La rentrée 2025 est particulièrement dense pour l’ESSEC, avec la conférence de presse de rentrée, l’inauguration officielle du « Campus Nouvelle Génération » à Cergy et des indicateurs illustrant à la fois l’ampleur de la communauté étudiante et les priorités de du groupe pour les prochaines années. Ces annonces s’inscrivent dans la stratégie « Transcend » (2024-2028), feuille de route visant à dépasser les frontières au sens académique, international et social. L’inauguration du campus a eu lieu le 30 septembre 2025 en présence de partenaires institutionnels, d’alumni, de professeurs et d’étudiants. Elle concrétise une phase immobilière et pédagogique enclenchée depuis plusieurs années et mise en avant dès la conférence.
Des effectifs en hausse et une diversité internationale assumée
Au programme Grande École, l’ESSEC annonce « plus de 900 » nouveaux entrants cette année. Particularité notable : une moitié est issue du concours, l’autre de l’admission sur titre, avec parmi ces derniers une forte composante internationale, 68 % d’étudiants internationaux. Cette répartition reflète une ligne constante : élargir les viviers de recrutement sans renoncer au cœur académique du programme, qui reste adossé à des exigences de sélectivité propres aux grandes écoles. Cette internationalisation visible au point d’entrée se retrouve ensuite dans les parcours académiques, qu’ils soient suivis à Cergy, à Rabat ou à Singapour.
L’école de management de Cergy continue de faire évoluer ses quatre instituts : l’Institut Géopolitique & Business, l’Institut Together des Transitions Écologiques et Sociales, l’Institut Entrepreneuriat & Innovation et l’Institut Metalab pour l’Intelligence Artificielle, la donnée et la société).
Au niveau Master, l’ESSEC accueille 1 008 étudiants, dont 48 % d’internationaux. Parmi eux, 43 % suivent des programmes reconnus au grade de master par l’État, tels que la spécialisation Finance, le MSc en Data Science & Business Analytics (avec CentraleSupélec) ou Strategy & Management of International Business. Les autres sont inscrits en MSc ou Mastères spécialisés dans des domaines variés : marketing digital, droit des affaires internationales, supply chain. Ce dernier champ s’appuie sur le programme GAISC, classé premier mondial dans sa spécialité. L’offre combine ainsi diplômes visés et parcours professionnalisants.
Côté bachelors, les effectifs sont en hausse. Le Global BBA, leader en France, enregistre 864 nouveaux inscrits, dont 27 % d’internationaux issus de 45 nationalités, répartis entre Cergy, Singapour et Rabat. Le bachelor HEPTA, développé avec CentraleSupélec, Sciences Po et l’INSEP, rassemble 30 étudiants pour sa deuxième année. Le BSc AIDAMS, lui aussi conçu avec CentraleSupélec, ouvre sa troisième promotion avec 75 étudiants. Le bachelor ACT, mené avec CY Cergy Paris Université, compte 24 étudiants. Au total, près de 8 000 étudiants sont inscrits dans les formations pré-expérience de l’ESSEC.
Au-delà des chiffres bruts, deux tendances se détachent. La première est le maintien d’une base de recrutement internationale large, y compris dans les cycles bachelors, qui génère des promotions très cosmopolites. La seconde est une segmentation maîtrisée de l’offre Master qui articule les diplômes visés grade de master et les MSc/Mastères spécialisés selon des logiques d’expertise, de partenariats académiques et d’employabilité. Cette organisation répond à la fois aux attentes des candidats, en quête de lisibilité et de reconnaissance, et à la nécessité de calibrer des promotions aux profils variés, académiques, professionnels et internationaux.
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Le « Campus Nouvelle Génération » : 70 M€ investis et un changement d’échelle des usages
L’autre fait marquant de la rentrée tient à l’ouverture du « Campus Nouvelle Génération » à Cergy. L’investissement annoncé de 70 millions d’euros est pensé comme un centre d’intelligence collective, un lieu où convergent salles de cours modulaires, espaces de projet, zones de prototypage, lieux de vie associative, restauration et services étudiants. L’objectif affiché est d’actualiser l’outil pédagogique aux formats d’apprentissage contemporains, travaux en équipe, pédagogies hybrides et learning by doing, et d’augmenter la capacité d’accueil tout en améliorant les conditions de travail et d’étude.
La visite de presse a mis en avant la dimension environnementale de l’opération, depuis le choix des matériaux jusqu’à la gestion énergétique et l’intégration d’espaces végétalisés, ainsi que l’ancrage territorial du site, qui doit rester connecté à l’écosystème du Grand Cergy et des entreprises partenaires. Les éléments communiqués soulignent le double registre pédagogie-expérience : d’un côté, des espaces conçus pour soutenir la diversité des formats, cours, ateliers, hackathons, conférences, incubations ; de l’autre, une promesse de vie étudiante mieux intégrée au quotidien, avec des associations plus visibles, des infrastructures sportives et une programmation d’événements facilitée par la qualité des équipements.
Cette rénovation agrège un argument d’attractivité auprès des candidats et des entreprises et un outil d’exécution pour les équipes académiques et les services. Au regard des trajectoires de plusieurs écoles françaises, l’ESSEC se positionne parmi les acteurs qui réinvestissent massivement leurs campus historiques pour en faire des hubs d’apprentissage et d’innovation, plutôt que de se limiter à un empilement de sites périphériques. La reconfiguration porte ainsi moins sur la quantité de mètres carrés que sur la manière dont ces espaces rendent possibles des apprentissages collaboratifs, intensifs et connectés au monde professionnel.
Hall d’entrée du nouveau campus de l’ESSEC Business School à Cergy
Ouverture sociale : une nouvelle grille d’exonération des frais pour 2026
Le troisième chapitre de la conférence a porté sur l’ouverture sociale. L’ESSEC annonce, à compter de la rentrée 2026, l’exonération totale des frais de scolarité pour tous les boursiers CROUS des échelons 4 à 7 en programme Grande École, contre une exonération limitée auparavant à 87 % pour l’échelon 7. Le Global BBA adopte également une grille renforcée, avec exonération de 100 % pour l’échelon 7. Le budget dédié atteint 4 millions d’euros pour l’ensemble des programmes, uniquement pour les exonérations, soit un doublement en deux ans. L’école se fixe un objectif chiffré : atteindre 27 % de boursiers en 2028, contre 25 % aujourd’hui en PGE, un ratio supérieur à la moyenne des établissements du Top 5.
Ces mesures s’ajoutent à des dispositifs déjà en place. L’apprentissage est ouvert à tous les étudiants du PGE dès le Master 1, avec un flux de plus de 1 000 apprentis par an. Des prêts solidaires sans garant ni intérêt sont réservés aux boursiers. Des aménagements favorisant la diversité des profils lors des oraux, comme le double appel, et des parcours d’accompagnement par mentorat et parrainage, complètent l’architecture sociale. Présentée comme une approche globale combinant exonérations, alternance, financement solidaire et suivi individualisé, cette politique s’inscrit dans la démarche « Together » lancée en 2020, qui irrigue formation, recherche et gouvernance autour des transitions écologique et sociale.
La nouveauté ne se limite pas à une aide financière. L’école revendique une approche par parcours où la gratuité, le cas échéant, se combine avec un cadre d’étude compatible avec l’emploi du temps, l’alternance et la préparation à l’insertion. Pour un établissement dont les frais de scolarité figurent parmi les plus élevés du secteur, l’effet de levier de ces exonérations peut être significatif sur la décision d’inscription. Le message vise aussi les prescripteurs, familles, enseignants, associations : lisibilité des droits de scolarité, critères d’éligibilité transparents, articulation avec les bourses de droit commun et les dispositifs de l’ESSEC. En consolidant ce cadre, l’ESSEC cherche à rendre tangible sa promesse d’égalité des chances, avec des jalons mesurables d’ici 2028.
Classements et reconnaissance externe : des signaux favorables, mais différenciés selon les spécialités
Sur le terrain des classements, l’école s’appuie sur un faisceau d’indicateurs. Le Global BBA occupe le premier rang en France dans les comparatifs nationaux. Le Master in Management se maintient dans le top mondial du Financial Times. Plusieurs « Business Masters » thématiques, comme le marketing, l’analytics et la finance, pointent des positions élevées. Dans la supply chain, le programme GAISC affiche un résultat marquant, au premier rang mondial en 2026. L’ESSEC met en avant l’effet portefeuille : au-delà d’un indicateur unique, l’agrégation de signaux forts sur plusieurs spécialités dessine un profil d’école généraliste avec des pics d’expertise reconnus par des sources tierces.
Ces marqueurs externes s’articulent avec la stratégie Transcend. L’école cherche à renforcer les ancrages thématiques qui ont déjà fait leurs preuves, notamment en finance, marketing, analytics et supply chain, à consolider les alliances académiques, CentraleSupélec au premier chef, et à faire levier sur son implantation internationale à Rabat et Singapour pour alimenter la diversité des profils et la circulation des compétences. Pour les étudiants, ces signaux se traduisent par une visibilité accrue auprès des employeurs, un réseau d’alumni étendu sur plusieurs continents et des opportunités de stages et d’alternance en lien avec des bassins d’emploi variés.
Ce que change concrètement le nouveau campus dans les parcours d’études
La visite du Campus Nouvelle Génération a permis d’observer des espaces pensés pour les usages. Les salles modulaires à géométrie variable favorisent aussi bien le cours magistral que le travail en sous-groupes. Les plateaux projet sont prévus pour des travaux d’équipe intensifs. Des lieux d’événements donnent de l’ampleur aux conférences, aux rencontres entreprises, aux soutenances publiques. Un maillage de services du quotidien, restauration, lieux associatifs, sport, vise à fluidifier le temps étudiant et à réduire les frictions logistiques qui parasitent parfois la vie sur campus.
Le discours associé insiste sur la continuité pédagogique. L’enjeu n’est pas « d’empiler des mètres carrés, mais de rendre plus opérationnels les formats d’apprentissage considérés comme natifs pour les publics actuels » : projets, études de cas, simulation, data labs, hybridation présentiel-distanciel. La dimension environnementale est aussi mise en avant, dans le prolongement de la démarche Together, avec des objectifs de performance énergétique et une attention portée à la qualité des matériaux et à l’empreinte globale de l’opération.
Dans la compétition qui s’exerce entre écoles françaises et européennes, l’investissement dans les infrastructures sert trois objectifs. Il s’agit d’abord de répondre au besoin de capacité et de qualité d’accueil à la hauteur des effectifs. Il s’agit ensuite d’offrir un environnement d’enseignement aux standards internationaux, en ligne avec les attentes des entreprises et des partenaires. Il s’agit enfin de donner de la lisibilité aux recruteurs sur la manière dont l’école prépare concrètement aux métiers, en rendant visibles les ateliers, studios, labs et espaces où l’étudiant apprend à résoudre des problèmes, à travailler en équipe et à livrer des résultats.
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L’ouverture sociale comme axe d’équilibre
L’accent mis sur les exonérations et l’apprentissage renvoie plus largement aux débats actuels sur l’accessibilité des grandes écoles, leur modèle économique et les mécanismes de régulation du secteur privé. La question des frais de scolarité et de la composition sociale des promotions demeure centrale pour les pouvoirs publics, les instances d’évaluation et les associations étudiantes. Dans ce contexte, l’ESSEC choisit de formaliser une trajectoire chiffrée, 27 % de boursiers en 2028, d’augmenter significativement le budget d’exonération et d’ouvrir l’alternance à l’ensemble des étudiants du PGE à partir du M1. Reste une équation d’exécution, qui suppose de calibrer la progression des effectifs, de préserver l’encadrement pédagogique, de maintenir la qualité des services carrières, de la vie associative et des opportunités internationales, et de suivre finement l’impact des aides sur la réussite académique et l’insertion.
Une offre académique structurée par les alliances et la lisibilité des diplômes
La cartographie des formations, du Bachelor au Master, du grade de master aux MSc et Mastères spécialisés, repose en partie sur des alliances académiques de longue durée, notamment avec CentraleSupélec, mais aussi sur une clarification des intitulés, des référentiels de compétences et des attendus de sortie. Le cas du MSc en Data Science & Business Analytics, opéré conjointement avec CentraleSupélec, illustre cette logique : adosser les parcours business à des socles technologiques et méthodologiques robustes, mathématiques appliquées, data, IA, en cohérence avec les demandes du marché du travail. Du côté de la supply chain, la reconnaissance internationale sur le GAISC conforte une spécialisation tournée vers les achats internationaux, la planification et la logistique au sens large.
Cette structuration vise aussi la lisibilité internationale. Les campus de Rabat et de Singapour jouent un rôle de portes d’entrée vers d’autres bassins d’emploi, de mobilité et d’écosystèmes entrepreneuriaux. Pour un étudiant de GBBA, par exemple, la combinaison d’un ancrage français et d’un semestre ou davantage sur un autre site permet d’articuler expérience multiculturelle, immersion linguistique et stage en contexte international. Les chiffres de diversité -27 % d’internationaux au GBBA et 45 nationalités-, traduisent un flux d’entrants qui alimente cette circulation.
Gouvernance des transitions et inscription dans le temps long
Derrière les annonces budgétaires et les mètres carrés inaugurés, l’école met en avant la cohérence interne. Une politique sociale d’exonérations, de prêts, d’alternance, de mentorat, ancrée dans la stratégie Together, et une politique académique d’offre de programmes, de classements et d’alliances, arrimée à Transcend. La première donne un cadre à la promesse d’égalité des chances. La seconde outille l’ambition d’internationalisation et d’expertise. Les labels et classements servent de repères publics, mais l’essentiel se jouera dans la mise en œuvre : capacité à absorber des promotions nombreuses, maintien des standards académiques, accompagnement des publics boursiers et des primo-entrants à l’enseignement supérieur, articulation fine entre vie associative, exigences des cours et contraintes de l’alternance.
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Ce qu’il faudra suivre d’ici 2028
Plusieurs indicateurs permettront d’apprécier la trajectoire annoncée. La composition sociale des promotions constituera un premier test. L’atteinte de 27 % de boursiers en 2028 suppose une lisibilité parfaite des critères d’exonération, une information claire des familles et la stabilité des dispositifs de financement, internes comme externes. La publication d’un bilan annuel par programme renforcerait la crédibilité de la démarche et permettrait d’ajuster la grille si nécessaire.
La qualité de l’expérience d’étude sera le deuxième champ d’observation. L’ouverture du Campus Nouvelle Génération appelle un suivi des usages réels des espaces, des taux d’occupation, de la satisfaction étudiante et de l’impact sur la réussite académique. Au-delà des intentions architecturales, la mesure concrète des effets sur les pratiques pédagogiques, l’implication associative et l’attractivité des événements sera scrutée par les étudiants et les enseignants.
L’insertion et l’alternance formeront le troisième axe. L’alternance ouverte à tous en M1 dans le PGE réclame une coordination fine avec le tissu d’entreprises. Le suivi des contrats, des ruptures éventuelles et des missions confiées aux apprentis sera déterminant pour pérenniser le dispositif et garantir sa valeur pour les étudiants comme pour les employeurs. L’école devra également documenter les retombées sur l’insertion à court et moyen terme, en distinguant les effets selon les spécialisations.
Enfin, la solidité académique des spécialisations devra se confirmer dans la durée. La constance des résultats dans les classements thématiques, la production scientifique, la capacité à recruter et retenir un corps professoral de haut niveau pèseront sur la réputation externe. Le cas du GAISC, aujourd’hui en tête des classements de supply chain, servira de test : au-delà du signal conjoncturel, c’est la régularité sur plusieurs promotions et l’adaptation du contenu aux évolutions du secteur qui feront foi.
En résumé
Ce cycle de rentrée met en lumière trois pivots. D’abord, des effectifs significatifs et internationalisés dans l’ensemble des programmes, avec un équilibre entre concours, admissions sur titre et diversité de nationalités. Ensuite, un outil campus refondu pour accompagner les usages pédagogiques contemporains, avec un investissement conséquent à Cergy et une volonté de faire converger pédagogie, vie étudiante et ancrage territorial. Enfin, une politique sociale renforcée par une nouvelle grille d’exonération visant explicitement la progression des boursiers, articulée avec l’alternance, le financement solidaire et l’accompagnement. L’ensemble se place dans un cadre stratégique lisible avec Transcend pour l’orientation académique et internationale et Together pour la transition écologique et sociale. Les prochains mois permettront d’éprouver ces engagements au filtre des usages concrets, de l’insertion, des équilibres budgétaires et de la composition sociale des promotions. Dans un contexte de forte attention publique aux modèles des grandes écoles, de soutenabilité financière et d’accessibilité, l’ESSEC propose une trajectoire qui combine investissement dans l’outil d’étude, lisibilité des diplômes et effort mesurable en faveur de l’égalité des chances.