Jean-Baptiste Merten, professeur d’anglais en classe préparatoire, donne ses conseils pour progresser en anglais. Souvent à la sortie du lycée les étudiants ont le sentiment d’avoir d’importantes lacunes en langue. Comment y remédier ?

Jean-Baptiste Merten

Responsable des classes préparatoires, Professeur d’anglais, Classes préparatoires du lycée Alfred Kastler, Cergy-Pontoise

 

Quel conseil donnez-vous aux étudiants pour progresser en anglais ?

Je leur conseille de ne pas attendre la rentrée pour rattraper leur retard, et de consolider leurs bases (grammaire et vocabulaire) durant l’été. Etant donné le volume de travail demandé en prépa, mieux vaut anticiper ! Par ailleurs, même avec un niveau d’anglais assez faible, il faut tout de suite se plonger dans l’actualité anglo-saxonne, et lire des articles, écouter des podcasts, regarder des documentaires en anglais.

 

Pour ma part, je ne peux parler que de ce que j’observe. Cela fait dix ans que j’enseigne en CPGE, et je n’ai pas constaté de baisse de niveau.

 

Le niveau des étudiants en anglais semble baisser d’année en année, pourquoi selon vous?

Cela ne me semble pas exact. Pour affirmer que le niveau baisse, il faudrait pouvoir le mesurer scientifiquement, année après année, sur une longue période. Pour ma part, je ne peux parler que de ce que j’observe. Cela fait dix ans que j’enseigne en CPGE, et je n’ai pas constaté de baisse de niveau. En tout cas les étudiants progressent rapidement au cours de leurs deux années en prépa.

 

Quelle est votre méthode pour faire progresser rapidement les étudiants?

D’abord s’assurer que tous les étudiants possèdent les fondamentaux, c’est-à-dire les bases grammaticales, lexicales et culturelles pour aborder les sujets d’actualité du monde anglophone. Ensuite maintenir un rythme d’apprentissage élevé, pour tirer partie des cours, de khôlles et de leur travail personnel. Si le professeur indique la marche à suivre, c’est bien le travail soutenu et régulier des étudiants ainsi que leur organisation qui leur permettent d’avancer.

 

Une bonne traduction doit pouvoir traduire l’esprit de l’extrait de presse ou de roman proposé.

 

Avant de se lancer dans une version/thème, quel est le travail préliminaire à faire?

Ce qui est essentiel, c’est de ne pas se jeter sur la traduction proposée en traduisant phrase par phrase, voire mot à mot. Il faut absolument lire l’intégralité de l’extrait pour dégager le sens général et repérer les difficultés afin de trouver des solutions. On peut avoir l’impression de perdre du temps en faisant ce travail préliminaire, mais en réalité c’est l’inverse qui se produit. Une bonne traduction doit pouvoir traduire l’esprit de l’extrait de presse ou de roman proposé.

 

On peut très bien progresser en anglais sans voyager ! L’imprégnation est fondamentale. Il faut écouter de l’anglais, et lire en anglais.

 

Au lycée, comment se préparer avant le supérieur pour éviter de faire face à une marche trop haute?

Il est vrai que les étudiants sont souvent surpris par les exigences du cours d’anglais en classe préparatoire. Pour s’y préparer, il peut être très utile de séjourner dans un pays de langue anglaise, en immersion. Mais ce n’est pas la seule façon de procéder. On peut très bien progresser en anglais sans voyager ! L’imprégnation est fondamentale. Il faut écouter de l’anglais, et lire en anglais. Des romans simples, voire en version bilingue pour commencer, la presse, adaptée ou non selon le niveau, des émissions, des films et des séries. Les étudiants manquent pour la plupart de vocabulaire. Or il n’y a pas de secret, il faut passer par l’apprentissage par cœur pour progresser.

 

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Quelles sont les erreurs fréquentes des élèves auxquelles vous êtes confronté en tant que professeur de classe préparatoire?

De manière générale, une des erreurs les plus fréquentes consiste en une mauvaise répartition du travail personnel, due à la charge de travail et à une mauvaise organisation. Faire l’impasse sur une matière pour tenter d’avancer plus vite dans une autre n’est pas un bon calcul. Justement, un des enjeux de la prépa est de trouver une méthode de travail efficace qui permette d’équilibrer son apprentissage pour progresser partout.
Ensuite, il faut se renseigner très tôt sur les écoles, leurs spécificités et leurs formations afin de se fixer un objectif cohérent, et trouver la motivation nécessaire pour y parvenir.

 

Il faut choisir une série qui nous intéresse, et la suivre en version originale sous-titrée en anglais, voire sans sous-titres si le niveau le permet.

 

Regarder des séries, est-ce utile?

Bien sûr ! Le temps est compté en classe préparatoire, donc un étudiant ne pourra pas passer son temps à regarder des saisons entières en espérant que cela suffise à le faire progresser. Il faut choisir une série qui nous intéresse, et la suivre en version originale sous-titrée en anglais, voire sans sous-titres si le niveau le permet. Les sous-titres français sont à proscrire, car on finit naturellement par se contenter de les lire. Mieux vaut ne pas rester passif devant l’écran, mais noter les mots et expressions que l’on découvre afin de pouvoir les retenir.

 

Pour progresser en anglais, retrouvez l’article de notre partenaire Major-Prépa : Hard method vs soft method

 

Quelles sont les causes de l’échec des étudiants en langue selon vous ? La France semble être en retard au niveau des langues, qu’en pensez-vous ?

 

Tous les étudiants qui suivent deux ans de formation en classe préparatoire progressent de manière visible. Leur niveau à l’entrée en école de commerce n’a rien avoir avec celui qu’ils avaient en arrivant en CPGE. Les étudiants qui demeurent en échec ont pour certains délaissé l’apprentissage des langues au profit d’autres matières, ou bien alors ils avaient au départ de telles lacunes, y compris en grammaire française, qu’ils n’ont pas réussi à les surmonter. Mais de manière générale, les anciens préparationnaires sont armés pour utiliser leur anglais dans un environnement plus professionnel.


Je ne sais pas si la France est en retard dans ce domaine. Selon quels critères ? Par rapport à qui ? Peut-être y a-t-il une réticence à l’apprentissage des langues étrangères dans la mesure ou le français a longtemps été une langue de référence dans le monde. Mais la situation évolue, et l’anglais s’impose dans les échanges internationaux, en France comme ailleurs.

 

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