Le Bachelor Universitaire de Technologie MLT (BUT Management de la Logistique des Transports) est une formation en 3 ans qui donne accès à un grand nombre de métiers dans le domaine de la gestion des transports et de la logistique. Selma Zambrana, Présidente de l’association des Chefs de Départements MLT de France et cheffe du département MLT de l’IUT de l’Indre (Université d’Orléans), a répondu à nos questions sur la formation.
Présentation du BUT MLT
Le BUT MLT est un diplôme qui permet d’obtenir un grade de Licence (bac +3). MLT signifie « Management de la Logistique et des Transports », le pluriel de « transports » est très important car il s’agit de tous les modes de transport et mobilité et non juste le routier : cela concerne donc le transport par avion, par bateau, ferroviaire, mobilités douces, etc. La formation s’appelait auparavant « Gestion Logistique et Transport », au singulier. La multimodalité est un aspect important.
Sous cette nouvelle forme, le Bachelor existe depuis Septembre 2021 et 22 départements en France le proposent.
Le BUT en lui-même est construit sur un référentiel de compétences, avec 3 grandes compétences communes : Transporter, Organiser et Manager. On se spécialise à partir de la 2e année de formation : les étudiants choisissent entre une spécialisation « Mobilités et Supply Chain Connectées », en lien avec les nouvelles technologies, ou « Mobilités et Supply Chain Durables », même si l’un n’exclut pas l’autre et les deux sont même liées. La formation peut se faire en formation initiale, en apprentissage ou en formation continue.
Orientation : trouve ta voie après le bac, grâce à Thotis !
Selon une enquête nationale menée en 2013 sur les diplômés de l’ancien DUT à N+2, « Plus de la moitié des étudiants trouvent un emploi en moins de trois mois et 85 % d’entre eux, après un délai de recherche inférieur à 5 mois. » (Enquête Nationale DUT N+2, 2013)
A l’issue des deux premières années, le DUT est tout de même délivré en tant que diplôme intermédiaire : il n’aura pas la même valeur sur le marché du travail qu’un BUT, mais il permet à un étudiant d’obtenir les 120 ECTS et les capacités de transports de marchandises, de voyageurs et de commissionnaire. Il s’agit d’accréditations permettant de s’installer en tant que transporteur, par exemple.
Enfin il est important de clarifier la différence entre MLT, spécialité du secteur des services et une autre spécialité du secteur de la production comme QLIO. En effet, le terme « Supply Chain » intègre l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement avec les aspects logistiques mais également transports amont et aval. La spécialité MLT est ainsi la seule spécialité d’IUT à ce jour qui forme à la logistique globale et donc également au transport et qui permet à ses étudiants, à ce titre, d’obtenir les capacités transports.
À découvrir : notre page dédiée aux BUT !
À qui s’adresse le BUT MLT ?
Le BUT MLT s’adresse à tous les bacheliers : général, technologique, professionnel (à la marge). On trouve aussi dans la formation des étudiants en réorientation : on propose souvent l’alternance aux étudiants qui ont déjà un certain bagage universitaire, pour entrer directement dans le cœur de l’action.
Il y a des passerelles entrantes, pour quelqu’un qui aurait déjà fait une première année dans le supérieur par exemple, sur étude de dossier. Pour ces passerelles, le mieux est de s’adresser aux services d’orientation des universités qui proposent la formation. A noter que la réforme de cette formation est encore très récente, donc on n’a pas encore de vécu à ce sujet qui me permette de développer ce point.
À quoi prépare le BUT MLT ?
Les métiers accessibles après le BUT MLT sont essentiellement du niveau cadre intermédiaire. Ceci dit, selon la taille de l’entreprise, ils pourront se retrouver avec un rôle de responsable. Les postes de cadres intermédiaires sont très recherchés par les entreprises, pour faire l’interface entre les responsables et les exécutants.
Parmi les métiers, on peut citer responsable d’entrepôt, responsable d’affrètement, déclarant en douanes, ou encore responsable d’exploitation de transport (de marchandises ou de voyageurs) pour tous les types de transports déjà cités précédemment. On trouvera aussi des nouveaux métiers, comme chargé de mission mobilité durable, demand planner (c’est-à-dire prévisionniste des ventes en charge de prévoir au plus juste les approvisionnements), etc.
Il faut aussi prendre en compte les nouveaux métiers qui vont émerger dans les années à venir avec les développements technologiques. C’est donc un domaine d’avenir.
L’avantage de la logistique et de la supply chain est qu’on touche tous les secteurs : dès qu’il est question de flux, de marchandises ou de personnes, il faut un logisticien. Il y a donc une multitude de débouchés.
Quelles spécialités choisir au lycée pour maximiser ses chances d’intégrer un BUT MLT ?
La participation aux portes sont ouvertes, la motivation, la curiosité et l’ouverture d’esprit sont aussi importantes que les matières étudiées au lycée.
Pour les baccalauréats technologiques, les filières STMG et STI2D sont sans doute les plus adaptées à la formation. Pour les bacs généraux, c’est mieux d’avoir des spécialités orientées en sciences, sciences économiques et sociales (économie/histoire-géographie), mais tous les dossiers sont étudiés. La clé, c’est la motivation.
Que regardez-vous sur Parcoursup ?
Il y a le savoir-être, le parcours et la motivation : on regarde tout.
Orientation : découvre aussi notre page dédiée à Parcoursup :
Comment s’organisent les trois années d’études ? (volume horaire, matières, cours…)
Le programme est national, présenté par un arrêté qui définit aussi le volume horaire global pour la formation.
Les étudiants auront des cours magistraux, des travaux pratiques et des travaux dirigés. Le travail en équipe est toujours encouragé, puisque les étudiants seront amenés à réaliser des SAÉ (Situation d’Apprentissage et d’Évaluation), pour mettre en œuvre les connaissances acquises.
Dans le BUT MLT 80% des enseignements sont en TD ou TP et donc avec des groupes de moins de 30 étudiants. Les semaines comportent en moyenne 32h d’enseignement et de mises en situations professionnelles.
Les étudiants auront des enseignements dans les matières générales, ou « ressources transversales » : anglais (l’anglais est très important pour communiquer et travailler dans le monde du transport et de la logistique internationale), outils mathématiques, outils informatiques… et les matières « cœur de métier », comme le transport maritime/aérien, la gestion d’entrepôt, le droit des transports…
Comment s’organisent les stages ?
La durée des stages est fixée dans le programme national et représente 24 à 26 semaines en entreprise sur l’ensemble du cursus. Les étudiants en alternance ont un pourcentage d’heures de cours en moins, car ils sont censés compléter leur apprentissage en entreprise. Le programme en lui-même reste identique.
De plus, il est possible d’être en alternance sur les trois années de formation, ou seulement deux, ou une seule : c’est à voir avec le département de l’étudiant, mais le plus important à savoir est qu’un contrat d’alternance doit forcément se terminer sur l’année diplômante. Donc, il est par exemple possible de faire sa formation en alternance uniquement sur la 3e année, ou sur les 2e et 3e années, mais pas sur les 1e et 2e années uniquement.
Quelles difficultés peuvent rencontrer les étudiants pendant la formation ?
Comme pour beaucoup de formations dans le supérieur, l’autonomie et le travail personnel sont importants à acquérir rapidement. Si un étudiant est motivé et travaille bien, toutes les difficultés sont surmontables et il va réussir.
Quels sont vos conseils pour réussir en BUT MLT ?
La rigueur dans le travail et l’anticipation sont les clés de la réussite. Ce sont aussi les règles d’or pour un bon logisticien ! Il n’y a donc pas que les savoir-faire, qui sont les connaissances acquises, mais aussi le savoir-être qu’il faut développer.
Quels débouchés en termes de poursuite d’études ?
Pour les passerelles sortantes ou poursuite d’études, après l’obtention d’un BUT, il est possible de poursuivre en Master. L’inscription se fera sur dossier à l’université, en école de logistique/transport ou de commerce, ou en école d’ingénieur. Les conditions d’accès dépendent de chaque structure d’accueil mais il est prévu par les textes nationaux que le BUT permette 50% d’insertion professionnelle et 50% de poursuites d’études.
Je tiens à souligner qu’avec la transition du DUT (bac +2) vers le BUT (bac +3), les questions de passerelles sont encore en cours de développement, et il n’est pas impossible que des changements aient lieu dans les années à venir.
Un dernier mot ?
Il est très important d’avoir la curiosité de se renseigner, en allant aux forums, journées portes ouvertes, ou via internet. L’ouverture d’esprit est un autre savoir-être essentiel !