Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées ont annoncé une nouvelle mesure d’aide ponctuelle aux étudiants en situation de précarité, avec un budget permettant l’accès à 300 000 colis alimentaires.
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Par Laura
10 millions d’euros pour lutter contre la précarité alimentaire chez les étudiants
Alors que l’inflation augmente le coût de la vie, les étudiants rencontrant des difficultés financières doivent souvent jongler entre des emplois du temps chargés et la gestion de leur budget, qui inclut non seulement les dépenses alimentaires et sanitaires mais aussi le matériel nécessaire à leurs études et parfois le financement même de leur formation. Bien que certains puissent bénéficier d’un coup de pouce de la part de leurs proches, c’est loin d’être le cas pour tout le monde, et la gestion du budget peut être d’autant plus difficile que les études supérieures sont pour beaucoup les premières années d’indépendance. Un nouveau rythme, et parfois un tout nouveau lieu de vie qui sont souvent synonymes d’instabilité et de revenus très limités, alors même que certains doivent alterner les études et un travail à mi-temps.
Pour venir en aide aux jeunes en grande difficulté financière, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, ont annoncé en novembre 2022 leur succès dans l’obtention d’une enveloppe exceptionnelle de 10 millions d’euros, qui permettra le financement d’au moins 300 000 colis alimentaires, qui permettent chacun à un étudiant de se nourrir pendant une semaine. Ce budget est à destination non pas directement d’étudiants sélectionnés mais d’associations agissant en faveur des étudiants les plus précaires. Un objectif supplémentaire de cette action est de renforcer les liens entre les associations étudiantes, les acteurs de la solidarité locaux et les établissements de l’enseignement supérieur, en particulier sur les territoires où l’offre de restauration est particulièrement insuffisante.
« Il est indispensable de répondre à la situation de détresse rencontrée par de trop nombreux étudiants, à qui nous devons apporter le soutien nécessaire pour qu’ils puissent se concentrer sur leurs études », explique Jean-Christophe Combe. « Au-delà des 10 millions d’euros que je débloque aujourd’hui contre la précarité alimentaire à laquelle trop d’entre eux font face, je compte intégrer pleinement, en articulation avec le travail mené par la ministre Sylvie Retailleau, la situation des étudiants aux grands chantiers de ma feuille de route. »
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D’autres mesures à venir pour continuer à aider les étudiants
Fin novembre, les deux ministres rencontreront les associations d’aide alimentaire concernées afin de discuter des modalités de mise en place de cette première enveloppe exceptionnelle, mais aussi pour parler d’une deuxième enveloppe de 55 millions d’euros pour l’aide alimentaire, prévue pour la rentrée 2023. Également pour 2023, la création d’un nouveau fonds pour une aide alimentaire durable prévoit un budget de 60 millions d’euros, pour soutenir l’achat de produits frais durables par les associations, dont le nombre de bénéficiaires est évalué à 4 millions d’individus.
Ces projets viennent compléter les premières mesures déjà mises en place depuis la rentrée 2022, avec notamment la revalorisation à hauteur de 4% des bourses sur critères sociaux, le versement d’une aide exceptionnelle de 100 euros dont plus de 1,5 millions d’étudiants ont pu bénéficier en début d’année scolaire, le gel des loyers en résidence étudiante et la revalorisation de 3,5% des APL. On peut également souligner que la tarification des repas aux CROUS à 1 euro, mise en place pendant la crise sanitaire, a été maintenue pour les étudiants boursiers ou non-boursiers qui remplissent certaines conditions, et que des repas complets à 3,30 euros sont disponibles pour tous les étudiants.
« Aucun étudiant en situation de précarité ne doit se trouver sans réponse, c’est ma priorité depuis mon arrivée », déclare Sylvie Retailleau. « Je salue le travail remarquable que [les associations d’aide alimentaire] effectuent sur le terrain, au plus près des étudiants, en lien avec les établissements d’enseignement supérieur. »
Madame la ministre a déjà évoqué les mesures pour l’année 2022-2023 dans notre interview vidéo :
Alors que les aides exceptionnelles se multiplient, il convient de souligner qu’une accumulation de mesures ponctuelles signale généralement la présence d’un problème plus profond. Le maintien de mesures d’urgence absolue mises en place pendant une situation de crise, comme les repas à 1 euro, témoigne de la nécessité de réfléchir à des solutions plus globales. Par exemple, les bourses ont été revalorisées à hauteur de 4%, mais cette augmentation ne compense pas entièrement le taux d’inflation, qui est estimé dans les 6% au niveau national. Des mesures ponctuelles seront-elles suffisantes pour améliorer la situation des étudiants sur le long terme, et si non, le gouvernement dispose-t-il des moyens nécessaires à un changement plus radical ?