Demandée depuis plusieurs années par les étudiants en médecine, et plus particulièrement par l’ANEMF (Association Nationale des Étudiants en Médecine de France), une revalorisation sans précédent des salaires a été actée par le Ségur de la Santé.

Par Thibaud Arnoult
Temps de lecture : 5 min

Les étudiants hospitaliers ont été entendus

Depuis très longtemps, les étudiants en 4ème, 5ème et 6ème année de médecine (aussi appelés externes) se considéraient insuffisamment rémunérés par rapport au travail fourni quotidiennement dans les services. Angio, étudiant à Paris Diderot, se souvient de sa première année d’externat : « Quand j’étais payé 1€29, on avait quand même de grosses responsabilités, avec des missions bien définies, que ce soit en garde ou au quotidien. Par exemple, lors de mes stages, on établissait le premier contact, on travaillait directement avec les médecins. Tout ça pour 1,29€ de l’heure. Avec ce salaire, on ne pouvait même pas acheter nos livres, sans compter le logement, la nourriture etc. »

Ce qui va changer pour les étudiants en externat

Pour les trois années de l’externat, qui correspondent à la 4ème, 5ème et 6ème année de médecine, une revalorisation historique sera effective dès l’année prochaine. Concrètement, en 4ème année de médecine (DFASM 1), le salaire brut des étudiants doublera, passant de 129€ à 260€ par mois. Concernant les étudiants en 5ème année de médecine, le salaire augmentera de 70€ et sera désormais de 320€ brut mensuel. Enfin, en 6ème année, les étudiants en médecine percevront 390€ brut tous les mois, soit une revalorisation de 100€.

Une étudiante en 6ème année de médecine, à l’Université Paris Descartes, se dit satisfaite de cette revalorisation historique, même si cela reste inférieur au SMIC. « Bravo aux négociations qui ont été faites. Mais le changement aura vraiment lieu quand les étudiants en médecine toucheront le SMIC horaire. Avant la revalorisation, on était à 1,29€ de l’heure, 8 fois moins que le SMIC, et là maintenant on passe à 3 fois moins que le SMIC. C’est bien mais peut mieux faire. On a toujours le sentiment que c’est un peu taisez-vous, vous gagnerez de l’argent plus tard. »

La réaction de Roxane Hellandsjö Prost, présidente de l’ANEMF

Nous avons pu contacter Roxane Hellandsjö Prost, présidente de l’Association Nationale des Étudiants en Médecine de France : « Cette revalorisation historique est le résultat de nombreuses années de travail. C’est une première depuis 2015 et le doublement des gardes. Avant l’année dernière, nous avions du mal à prouver la précarité des étudiants en médecine. C’est pourquoi nous avons lancé une grande enquête, qui nous a permis de montrer les difficultés auxquelles étaient confrontées les étudiants hospitaliers. »

Le Ségur de la santé débouchera sur d’autres évolutions

Selon Roxane Hellandsjö Prost, présidente de l’ANEMF, les étudiants vont avoir dans les prochains mois de nouveaux droits. « Nous avons aussi eu des promesses quant aux droits des étudiants hospitaliers. Par exemple, des sanctions financières pour les établissements en cas de non respect des droits des étudiants. Aussi, l’accès au self des CHU ou le ticket repas à 3,30€ comme dans les CROUS. »

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