Intelligence artificielle : quand la fiction devient réalité. 90 équipes mixtes d’étudiants managers et ingénieurs produisent des idées de solutions dans le cadre de la 10e édition de la Semaine de la Créativité et de l’Innovation. Flavien Bazenet, titulaire de la chaire inventivité digitale et enseignant chercheur en entrepreneuriat à IMT-BS nous explique tout sur cette semaine !
Par Morgan Verres
Pourquoi avoir créé la Semaine de la Créativité et de l’Innovation ?
À force d’accompagner des étudiants sur l’entrepreneuriat et sur des projets, nous nous sommes aperçus qu’ils manquaient de créativité d’innovation. Cela est dû au fait que les étudiants font très peu de veille : être alerte sur les sujets, autant techniques que managériaux. Par ailleurs, nous avons constaté que les étudiants n’ont pas conscience du monde qui les entoure.
Au sein d’Institut Mines-Telecom Business School, nous avons souhaité travailler sur leur ouverture d’esprit, leur curiosité et leur créativité. La question de la place de l’imaginaire est toute aussi importante. En effet, l’imaginaire est une sorte d’instrument qui tire l’innovation et de fait, la société.
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En quoi consiste cette semaine ?
Du 22 au 26 novembre, les étudiants de 2e année du Programme Grande École d’Institut Mines-Télécom Business School et du cursus ingénieur de Télécom SudParis s’interrogent sur les grands défis sociétaux du 21e siècle. La Semaine de la Créativité et de l’Innovation mobilise 450 étudiants divisés en 90 équipes interdisciplinaires. Ils ont travaillé ensemble en workshop pendant cinq jours, autour d’un sujet prospectif.
Le sujet de cette année est : « 2050 : réinventer l’Intelligence artificielle ». Ils ont donc dû, en équipe, imaginer une solution à cette problématique. La petite nouveauté de cette année est que nous leur faisons appliquer une méthode particulière : la méthode de design fiction. Elle allie science-fiction, design, créativité, prototypage et narration, et place ainsi l’imaginaire au service de solutions innovantes. Les étudiants appréhendent les bases de la créativité afin de construire un univers au sein duquel leur solution prend place.
La créativité est un enjeu social majeur de notre société et économie de la connaissance pour comprendre le monde d’aujourd’hui. Relever les grands défis du 21e siècle est une formidable opportunité d’imaginer et de repenser des futurs désirables, de donner à chacun le pouvoir de créer et de faire. Couplées à la dimension multiculturelle des équipes mixtes ingénieurs-managers, les méthodes pédagogiques expérientielles employées pendant cette semaine visent à stimuler la créativité des participants, l’interaction entre les experts entreprise, les coachs, les encadrants pédagogiques et l’apprentissage pair à pair.
Par rapport à la thématique de ce challenge, les étudiants devront appliquer cette méthode en se projetant en 2050. Ils devront imaginer, en s’inspirant de la science-fiction, le monde de 2050. Dystopique ou utopique ? Y aura-t-il encore de l’eau ? Des guerres ? Cela sera à eux de décrire leur propre univers.
Une fois cette étape passée, ils devront créer un problème à ce monde fictif : si, par exemple, les étudiants ont imaginé un monde sans eau, ils devront penser une solution en lien avec l’Intelligence Artificielle. Il s’agit de la méthode prospective d’innovation.
En plus de ce challenge, nous proposons aux étudiants des conférences inspirantes qui leur permettront de découvrir des sujets sur l’intelligence artificielle et des techniques de créativité. Durant 5 jours, les étudiantes et étudiants apprennent et expérimentent des techniques collectives de gestion de l’innovation et de la créativité au travers de conférences, workshops, masterclass thématiques, témoignages, rencontres avec des enseignants, professionnels, artistes du numérique et ateliers immersifs créatifs leur permettant d’avoir un nouveau regard sur l’intelligence artificielle, l’innovation et la créativité.
Pour mener à bien leurs projets, les participants sont encadrés par des étudiants de Master 2 afin de valoriser l’apprentissage pair à pair. Mais aussi par des coaches d’entreprises. Chaque équipe présente en fin de semaine son projet final. Ils devront présenter un format vidéo de 2 minutes, un prototype de l’invention, un récit sur l’univers imaginé en 2050 accompagné d’un visuel, un descriptif de l’invention et enfin prépare un « Broadway pitch » sous format théâtral.
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La Semaine de la Créativité et de l’Innovation apporte quoi aux étudiants d’IMT-BS ?
Ces étudiants apprennent à travailler en équipe : comment faire sa place dans une équipe ? Comment gérer les difficultés ? Comment travailler avec des gens qu’on ne connaît pas forcément ? Comment affirmer ses idées ? Comment prendre collectivement des décisions ? Comment se répartir le travail, s’organiser ? De plus, le fait que cette semaine soit interdisciplinaire, les étudiants d’IMT-BS seront confrontés à d’autres formes de langages, à d’autres façons de penser, de travailler. Donc apprendre et discuter avec des étudiants appartenant à d’autres formations, c’est forcément intéressant et enrichissant pour l’étudiant.
D’un point de vue académique, ces étudiants apprennent (ou renforcent leurs connaissances) à pitcher, prototyper, des méthodes créatives et d’innovations. Le but de cette semaine est de leur donner envie d’être plus curieux, d’aller découvrir des nouvelles choses et de les sortir de leur zone de confort. Mais aussi de leur apprendre l’humilité en leur faisant prendre conscience qu’ils ne connaissent pas tout du monde qui les entoure.
Cela fait maintenant 7 ans que la Semaine de la Créativité et de l’Innovation existe, quels changements pouvez-vous relever ?
La différence majeure est l’accès à la connaissance. Aujourd’hui, les étudiants savent qu’elle est disponible partout par le biais d’Internet. Ce qui n’était pas totalement le cas il y a sept ans. Chose, qui peut être compliquée à gérer pour les professeurs.
Qu’est-ce que la pédagogie expérientielle et imaginaire ?
La pédagogie imaginaire consiste à apprendre aux étudiants à travailler avec leur imagination. En effet, notre société actuelle souffre d’une certaine panne de l’imaginaire tant nous sommes absorbées par les nouvelles technologies et innovations. Il nous est devenu compliqué d’imaginer notre futur. Les étudiants sont également touchés par cette panne : l’angoisse qu’ils ressentent vis-à-vis du futur les empêche de l’imaginer. Donc l’exercice que nous leur proposons d’ « imaginer le monde en 2050 » est un véritable travail de fond.
La pédagogie expérientielle, aussi appelée « méthode active par projet », consiste à apporter le contenu théorique aux étudiants. Tout cela en les mettant dans une situation concrète. Après cet exercice, il y a une introspection de la part des étudiants sur le travail en équipe, et ce qu’ils ont appris. C’est justement cette introspection qui ancrera le savoir.
Comment avez-vous intégré l’aspect entrepreneurial dans cette Semaine de la Créativité et de l’Innovation ?
Ce programme est porté par la chair inventivité digitale. Cette dernière est financée par des entreprises avec qui nous travaillons souvent sur les programmes pédagogiques qui sont en liens avec les besoins des entreprises. Les entreprises ont identifié qu’elles avaient des difficultés à innover qui découlent finalement d’un problème de créativité. C’est donc à partir de ce constat, que nous nous sommes intéressés au sujet.
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