Nell a obtenu un Bac L avant de se diriger vers la licence Sciences de l’Éducation proposée par l’Université Grenoble Alpes. Elle a validé cette dernière en trois ans et est à présent en première année du Master MEEF mention professorat des écoles -1er degré à l’INSPE (institut national supérieur du professorat et de l’éducation) de Grenoble.

Pourquoi as-tu choisi la licence de Sciences de l’Éducation ?

Je suis entrée en licence en 2018, directement après mon Bac L. J’avais depuis longtemps pour projet professionnel de devenir professeure des écoles. Je me suis donc renseignée sur les études qui m’y prépareraient le mieux. Le master MEEF (métiers de l’éducation, de l’enseignement et de la formation) et le concours étaient les étapes finales pour y parvenir mais avant ça, il fallait que j’aie une licence. Je voyais cette licence comme une sorte de « prépa » au master MEEF.

J’étais allée à la présentation de la licence SDE lors de la journée de l’étudiant et la maquette présentée me semblait donner des bases dans plusieurs matières qui seraient ensuite plus approfondies en Master. En somme, je voyais cette licence comme une sorte de « prépa » au master MEEF. Ainsi, même si n’importe quelle licence suffit pour être admise à l’INSPE, j’ai choisi celle-ci plutôt qu’une autre par rapport aux connaissances spécifiques au système éducatif qu’elle pourrait me donner.

À qui s’adresse la licence de Sciences de l’Éducation ?

Lorsque je suis entrée en licence, il n’y avait pas de critère de sélection. C’était une licence dite à pastille verte qui acceptait tout le monde, à condition d’avoir son bac. Néanmoins, depuis la mise en place de parcoursup, cette licence, au même titre que les autres, fait l’objet d’une sélection sur dossier. Les notes rentrent sans doute en compte, une expérience professionnelle préalable peut aussi être un avantage (si on a effectué un service civique dans une école par exemple). En revanche, je pense qu’un bachelier scientifique a autant de chance d’être admis qu’un littéraire car cette licence mobilise des connaissances et compétences variées et n’est pas aussi spécifique qu’une licence Arts et Lettres par exemple.

En lien avec la licence Sciences de l’Éducation : notre page dédiée aux licences Sciences Humaines et Sociales :

Les Licences Sciences Humaines & Sociales

À l’Université Grenoble Alpes, nous étions groupés avec les licences de sociologie et de psychologie en L1 et nous avions, dès le deuxième semestre, la possibilité de changer de licence. Plus généralement, on peut demander à être admis en L2 ou en L3 SDE à condition d’avoir déjà effectué deux ans d’études supérieures en sciences humaines et sociales (les licences appartenant aux SHS sont la sociologie, la psychologie, la philosophie, l’histoire et la géographie) ou de détenir un DUT carrières sociales. La sélection se fait alors sur dossier.

Les niveaux des étudiants qui intègrent cette licence sont très hétérogènes. Leurs compétences préalables le sont également puisqu’ils arrivent de formations différentes. On retrouve deux projets professionnels majoritaires parmi les étudiants en SDE : professeur des écoles ou bien CPE. Un très faible nombre se dirige dans la recherche en sciences de l’éducation ou dans les métiers du livre et de l’édition après la L3.

Quelles sont les matières principales dispensées en licence de Sciences de l’Éducation ?

La connaissance du système éducatif a une place importante tout au long de la licence. On l’aborde, par exemple, dans les matières « histoire de l’éducation », « problèmes et organisation en éducation », « éducation inclusive ».
Il y a aussi de la sociologie de l’éducation ou du travail, et beaucoup de psychologie : cognitive, sociale, du développement de l’enfant, des apprentissages, du travail.

En lien avec la licence Sciences de l’Éducation : la licence Psychologie !

Licence Psychologie : matières, universités et débouchés

On trouve nécessairement des matières plus spécifiques à la pédagogie et la didactique : enseignement en milieu scolaire, didactique des mathématiques, des langues, en EPS, analyse de manuels scolaires…
Enfin, la recherche a une place importante dans la licence puisqu’il s’agit tout de même de sciences de l’éducation. On étudie donc les statistiques descriptives et inférentielles chaque année, on voit différentes méthodes d’enquête en sciences humaines et sociales et on nous forme à la méthode expérimentale et à la lecture d’articles scientifiques.

Y a-t-il différents parcours proposés ? À quel moment se spécialise-t-on ?

En licence Sciences de l’Éducation, la L1 constitue ce qu’on peut appeler un tronc commun. C’est à partir de la L2 que l’on a le choix entre le parcours « travail et formation » ou le parcours « école et encadrement éducatif ». Le parcours professionnel est plutôt choisi par les étudiants qui se destinent à la formation d’adultes par exemple. Leurs matières sont bien plus centrées sur le monde du travail que sur l’enseignement aux enfants, par exemple : « jeux et simulation en formation professionnelle » au lieu de « apprentissage de la lecture ». Ces parcours ne constituent qu’une seule unité d’enseignement (UE parcours), le reste des matières est en commun.

Est-il difficile de valider une licence de Sciences de l’Éducation ?

Au début de la L1 de licence Sciences de l’Éducation, on est tout de suite mis en garde par les professeurs : il faut au moins 3h de travail personnel par jour pour s’en sortir. En pratique, personne ne fait ça. Soyons lucides. Néanmoins, je pense qu’en L1 tout particulièrement, il faut prendre un rythme de travail régulier assez rapidement pour ne pas être submergé de stress et de révisions (qui sont en réalité un premier apprentissage plutôt que des révisions) en janvier au moment des partiels. Le plus difficile est de réussir à se motiver à travailler quand on a environ 25h de cours par semaine, dont seules 10 sont obligatoires. On a vite tendance à sécher, à occuper son temps libre de diverses manières, sauf en travaillant. Pour moi, le contrôle de soi est la première difficulté donc car aller aux cours magistraux, aussi pénible cela peut-il être par moment, est vraiment la base pour réussir ses partiels.

Il faut avoir minimum 10/20 pour valider son année. Un système de compensation s’applique : si on a 7/20 au premier semestre, il faut avoir au moins 13/20 au deuxième semestre pour avoir son année. Les unités d’enseignement et les matières qui les composent se compensent également entre elles. Et en cas d’échec à la première session, il y a une session de rattrapages en juin.

Il y a une grosse sélection à l’issue de la L1 : ma promo initiale était composée de près de 300 élèves, environ la moitié a réussi à passer en L2. Certes, certains ont échoué aux partiels mais il y a une bonne proportion d’étudiants qui ont simplement abandonné en cours d’année parce qu’ils ont réalisé que ça ne leur plaisait pas. Ils ont alors pu se réorienter en Socio ou en Psycho ou complètement changer de domaine.

L’emploi du temps type d’un étudiant en licence de sciences de l’éducation, tu le décrirais comment ?

Comme je l’ai dit juste avant, on a environ 25h de cours par semaine dans cette licence. Parmi ces 25 heures, on trouve 10h de TD (travaux dirigés) qui sont obligatoires. Les 15h restantes sont des cours magistraux en amphithéâtre auxquels la présence n’est pas obligatoire. Je pense qu’au minimum, il faut prendre le temps le soir ou dans la semaine de relire les cours que l’on a eu. Je ne saurais pas donner la durée que ça représente de travail personnel, je pense que ça dépend de chacun.

À côté de l’aspect scolaire, il y a donc largement la place pour des loisirs et des soirées. La charge de travail reste tout à fait soutenable puisque tout au long de ma licence, j’ai pu sortir le soir avec mes amis au moins une fois par semaine. A côté de l’aspect scolaire, il y a donc largement la place pour des loisirs et des soirées.

Comment se présente le travail personnel dans cette licence ?

En L1, le travail personnel consiste essentiellement en la relecture et l’apprentissage des cours magistraux. Certains professeurs nous donnent des lectures obligatoires d’ouvrages ou d’articles mais c’est assez rare. En L2 et L3, la lecture et l’exploitation d’articles scientifiques deviennent nécessaires dans un certain nombre de cours.

Il y a bien sûr un grand coup de collier à mettre au moment des partiels, deux fois par année scolaire (ou plus si on va à la session de rattrapage). Il s’agit alors de ficher chacun de ses cours et d’apprendre ces fiches… C’est essentiellement le savoir théorique qui est évalué donc il faut mémoriser.

En première année de licence Sciences de l’Éducation, nous sommes trop nombreux pour que les professeurs prennent le temps de corriger une dissertation par personne donc les partiels prennent la forme de QCM. Les deux années suivantes, les formes se diversifient un peu : il y a des questions ouvertes, des dissertations, des exercices d’application dans des matières comme la didactique des mathématiques ou des langues, des dossiers à rendre, des séquences d’enseignement à produire. Il n’y a pas de mémoire à faire en licence SDE, il n’y a qu’un seul professeur qui nous a demandé de lui rendre un pseudo-mémoire de 10 pages sur un sujet qu’il nous a donné et qu’on a traité en classe.

As-tu rencontré des difficultés pendant ta licence de Sciences de l’Éducation ?

En licence Sciences de l’Éducation, le plus difficile pour moi a été de ne pas prendre de retard dans mes révisions et de ne pas être submergée de travail et de stress une semaine avant les partiels. Très sincèrement, je n’ai jamais réussi à ficher mes cours à mesure que je les avais mais j’ai tout de même établi une « routine » où j’allais à la BU pour 8h quand je commençais plus tard pour essayer de me mettre à jour dans le travail à faire ou les cours à rattraper.

Que penses-tu du suivi pédagogique en licence de Sciences de l’Éducation ?

En L1 de licence Sciences de l’Éducation, des marraines et parrains sont attribués à des groupes d’étudiants pour les accompagner, leur faire découvrir le fonctionnement de la fac, de la licence, leur donner des conseils concernant les cours etc. Les années suivantes, il y a simplement un questionnaire en milieu d’année pour nous faire évaluer les cours dispensés et leur contenu. Je ne pense donc pas que l’on puisse parler d’un suivi pédagogique à proprement parler dans le sens où les étudiants ne sont pas individuellement encadrés ou accompagnés. Cela s’apparente plus à une émission de survie où l’on est introduit dans un nouveau contexte, un nouveau genre de cours, de contenus et il faut que l’on apprenne à se débrouiller. De toutes façons, il serait très compliqué d’être attentif à un minimum de 150 élèves donc je ne jette pas la pierre, je décris simplement la manière dont je l’ai vécu. Je pense que d’un point de vue général, le fonctionnement est à peu près le même pour toutes les licences.

Cela s’apparente plus à une émission de survie où l’on est introduit dans un nouveau contexte, un nouveau genre de cours, de contenus et il faut que l’on apprenne à se débrouiller.

Il faut donc bien sûr apprendre à être autonome dans sa venue en classe et son travail personnel. Personne ne sera derrière nous pour nous rappeler à l’ordre. Je pense qu’un point qui peut fortement influencer cette autonomie est le groupe d’amis auquel on appartient. Il est très facile d’être influencé par le comportement ou la manière de penser des autres donc il faut se rapprocher de personnes sérieuses, qui travaillent et qui sont assidues en cours.

Quels sont les débouchés après une licence de Sciences de l’Éducation ?

Comme pour la plupart des licences aujourd’hui, on ne peut rien obtenir en s’arrêtant à ce niveau d’études. Il faut donc selon moi poursuivre en master pour trouver une place sur le marché du travail. La majorité des étudiants en licence Sciences de l’Éducation s’orientent dans un Master MEEF, que ce soit la mention professorat des écoles ou encadrement éducatif. Une fois diplômé, on est alors fonctionnaire de l’Education Nationale : professeur des écoles ou CPE. C’est la voie que j’ai choisie et si tout se passe bien, dans deux ans, j’aurai mon Master et serai enseignante au primaire.

Seuls quelques-uns poursuivent dans un Master Sciences de l’éducation dans l’objectif de faire de la recherche dans ce domaine plus tard. Un autre débouché possible est le Master des métiers du livre, de l’imprimerie et de l’édition qui permet d’être éditeur, imprimeur, bibliothécaire…

Quels conseils donnerais-tu à un lycéen qui souhaite faire cette licence ?

Il faut se fixer des objectifs clairs et atteignables lorsque l’on arrive en licence. Savoir où l’on va, pourquoi on est là, pourquoi c’est nécessaire de passer par là. En gardant ça bien en tête, on arrive à rester motivé, à se déplacer pour aller en cours même quand on n’en a pas envie.

En allant aux cours magistraux, on fait déjà une énorme partie du travail nécessaire pour réussir.

Encore une fois, assister aux cours magistraux est important. Si l’on n’y va pas, il faut tout rattraper soi-même, seul, sans les explications du professeur qui sont parfois bien plus utiles que leur diaporama. Donc y aller et écouter permet de se maintenir à jour sur les cours dispensés et rend les révisions plus aisées puisqu’il s’agit de réactiver des connaissances que l’enseignant a déjà exposées pendant son cours. En allant aux CM, on fait déjà une énorme partie du travail nécessaire pour réussir.

En lien avec la licence Sciences de l’Éducation : notre page dédiée aux licences : 

La Licence à l’Université

À ton avis, quelles spécialités faut-il choisir au lycée si on souhaite faire une licence de Sciences de l’Éducation ?

Le seul point important à mes yeux est de garder des mathématiques dans son cursus au lycée car les statistiques sont étudiées tout au long de la licence et ceux qui n’ont pas complètement décroché des maths depuis leur seconde et s’en sortent bien mieux à ce niveau-là.

Orientation : découvre la Licence Sciences de l’Éducation de l’Université Grenoble Alpes !