Véritable angoisse pour bon nombre d’étudiants en cette période de partiels, Thotis s’est penché sur la question de la gestion de la grève par les universités et écoles parisiennes. On vous explique.

Par Sacha Frimerman

Temps de lecture : 4 min 

Grève et dispositions

 

La gestion des grèves dans les universités et écoles

5 décembre 2019 : journée morte. Voilà comment décrire le jeudi de grève qu’a subi la France et qui a paralysé la majeure partie de la région Parisienne.

 

grèves

 

Origines et revendications de la grève

Depuis l’annonce de la réforme, les syndicats s’organisent pour mettre en place une grève mémorable et un mouvement sans précédent qui marquera les esprits. Les employés de la RATP ont été les premiers à informer de leur intention de faire grève. Ils ont été suivis par de nombreux secteurs : éducation, hôpitaux, et même policiers. La SNCF a bien sûr elle aussi rejoint le mouvement. Résultats des courses : la région parisienne figée par l’inactivité et le non fonctionnement des transports en commun, ainsi que des manifestations dans toute la France. Le mouvement veut se prolonger, et un grand désordre est à anticiper jusqu’au milieu de la semaine prochaine.

 

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Syndicalistes et autres appellent à manifester contre la réforme des retraites, qui prévoit la création d’un système universel par points ainsi que la fin des 42 régimes spéciaux de retraite, régimes dont bénéficient à l’heure actuelle les cheminots. Les estimations sont autour des 70 000 manifestants à Paris, plus de 800 000 au niveau national. 

 

manifestation

 

Conséquences de la grève sur les étudiants

Seules les 2 lignes automatiques du métro parisien fonctionnaient pleinement le jeudi et vendredi. Le reste de la journée, les transports en commun ont été grandement perturbés, avec une absence totale de trains et métros aux heures creuses. Étrangement, la journée de jeudi n’a pas été la plus désastreuse. En effet, nombre d’employeurs et salariés avaient pris leurs dispositions et optés pour le télétravail, ou posés une RTT. Cependant, le vendredi 06 décembre a été bien plus cauchemardesque, puisque tout le monde ne peut se permettre de rester en télétravail pendant 2 jours d’affilé. 

 

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Ainsi, énormément d’étudiants se sont vus affecter par ces grèves. Pour beaucoup, les périodes d’examen approchent, alors que les professeurs  entament les derniers cours pour boucler le programme. A cause des grèves, c’est tout leur semestre qui est remis en cause, nombreux ne sachant pas si leur fac sera bloquée par les manifestants, maintenue fermée par l’administration, par mesure de sécurité comme c’est le cas à La Sorbonne, ou s’ils ne pourront juste pas s’y rendre à cause des transports. Déjà en avril 2018, Paris 1 avait dû reporter les partiels de ses étudiants pour cause de blocus, causés une nouvelle fois par la grève des cheminots, qui avaient immobilisé le pays pendant plus de 2 mois.

 

Mesures mises en place par les écoles et universités

Notre équipe a contacté certaines écoles et représentants étudiants afin de savoir comment leur établissement s’était organisé pour faire face à la grève. 

 

Sorbonne Université

Sertac Tas, Vice-Président étudiant du Conseil Académique de la Sorbonne Université, nous dit : “Cette semaine va être très compliquée pour les étudiants comme pour le personnel de l’université. Indulgence et tolérance seront les maîtres mots pour les jours à venir, car tout le monde sera impacté par la grève. 

De plus, j’apprends que certains sites de la Faculté des Lettres resteront fermés, les cours seront donc annulés ou reportés. La situation sera moins compliquée qu’on ne peut l’imaginer car une majorité des cours sont finis et un grand nombre de partiels se tiendront en janvier. Pour les cas les plus complexes, les étudiants pourront toujours s’arranger entre eux pour s’héberger une nuit ou deux.”

 

métro

 

Web School Factory

De son côté, la Web School Factory, école parisienne de management du numérique, testera la dématérialisation des ses examens. Les étudiants pourront passer leurs partiels de chez eux, sans se déplacer. Ils seront réalisés sur une plateforme numérique et seront surveillés par webcam. De plus, des mesures anti-fraude et plagiat ainsi que des alertes de comportement, feront office de surveillant, dans le but de rapprocher les examens le plus possible des conditions classiques. Une multitude de sujets seront envoyés aux étudiants afin de décourager les plus déterminés.

 

Paris School of Business

Interrogé à ce sujet, Alexandre Abikhzer, directeur de la communication au sein de Paris School of Business, s’adresse à nous. « Nous avons pris des mesures exceptionnelles afin de permettre aux étudiants de suivre leur formation de manière optimale. En effet, la grande majorité de nos élèves de master ont cours du jeudi au samedi, du fait de leur rythme d’alternance. Ainsi, les cours ont pu être assurés via la plateforme BB collaborate, qui permet aux professeurs d’enseigner, et aux étudiants d’interagir avec eux via un chat. Ils peuvent ainsi se parler en direct grâce à leur micro. Par conséquent, ils n’ont pas besoin de se déplacer et les cours sont maintenus, mais à distance. »

 

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Franck-Alexis, étudiant en Master 2 CCA dans la même école nous dit : « Nous avons cours de chez nous via un logiciel informatique qui permet au professeur de communiquer avec nous via son micro, et nous via un chat, ce qui est très pratique. Habitant dans le 92, je mets en général 45 minutes pour aller à l’école. Ce week-end, le métro et RER à côté de chez moi ne fonctionnent pas, et j’apprécie énormément que l’école ait pris cette initiative malgré tout le travail que ça représente en si peu de temps ».

 

Et après la grève ?

Qu’elle soit prolongée ou non, cette grève interprofessionnelle laissera à n’en pas douter de lourdes séquelles. Espérons que les étudiants ne soient pas trop affectés et pourront suivre leur scolarité dans les bonnes conditions. Aux écoles et universités de mettre en place les actions nécessaires à cela.

 

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