Alors que la grande campagne de communication au sujet de la santé mentale des étudiants en santé s’achève, les fédérations étudiantes en santé tirent un ultime signal d’alarme. Aujourd’hui, elles publient une lettre ouverte, « J’accuse » qui alerte sur la santé mentale et le bien être des étudiants en santé. 

Par Thibaud Arnoult
Temps de lecture : 5 min

Une grande campagne de communication au sujet de la santé mentale des étudiants en santé

Les étudiants des Fédérations de Filières du monde de la Santé ont lancé, il y a trois semaine, une grande campagne de communication au sujet de la santé mentale des étudiants en santé. « Depuis plusieurs mois, nous, étudiants en santé, sommes mobilisés pour répondre à l’effort collectif qu’impose la pandémie de la Covid19. De multiples discussions avec les instances gouvernementales sont menées depuis le début de l’année civile, sans aucun résultat à l’heure actuelle. Formation sacrifiée, manque cruel de communication, fonctionnement illégal des universités… Tant de dérives qui nous poussent, aujourd’hui, à dire STOP. »

En effet, et en ce moment tout particulièrement, le bien être des étudiants est mis à mal. Un hashtag #PronosticMentalEngagé a été lancé sur les réseaux et re-partagé un grand nombre de fois, de façon virale, sans mauvais jeu de mot.

 

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Semaine 1 : la Réforme de l’Entrée dans les Études de Santé

La première semaine de campagne dénonçait la Réforme de l’Entrée dans les Études de Santé qui est née cette année avec la création des voies d’accès PASS et L.AS. « La réforme, de par un manque d’anticipation et de réflexion, reste floue avec un manque de communication de la part des facultés, des universités et des instances gouvernementales. Les étudiants sont dans l’incertitude concernant les modalités de contrôle des connaissances, le tout dans un contexte de crise sanitaire. Les réponses apportées par le Gouvernement et les Universités sont insuffisantes voire déconnectées de la réalité du terrain. La santé de ces étudiants de première année est essentielle “pour nous, pour vous, pour tous”. »

 

Semaine 2 : la mobilisation des étudiants face à la crise sanitaire actuelle

La deuxième semaine concernait la mobilisation des étudiants face à la crise sanitaire actuelle. « Nous nous sommes retrouvés pour certains, livrés à nous mêmes dans des services inconnus avec une pression et une atmosphère pesante. Notre statut d’étudiants est souvent oublié et nous nous retrouvons à prodiguer des soins sans avoir été formés au préalable. Se mobiliser, oui, mais pas à n’importe quel prix. Notre formation est passée au second plan et s’est vue sacrifiée. C’est donc l’avenir des professions de santé qui est aujourd’hui menacé. Nos patients verront l’arrivée de professionnels “génération covid”, mal formés et dégoutés de leur métier avant même de l’avoir commencé. »

 

Semaine 3 : la santé mentale en perdition des étudiants en santé

Pour finir, la semaine dernière, les fédérations en santé ont sensibilité le grand public sur la santé mentale des étudiants. « Nous avons sensibilisé la population générale sur la santé mentale en perdition des étudiants en santé. Ce sont des études anxiogènes, avec de nombreux enjeux : cours et travaux pratiques en parallèle de stages dans lesquels certains étudiants sont maltraités et livrés à eux même dans un environnement où ils ne trouvent aucun soutien ou repère. Autre exemple, notre sentiment d’exploitation ou de « main d’œuvre gratuite » avec un nombre d’heures travaillées pour un salaire non proportionnel. »

 

« J’accuse » : la lettre ouverte des étudiants en santé

Dans la dernière lettre ouverte que nous avons écrite, nous accusons d’une voix commune l’ensemble des instances et représentants qui se sont succédé au cours de ces dernières années. En voici un extrait :

“ Aujourd’hui, j’accuse.
J’accuse pour briser le tabou qui règne autour de notre santé mentale.

J’accuse pour dire stop à l’omerta qui règne à l’hôpital.

J’accuse pour mettre fin au silence qui plane autour de notre souffrance.

J’accuse pour que plus aucun d’entre nous ne se sente oublié.

J’accuse pour que des solutions préventives remplacent les mesures palliatives.

J’accuse mais j’espère une prise de conscience et des réponses pour nous soulager, parce qu’il en existe et qu’elles ne demandent qu’à être mises en place. 

Il ne s’agit plus seulement de nous entendre, acceptez enfin d’écouter ce que nous avons à dire. Acceptez d’agir.

J’accuse aujourd’hui pour que demain soit meilleur.

Prenez soin de nous pour qu’on puisse prendre soin de vous,

Pour nous, pour vous, pour tous.”

 

Qui prendra soin des patients de demain, si personne ne prend soin des professionnels et étudiants en santé d’aujourd’hui ? Les étudiants en santé tirent un ultime signal d’alarme. « C’est le pronostic général de tout notre système de santé qui est en danger. Il est grand temps d’agir. »

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