La FAGE (Fédération des Associations Générales Etudiantes) a publié aujourd’hui son baromètre annuel du coût de la rentrée universitaire. La rentrée universitaire 2023 pourrait coûter plus de 3 000 euros par étudiant en moyenne, la FAGE tire la sonnette d’alarme.

Par Valentine Dunyach

Le coût de la rentrée universitaire 2023

La FAGE estime ainsi le coût de la rentrée universitaire pour l’année 2023-2024 pour les étudiants à 3 024,49 euros, selon son indicateur interne. Pour les étudiants en région, ce coût s’élèvera en moyenne à 2 972 euros et à 3 596 euros pour ceux d’Île-de-France. Selon la première organisation étudiante de France, l’une des raisons de cette hausse jugée excessive est liée au contexte inflationniste record en France. 

 

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La FAGE dresse un constat alarmant concernant ce début d’année universitaire 2023-2024 et appelle à des mesures fortes pour pallier la précarité étudiante dans l’enseignement supérieur. Pour mieux comprendre son analyse, nous avons assisté à la conférence de la FAGE ce mercredi 16 août, animée par Étienne Matignon et Apolline Dumar, respectivement président et vice-présidente en charge des Affaires sociales. L’occasion de se pencher plus précisément sur leur diagnostic chiffré et les secteurs les plus coûteux. 

 

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Un baromètre pour mesurer le coût de la vie étudiante 

Afin de mesurer le coût de la vie étudiante en cette rentrée 2023, les membres de la FAGE ont mis au point un baromètre se basant sur deux grandes catégories de frais nécessaires à la vie estudiantine : 

Tout d’abord, l’indicateur relève les frais spécifiques à la rentrée universitaire. Au sein de cette catégorie, on retrouve par exemple les frais d’inscription, la cotisation à la Contribution de Vie et de Campus (CVEC), les frais d’agence, la souscription à une assurance logement, une complémentaire santé et achat de matériel pédagogique. 

Le baromètre comprend par ailleurs les frais de vie courante (fixes au cours des différents mois de l’année). Parmi ces données, la FAGE y inscrit les loyers et charges locatives, l’alimentation, les loisirs, les transports, la téléphonie et internet, les vêtements et produits d’hygiène et d’entretien.

Le nouveau baromètre de la FAGE a également été appliqué aux données de 2022, pour une comparaison plus juste.

 

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Une hausse principalement due à l’augmentation des frais de la vie courante 

La hausse de l’inflation frappe de plein fouet de nombreux Français. En première ligne de cette augmentation, on retrouve notamment les étudiants post bac. Augmentation des loyers, des produits de première nécessité, des transports… La hausse des frais de vie courante s’élevant à 8.8% devient alors une source de stress pour certains étudiants, désireux de poursuivre leurs études supérieures en 2023. Selon l’indicateur de la FAGE, deux grands secteurs sont particulièrement impactés par une hausse des prix : l’alimentation et les transports. 

 

Concernant les frais de la vie courante, Apolline Dumar note ainsi un accroissement des inégalités dans différents domaines, indispensables aux étudiants. L’accès à une connexion internet pour les recherches et rendre des travaux ou les transports, ne sont pas des dépenses substituables, pour lesquelles il est possible de faire des économies. Elle explique : “On constate cette année, pour les frais de vie courante, une hausse supplémentaire des dépenses de 8,88 %. (…) Les transports sont des dépenses pour lesquelles les jeunes ne peuvent pas se permettre d’économiser, puisque ce sont des dépenses essentielles pour pouvoir se rendre sur son lieu d’études, de stage.”

 

– Le logement : La rentrée 2023 est également impactée par une hausse moyenne de 8,95 % des loyers du côté des bailleurs particuliers. Pour rappel, le logement reste le premier poste de dépense d’un étudiant, représentant 44,5 % des frais de vie courante. La FAGE souhaite notamment ouvrir les logements du Crous à davantage d’étudiants. 

 

– L’alimentation : L’inflation entraîne aujourd’hui une hausse des frais d’alimentation de 15,34 % par rapport à 2022. 

Par ailleurs, selon le baromètre de la précarité étudiante de la FAGE “AGORAé 2023”, parmi les étudiants bénéficiaires des épiceries solidaires, 87 % ont ressenti un impact négatif de l’inflation. En conséquence, parmi cette même population de jeunes précaires, 74 % ont dû réduire leurs achats alimentaires et d’hygiène de première nécessité. 

La FAGE explique ainsi cette augmentation des inégalités en 2023 par des mesures gouvernementales, selon elle, en inéquation avec le coût réel de la vie. Les APL (bourse au logement) et la bourse sur critère sociaux, ne sont pas corrélées avec l’augmentation générale du coût de la vie. Autrement dit, l’inflation et la réalité. 

 

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La FAGE demande des mesures structurelles

Comme évoqué dans son rapport 2023-2024 sur le coût de la vie étudiante, la FAGE demande des mesures à la hauteur de la situation des étudiants, au gouvernement. Parmi les principales demandes formulées par la fédération : 

– Une refonte de l’actuel système d’attribution des bourses sur critères sociaux (a mise en place d’un système d’aides sociales basé sur une solidarité nationale (et non plus familiarisé, pour gagner en indépendance); 

– L’accès au repas à un euro accessible pour tous les étudiants qui le souhaitent, avec le Crous ;

– Le gel du coût de la CVEC (Contribution de vie étudiante et de campus) : depuis sa création en 2018, elle est passée de 90 euros à 100 euros en 2023 ; 

– Le gel des loyers universitaires du Crous dans les zones en tension ; 

– Un investissement du gouvernement dans les parcs locatifs du CROUS ; 

– La construction massive de nouveaux logements à destination des étudiants ; 

– Une revalorisation des aides au logement (via un calcul basé sur le montant du loyer moyen propre au bassin de vie) ; 

– L’ouverture de l’aide Loca-pass à l’ensemble des étudiants. 

 

 

… D’autres mesures spécifiques sont proposées par la FAGE en faveur des étudiants

Pour la Fage, d’autres mesures peuvent également être prises en faveur des étudiants pour limiter ces inégalités en hausse. Parmi elles : 

  • La suppression du palier maximal d’exonération des frais d’inscription de 10% pour les établissements d’enseignement supérieur 
  • La suppression totale des droits différenciés pour les étudiantes étrangers, pour les aligner sur les frais d’inscription nationaux ;
  • Un accès aux bourses sur critères sociaux dès l’arrivée en France des étudiants étrangers ; 
  • La mise en place d’un Plan “Student at Risk”, qui permet d’accueillir les étudiants en danger dans leur pays.

 

Pour retrouver l’intégralité des propositions portées par la fédération, nous vous invitons à vous rendre directement sur le site de la FAGE, juste ici