Après sa deuxième année à PSB, Amira, aujourd’hui étudiante en Master 2 Digital Business, a eu l’occasion de partir en échange en Argentine. Cap sur Buenos Aires ; pendant un an, Amira découvre la vie sud-américaine, les voyages et les rencontres qui l’accompagnent. Elle nous raconte cette expérience unique qui a changé sa vie.

Par Sacha Frimerman

Temps de lecture : 8 min 

Mon échange à en Argentine 

Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours scolaire ?

Je m’appelle Amira Goudjil, j’ai 23 ans et j’habite à Courbevoie depuis toujours avec mes deux petites sœurs et mes parents. 
J’ai effectué mes études au lycée Lucie Aubrac à Courbevoie, dans lequel j’ai passé mon bac ES en 2014. Après le bac, j’avais envie de faire une école de commerce mais j’ai décidé de tenter d’abord l’expérience de la fac. J’ai donc commencé une licence en économie et gestion à l’université Paris Descartes. Ça correspondait bien avec ma filière ES, mais je n’ai pas tenu très longtemps, le système universitaire me correspondant mal. J’ai arrêté la fac au bout de 3 mois, et j’ai décidé de passer le concours pour la Paris School of Business. Je savais que l’école imposait une année entière à l’étranger durant le cursus, ce qui m’a grandement motivé dans ce choix. Je fais donc partie de la promo 2015-2020, et je serai diplômée cette année.

 

Comment as-tu pris la décision de faire ton échange en Argentine ? Pourquoi Buenos et combien de temps es-tu restée sur place ?

Au moment de choisir les destinations en deuxième année, beaucoup de gens voulaient partir avec leurs potes. Tous les groupes se donnaient des idées pour se motiver les uns et les autres. Un de mes amis m’a convaincue de faire mon échange en Argentine bien que Buenos ne faisait pas partie des destinations qui étaient en top tendance dans l’école. De plus, j’étais plus à l’aise avec l’espagnol qu’avec l’anglais à l’époque. J’ai donc décidé de passer le BULAT (examen pour évaluer le niveau d’espagnol, équivalent de l’IELTS). J’ai obtenu le score nécessaire dès ma première tentative.

Après ça, j’ai commencé à me renseigner sur l’Argentine, qui était un pays que je ne connaissais pas du tout. J’ai immédiatement été enflammée par toutes les possibilités de voyages à l’intérieur du pays et aux alentours. Je n’étais jamais partie aussi loin toute seule (finalement, mon ami n’a pas pu partir), et surtout pendant aussi longtemps puisque l’échange en Argentine durait 12 mois, de juillet 2017 à juillet 2018. Après la période des vœux, j’ai été acceptée à l’université catholique UCA à Puerto Madero.

 

Iguazú

                                                                 Chutes d’Iguazú, à la frontière entre l’Argentine et le Brésil

 

Comment t’étais-tu préparée avant de partir ?

Avant de partir, plusieurs questions ont fait surface : savoir avec qui j’allais partir, avec qui j’allais vivre, où et comment trouver un logement, préparer un budget assez large, etc. Je me suis très vite rapprochée de deux personnes avec qui j’ai fait une colocation dans un appartement pendant toute l’année. J’ai poursuivi mes recherches sur le pays, sur le visa et les appartements petit à petit. Il fallait aussi faire des vaccins pour les voyages que j’avais prévus. La veille du départ, j’avais mes affaires pour 1 année entière, et je peux vous dire que ça fait beaucoup de vêtements.

 

J’ai immédiatement été enflammée par toutes les possibilités de voyages à l’intérieur du pays et aux alentours

 

As-tu ressenti un gros choc culturel en arrivant ?

En arrivant, j’ai ressenti un choc culturel mais je ne me suis pas sentie dépaysée. La ville ressemble beaucoup à une capitale européenne, avec des immeubles de style haussmannien. Cependant, nous sommes arrivés en juillet et c’était l’hiver pour eux. De plus, c’était en plein pendant les vacances scolaires, la période n’était donc pas la plus vivante. Il faisait froid et les journées ne duraient pas longtemps, alors que c’était le milieu de l’été à Paris. Après environ un mois, j’ai vraiment commencé à me sentir chez moi.

 

En revenant à Buenos après Noël, j’étais vraiment heureuse de retrouver Palermo (le quartier dans lequel j’habitais). Les dernières semaines avant de rentrer, nous essayions tous de profiter au maximum de chaque détail insignifiant de notre vie là-bas, pour ne rien regretter plus tard.

 

Peux-tu nous parler de ta vie à Buenos ? 

Pour cet échange en Argentine, je suis partie avec des connaissances, qui sont devenus en 1 an plus que des amis ; un famille. J’ai aussi appris à connaitre les autres Français qui étaient en échange. On a également rencontré des gens sur place, des étudiants Européens, Australiens ou Américains. Cependant, les Argentins à l’école n’étaient pas très ouverts. Ils étaient sympas mais pas vraiment enclins à accueillir des étrangers dans leur groupe d’amis. Il faut savoir que j’étais dans une école privée catholique, avec des élèves qui venaient en cours avec des chauffeurs.

On s’est donc créés une petite famille française sur place mais on se mélangeait sans problème en soirée ou en voyage.

Hors de l’université, les gens étaient souriants et très accueillants. En Amérique latine, j’ai aussi remarqué, et je ne suis pas la seule, que les gens étaient très tactiles. Les métros sont souvent anormalement remplis, et ça n’avait pas l’air de les déranger. Tout le monde s’attrape par l‘épaule pour parler, la proximité est de rigueur.

 

Echange en Argentine

                                                                Mendoza, la route des vins au pied de la Cordillère des Andes

 

Concernant la vie à Buenos Aires, c’est celle d’une grande ville « ordinaire ». Il y a du mouvement jour et nuit. Il y a beaucoup de bruit, à cause de la circulation dense, des klaxons de voitures, etc. Au début, nous trouvions cela dérangeant, puis nous nous y sommes habitués.

Beaucoup de commerces sont ouverts toute la nuit comme certains fast-foods ou les kiosco (qui sont les tabacs-épiciers locaux).

Le débit d’électricité dans certains appartements n’étant pas constant, préparez-vous à voir s’abimer vos ordinateurs et téléphones. Par ailleurs, faites des réserves de pesto, Nutella et de fromage en général car le queso n’a pas de goût la bas, et les autres produits sont trop chers.

En réalité, faites des provisions de maquillage, médicaments, bonbons et j’en passe, qui ne sont pas disponibles là-bas ou bien hors de prix…

 

A lire aussi : L’Argentine, le pays neuf qui a déçu

 

Parle nous du coût de la vie à Buenos Aires

Dans l’ensemble, les prix sont plus bas qu’en Europe, mais ils varient tout le temps. Il faut savoir que l’inflation est très présente en Argentine et le système bancaire extrêmement bancal. Par exemple, certains jours les banques n’avaient même plus d’argent dans les distributeurs.

L’argent cash est utilisé partout : toutes les transactions s’effectuent en liquide, même pour payer son loyer. On s’habitue vite aux liasses de billets, qu’il faut recompter un à un.

Avec le taux de change fluctuant, le loyer de notre appartement a diminué de plus de 200€ entre le début et la fin de l’échange. Bien-sûr, c’était avantageux pour nous.

Les super restaurants n’étaient pas chers. On pouvait se permettre de manger très souvent dehors ou bien d’utiliser des services de livraison. Pareillement, la vie nocturne est très abordable, en comparaison avec les prix de Paris. Les vêtements quant à eux sont plus chers qu’en France. La plus grosse différence concerne les produits high-tech (téléphones, ordinateurs, etc.) qui sont beaucoup plus onéreux.

Rien à voir, mais j’ai aussi remarqué que les Argentins adoraient la glace. Il y a des glaciers à tous les coins de rue (comme les boulangeries en France) ; ça m’a marqué.

On a fait quelques détours de dernière minute, des folies, eu quelques problèmes mais c’était l’expérience la plus enrichissante de ma vie !

 

Où as-tu voyagé en Amérique du Sud pendant ton échange en Argentine ?

Pendant mon échange en Argentine, j’ai commencé par Iguazù. Je n’ai toujours pas trouvé les mots pour décrire la beauté de cet endroit : plus de 200 chutes d’eau dans une forêt tropicale, formant une frontière naturelle entre le Brésil, l’Argentine et le Paraguay.

Je me suis rendue à Mendoza, où j’ai pu découvrir la magnifique route des vins, au pied de la Cordillère des Andes, et que j’ai traversée en vélo.

Pendant les vacances d’été (qui ont lieu de mi-décembre à début mars), nous sommes quasiment tous rentrés à Paris pour les fêtes de fin d’année. De retour à Buenos en janvier, nous sommes parties avec ma coloc durant un mois et demi en road trip. Nous sommes parties de Santiago du Chili, pour remonter jusqu’à la Bolivie en bus (2000kms environ) avec plusieurs étapes, dont le somptueux désert d’Atacama.

On a ensuite traversé la Bolivie en Jeep, de la réserve naturelle Edouardo Avarora jusqu’au Salar de Uyuni. Par la suite, on est allées visiter la capitale Sucre, pour se rendre dans la fôret amazonienne, jusqu’au au Lac Titicaca, qui fait office de frontière avec le Pérou. Arrivées au sud du Pérou, nous sommes restées 10 jours à Cusco pour effectuer le plus d’excursions possibles autour de la ville. Puis, nous sommes remontées jusqu’à Lima en passant par des villes telles qu’Ica, l’oasis Huacachina, Pisco (eh non, ce n’est pas uniquement un cocktail)…

Bolivie

                       Salar de Uyuni en Bolivie : plus grande étendue de sel au monde

 

Je dois avouer que c’était une période assez incroyable ; on ne s’arrêtait jamais et on enchainait entre treks en montage, forêt amazonienne, déserts en tout genre, volcans et ruines Incas. Les paysages étaient si riches qu’il y avait toujours à faire. Nous avions à moitié préparé le voyage, c’est à dire que nous nous étions fixées des points de chute, mais ne réservions rien à l’avance. On séjournait principalement en auberge de jeunesse. Nous avons rencontré énormément de personnes très cools avec qui nous sommes encore en contact aujourd’hui. On a fait quelques détour de dernière minutes, des folies, eu quelques problèmes mais c’était l’expérience la plus enrichissante de ma vie !

 

Pour finir le road-trip, on s’est rendues à un festival sur plusieurs jours dans le sud de Buenos Aires (un peu du style Burning Man à ses débuts).

A la fin de l’année, en dernier voyage, on s’est faites un gros kiffe. On a pris nos billets et on s’est envolées direction le Brésil. Rio de Janeiro, Pararty et Ilha Grande ont toutes été cochées sur notre travel list.

 

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Les lieux culturels, les quartiers cools, les endroits pour sortir ?

J’habitais à Palermo Soho durant tout mon échange en Argentine. A mon avis, il s’agit sans hésitation aucune du meilleur quartier de Buenos. Il s’agit d’un quartier jeune, et animé où l’on s’y sent parfaitement en sécurité. Beaucoup de restaurants, bars, terrasses, boites de nuit et parcs l’animent 24h sur 24. C’est un bel endroit, avec du street-art un peu partout. Je pense que c’est un peu le quartier des expats, donc on s’y sent naturellement bien.

 

Je suis également tombée amoureuse de l’Amérique latine : l’ambiance, les paysages, l’histoire…

 

Il y a aussi d’autres quartiers très sympathiques à visiter :

– San Telmo, beaucoup plus typique, avec sa fameuse feria deux fois par semaine, qui traverse tout le quartier. C’est comme un grand marché/brocante avec de tout : de la musique, du tango, de la nourriture, etc.

– Puerto Madero, qui est le quartier d’affaires et où l’on peut se promener sur les bords du Rio de la Plata. Il y a aussi un très grand parc avec vue sur la mer (le rio de la Plata) qui s’appelle Reserva Ecológica Costanera Sur.

– Recoleta, quartier plus familial et chic avec beaucoup de musées et de parcs. Belgrano, également très familial mais plus pavillonnaire, avec beaucoup de street-art.

– Punta Carrasco se trouve à proximité d’une succession de parcs. Il abrite un complexe avec des grandes salles de soirées en intérieur et extérieur avec vue sur mer. Ce qui est marrant, c’est que le quartier se trouve à côté d’un aéroport. On peut donc y observer les avions qui passent juste au dessus de nos têtes ; assez impressionnant. Nous aimions passer des soirées là-bas quand il faisait beau. On avait l’impression de se couper un peu du monde.

 

A part ça, 3 recommandations indispensables :

– Meilleur resto de viande ever : Don Julio à Palermo

– Niceto club le jeudi soir

– Under Club – Crobar – Punta Carasco pour la techno

 

Qu’as-tu gardé de cet échange en Argentine ?

Pendant cet échange en Argentine, j’ai appris à me débrouiller toute seule, dans une langue que je ne maitrisais pas si bien que ça au début. Mais j’imagine que ca doit être similaire dans 3/4 des échanges. J’ai aussi appris à abandonner mon confort parisien, par mes voyages mais aussi par ma vie quotidienne : la wifi fonctionnait à peine, le chauffage était au gaz, les produits sont différents dans les supermarchés (rien en provenance de l’Europe ou alors rare et cher).

Je pense pouvoir dire honnêtement que c’était la meilleure expérience de ma vie. Nos différents voyages et notre vie sur place ont contribué à en faire une aventure unique, gravée à jamais dans ma mémoire. On avait nos endroits favoris, nos contacts, etc. De plus, nous avons aussi vécu la coupe du monde 2018 sur place, et je peux vous dire que c’est quelque chose à vivre. La ferveur des supporters est vraiment inimaginable. Quand l’Argentine jouait, c’était exceptionnel (encore plus quand elle a perdu contre la France). Je suis également tombée amoureuse de l’Amérique latine : l’ambiance, les paysages, l’histoire… J’ai essayé de me rappeler tous les jours à quel point j’étais heureuse d’y être, et de tâcher de profiter de chaque instant.

3 choses me restent en tête, dont les argentins sont fous : le foot (il existe même une religion qui voue un culte à Maradona), le maté et les asados (barbecue), qui sont considérés comme un sport national là-bas.

Echange en Argentine

                       Le mate, originaire d’Amérique du Sud, très populaire en Argentine

 

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Niveau sécurité, c’est comment Buenos ? T’es tu déjà sentie en danger ?

Au niveau de la sécurité, on nous avait dit de faire attention. Pour ma part, je ne me suis pas sentie en insécurité pendant mon échange en Argentine. Je pense que les quartiers du sud de Buenos sont plus dangereux, moins fréquentables (comme Boca ou Retiro). Palermo le soir, c’est vraiment tranquille. Je suis rentrée seule la nuit à plusieurs reprises, et tout s’est bien passé.

Néanmoins, il y a régulièrement des vols, donc évitez de laissez trainer votre portable sur une table en terrasse, car ce n’est pas non plus le Japon.

Surtout, faites attention aux arnaques pour les appartements et taxis ; les Argentins reconnaissent facilement les touristes donc il faut être vigilant pour les prix.

Pérou

                                 Vinicunca au Pérou, surnomée la montage aux 7 couleurs

 

Le mot de la fin 

Pour aimer l’Argentine, il faut y vivre et s’imprégner de sa culture. J’avais une vision totalement différente au début de mon échange et à la fin. Buenos Aires est une ville qui occupe désormais une place particulière dans mon coeur.

PS : les medialunas sont à priori des mauvaises copies des croissants, mais sont en fait exceptionnellement bonnes. Les essayer c’est les adopter, vous me remercierez plus tard ??

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