Pauline a eu la chance d’étudier à Barcelone. Après une licence en économie gestion spécialité anglais, Pauline a continué en Master Entrepreneuriat à l’IAE de Grenoble. Bientôt diplômée et déjà créatrice d’entreprise, elle revient sur sa dernière année de licence pour nous parler de son semestre en Erasmus à Barcelone.
Pauline, pourquoi avoir choisi d’étudier à Barcelone ?
L’Espagne faisait partie des pays avec lesquels ma licence avait un partenariat. A l’époque, je voulais absolument parler deux langues étrangères parfaitement. J’avais une spécialité en anglais dans ma licence, je souhaitais donc me perfectionner en espagnol. J’étais aussi très attirée par les pays d’Amérique du Sud, mais faute de budget, je ne pouvais pas y aller. L’Espagne c’était l’alternative parfaite pour moi. J’avais donc des cours en espagnol mais aussi en anglais (histoire de me rassurer un peu). Étudier à Barcelone était pour moi la meilleure alternative financière et linguistique.
Comment s’est passé l’accueil à Barcelone ?
Je me souviens quand mes parents m’ont déposé et que j’ai eu fini de défaire ma valise : je me suis assise sur mon lit en me disant “Mais qu’est-ce que je fous là?”. J’avais très peur. L’avantage c’est que je vivais chez l’habitant, donc j’ai eu accès à beaucoup d’informations et d’aides très vite. Je m’étais aussi inscrite à des cours d’espagnol en intensifs avant la rentrée. ça m’a permis de rencontrer d’autres étrangers dans la même situation que moi.
A la faculté d’économie en revanche, c’était une autre histoire… On ne nous facilite pas la tâche. Je n’ai jamais réussi à m’intégrer dans les classes qui étaient dispensées en espagnol (où j’étais la seule étrangère). Je me souviens que ni les profs, ni l’administration ne faisaient d’efforts. Ça a été vraiment le gros point noir de mon séjour.
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Qu’est-ce que tu as préféré en partant étudier à Barcelone ?
Je suis quelqu’un qui aime sortir. Barcelone offre cet avantage d’avoir toujours quelque chose à faire, notamment le soir. Il y a beaucoup de bons plans pour aller dans les boîtes de nuit gratuitement par exemple. Et c’est aussi très facile de rencontrer de gens : on connait tous quelqu’un qui est invité quelque part et qui te dit de venir avec lui. Au final, tu rentres chez toi en France en te disant que tu as rencontré énormément de personnes, de cultures différentes.
Les lieux / bars cool à Barcelone ?
Je pense qu’il faut évidemment faire la Sagrada Familia (en réservant les billets à l’avance) et le palais de la musique. J’ai adoré le quartier Gracia (à ne pas confondre avec Passeig de Gracia). C’est un quartier très local, piéton et il y a plein de petites boutiques et cafés sympas.
Au niveau des bars, j’en ai fait tellement … celui qui m’a le plus marqué c’est l’Ovella Negra : il y en a un en centre ville et un autre proche du quartier de la Marina. C’est une espèce de taverne et c’est parfait lorsqu’on est étudiant. Il y a aussi El Jardin dans le centre ville, pas loin de las Ramblas. C’est un lieu un peu perdu et calme, très cosy, tout en extérieur où vous pouvez manger des nachos. Autrement, il y a toutes les boîtes de Barcelone : l’Otto Zutz dans Gracia qui est une boîte avec une ambiance électro, une ambiance commerciale et une ambiance latino – L’Opium, Le Pacha, Le Shoko qui se trouvent au bord de la plage – le Bling-bling et le Sutton qui sont très chics et où le tenue correcte est exigée. Le Sutton est interdit aux moins de 25 ans pour les hommes et de 21 ans pour les femmes.
Qu’as-tu appris de l’histoire de ce pays ? Et du pouvoir actuel ?
J’étais à Barcelone avant toutes les histoires qu’il y a eu sur l’indépendance de la Catalogne. Quand j’y étais, j’avoue que je n’ai pas spécialement ressenti un sentiment d’appartenance si fort pour cette culture de la part des Catalans : j’attendais parler aussi bien catalan qu’espagnol. La dame chez qui je logeais me disait que l’identité catalane était devenue très importante après la chute de Franco. Pendant la dictature, il était interdit de parler Catalan. Quand celle-ci est tombée, les gens se sont sentis libérés et se sont remis à revendiquer leur identité régionale. Mais beaucoup de mots ou d’expressions se sont perdus.
Des déceptions ? Des surprises quand tu es partie étudier à Barcelone ?
Avant de partir étudier à Barcelone, j’avais toujours entendu que les espagnols étaient très accueillants. Ça n’a pas été tellement le cas quand j’y étais. Quand je fais le bilan, ni moi ni mes amis allemands, italiens, hollandais, croates, américains … n’a lié une quelconque amitié avec un espagnol. Nous nous étions très curieux d’en savoir plus sur leurs pratiques, leur culture, leur histoire. Nous voulions parler leur langue, échanger avec eux. Mais eux n’avaient pas l’air de vouloir. J’ai essayé à plusieurs reprises d’entamer le dialogue dans les classes où j’étais : sans succès. Seul un d’entre eux m’a donné ma chance : Rafa. Il était adorable et on parlait beaucoup. Du coup, j’ai été surprise et déçu de l’accueil des catalans.
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Où habitais-tu? Les loyers ?
J’étais chez l’habitant : je suis quelqu’un qui n’aime pas forcément qu’on vienne faire la fête chez elle où être h24 en soirée. La colocation en Espagne, et surtout à Barcelone, c’est l’auberge espagnole ! Alors j’ai opté pour une chambre vue sur la Sagrada Familia (ce qui était très pratique pour le transport). Les loyers de Barcelone restent abordables surtout en colocation. Il ne faut pas oublier que le pays a traversé une sacrée crise : peu d’espagnols vivent seuls, surtout les jeunes. Il y a donc énormément de colocations.
Dans quelle université étais-tu ?
Je suis partie étudier à l’université de Barcelone, et plus précisément à la faculté d’économie et de management. L’université de Barcelone est dispatchée dans toute la ville. Par exemple, les langues et la littérature sont en plein centre ville, proches de la Plaza Catalunya. En revanche, les facultés d’économie ou de physique se trouvent à la périphérie de la ville, proche du Stade du Barca et de l’autoroute.
Quelle est la spécialité de cette université ?
J’étais dans la partie économie, business, ressources humaines, commerces …
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On dit souvent qu’étudier à Barcelone est assez inoubliable. Au niveau de l’ambiance, c’était comment ?
Dans les classes dispensées en anglais, c’était chouette ! Les profs étaient gentils, compréhensifs et les élèves venaient de partout. C’était top et très facile d’avoir de bonnes notes. Le système espagnol n’est pas du tout pareil qu’en France. Ce sont beaucoup de QCM et de leçons à apprendre par coeur. En revanche, les cours dispensés en espagnol… je ne le recommande à personne. Les profs ne faisaient aucun effort avec moi, ne répondaient pas à mes mails, m’affichaient devant toute la classe quand je ne comprenais pas quelque chose. J’ai eu beaucoup de problèmes et de très mauvaises notes alors que je comprenais parfaitement les cours et que c’étaient en plus sur des leçons que j’avais déjà validées en France… Quand je suis partie étudier à Barcelone, c’était avant tout pour progresser et j’ai franchement été déçue de l’attitude d’une partie du corps pédagogique. Ça a vraiment été LE point noir du séjour. J’en garde un très mauvais souvenir.
Quelles ont été les démarches à faire en France pour préparer ce voyage à Barcelone ?
A part les démarches avec l’université, il n’y a pas grand chose à faire. S’assurer qu’on a la carte européenne d’assurance maladie (très pratique !), qu’au niveau de la banque on peut partir sans problème et avoir un logement. Il n’y a pas de grosses difficultés. Avant de partir étudier à Barcelone, j’avais peur des démarches administratives, mais quand j’y repense, je me dis que c’est assez facile !
As-tu un projet désormais ?
Un an après avoir été étudier à Barcelone, j’ai obtenu ma licence. J’ai continué dans un Master Entrepreneuriat. Aujourd’hui je dirige ma propre entreprise en photographie en même temps de terminer mes études en M2. Ce séjour à l’étranger m’a permis d’en apprendre beaucoup sur moi et m’a vraiment responsabilisée. J’en ai tiré beaucoup de choses, positives comme négatives.
Le mot de la fin?
Étudier à Barcelone, ou plus largement en Espagne, est une belle opportunité. Je pense que si vous en avez l’occasion, il faut partir en échange. Au delà de faire beau sur un CV, vous vous challengez véritablement. Ce séjour fera parti intégrante de votre construction en temps qu’adulte et vous marquera à jamais. J’ai adoré étudier en Espagne.
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