Oui, ce n’est pas une blague. Les étudiants en première année d’études de santé atteints du Covid-19 ne pourront pas se présenter à leurs épreuves. S’offrent désormais à eux deux choix : aller composer à leur examen quitte à prendre le risque de contaminer leurs camarades ou respecter la mesure, acceptant alors de perdre une année universitaire complète. Explications.
Par Athénaïs Ecker
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Le 18 septembre 2018, Emmanuel Macron annonçait à l’occasion de son discours sur la transformation du système de santé la fin de la PACES (Première Année Commune aux Etudes de Santé). Il posait ainsi à cette occasion les bases de la réforme d’entrée dans les études de santé, créant par la suite le modèle des PASS et L.AS que nous connaissons actuellement.
Le PASS, une réforme qui ne fait pas l’unanimité
Cette réforme ne fait pas consensus : en effet, les fédérations d’étudiants en santé ont dénoncé une application bien loin des promesses du gouvernement (cf article sur la campagne “Mes études, votre santé”). Inégalités, incertitudes, détresse psychologique sont le quotidien de milliers d’étudiants. Ce sont ajoutés à ces dérives une crise sanitaire et deux confinements, plongeant encore plus les étudiants dans l’anxiété et la solitude.
Comme si le pire n’était pas déjà arrivé, une note de la DGESIP est venue alourdir encore leur moral. Celle-ci stipule qu’étant donné la crise sanitaire de la Covid-19, les étudiants en première année d’études de santé atteints ou cas contact ne pourront se présenter à leurs épreuves. À présent, s’offrent désormais à eux deux choix : aller composer à leur examen quitte à prendre le risque de contaminer leurs camarades ou respecter la mesure, acceptant alors de perdre une année universitaire complète. Est-il acceptable que la positivité ou non d’un test médical détermine l’avenir professionnel d’un étudiant ?
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Un dilemme inquiétant pour les étudiants atteints du Covid 19
Cette mesure absurde, en plus d’offrir un dilemme insupportable à des étudiants déjà éprouvés, n’a pas été annoncée par les pouvoirs publics et certaines universités. Les associations d’étudiants en santé condamnent cette absence de communication volontaire et veulent afficher tout leur soutien à l’ensemble des étudiants confrontés à ces difficultés. Elles resteront toujours présentes pour eux, et continueront de défendre leurs droits auprès des pouvoirs publics, tout comme le font les élus étudiants, les tutorats ainsi que les associations étudiantes locales. Elles espèrent à présent que ces derniers tiennent compte de leurs revendications et des problématiques multiples de la santé mentale des étudiants dans leurs choix.
Pour retrouver le communiqué de presse rédigé par l’ANEPF (Association Nationale des Étudiants en Pharmacie de France), l’ANEMF (Association Nationale des Étudiants en Médecine de France), l’ANESF (Association Nationale des Étudiants Sages-Femmes), la FNEK (Fédération Nationale des Etudiants en Kinésithérapie), l’UNECD (Union Nationale des Étudiants en Chirurgie-Dentaire) et la FAGE (Fédération des Associations Générales Étudiantes)