ATTENTION : la Classe Préparatoire ECE laisse sa place en 2021 à la prépa ECG : toutes les informations sont à retrouver ici !
Par Gauthier Moussy
Temps de lecture : 5 min
ATTENTION : la Classe Préparatoire ECE laisse sa place en 2021 à la prépa ECG : toutes les informations sont à retrouver ici !
Prépa ECG (ex Prépa ECE & ECS) : spécialités, matières et débouchés
Notre dernier live avec Frédéric Munier, Professeur en Prépa ECG (ex-ECS et ECE), il nous explique tout :
Étudiante en prépa ECS, Camille nous présente cette filière d’excellence. Loin des clichés de compétition et de mal-être, Camille nous montre que la classe préparatoire peut aussi être un lieu de dépassement et d’épanouissement intellectuel. Camille étudie dans une prépa ECS d’excellence, elle loue la qualité des cours et la compétence de ses professeurs mais nous explique aussi les difficultés inhérentes à l’exigence de cette filière. Un témoignage complet et sincère à lire absolument si tu veux faire une classe préparatoire.
Peux-tu nous présenter la prépa ECS ?
La CPGE ECS est une filière sélective, comme l’indique notamment la mention CPGE (Classe Préparatoire aux Grandes Écoles). C’est une filière très généraliste car elle regroupe des matières très diverses, à la fois scientifiques et littéraires. Elle requiert une curiosité à tous points de vue, qu’il s’agisse de mathématiques, d’actualité, de langues vivantes, d’histoire, de lettres, de philosophie… La prépa ECS est en d’autres termes la voie privilégiée pour les élèves de S ayant un intérêt généralisé, qui ne se restreigne pas aux sciences. Cela étant, les débouchés de la prépa ECS sont également à prendre en compte. La CPGE ECS est avant tout une prépa qui prépare particulièrement les concours aux grandes écoles de commerce, dont le cursus, bien que vaste et général, tend à se montrer différent des enseignements reçus en prépa, en formant à un métier.
Nouveauté Thotis : Contacte gratuitement Camille, étudiante en Prépa ECS et pose lui toutes tes questions via Objectif Entraide !
Objectif Entraide – Mise en relation entre lycéens et étudiants
Pourquoi as-tu fait ce choix après le bac ? Par rapport au DUT ou à l’université ?
Je n’ai jamais été attirée par l’université et le DUT. Je voyais la prépa comme une continuité du lycée car les élèves sont toujours très encadrés, ce qui n’est pas le cas en université. La prépa ECS est également une filière très exigeante, qui m’apparaissait comme un moyen de me surpasser et d’acquérir, en plus de nombreuses connaissances sur le plan intellectuel, plus d’aisance, plus de résistance face au stress, plus d’ambition, etc. La prépa permet en effet de se surpasser et cela est vraiment ce qui m’attirait. Par ailleurs, nous connaissons tous la CPGE comme la « filière royale », ce qui n’est pas totalement faux. La prépa ouvre la voie à une grande diversité d’écoles offrant elles-mêmes des perspectives d’avenir attrayantes, qui peuvent rassurer.
Refusé de partout sur Parcoursup, Thibaud a quand même réussi à intégrer la formation de son choix en septembre
Tu hésites entre la licence et la prépa ? Nous avons réalisé un #LIVE d’une heure pour comparer les deux !
Quelles sont les qualités requises pour intégrer une prépa ECS ?
D’abord, il faut absolument être prêt à travailler. Qui veut tenter une prépa ECS doit avant tout réfléchir à cette question. La prépa est un sprint qui dure le temps d’un marathon, et il n’y a rien de pire qu’une réorientation à cause d’un décrochage. Ensuite, il faut savoir s’organiser. Fini le lycée où il n’y avait qu’un contrôle par semaine ! En prépa, chaque heure de travail compte, pour toutes les échéances auxquelles il faut se soumettre (DS, interrogations…), et il faut bien garder en tête « Objectif concours ! ». S’organiser permet un travail régulier et donc une réussite optimale ! Il faut surtout rester vigilant et ne pas se laisser submerger car, une fois que le train est lancé, il est très dur de le rattraper. Il peut également se révéler avantageux d’être un minimum « cultivé » et au courant de ce qui se passe dans le monde, mais si ce n’est pas le cas, il faut être absolument déterminé à s’intéresser à tout et à se cultiver durant la prépa. Je crois également qu’il est essentiel d’avoir, au moins rien qu’un peu, une résistance face au stress car s’il se révèle parfois bénéfique, il peut également être responsable de nombreux désagréments ! Mais la prépa est aussi là pour régler ce genre de souci. En somme, je pense que s’engager en CPGE nécessite avant tout une grande persévérance et une motivation sans faille.
Honnêtement, à quoi s’attendre quand on est au lycée ?
Il faut s’attendre à ce que le rythme change, d’une part ! Tout va très vite en prépa ECS et le programme est bien plus conséquent que ce l’on a pu voir jusqu’ici. On doit apprendre une quantité de choses astronomique et, parfois, cela fatigue beaucoup. De plus, si l’on a toujours été habitué à réussir, la prépa ECS permet de redescendre un peu sur terre. On se prend parfois des claques, mais on n’en repart ensuite que mieux dans le travail ! La prépa est une série de hauts et de bas, formateurs. On réussit certaines choses mieux que d’autres, parfois on échoue… Mais c’est le cas pour tout le monde ! Et pour les élèves ayant toujours été les premiers de classe, il faut être prêt à se retrouver avec les meilleurs des meilleurs (du moins pour les prépas élitistes). Cela peut parfois constituer un choc psychologique, mais cela permet de faire un excellent (et nécessaire à un moment ou un autre) retour sur soi. Par ailleurs, le temps s’écoule très différemment lorsque l’on est en CPGE. Le temps est très relatif parce que les journées sont très denses. Il faut donc aussi envisager cet aspect, car cela diffère énormément des « petites » journées de terminale.
Découvre les conseils de Clémence pour intégrer HEC
Une khôlle, c’est quoi ?
Une khôlle est une interrogation orale avec un professeur et/ou étudiant intégré qui a lieu dans chaque matière, à des fréquences variées selon le poids de la matière dans le cursus. Ce type « d’examen » peut paraître stressant par son aspect sérieux et solennel mais il est un grand vecteur de réussite. Réviser ces khôlles, en prépa ECS, de manière régulière permet de bien assimiler le cours, voire de le prolonger, de s’exercer, de mieux comprendre certaines choses, d’avoir un autre point de vue que celui de son professeur (si celui-ci n’est pas l’unique khôlleur), etc. Les avantages sont nombreux !
Quelles sont les matières en Prépa ECS ?
L’enseignement dispensé en prépa ECS est notamment constitué de deux gros blocs : les mathématiques et l’histoire-géographie-géopolitique. A cela s’ajoutent deux langues vivantes obligatoires et un pôle de culture générale (lettres et philosophie). Les mathématiques sont presque de moitié composés des probabilités dont le programme est alors bien plus poussé qu’en prépa scientifique pure (mais n’ayez crainte!). Nous faisons également beaucoup d’analyse, mais absolument pas de géométrie au contraire. Certains chapitres peuvent toutefois se révéler abstraits. En histoire-géographie-géopolitique, le programme traite du monde de 1913 à nos jours. Nous étudions le monde contemporain et ses enjeux, dans tous ses aspects, en poussant notamment l’analyse du point de vue géopolitique et en ayant une approche bien plus technique du point de vue de l’économie par exemple. A ce propos, il est possible de suivre l’option Economie. Globalement, les matières en prépa ECS sont passionnantes.
Comment s’organise ton emploi du temps ?
Les journées sont plus ou moins chargées, le début de semaine étant généralement très lourd, et cela dépend également du DS qui vient en fin de semaine. Cependant, je me réveille à 7h05 tous les jours (sauf un jour dans le semaine où je commence plus tard), pour aller en cours à 8h. Comme je suis interne, je déjeune dans le lycée et suis directement sur place pour le début des cours. S’ensuivent les cours, le plus souvent par blocs de deux heures (et sans pause !) jusqu’à midi où nous déjeunons. Nous reprenons ensuite les cours et à l’issue de la journée peuvent se greffer des khôlles (à raison de deux à trois par semaine). Durant toute la semaine, nous devons en effet garder l’optique du DS et des khôlles, ainsi que des exercices à faire et devoirs à rendre. Par ailleurs, des créneaux sont réservés au sport (non obligatoire dans les prépas publiques), durant lesquels les élèves peuvent souffler un peu de façon autonome. En ce qui me concerne, je suis pompom girl et pratique ainsi 1h30 par semaine. Sinon, je travaille après les cours et/ou mes khôlles jusqu’à environ 23h/23h30, et je dîne évidemment entre temps.
Tu hésites en une prépa et Dauphine ? En vidéo : Étudier à Paris-Dauphine par Armin
Ce que tu apprécies en prépa ECS ?
Ce que j’apprécie en prépa, c’est l’idée que je bénéficie d’un enseignement d’excellence. Les professeurs sont excellents, passionnants et exigeants. J’aime beaucoup aussi l’entraide et l’esprit d’équipe qui règnent dans ma classe. Je sais que je peux compter sur mes camarades et c’est réciproque. En effet, certains élèves de ma classe ne sont pas très bons en orthographe. Étant moi-même meilleure dans les matières littéraires, je leur ai proposé d’ouvrir un club de dictée, durant lequel je dicte un texte, pour les faire progresser. Et je sais que si j’ai des difficultés en maths, je pourrai demander de l’aide à l’un d’eux très facilement. Et puis, la prépa a quelque chose que n’ont pas les autres filières du supérieur. C’est comme s’il y avait une réelle fraternité entre les différentes CPGE, parce que nous vivons tous la même chose. Dans mon établissement, un match de basket est organisé contre une prépa voisine chaque année, et c’est un événement incroyable durant lequel nous sentons un véritable esprit de corps.
Quels sont tes conseils pour réussir son adaptation ? La marche par rapport au lycée ?
Pour réussir son adaptation, je conseille dès l’été précédant l’entrée en prépa ECS ou autre de suivre les conseils donnés par chaque établissement (exercices de maths, lectures estivales..). Je conseille notamment de se familiariser rapidement avec des manuels d’histoire-géographie-géopolitique pour bien attaquer la rentrée. Par ailleurs, il y a aussi un travail sur soi à faire avant ou dès la rentrée. En effet, il faut bien comprendre que le « par cœur » ne fonctionnera plus. Ce qui est attendu des étudiants en prépa est avant tout de la réflexion et de la compréhension. Les dissertations d’histoire ne consistent pas à recracher le cours mot pour mot. De même, les exercices de maths ne suivront jamais une même trame. Certaines méthodes (nombreuses) sont à connaître, mais il n’y a pas un exercice « type » par chapitre. Cela peut être très perturbant au début, il vaut mieux être prévenu, mais on en vient à bout tôt ou tard.
On dit souvent que l’ambiance est rude en prépa, est-ce vrai ?
Il ne faut surtout pas faire de généralités ou porter ce genre de jugement à la va-vite. En prépa, on se retrouve plongé parmi 45 élèves (en moyenne), en permanence. On voit davantage ses camarades que ses parents, alors un esprit de solidarité a plutôt tendance à se créer, dans la mesure où nous sommes tous « dans le même bateau ». Les élèves s’entraident le plus souvent. Des amitiés se créent. Cela étant, nous restons tous différents. Certains sont compétitifs, et ne le disent pas. D’autres le montrent. Il peut y avoir quelques frictions dues aux différences de caractère. Mais comme dans la vie, ni plus ni moins ! Étant dans une prépa élitiste, je peux garantir que l’ambiance est très sympathique et que je m’entends globalement avec tout le monde. Chacun doit y mettre du sien, cependant. La classe devient ce que l’on en fait. Si vous êtes rude avec les autres, ils le seront naturellement aussi.
Quels sont les débouchés après une prépa ECS ?
Le débouché le plus naturel et le plus fréquent est l’entrée en école de commerce, car c’est le seul concours qui est vraiment préparé par les professeurs et les élèves en classe de prépa ECS. Toutefois, certains élèves peuvent également intégrer l’ENS par le biais d’un autre concours, voire l’ENSAE Paris qui est une école d’ingénieur dans le domaine des statistiques. Et, naturellement, un passage en L3 à l’université (dans une filière correspondant logiquement à la prépa ECS) est tout à fait possible.
Découvre tous nos contenus pour t’aider à trouver ta voie sur Thotis Orientation !
Pourquoi recommandes-tu ce cursus exigeant qu’est la prépa ECS ?
Je recommande ce cursus, certes exigeant, car il apporte beaucoup. Premièrement, il est évident que ce qui est à la clé, c’est-à-dire les écoles de commerce, peut être une grande source de motivation. Cela dit, la prépa apporte énormément intellectuellement. Vous ne passerez jamais deux années aussi riches qu’en prépa. C’est vraiment en CPGE que l’on s’ouvre l’esprit, que l’on développe sa réflexion, etc. En outre, la CPGE permet de développer de nombreuses qualités « humaines », qui seront très utiles dans la vie, même plus tard. La CPGE fait mûrir car les élèves sont rarement toujours chez leurs parents, ils apprennent à vivre de façon plus autonome. On apprend également à gérer les relations humaines, à force d’être plongé dans une classe de plus de quarante personnes. Et on réalise que l’on peut en apprécier certains plus que d’autres, que l’on peut avoir du mal avec une personne, mais justement, c’est toujours ainsi que cela se passe dans la vie, y compris dans les relations professionnelles. Une autre chose qui me fait recommander ce cursus est tout simplement que l’on apprend à apprécier les petites choses de la vie. On travaille tellement que lorsque nous pouvons faire une pause, regarder un épisode de série par moment, on réalise à quel point on est chanceux et on en profite comme on ne l’aurait jamais fait. En ce qui me concerne, je n’ai jamais autant apprécié les moments passés en famille que depuis qu’ils sont devenus plus occasionnels.
Tu vises quelle école ?
Je suis dans une très bonne prépa alors je me permets de viser un top 5, pour l’instant ! Mais si je progresse, il n’est pas impossible que je revoie mes ambitions à la hausse ! L’avenir me le dira 🙂
Une anecdote sur la prépa ?
J’en profite pour parler de mon expérience personnelle pour montrer que la prépa, malgré sa réputation, a quelque chose de drôle quand on prend du recul, et pour dire à tous ceux qui rencontreront ce genre de situation que la malchance n’épargne personne ! Un jour, ma professeur de lettres nous a rendu un devoir, et j’ai majoré ce dernier. J’étais très contente car j’avais énormément travaillé. Deux jours après, j’avais une khôlle de maths que j’avais beaucoup révisé, mais les chapitres en questions étaient assez compliqués et sont généralement ceux qui sont les moins bien digérés par les étudiants. Lors de ma khôlle, mon khôlleur m’a invectivée de façon très abrupte sur le fait que j’apprenais un cours que je ne comprenais pas. Il m’a reproché de faire du bachotage, me donnant alors l’impression que j’étais nulle. J’ai pleuré un coup en sortant de ma khôlle, puis je suis sortie prendre l’air en dehors du lycée. Deux semaines après, j’avais exceptionnellement le même khôlleur, et par peur qu’il me reconnaisse, j’ai décidé de mettre mes lunettes (que je ne porte qu’occasionnellement) dans l’espoir qu’il ne me reconnaisse pas. Ma khôlle s’est très bien passée et j’ai eu cinq points de plus que la fois précédente, comme quoi ! Avec du recul, on réalise que c’est drôle, ce balancement entre les réussites et les échecs. Et finalement, nous sommes tous capables de sortir de nos échecs ! A méditer !
Un dernier mot ?
Je souhaite bon courage à tous les terminales avec Parcoursup et le bac, et notamment à ceux qui prévoient d’aller en ECS ! Si certains ont des questions, il peuvent me contacter sur instagram à ce compte @camillebrsl:)))
Au plaisir !
Tu es en prépa, découvre le média référence des classes préparatoires : Major-Prépa