Avec « STOA 2030 », Audencia passe d’une école de management à un groupe d’enseignement supérieur articulé autour de plusieurs écoles d’excellence. L’ambition est claire : former des décideurs capables d’« influencer, réguler, accompagner la société » dans toutes ses transitions économiques, politiques, médiatiques, écologiques, sociales et technologiques. La promesse se traduit par une pédagogie « à l’épreuve du réel » et par des expériences académiques, professionnelles et interculturelles qui structurent la trajectoire des étudiants. Cette bascule s’inscrit dans la continuité d’ECOS 2025 et élargit l’horizon : devenir un groupe de grandes écoles d’excellence au service des transitions du monde.
Plan stratégique 2030 : Audencia dévoile STOA
Cinq axes gouvernent la feuille de route : croiser les savoirs, agir localement et rayonner globalement, transformer les organisations, cultiver chaque ambition, donner à toutes et tous les moyens de réussir. Ces axes s’appuient sur trois marqueurs : excellence académique, impact mesurable, singularité des parcours. Le message est assumé : élever les standards, mesurer l’impact réel, personnaliser les trajectoires pour « révéler » les potentiels.
Côté capacité et moyens, l’horizon 2030 affiche des jalons quantifiés : 12 000 étudiants, 700 collaborateurs, 150 M€ de budget, 250 professeurs-chercheurs. Ces repères donnent l’ampleur du projet : davantage d’apprenants, une équipe renforcée, un corps professoral étoffé, des moyens financiers en conséquence. L’objectif n’est pas uniquement volumétrique. En interne, ces entités doivent alimenter des synergies curriculaires et scientifiques (business, géopolitique, écologie, communication) au service d’une compréhension systémique du monde.
La gouvernance de la transformation repose sur la spécialisation des entités du groupe, chacune avec ses diplômes et ses ressources, mais reliées par des passerelles. En filigrane, une philosophie, la Stoa de l’Agora grecque, sert d’image directrice : un lieu de débat public et d’exigence intellectuelle qui relie responsabilité personnelle et enjeux collectifs. Cet ancrage éthique irrigue le plan, dans la forme (culture de preuve, reconnaissance académique) comme dans le fond (priorité aux transitions).
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L’international : Barcelone et un campus en Afrique pour mailler les continents
L’un des virages assumés de STOA 2030 est l’accélération internationale. Audencia annonce un nouveau campus collaboratif à Barcelone en partenariat avec ESCI-UPF. Barcelone deviendra ainsi le sixième campus collaboratif du réseau Audencia, après des implantations en Chine, au Brésil et en Australie. Au-delà du symbole européen, l’intérêt est double : s’inscrire dans un écosystème ibérique dynamique (industrie, logistique, économie bleue, tourisme, design) et offrir un hub de l’Union européenne pour les mobilités étudiantes comme pour les projets avec entreprises et institutions locales.
Deuxième pilier : la présence sur les cinq continents avec l’ouverture d’un campus collaboratif en Afrique. Déjà active en Algérie, au Sénégal et plus récemment au Maroc, l’institution veut renforcer l’Executive Education sur le continent. L’enjeu est stratégique : accompagner des économies parmi les plus jeunes et entrepreneuriales du globe, où la demande de formations professionnalisantes et de dispositifs de recherche-action progresse rapidement. Dans la vision d’Audencia, l’international n’est pas une juxtaposition de sites, mais un maillage territorial qui combine ancrage local et rayonnement global, avec des contenus et des partenariats adaptés aux réalités des territoires.
Pour coordonner ce déploiement, Audencia mobilise ses ressources internes et son réseau de partenaires à travers Audencia Corporate Services, une offre intégrée qui réunit enseignants-chercheurs, collaborateurs et étudiants au service de solutions sur mesure pour les organisations. L’international devient ainsi une plateforme : d’un côté des campus collaboratifs pour la formation initiale et continue, de l’autre une ingénierie de contenus et de projets permettant d’outiller les transformations (IA et data, travail hybride, responsabilité sociale) qui s’imposent aux entreprises et aux administrations dans chaque géographie.
L’Executive Education s’étoffe également avec des formats conçus sur les quatre écoles du groupe. Exemple signalé : un Executive Master avec l’Institut de Refondation Publique, destiné aux décideurs et hauts responsables de l’action publique. L’idée est de marier l’exigence du management privé et la spécificité de l’intérêt général afin doter les acteurs publics des compétences nécessaires face aux défis sociétaux. Cet accent sur la transformation de l’action publique résonne avec la nouvelle école (voir partie 3) et avec le positionnement « transitions » du plan.
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Une offre remodelée : BBA à Paris et création d’une école de géopolitique et affaires publiques
La mutation stratégique s’observe aussi dans le portefeuille de formations. Au niveau post-bac, ouverture en 2026 d’un Global BBA sur le campus parisien. Cette déclinaison du BBA vise une adéquation fine aux profils d’étudiants, avec un positionnement urbain et international propice aux stages, à l’alternance et aux projets. L’intention est de muscler l’offre post-bac du groupe pour capter des talents intéressés par une voie en quatre ans, professionnalisante et internationale, au cœur d’un bassin d’emploi unique en Europe.
Deuxième annonce majeure : la création d’Audencia School of Public and International Affairs (ASPIA), à la croisée du management, de la géopolitique, des sciences politiques et des affaires internationales. Ouverture prévue en 2027, avec un objectif de 500 étudiants à l’horizon 2030. Cette école deviendra la quatrième entité d’Audencia, aux côtés des écoles de management, de communication et de transitions écologique et sociale. Elle répond à un impératif contemporain : former des acteurs publics et parapublics capables de naviguer entre contraintes budgétaires, enjeux de souveraineté, diplomatie économique, transitions énergétiques et numérique souverain. Dans la logique STOA 2030, l’hybridation management-policy devient centrale.
Côté communication, Audencia SciencesCom renforce sa reconnaissance académique : grade de licence pour son Bachelor en communication (ouverture 2026) et pour son Bachelor « Management de projet en design et communication » (procédures en cours d’obtention). L’objectif est de sécuriser la lisibilité des diplômes et de garantir leur reconnaissance sur les marchés français et international. Ce verrou d’accréditation est essentiel pour maintenir la compétitivité de l’offre dans un paysage post-bac très concurrentiel et pour ancrer la marque SciencesCom comme grande école de communication.
L’architecture pédagogique évolue en conséquence. La signature « made by Audencia » s’articule autour de trois promesses : parcours personnalisés, compréhension systémique des enjeux nourrie par la recherche, expérience académique d’excellence reconnue en France et à l’international. Le groupe insiste sur l’altérité (refus de l’uniformisation), sur des dispositifs d’inclusion et d’égalité des chances, ainsi que sur des initiatives à impact. On peut citer le partenariat avec Quartiers d’Affaires, le Forum économique des banlieues, la création d’un Institut sur les Vulnérabilités autour de quatre thématiques : isolement et inégalités, santé et bien-vieillir, handicap, employabilité et compétences. Autant d’éléments qui positionnent l’offre comme engagée et ouverte.
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Tournant IA : former 100 % des étudiants et déployer un assistant intelligent « maison »
La dimension IA n’est pas un add-on de STOA 2030, c’est un fil rouge. Audencia annonce que 100 % des étudiants seront formés à l’IA, avec des contenus adaptés aux niveaux et aux filières. Le périmètre couvre les usages responsables, les fondamentaux techniques (data, modèles, limites) et les applications métiers (finance, marketing, supply, RH, secteur public, communication, etc.). Le groupe s’engage aussi dans la production de contenus adossés à la recherche, afin d’éviter une IA gadget et de privilégier des apprentissages ancrés dans la preuve.
Pièce maîtresse : Audenc-I.A., un assistant intelligent conçu par et pour Audencia, disponible en continu pour accompagner chaque étudiant à toutes les étapes du parcours. L’objectif est de personnaliser l’expérience d’apprentissage, de fluidifier l’accès aux ressources, à l’orientation dans les programmes et aux opportunités (stages, alternances, projets), et d’outiller l’autonomie. L’outil s’inscrit dans le sillage des plateformes conversationnelles, avec une gouvernance pédagogique et éthique maîtrisées par l’institution. C’est aussi un levier d’inclusion : mieux informer, mieux guider, réduire les frictions administratives et académiques, repérer plus tôt les signaux faibles (décrochage, difficultés méthodologiques).
Le tournant IA ne se limite pas à la formation initiale. Pour les entreprises et les administrations, Audencia promet des dispositifs pour tirer parti de la data, moderniser les organisations et accompagner les transformations du travail. Dans ce schéma, l’IA est liée à une approche compétences (upskilling, reskilling, cross-skilling) et à un dialogue sectoriel plus étroit, via des programmes co-construits et de la recherche-action. L’impact recherché est double : renforcer l’employabilité des diplômés et créer de la valeur pour les écosystèmes.
La cohérence entre IA et transitions est aussi réaffirmée dans le périmètre sociétal du plan. « L’IA n’est pas une fin en soi, elle sert une finalité éducative et citoyenne » rappelle Sébastien Tran, directeur général d’Audencia.
Cap sur 2030 pour Audencia
Avec STOA 2030, Audencia change d’échelle et de nature : un groupe plutôt qu’une école, une carte internationale renforcée (Barcelone, Afrique), une offre remodelée (BBA à Paris, création d’une école des affaires publiques et internationales) et un socle IA intégré (formation de 100 % des étudiants, assistant intelligent maison). Les chiffres cibles à 2030, 12 000 étudiants, 700 collaborateurs, 150 M€ de budget, 250 professeurs-chercheurs, posent un cadre ambitieux. La philosophie de la Stoa, exigence, débat, responsabilité, sert de boussole. Reste à piloter l’exécution : réussir les accréditations, recruter et fidéliser les enseignants-chercheurs, industrialiser l’IA pédagogique sans perdre la dimension humaine, tenir la promesse d’impact sur les territoires. Si ces conditions sont réunies, STOA 2030 peut tenir son cap et former une nouvelle génération de décideurs éclairés pour les transitions d’un monde chahuté
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