Journée Efrei for Good

La Grande Ecole du Numérique Efrei a organisé cette année une journée dédiée à la sensibilisation des étudiants aux grands enjeux RSE en lien avec le monde des nouvelles technologies et du numérique. Au programme, des conférences avec des intervenants du monde de l’entreprise, de la recherche ou encore du sport de haut niveau, ainsi que des activités de sensibilisation et des présentations d’innovations par des entreprises engagées.

Par Laura

Efrei for Good, le pôle RSE de l’Efrei

Pour renforcer son engagement RSE, l’Efrei a créé un pôle destiné à organiser et mettre en avant les événements organisés autour d’au moins une des grandes causes de l’école :

  • Handicap et solidarité : améliorer les conditions des étudiants concernés par des difficultés temporaires ou permanentes,
  • Vie étudiante : mobiliser un réseau de partenaires et être à l’écoute des besoins des étudiants,
  • Égalité femme/homme : lutter contre le sexisme et les inégalités d’opportunités, en particulier dans le domaine déséquilibré des études de sciences numériques et d’ingénieur,
  • Lutte contre le harcèlement : sensibiliser, prévenir et prendre en charge sur les questions de harcèlement,
  • Ouverture sociale : favoriser la diversité sociale et l’accessibilité des études d’ingénieur, avec des dispositifs en collaboration avec des établissement d’enseignement secondaire, comme les Cordées de la réussite,
  • Lutte antiracisme et antisémitisme : sensibiliser et lutter contre la banalisation de la haine,
  • Transition écologique : former des acteurs du monde de demain capables de prendre des décisions en faveur de la transition écologique,
  • Sport de haut niveau : valoriser la pratique sportive et permettre aux étudiants de maintenir leur activité sportive à côté de leurs études.

 

Le pôle a également créé un label « Efrei for Good », interne à l’école, qui permet de labelliser toute activité faisant la promotion d’une des grandes valeurs RSE de l’Efrei.

Dans cette optique de concrétiser son engagement, la Grande Ecole du Numérique a organisé le 8 décembre sur son campus de Villejuif une journée « Efrei for Good », durant laquelle une grande partie des locaux était investie par diverses activités associant les grands enjeux RSE aux sciences, en particulier le numérique.

 

Pour en savoir plus sur l’Efrei : le site officiel

 

Le campus d’Efrei investi par des activités de sensibilisation

Des cours ont été banalisés pour permettre aux étudiants d’assister à un maximum des activités proposées, et pour favoriser leur investissement, un QR code à scanner à la fin de chaque événement leur permettait de participer à un tirage au sort pour remporter des lots.

Entre deux conférences, les étudiants pouvaient participer librement aux ateliers de sensibilisation : on peut citer un atelier de cuisine, où une petite dizaine d’étudiants devaient préparer un plat en ayant chacun une contrainte différente qui représentait un handicap. On pouvait donc se retrouver privé de la vue, de l’ouïe, ou encore avec des gants destinés à restreindre la mobilité des mains, ou sanglé à un siège, incapable de se lever. L’objectif était de mettre les étudiants dans les conditions d’un handicap spécifique qu’ils auront tiré au sort au début de l’atelier, et de collaborer : en effet, ils ont rapidement compris que leurs handicaps respectifs pouvaient être surmontés avec de l’entraide. A la fin de l’exercice, les participants sont récompensés par la dégustation du plat qu’ils auront réussi à préparer. D’autres ateliers étaient dédiés à la simulation de conditions de handicap, comme des ateliers de tir avec des un handicap visuel, ou encore des exercices de sports en situation de handicap, comme l’escrime en fauteuil roulant. Le sujet du handicap dans le sport était également au cœur de la matinée, avec notamment une conférence de Théo Curin, nageur handisport qui a su faire de sa différence une force.

 

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Dans l’espace habituellement réservé au temps libre des étudiants, des entreprises sont venues présenter leurs innovations : par exemple, la société Capgemini présentait sa technologie d’interprétation de la langue des signes. Les étudiants étaient invités à se placer devant une webcam, et reproduire un mot qui leur était signé sur un écran. Le programme analysait les gestes de l’étudiant et proposait une traduction du geste à l’écrit, avec un pourcentage de certitude et plusieurs propositions de mots possibles. L’objectif de ce programme encore en développement serait à terme de permettre à une personne s’exprimant en langue des signes de se faire comprendre sans passer par l’écrit.

Plus loin, l’entreprise Lili for Life présente son innovation, une petite lampe baptisée Lili : à la suite de travaux de recherche sur la dyslexie, deux physiciens français récompensés par l’Académie de médecine ont conclu que le trouble de lecture viendrait d’une perception double et superposée des lettres. Grâce à des flash lumineux réglables et imperceptibles à l’œil nu, la lampe Lili facilite la perception des personnes dyslexiques et permet un déchiffrement plus aisé des lettres. Les représentants de Lili for Life ont précisé qu’une petite dizaine d’étudiants concernés ayant visité le stand depuis le début de la journée ont déclaré une amélioration notable dans leur perception des lettres du livre de démonstration sous la lampe.

Enfin, on peut noter la présence de l’association Efrei Falcon, qui rassemble des étudiants s’intéressant au pilotage et à la construction de drones. L’association a proposé l’idée de faire bénéficier de leurs drones des personnes hospitalisées qui ne sont pas en mesure de quitter leur chambre, pour leur permettre de s’évader. L’expérience aurait lieu via des équipements de réalité virtuelle, même si le pilotage devrait rester aux mains des étudiants, car comme l’un d’entre eux l’expliquait, la prise en main est un peu compliquée.

 

Notre page dédiée à l’Efrei pour en savoir plus :

Efrei – École d’Ingénieurs Généraliste du Numérique

 

Des conférences sur le numérique de demain

L’un des invités les plus notables de la journée était le paléoclimatologue Jean Jouzel, l’un des premiers scientifiques à avoir fait le lien entre l’activité humaine et le réchauffement climatique et lauréat du prestigieux prix Vetlesen ainsi que du prix Nobel de la paix avec le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat). Lors de sa conférence « Numérique et impact climatique », il est revenu sur l’historique des concepts d’effet de serre et d’impact climatique, qui ont été concrétisés dans le domaine de la recherche scientifique notamment grâce à la reconstruction de climats du passé à partir de glaces polaires, qui a montré que la quantité de gaz carbonique était beaucoup moins élevé il y a seulement 200 ans qu’aujourd’hui. Jean Jouzel a ensuite souligné les nombreux risques du réchauffement climatique : la possibilité d’une augmentation globale des températures de plus de 4°C, une élévation du niveau de la mer qui peut conduire à des grandes marées qui baisseraient la production agricole en raison d’une salinisation des sols sur les régions côtières, des pluies torrentielles ou encore des vagues de chaleur plus intenses et plus fréquentes.

Pour autant, cela ne signifie pas qu’on ne peut rien faire contre le réchauffement climatique : « l’enjeu n’est plus de l’arrêter, mais de le limiter », explique Jean Jouzel, en partant du principe qu’il n’est plus envisageable de l’arrêter entièrement, mais qu’il est possible de réduire considérablement son impact. En effet, 80% des gaz à effet de serre serait dû à l’utilisation de combustibles fossiles : se tourner vers des énergies renouvelables serait un premier pas.

Il a par ailleurs souligné le fait que si des mesures collectives ne sont pas immédiatement mises en place, il y aura en 2030 dans le monde deux fois plus d’émissions carbone que ce qu’il faudrait pour atteindre l’objectif d’une limitation globale du réchauffement à 1,5°C, fixé par les accords de Paris. Selon lui, si la situation actuelle persiste, il faudra prévoir une augmentation de 2°C ou 3°C d’ici 2050 : l’invitation à agir ne doit pas se faire pour demain mais pour aujourd’hui, tout de suite.

Quelle est la place du numérique et de l’enseignement supérieur dans tout cela ? La conférence a rappelé les concepts de « Green IT » et « IT for Green », respectivement une technologie responsable qui vise à réduire la consommation d’outils technologiques et l’utilisation de la technologie au service de l’environnement, pour souligner l’idée que se priver de technologie n’était pas la solution contre le réchauffement climatique. Au contraire, la technologie peut être un levier des enjeux de transition écologique. La Convention Citoyenne pour le Climat avait déjà exprimé le besoin de faire du numérique un outil pour contrer le réchauffement climatique et non pour y contribuer. Quant à l’enseignement supérieur, les études devraient sensibiliser et former le plus grand nombre aux enjeux de la transition écologique au sens large : en effet, pour Jean Jouzel, il n’est plus seulement question de climat, mais de l’organisation même de la société, de l’économie, de la culture, etc. La transition écologique doit se préparer via l’éducation, et ne pas faire cette transition, c’est accepter le réchauffement climatique.

La dernière conférence de la journée était une table ronde réunissant plusieurs représentants du monde de l’entreprise, autour du thème « Les futurs métiers liés au numérique responsable ». A l’occasion de cet échange, Jean-Christophe Chaussat, Responsable Green IT de Pôle Emploi et Président co-fondateur de l’Institut Numérique Responsable a rappelé quelques chiffres clés : entre 2010 et 2020, la quantité d’informations stockées par usager des technologies modernes a été multiplié par 38, et chaque minute 8 à 10 milliards de mails sont échangés dans le monde, et pourtant, 20 à 25% de Français sont en rupture avec le numérique, par manque d’accès, alors même que de plus en plus de procédés administratifs se dématérialisent avec de moins en moins d’alternatives. Nicolas Sicard, Directeur du programme Grande Ecole de l’Efrei, a souligné l’importance de préparer les étudiants, futurs ingénieurs et managers, au monde de demain : « un certain nombre de métiers existants vont se transformer, des métiers vont apparaître et d’autres disparaître. », a-t-il déclaré. Les écoles d’ingénieurs comme Efrei ont une mission commune de sensibiliser leurs étudiants aux enjeux de transitions écologique mais surtout à l’urgence de la situation.

 

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