Après un cursus littéraire au lycée, Mathilde a choisi la licence musicologie. Elle décrit une filière très équilibrée entre la pratique et la théorie. Matières, débouchés, spécialités au bac, elle nous dit tout sur la licence de musicologie !

Par Thibaud Arnoult
Temps de lecture : 8 min

Pourquoi as-tu choisi la Licence Musicologie ?

J’ai choisi la Licence Musicologie pour « préparer » en quelque sorte cette licence professionnelle que je visais pour ma L3. En licence musicologie, vos journées seront souvent rythmées entre pratique musicale et des cours plus théoriques. Ainsi, vous devrez trouver l’équilibre dans votre emploi du temps pour travailler les deux de manière homogène, sans privilégier l’un ou l’autre (ce qui est souvent difficile).

 

Rentrer en Licence musicologie, c’était pour moi gage d’obtenir un bagage culturel musical plus conséquent, en lien avec mes connaissances déjà existantes. De plus, ça me permettait de continuer d’exercer la musique, à plus forte dose encore et ainsi de progresser dans ma passion, alors même que cela fait partie intégrante de mes études.

 

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À qui s’adresse la Licence Musicologie ?

A vrai dire, la licence musicologie pourrait s’adresser à « n’importe qui », quand on voit parfois que certains rentrent en musicologie en se justifiant de simplement « aimer la musique ». Cependant, il faut être conscient que si certains arrivent à rattraper leur retard en termes de connaissances musicales théoriques et pratiques, certains n’y arrivent jamais et lâchent l’affaire ou sont alors totalement perdus au milieu du premier semestre.

 

La licence de musicologie m’a donné beaucoup de clefs en termes de compréhension de la musique théorique. L’histoire de la musique m’a permis d’agrandir ma culture générale et la pratique de la musique a plus forte dose m’a aidée à développer ma passion et de pouvoir l’exercer sans mettre en péril mes études.

 

Je considère ainsi que pour rentrer en licence musicologie et s’y sentir à l’aise dès le début, il faut déjà savoir pratiquer d’un instrument ou y avoir un attrait particulier, et aussi être intéressé par la Musique Classique, qui sera tout de même au centre de beaucoup de cours.

 

Ce qu’il faut savoir absolument avant de débuter en licence musicologie ?

Ce qu’il faut absolument savoir selon moi, c’est que pendant la licence musicologie, vos journées seront souvent rythmées entre pratique musicale et des cours plus théoriques. Ainsi, vous devrez trouver l’équilibre dans votre emploi du temps pour travailler les deux de manière homogène, sans privilégier l’un ou l’autre (ce qui est souvent difficile).

 

Il faudra aussi accepter le fait que dans une classe, qu’elle soit composée de 15 élèves ou 100, vous serez parfois confronté à des personnes bien plus expérimentées, avec une pratique du solfège, de l’instrument, et des connaissances musicales bien plus développées que vous. Et le piège est de croire que vous n’arriverez jamais à les « rattraper » ou être aussi bons qu’eux.

 

Je trouve que l’intégration en licence de musicologie est assez bonne grâce à la passion que tout le monde partage au sein d’une même licence.

 

Mais la L1 est souvent consacrée à une énorme mise à niveau pour tout le monde. Cela permet de revoir certaines bases que les plus expérimentés avaient peut-être mises de côté, et pour les plus novices, ça vous permettra de vous mettre dans le bain petit à petit. De fait, ça fonctionne à double-sens, puisque si vous avez des facilités en musique, vous aurez sûrement l’impression que cela traîne un peu les premiers mois.

 

Quelles étaient les matières principales ?

En licence musicologie, on retrouvait le commentaire d’écoute, l’histoire de la musique, l’ethnomusicologie, l’acoustique, l’analyse musicale, l’écriture, la pratique du piano d’accompagnement, la pratique musicale collective (chorale pour ma part) et la pratique vocale (individuelle).

 

Concernant les commentaires d’écoute, il fallait en quelque sorte détailler et retracer les éléments importants d’un morceau (souvent de la musique classique) afin d’établir un « tableau » d’écoute, comme si vous deviez présenter ledit morceau à quelqu’un qui ne l’aurait pas écouté. Cela prend en compte le relevé de notes et rythmes.

 

Le conseil que je donnerais serait celui de s’intéresser en dehors des cours à la musique classique ou jazz pour étayer ses connaissances et se mettre directement dans le bain, car rentrer en licence de musicologie, c’est rentrer dans un mode de vie à part, entièrement centré sur… la musique !

 

L’histoire de la musique est sûrement le cours le plus théorique car il retrace la presque entièreté de l’histoire de la musique depuis le Moyen-Age sous forme de cours un peu plus magistraux. L’analyse ressemble quelque peu au commentaire d’écoute, sauf qu’il se présente sous la forme d’une partition à analyser.

 

L’écriture est à la fois théorique et pratique car elle consiste à « écrire la musique » en respectant des codes d’écriture très précis. C’est une matière à la fois très cérébrale, intense, méticuleuse, mais très satisfaisante au bout du compte !

 

Une semaine type en licence musicologie, ça ressemblait à quoi ?

En licence musicologie, une semaine type se résumait aux cours théoriques qui venaient s’entremêler aux cours pratiques (chant, chorale, pratique de l’instrument, accompagnement piano, solfège) qui étaient particulièrement mis en avant au sein de ma licence. Je sais, par les témoignages d’amis dans d’autres licences, que ce n’est pas toujours le cas.

 

Vous aurez rarement des cours magistraux où il vous est impossible de poser des questions en cours ! La musique est synonyme de partage avant tout.

 

J’avais la chance d’être dans une université qui avait développé un partenariat avec le conservatoire de la ville, mais vous n’aurez pas forcément cette chance et devrez pratiquer votre instrument de manière indépendante au conservatoire ou en école de musique si vous souhaitez continuer (ce que je vous conseille, étant dans une licence qui privilégie la compréhension de la musique sous toutes ses formes).

 

As-tu eu des difficultés en licence musicologie ?

Personnellement, je faisais partie de ces personnes qui avaient quelques « facilités » en L1, par les retards de certains autres et la mise à niveau.

Mais très vite en L2, je me suis faite rattraper par le niveau général, et certaines matières étaient plus difficiles que d’autres, comme l’écriture, qui demande beaucoup d’entraînement. Ça a aussi été difficile d’allier pratique musicale et mes cours à la fac, car j’ai eu une période où la pratique me prenait plus de temps. Il a fallu trouver l’équilibre dont je parlais avant et ça n’a pas été facile. J’ai été aidée par mes amis qui ont pu me faire des récapitulatifs sur certains cours que je n’avais pas forcément compris.

 

Comment s’est passée ton intégration ?

Je trouve que l’intégration en licence musicologie est assez bonne grâce à la passion que tout le monde partage au sein d’une même licence.

 

Qu’as-tu appris concrètement ?

La licence musicologie m’a donné beaucoup de clefs en termes de compréhension de la musique théorique. L’histoire de la musique m’a permis d’agrandir ma culture générale et la pratique de la musique à plus forte dose m’a aidée à développer ma passion et de pouvoir l’exercer sans mettre en péril mes études.

 

Je vois la musique différemment et vous développerez certainement un intérêt en la musique classique si ce n’est pas déjà le cas.

 

Quel est ton projet professionnel ?

J’ai toujours eu dans l’idée de travailler au profit de la démocratisation de la culture, si possible au sein d’importantes structures de la musique classique. Je souhaite ouvrir les portes d’un art encore quelque peu élitiste à des personnes empêchées ou éloignées (de par leur milieu social ou âge) en créant des actions culturelles variées afin de rassembler et fédérer autour de la musique classique.

 

Les métiers liés la Licence Musicologie ?

Une simple licence de musicologie ne vous ouvrira pas les portes de beaucoup de métiers dans un premier temps.

Nombreux sont les étudiants qui se dirigent vers un Master recherche (en musicologie), ou qui souhaitent passer leur CAPES/AGREG pour être professeur de musique en collège ou lycée, ou qui se dirigeront vers des licences pros ou des master de gestion, production, médiation, conception culturelle. Une licence de musicologie doit à 98% du temps être suivie par une autre formation, afin de la compléter.

 

Ainsi, en métiers à proprement parler, vous pourrez retrouver des médiateur/chargé de production/animateur culturels, des professeurs de musique en collège ou lycée, des directeurs artistiques, des chercheurs en musicologie, musicothérapeute, éditeur, ingénieur du son, facteur d’instruments.

 

Quel conseil donnerais tu à celles et ceux qui aimeraient se diriger dans cette voie ?

Le conseil que je donnerais serait celui de s’intéresser en dehors des cours à la musique classique ou jazz pour étayer ses connaissances et se mettre directement dans le bain, car rentrer en licence de musicologie, c’est rentrer dans un mode de vie à part, entièrement centré sur… la musique !

 

En lien avec la licence musicologie : la licence psycho !

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As-tu fait des stages ?

En L3, il me semblerait que l’on doive faire 2 ou 3 semaines de stage obligatoires. Pour moi, ce n’est vraiment pas assez, surtout pour une filière où l’expérience prime beaucoup afin d’obtenir un métier dans le milieu.
C’est pourquoi j’ai effectué plusieurs stages de mon côté ou au sein de ma licence pro, dans des orchestres symphoniques, des associations d’action culturelle musicales ou au sein de festivals de musique classique pour ma part.

 

Recommanderais tu la licence musicologie ?

Je recommande la licence musicologie pour les personnes qui souhaiteraient travailler dans le domaine de la musique sans savoir encore précisément dans quoi, ce qui leur laisse le temps de découvrir d’autres formations complémentaires ou des métiers relatifs à cette filière auxquels ils n’avaient pas songé avant. Et je recommande aussi cette filière aux personnes qui souhaitent améliorer leurs connaissances musicales, qu’elles soient théoriques ou pratiques.

 

As-tu senti un suivi pédagogique en Musicologie ?

Pour moi, la licence musicologie était représentative d’une petite classe où les professeurs sont souvent amenés à nous revoir en dehors des cours, ce qui amène un suivi plus ou moins conséquent en fonction des matières et professeurs concernés. Vous aurez rarement des cours magistraux où il vous est impossible de poser des questions en cours ! La musique est synonyme de partage avant tout.

 

En quoi ce cursus t’a changée ?

La licence musicologie m’a changée en particulier de par le lien qui se crée entre nos cours de musique théorique et la pratique que l’on a de nos instruments, et des concerts que l’on peut aller voir. C’est tellement intéressant de voir les connaissances qui résonnent avec ce que l’on écoute ou ce que l’on fait.

 

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