Le 22 novembre dernier, de nombreux directeurs et directrices des Grandes écoles étaient réunis à l’occasion des Assises du Cinquantenaire de la Conférence des Grandes Écoles. L’occasion aussi de découvrir les résultats de l’enquête IPSOS sur « La Perception globale des Grandes écoles » et d’évoquer les grands enjeux du moment.

Par Valentine Dunyach

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Cinquantenaire de la Conférence des Grandes Écoles : des festivités organisées tout au long de l’année

Créée en 1973, la Conférence des Grandes Écoles regroupe près de 250 Grandes écoles en France et à l’étranger, couvrant de nombreuses spécialités telles que : ingénieur, management, architecture, sciences politiques, journalisme, création et design, écoles vétérinaires, ou encore écoles militaires. L’adhésion de ces écoles à la CGE est un véritable label de qualité. Au total, les Grandes écoles représentent plus de 40 % des diplômes de grade Master délivrés chaque année en France. La quête de l’excellence en termes de formation, de recherche et de connexions avec le monde économique constituent l’ADN des Grandes écoles membres de la Conférence. 

Afin de célébrer son cinquantenaire comme il se doit, la CGE a organisé, tout au long de l’année 2023, plusieurs festivités, autour de trois temps forts : le Congrès-Anniversaire en mars, la Journée nationale de célébration en mai et les Assises du Cinquantenaire, en ce mois de novembre. Une occasion unique de mettre en lumière cette institution ainsi que les écoles membres. 

Troisième et dernier volet des festivités du cinquantenaire de la CGE, les Assises ont permis de faire un bilan des objectifs de l’année et d’identifier les pistes d’amélioration pour cette organisation. Pour l’occasion, les Directeurs et Directrices d’écoles membres ont réfléchi ensemble à l’avenir de la CGE, dans un monde en mutation, au travers de 3 ateliers thématiques : 

  • La Coopération des Grandes écoles à l’heure des transitions (écologique, technologiques et sociétales) ; 
  • La place des Grandes écoles dans un ESR en mutation (labels, nouveaux entrants dans l’ESR, réformes…) ; 
  • Les Grandes écoles et les entreprises, demain (l’alternance, les relations écoles-entreprises etc.).  

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Élitisme, manque de diversité… Les Grandes écoles victimes de stéréotypes persistants 

Animées notamment par Laurent Champaney (président de la CGE) et Tamym Abdessemed (Commissaire aux Cinquante ans de la CGE), ces Assises avaient également pour objet de revenir sur l’image des Grandes écoles auprès du Grand public et les stéréotypes associés. Ainsi, les résultats d’une enquête IPSOS publiée en novembre 2023 commandée par la CGE sur « la Perception globale des Grandes École » ont été dévoilés. 

Les Grandes écoles jugées utiles par une majorité de répondants : 

Selon l’enquête, les Français sont nombreux à méconnaître le nombre de Grandes écoles en France. Pour preuve, 69 % des répondants pensent qu’il existe, au maximum, 50 Grandes écoles ; un nombre très éloigné de la réalité. Par ailleurs, ils sont 71 % à avoir une bonne opinion des Grandes écoles. On observe, selon les spécialités des écoles membres, une différence de considération entre les écoles, pour le public français : 

À titre d’exemple, 25 % des répondants à cette enquête ont une « mauvaise ou très mauvaise opinion » des écoles de Sciences politiques, contre seulement 6 % d’opinion négatives pour les écoles d’ingénieurs. Par ailleurs, ces écoles bénéficient également d’une image élitiste (37 % des répondants) et orientée vers la réussite individuelle (26 %). Les écoles de commerce récoltent quant à elles 20 % d’opinions négatives, auprès des répondants. Globalement, ce sont les Grandes écoles qui inspirent le plus confiance, en ce qui concerne la constitution d’un réseau et la qualité de la formation. 

À noter : les écoles privées non membres de la CGE bénéficient d’une notoriété plus faible ; elles sont majoritairement connues par les cadres, les jeunes et les diplômés. Par ailleurs, 50 % des répondants ont une bonne opinion de ces écoles privées. 

« Élite », « Excellence », « Cher », « Prestige »… Les mots les plus utilisés pour qualifier les Grandes écoles 

Dans cette enquête Ipsos menée autour de « la Perception globale des Grandes écoles », l’excellence et le prestige ressortent parmi les caractéristiques les plus fortes. Ainsi, 39 % des répondants à ce sondage estiment que le terme correspondant le plus aux Grandes écoles, parmi une liste de mots déterminés, est « Excellence ». En seconde position des mots les plus correspondants aux Grandes écoles, on retrouve le mot « Prestige », pour 33 % des participants. En troisième et quatrième position se trouvent respectivement les mots « Elitisme » et « Exigence », pour 32 % des répondants. 

Parmi les stéréotypes les plus partagés par les Français interrogés au sujet des Grandes écoles, on retrouve l’élitisme (70 %), le manque de diversité (faible accueil des étudiants boursiers) (64 %), et la quête de réussite individuelle (62 % des interrogés). Ils sont, en outre, 36 % à partager l’idée reçue de la non-parité entre les hommes et les femmes. Les Grandes écoles s’articulent, pour 35 % des répondants, autour d’un fonctionnement néfaste pour la santé mentale des étudiants. 

Enfin, les Grandes écoles véhiculent, selon les Français interrogés, un levier d’image assez puissant. Pour preuve, 72 % d’entre eux estiment que les Grandes écoles représentent une source de fierté pour le système éducatif français. Toujours selon ce même panel représentatif, il est beaucoup plus facile de trouver un travail intéressant qui correspond à ses compétences en sortant d’une Grande école (pour 70 % des répondants). Enfin, pour 69 % d’entre eux, les Grandes écoles véhiculent une bonne image de la France à l’international. 

 

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Les Français favorables à une réforme pour l’accès aux Grandes écoles

Selon 67 % des répondants, il serait nécessaire de réformer l’accès aux Grandes écoles. Pour 61 % des interrogés, supprimer les Grandes écoles serait une mauvaise idée ; un nombre en augmentation, en comparaison à 2019 (52 %). Parmi les pistes d’évolutions à destination des Grandes écoles, on retrouve notamment : l’accueil des étudiants en situation de handicap, le développement accru de l’alternance, la diversification des voies d’accès aux Grandes écoles, la modulation des frais de scolarité en fonction du revenu des parents, l’augmentation de la parité Femmes-Hommes, l’augmentation du nombre d’étudiants et la suppression des concours d’entrée. 

Au regard de cette enquête, la CGE propose de communiquer davantage sur sa mission, auprès des différents publics (collectivités, territoires, familles, étudiants…) et sur ses prises de position. Elle a pour projet de développer des productions intellectuelles au service de la connaissance de l’écosystème « Grandes écoles », de cartographier et diffuser les expertises dans les écoles membres, mais aussi d’organiser des « speed dating » entre territoires et écoles. Une autre grande proposition de la CGE est la mise en place d’une convention des écoles pour le Climat et la Biodiversité (et la formation des équipes dirigeantes, pour des prises d’engagements en la matière). 

Rupture générationnelle en entreprise, télétravail, liens hommes et femmes, formation continue… De nombreux défis sont également à relever en ce qui concerne les relations entreprises/écoles. 

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