation CentraleSupélec.
Le futur campus de 6 000 m², situé à proximité de la Porte d’Italie dans le XIIIème arrondissement, constituera un pilier de cette stratégie internationale. Ce campus parisien Sébastienne-Guyot accueillera une partie de l’incubateur et des activités d’entrepreneuriat, la formation continue, ainsi qu’une partie des MSc et Bachelors. Son inauguration est prévue mi-2026.
CentraleSupélec s’appuie sur plusieurs atouts pour renforcer son attractivité internationale :
- Le réseau des écoles Centrale à l’étranger (Chine, Inde, Maroc, respectivement à Pékin, Hyderabad et Casablanca)
- L’excellente position de l’Université Paris-Saclay dans les classements internationaux
- La proximité avec les entreprises (classement employabilité du Times Higher Education, trophées AGIRES)
- L’image de Paris à l’international
Actuellement, le taux d’étudiants internationaux atteint 20 % . L’école collabore avec plus de 170 universités internationales parmi les plus prestigieuses.
Bachelors internationaux : une offre diversifiée en pleine expansion
CentraleSupélec développe son offre de Bachelors, -“qui ne sont pas des prépas intégrées”, précise le directeur général- pour proposer des diplômes plus lisibles à l’international à même d’attirer des étudiants qui ne viendraient pas pour un diplôme d’ingénieur « à la française » et qui cherchent un environnement d’études résolument multiculturel.
Les Bachelors existants
L’école propose actuellement plusieurs Bachelors en 4 ans et anglophones en partenariat avec des universités prestigieuses :
- Le Bachelor avec McGill (lancé en 2023) : bi-continental et bi-culturel, il attire des profils internationaux de haut niveau et connaît un succès croissant.
- Le Bachelor avec BITS Pilani (Inde) : en partenariat avec la meilleure université privée indienne, il a reçu 3 000 candidatures d’étudiants indiens en 15 jours pour 60 places. Les premiers étudiants ont commencé les cours sur le campus indien en septembre 2025, ils arriveront sur le campus de Gif-sur-Yvette en septembre 2027.
- Le Bachelor avec City University of Hong Kong : en partenariat avec la meilleure université d’ingénierie de Hong Kong, ce programme prévoit également deux ans sur chaque campus. La première promotion est accueillie cette année.
- Le Bachelor IA avec l’ESSEC (lancé en 2023) : ce programme connaît un fort succès et .
À noter que ces bachelors s’avèrent très attractifs pour les femmes, avec un taux de féminisation moyen de l’ordre de 44 %.
Nouveau Bachelor avec City University of Hong Kong
CentraleSupélec a annoncé l’ouverture en septembre 2026 d’un programme de bachelor anglophone en quatre ans avec City University of Hong Kong (CityUHK), université leader en ingénierie en Asie. À la rentrée 2026, cinquante places seront ouvertes : 20 places à CityUHK et 30 places à CentraleSupélec.
Le recrutement s’opère sur dossier et entretien oral, à travers plusieurs voies pour diversifier les profils des candidats. La plateforme CentraleSupélec est ouverte dès à présent et la formation sera accessible sur Parcoursup. CityUHK propose également de rejoindre le programme via ses admissions locales.
Les deux premières années incluent des enseignements fondamentaux en mathématiques, physique et informatique, ainsi qu’une ouverture vers l’économie et les arts. Le programme peut débuter soit en France, soit à Hong Kong. Les troisième et quatrième années sont des années de spécialisation.
Quatre spécialisations seront proposées à CentraleSupélec : Bioengineering, Data Science, Electrical Energy Engineering et Mechanical Engineering. Neuf diplômes de bachelor sont proposés à CityUHK sur la base des résultats académiques.
Les droits d’inscription sont payés, en fonction des années, dans le pays dispensant les enseignements : 22 000 euros par an à CentraleSupélec, 47 000 dollars hongkongais pour les résidents hongkongais ou 190 000 dollars hongkongais à CityUHK.
CentraleSupélec partage avec CityUHK une même ambition d’excellence dans la recherche en ingénierie, l’entrepreneuriat et l’innovation au service de la société. Les deux établissements s’appuient sur des collaborations en recherche et une volonté de devenir des centres universitaires de référence à l’échelle mondiale.
Les effectifs actuels s’élèvent à 380 étudiants en Bachelor, dont 140 en première année. L’admission via Parcoursup (grade de licence reconnu en France) donne accès à une dizaine de places par an. Les candidats peuvent également postuler via la plateforme internationale.
L’objectif est d’atteindre un effectif de 100-120 étudiants par Bachelor-. À terme, l’école prévoit d’ouvrir quatre à six Bachelors maximum, pour former entre 500 et 800 étudiants par an. Les Bachelors sont accrédités par la CTI.
Le dispositif « Safe Place for Science » attire les talents américains
CentraleSupélec déploie le dispositif « Safe Place for Science », financé par la Fondation CentraleSupélec grâce à un fonds dédié de 3 millions d’euros et soutenu par l’État via l’appel à manifestation d’intérêt « Choose France for Science ». Sur 54 candidatures, 7 profils de très haut niveau ont été retenus. Deux chercheurs américains sont déjà arrivés. Matthias Preindl (ex-Columbia University) vient par exemple de rejoindre le laboratoire GEEPS en électronique de puissance ; il est pour l’instant le seul lauréat de « Choose France for Science » proposé par une école d’ingénieurs.
Premier pôle IA de France
L’institut DataIA coporté par CentraleSupélec se positionne comme le premier pôle IA académique de France. L’école annonce avoir développé de nouveaux diplômes en IA, un bachelor et un MSc IA. Cette accélération est jugée nécessaire pour maintenir la capacité d’agir de l’école dans un contexte international favorable, notamment lié aux restrictions américaines.
Dotée de 18 laboratoires et équipes de recherche, l’école s’appuie sur un écosystème unique d’innovation et de transfert technologique comptant 3 000 entreprises et un réseau d’alumni à l’origine de plus de 1 270 startups, dont 10.
Un objectif ambitieux : 4 000 diplômés par an en 2032
L’objectif quantitatif de CentraleSupélec est ambitieux : doubler le flux de diplômés, passant de 2 000 en 2022 à 4 000 en 2032. Cette croissance s’appuiera principalement sur le développement des Bachelors et MSc, le cursus ingénieur restant stable autour de 1 000 élèves par promotion. CentraleSupélec forme chaque année plus de 5 400 étudiants sur trois campus en France (Paris-Saclay, Metz, Rennes).
Féminisation : un enjeu prioritaire
Les Bachelors et MSc affichent une féminisation remarquable, avec 44 % de femmes en moyenne, contre 20 % dans le cursus ingénieur classique. L’objectif est de compter 30 % de femmes dans l’ensemble de la communauté étudiante de CentraleSupélec à l’horizon 2032.
Les actions de diversification et d’égalité des chances sont portées par le Centre des diversités et de l’inclusion. Par exemple, chaque année, lors du Summer Camp, 150 élèves dont 50 % de jeunes filles et d’élèves issus de milieux modestes vivent une semaine immersive autour des sciences et de l’innovation sur le campus.
Diversité sociale : 30 % de boursiers visés
L’école compte actuellement 16 à 17 % de boursiers CROUS dans ses effectifs. L’objectif est d’atteindre 30 % de boursiers dans l’ensemble de la communauté étudiante à l’horizon 2032. Des bourses sont également réservées aux étudiants internationaux. 15 % des droits d’inscription en bachelors et MSc sont réservés pour financer des bourses destinées aux élèves de ces formations.
Modèle économique : vers 66 % de ressources propres
La part des ressources propres de CentraleSupélec s’élève aujourd’hui à 55 %, avec un objectif de 66 % en 2032. Le coût total du cursus ingénieur est de l’ordre de 22 000 euros par an.
Née en 2015 de la fusion de l’École Centrale Paris (1829) et de Supélec (1894), CentraleSupélec est aujourd’hui l’une des grandes écoles de référence en sciences de l’ingénierie et des systèmes. Membre fondateur de l’Université Paris-Saclay, elle préside le Groupe des Écoles Centrale (GEC) et pilote avec le GEC des implantations à Pékin, Hyderabad et Casablanca.
Portée par un plan stratégique ambitieux, l’école entend renforcer son impact sur les grands enjeux de société : transitions écologique et énergétique, souveraineté nationale et européenne, santé et qualité de vie. Avec sa transformation en « School of Engineering » du post-bac au doctorat, CentraleSupélec affirme son ambition de devenir une référence mondiale tout en restant ancrée dans l’excellence à la française.
