La digitalisation et la mondialisation ont engendré de nombreuses transformations. Les entreprises ont dû appréhender ces mutations technologiques et sont aujourd’hui en recherche, plus que jamais, de profils hybrides, capables de s’adapter dans un environnement en constante évolution. Pour répondre à cet enjeu, certaines grandes écoles ont repensé leur modèle pédagogique. Nous nous sommes donc intéressés à l’hybridation des compétences notamment dans les écoles de management.

Par Morgan Verres & Thibaud Arnoult

 

Des grandes écoles de management (Grenoble École de Management, NEOMA Business School, École de Management Léonard de Vinci…) ont mis en place des formations hybrides.

 

L’hybridation des compétences en école et le schéma interne-externe

Par exemple, NEOMA BS propose un cursus tourné vers l’hybridation des compétences : le programme TEMA (Tech & Management). Cette formation dépasse le spectre du management pour former des jeunes agiles et créatifs. Lors de leur troisième semestre, les étudiants partent dans un autre établissement afin d’y suivre un parcours hors management. TEMA compte une vingtaine d’accords avec d’autres écoles en France. Parmi elles, des écoles d’ingénieur, design, mode, code ou encore communication. L’idée de ce dispositif est, pendant 6 mois, de pousser les étudiants à acquérir des compétences approfondies dans un domaine complémentaire au management. Pendant ce semestre d’hybridation, l’étudiant suit les cours de l’établissement choisi. En cinquième année, des doubles diplômes sont également proposés, notamment avec CentraleSupélec ou encore l’UTT Shanghai (à l’UTSEUS). « Il s’agit d’un programme assez original dans le paysage des écoles de commerce. Original dans le sens où nous travaillons sur trois compétences que nous allons imbriquer les unes dans les autres : les compétences managériales, digitales, et créatives. À TEMA nous formons des managers enrichis par ces compétences, agiles et polyvalents.» nous explique Anne-Laure Hérard, directrice du programme TEMA.

 

À l’instar de Neoma BS, Grenoble École de Management a inséré l’hybridation des compétences dans ces cursus. Jean-François Fiorina, directeur général adjoint et directeur des programmes de GEM insiste sur la demande des entreprises qui recherchent de plus en plus de doubles compétences. « L’hybridation des compétences à GEM se traduit par la possibilité pour les étudiants d’aller suivre des enseignements dans un autre établissement partenaire. À l’issue de cette expérience, les étudiants peuvent obtenir un double diplôme. Pour cela, nous proposons une offre de doubles diplômes très conséquente : nos étudiants peuvent rejoindre une école d’ingénieurs ou de design, un master de droit ou d’économie, etc. »

 

Grâce à GEM LABS, un bâtiment de 5000 m² inauguré en janvier 2020, les étudiants de Grenoble École de Management ont la possibilité de parcourir d’autres champs de compétences. Une pédagogie qui favorise complètement l’hybridation des compétences. « L’apprentissage vit depuis plusieurs années une mutation sans précédent. Avec GEM Labs, nous posons les bases d’un nouveau standard de business school qui fédère Technologie, Innovation et Société pour former les leaders et les managers dans un monde en pleine mutation par la co-construction de compétences et de connaissances adaptées aux défis et enjeux du XXIe siècle ». explique Loïck Roche, directeur général de Grenoble École de Management.

 

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L’hybridation au sein d’un même groupe 

Au sein du Pôle Léonard de Vinci, trois écoles cohabitent sous le même toit : une école d’ingénieurs (École Supérieure d’Ingénieurs Léonard de Vinci), une école de commerce (École de Management Léonard de Vinci) et une école digitale (IIM Digitale School). Les écoles du Pôle Léonard de Vinci ont développé une transversalité pédagogique qui encourage le décloisonnement des enseignements et permet aux étudiants de travailler en équipe pluridisciplinaire (managers, ingénieurs, designers) tout en progressant dans leur formation et leurs savoirs numériques. 

 

Cette spécificité génère des interactions informelles : les étudiants se rencontrent par le biais de soirées, d’activités sportives ou encore d’événements communs. Les étudiants sont dans un lieu qui leur permettent d’échanger et donc de créer des relations amicales. Cela facilite la création de projets entrepreneuriaux. Selon Sébastien Tran, Directeur Général Adjoint du Pôle Léonard de Vinci et Directeur de l’EMLV, le monde de demain « verra naître des problèmes de plus en plus complexes et pour lesquels il faudra forcément des profils polyvalents qui disposent d’un assemblage de compétences. Nous savons que la société est en perpétuel développement. Il y a des innovations, des transformations nouvelles et des mutations importantes dans le monde du travail mais aussi dans le mode de vie.  Ce sont tous ces éléments qui font que nous sommes convaincus que l’hybridation des compétences fait partie de la solution. »

 

En effet, cette hybridation des compétences se traduit à l’EMLV par des formations hybrides dans lesquelles les étudiants auront entre 15 et 20% de modules extérieures à leurs formations initiales qui est le management. Ils suivront des modules de l’ESILV et de l’IIM Digital School. Par ailleurs, les étudiants de l’EMLV vivent également des temps forts en première, deuxième et quatrième année avec les Hackathons. Pendant plusieurs jours, les étudiants des trois écoles sont mélangés. Ils travaillent ensemble sur des problématiques transversales comme l’intelligence artificielle ou encore, la biodiversité.

 

Enfin, cette hybridation des compétences est renforcée par la présence d’un incubateur commun aux 3 écoles du Pôle Léonard de Vinci : De vinci Startup. Ce dernier est ouvert aux étudiants des trois écoles du Pôle. Ce qui leur donnent la possibilité de monter des projets en équipes pluridisciplinaires. En ce qui concerne le futur de l’hybridation des compétences, Sébastien Tran pense qu’il faudrait ouvrir l’école à de nouvelles possibilités. En effet, il explique : « Nous devons également aller chercher de l’hybridation avec des expertises qui sont en dehors du Pôle Leonard de Vinci. Nous sommes très bien positionnés sur les logiques du digital et de l’innovation mais il faudrait que nous travaillons d’avantage avec des écoles de design, de droit, ou encore, de sociologie. »

 

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L’hybridation entre plusieurs grandes écoles 

Pour pouvoir offrir des formations hybrides, il est commun que les établissements s’allient à d’autres. C’est le cas de l’Institut Supérieur d’Interprétation et de Traduction (qui est devenu aujourd’hui l’Institut de Management et de Communication Interculturelle). À l’origine, l’ISIT avait pour but de former des traducteurs et des interprètes et s’est par la suite diversifié autour d’autres secteurs professionnels tels que la relation internationale, la communication et le digital.

 

En septembre 2020, l’ISIT, en partenariat avec l’EFREI (école d’ingénieurs généraliste du numérique), ont lancé leur nouveau bachelor ICMCT (International Communication Management & Creative Technology). Ce bachelor permet aux étudiants de suivre un programme divisé en deux : 50% de formation au numérique, aux nouvelles technologies et au digital (et une touche de créativité) avec l’EFREI et, 50% de formation à la mécanique de l’interculturalité avec l’ISIT. « Aujourd’hui les recruteurs sont très demandeurs de compétences croisées. Ils veulent des étudiants opérationnels sur un univers de métiers tout en croisant d’autres compétences. Aussi, les entreprises veulent des diplômés capables de travailler avec des profils différents de son propre secteur professionnel. Et, il est essentiel de pouvoir faire tout cela dans plusieurs langues et partout dans le monde. Toutes ces raisons nous ont poussées à réfléchir à une formation hybride qui donne un potentiel encore plus élevé, une valeur ajoutée encore plus importante pour faire la différence sur le marché de l’emploi. », nous explique Frédéric Gulin, directeur général adjoint de l’ISIT. 

 

Dans le même esprit, Grenoble École de Management a signé un partenariat avec CY TECH, une école d’ingénieurs, afin de créer un cursus post-bac. Le double diplôme intégré Ingénieur Mathématiques et Informatique / Manager est une formation hybride d’une durée de six années. Il s’agit également du seul programme combinant deux diplômes à bac +5 en France, dans le domaine du management et du numérique.

 

L’hybridation des compétences est devenue essentielle pour les managers de demain. Une recomposition du paysage de l’enseignement supérieur est à venir.

 

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