Montpellier Business School Inclusion & Diversité

« La diversité est un plus pour la performance : la pensée se rétracte quand on reste entre semblables », déclare Isabelle Lonvis-Rome, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, lors du lancement du baromètre de l’inclusion par Mixity et Montpellier Business School (MBS). L’école montpelliéraine met l’inclusion au cœur de ses projets : retour sur deux projets de l’école autour du thème de l’inclusion.

Par Laura

#1 Montpellier Business School (MBS) et Mixity lancent le baromètre de l’inclusion

Mixity est une startup Tech for Good qui donne aux entreprises, associations et autres organisations un outil permettant de mesurer leur empreinte d’inclusion, en se fondant sur 5 indicateurs, représentant chacun un grand thème RSE : égalité entre hommes et femmes, handicap, origines sociales et ethniques, âge et orientation sexuelle. L’organisation évaluée se voit attribuer un score de maturité sociale à partir de ces données, ainsi que des recommandations pour s’améliorer sur les points les plus faibles. « Le but, c’est avant tout de comprendre où on se situe sur ces questions, et surtout d’avoir les clés pour progresser », explique Sandrine Charpentier, CEO de Mixity.

Mixity a souhaité aller plus loin en travaillant avec des établissements de l’enseignement supérieur : « plusieurs écoles nous ont contacté ces derniers mois pour être évalués », raconte Sandrine Charpentier, « mais nous n’avions pas la méthodologie, le référentiel qui permet de prendre en compte toutes les parties prenantes : il faut regarder la perception des étudiants, des enseignants-chercheurs, des équipes pédagogiques… ça nécessitait d’adapter notre référentiel et c’est ce qu’on a fait avec notre partenaire, qui est Montpellier Business School. » MBS et Mixity ont travaillé au cours de l’année 2022 sur l’élaboration d’un projet pilote, qui deviendrait un baromètre d’inclusion applicable à n’importe quel établissement de l’enseignement supérieur.

 

Pour en savoir plus sur MBS : le site officiel

 

« Il faut oser dire qu’il y a encore des discriminations »

L’inauguration de ce baromètre s’est faite en présence d’Isabelle Lonvis-Rome, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, qui préfère simplement « Ministre de l’Égalité, car mon portefeuille recouvre différentes problématiques : l’égalité entre les hommes et les femmes, la diversité, l’égalité des chances, la discrimination… »

Madame la ministre a exprimé son soutien pour le projet co-porté par Montpellier Business School et Mixity car celui-ci s’inscrit dans une volonté de mettre en lumière et de quantifier les inégalités qui existent de nos jours, ce qui constitue un premier pas vers une amélioration globale et durable. « L’égalité qui existe en tête de notre Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen n’existe pas encore dans les faits, et il faut toujours travailler davantage », rappelle-t-elle. « Il faut oser dire qu’il peut y avoir des discriminations ou des inégalités même dans notre république que nous souhaiterions exemplaire. (…) Si on se cache, on n’avancera pas. »

Philippe Michaud, Directeur des Ressources Humaines, de la Diversité et de la RSE de MBS a souligné que l’école a fait le pari de l’ouverture sociale depuis plusieurs années, par l’existence d’un fonds social pour les étudiants, ou encore par l’accès et le choix de l’alternance, un domaine dans lequel l’école se dit pionnière. « Montpellier Business School est animée par des valeurs d’éthique, d’ouverture et de responsabilité », résume-t-il. Il explique également que pour ce projet pilote, environ 300 étudiants de MBS ont été interrogés – c’est peu, mais c’est un début. En outre, le projet a permis aux équipes de se rendre compte que globalement, le handicap n’était pas un frein au recrutement ; en revanche, la visibilité des dispositifs de soutien reste à renforcer. La question du sexisme reste aussi un point à améliorer, même si l’étude pilote a démontré qu’il est moins ressenti par les membres du personnel que par les étudiants. « Ce sont des sujets sur lesquels il faut être très ambitieux, mais aussi très humbles », conclut Philippe Michaud.

 

5 engagements de MBS et Mixity

Montpellier Business School vise à développer 5 engagements en collaboration avec le dispositif Mixity :

  • Garantir zéro discrimination,
  • Apprendre à manager les diversités,
  • Développer des pratiques inclusives,
  • Renforcer l’équité et l’égalité des chances,
  • Être à l’écoute.

A l’occasion de la conférence, Sandrine Charpentier a tenu à rappeler quelques chiffres clés de l’enseignement supérieur : les femmes ne représentent en moyenne que 28% des étudiants des écoles d’ingénieurs, les étudiants boursiers ne représentent que 12% des étudiants en grandes écoles, contre 34% en moyenne dans tous les établissements de l’enseignement supérieur confondus, et seuls 20% de jeunes en situation de handicap poursuivent leurs études dans le supérieur et parmi eux, seulement 20% continuent jusqu’à un niveau Master, contre 65% des jeunes en post-bac. De son côté, Philippe Michaud a souligné que 30% des étudiants et 37% des collaborateurs de MBS ont choisi cette école en partie grâce son engagement en faveur de la diversité et de l’inclusion.

« Mixity ne cherche pas à distribuer des mauvaises notes », résume Sandrine Charpentier : l’objectif est de créer un outil utile à tous qui permettra à terme de s’améliorer ensemble.

 

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#2 Montpellier Business School accueille le congrès ADEPPT

Montpellier Business School a accueilli cette année le 27e congrès de l’ADEPPT, l’Association de promotion des classes préparatoires voie technologique. A l’occasion de cet événement, qui a rassemblé de nombreux professeurs de classes préparatoires, une table ronde autour du thème « Diversité d’apprentissage et pédagogie inclusive » a été organisée avec l’intervention de plusieurs enseignants-chercheurs. Dans son discours d’ouverture, Bruno Ducasse, Directeur général de Montpellier Business School, a rappelé que MBS était depuis plusieurs années profondément ancré dans le recrutement des étudiants de classes préparatoires, générales comme technologiques. « Grâce à l’apprentissage », ajoute-t-il, « le taux de boursiers – ou qui le seraient selon les critères de la bourse s’ils n’avaient pas un statut d’apprenti – est au-delà de la moyenne nationale : on tend vers les 35-40%. » Enfin, il a tenu à mettre l’accent sur l’inclusion et la diversité qui sont « des piliers de fonctionnement, du développement et même de l’ADN de Montpellier Business School. On veut que les étudiants puissent être acteurs du changement. »

 

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Pédagogie inclusive : neuroatypie, biorythme et intelligences multiples

Lors de son intervention en milieu d’après-midi, l’enseignant-chercheur de marketing et entreprenariat Carlos Sánchez a redynamisé l’amphithéâtre en proposant une série de petits exercices invitant chaque auditeur à se mettre en binôme, et frapper dans ses mains, faire un tour sur soi-même et sauter sur place chacun son tour. Ensuite, il a expliqué aux auditeurs comment plier une feuille de papier en forme de bateau, mais tout le monde avait reçu en entrant dans la salle un morceau de papier de taille et de forme différentes : les résultats n’étaient donc pas identiques, même en suivant les indications du professeur.

Ces deux exercices avaient pour but de mettre deux concepts en avant : d’abord, le biorythme, c’est-à-dire la prise en compte des heures de la journée où on est naturellement plus ou moins attentifs, et donc plus ou moins en mesure d’intégrer convenablement des cours. Il serait en effet bénéfique de consacrer les heures où on est le moins attentif à des petites activités physiques afin de retrouver un peu d’énergie.

Le deuxième exercice mettait en avant les profils d’étudiants neuroatypiques : en effet, même si les instructions étaient les mêmes pour tout le monde, le matériel de départ, dont les différences de forme et de taille devaient représenter les différences dans les manières de réfléchir, ne permettait de réussir l’exercice qu’à ceux qui ont reçu un morceau de papier de forme et de taille à peu près identique à celui de l’exercice. Carlos Sánchez a rappelé que les étudiants dits neuroatypiques représentaient environ 15% des effectifs globaux, dont les HPI qui représentent 2,5% de la population et ceux qui sont en fatigue chronique qui représentent 1%. Selon lui, il faut aller chercher le plein potentiel de chacun, car en fonction de son style d’apprentissage qu’on emploie, on peut facilement passer à côté de ce potentiel.

Pour enchaîner sur les activités ludiques, Julien Granata, enseignant-chercheur en management s’est demandé sur quels outils sérieux on pourrait s’appuyer pour la mise en place d’une pédagogie prenant en compte les différences de chacun. Il a pris en exemple le principe des « intelligences multiple », c’est-à-dire la conscience qu’il existe plusieurs manières de réfléchir et d’apprendre. Selon le modèle de Gardner de 1983, on peut classer les gens selon 9 types d’intelligence : intrapersonnelle, spatiale, musicale, linguistique, interpersonnelle, logico-mathématique, kinesthésique, naturaliste et existentialiste. Il a ensuite proposé des exemples de séquences pédagogiques qui voudraient laisser la possibilité d’expression à un maximum d’intelligences. Il faudrait alors prévoir des échanges par binômes pour ceux qui apprennent par l’interaction, la possibilité d’assister en spectateurs à ces échanges pour ceux qui apprennent par l’observation, la possibilité de faire le même exercice à l’écrit pour ceux qui retiennent mieux les informations à l’écrit, etc. L’objectif serait de proposer un même objectif à atteindre, mais par des moyens différents, au choix de chaque étudiant.

Julien Granata a cependant insisté sur le fait que ce type de classement ne doit pas être vu comme un absolu : il ne faut pas classer chaque étudiant et encore moins les limiter à une seule et unique catégorie. Les travaux comme ceux de Gardner permettraient simplement de constituer une première base de réflexion pour sortir d’une conception trop monolithique de l’intelligence et de l’apprentissage.

 

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Les dispositifs pour l’inclusion de MBS

Mélanger différents profils d’étudiants a déjà fait ses preuves : à MBS, dans les classes de premières années, les étudiants issus de différents parcours (classes préparatoires, parcours licences, réorientations…) ne sont pas séparés. « Par exemple, les étudiants issus de classes prépa seront plus à l’aise en géopolitique ou en philosophie dès le début de l’année, mais moins en comptabilité, alors que les étudiants admis sur titre en auront déjà fait », raconte Cédrine Joly, Directrice du programme Grande Ecole de Montpellier Business School. Selon elle, le retour des étudiants est généralement très positif sur la diversité des profils dans les classes, car celle-ci peut amener au développement d’une entraide et d’une solidarité bénéfique pour tous. Donner plus de visibilité aux diversités autres que sociales ou scolaires pourrait alors permettre de développer une forme d’ouverture d’esprit qui peut enrichir la pensée.

Parmi les mesures concrètes déjà en place à MBS, on peut souligner les fonds de la Fondation MBS, issus du mécénat d’alumni et d’entreprises. Sophie Gosselin, Déléguée générale de la fondation MBS, a déclaré que pour l’année 2021-2022, le fonds a aidé 44 étudiants à hauteur de 154 000 euros. La fondation favorise également la diversité culturelle, en permettant à des étudiants internationaux de faire leurs études à MBS. Chaque année, en plus des aides ponctuelles, 2 bourses internationales d’excellence de 20 000 euros sont attribuées à des étudiants internationaux, couvrant frais de scolarité et frais de vie sur une année complète. « Cette année, ce sont une étudiante afghane et une étudiante mexicaine qui bénéficient de cette bourse d’excellence », dit Sophie Gosselin.

Pour la rentrée 2023, c’est une bourse d’admission pour les étudiants handicapés qui sera mis en place : pour les étudiants de MBS en situation de handicap et qui seraient boursiers selon les critères sociaux du CROUS, MBS déduira entre 3500 et 8000 euros des frais de scolarité selon le cursus suivi.

 

Montpellier Business School continue donc de s’engager sur les enjeux de diversité, car à terme, les efforts sont bénéfiques à toutes les parties prenantes. « Quand on veut bien agir, il faut bien voir », déclarait la ministre Isabelle Lonvis-Rome lors de la conférence organisée par Mixity et MBS. « J’aime bien dire : Ce qu’on ne compte pas ne compte pas. » Il est donc essentiel, en parallèle des mesures déjà prises et des mesures prévues, de continuellement se remettre en question pour construire un monde réellement plus inclusif.

 

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