Rémi est étudiant en business sport à la Sports Management School Paris et également pompier volontaire. Il nous explique pourquoi il a choisi de devenir pompier volontaire et comment il parvient à gérer son emploi du temps entre ses études et ce bel engagement. 

 

Peux-tu revenir sur ton parcours depuis le bac ?

Après mon bac, j’ai intégré une licence de génie civil à l’Université Paul Sabatier de Toulouse, mais au bout de quelques mois je me suis rendu compte que cette branche ne correspondait pas à mes attentes et à ma mentalité. J’ai donc décidé d’arrêter les cours pour me recentrer sur mes passions, ce qui m’a laissé du temps pour m’investir de plus en plus au sein du corps des sapeurs-pompiers. En parallèle, j’ai pratiqué le Crossfit quotidiennement. En ayant consacré ce temps libre à ce que j’aimais, j’ai su ce qui m’animait et j’ai donc choisi d’intégrer la Sports Management School Paris, afin d’évoluer au sein du business sport. Je suis actuellement en deuxième année et j’effectue mon stage au sein de la Cyclosportive de l’Ariégeoise.

 

Nouveau : Thotis a lancé Objectif Entraide, une plateforme gratuite de mise en relation entre lycéens et étudiants

Objectif Entraide – Mise en relation entre lycéens et étudiants

 

Pourquoi as-tu choisi de devenir pompier volontaire, à côté de tes études ?

J’ai choisi de devenir pompier volontaire car je pense que c’est le désir de servir une cause humaine, d’acquérir une certaine expérience au sein d’une équipe et probablement de me lancer un défi : accepter la hiérarchie. Dans mon cas, j’étais encore lycéen lorsque je me suis engagé, cela m’a permis de grandir et d’accéder aux études supérieures avec plus de sérieux. Devenir pompier volontaire m’a aussi fait gagner en maturité !

 

Comment s’organise la formation pour devenir pompier volontaire ?

Au sein de mon département (Ariège), il existe un socle commun qui est divisé en grandes parties dont (incendie, secours à personne, opérations diverses). Pour ce qui est des formations, il existe un calendrier où sont répertoriés tous les stages de l’année ; au sapeur de se positionner sur les stages qui l’intéressent avec ses disponibilités. La formation de base représente environ 15 jours de formation.

 

En quoi cela consiste d’être pompier volontaire ? Peux-tu nous présenter tes missions ?

Être pompier volontaire, c’est être au service de la communauté civile en parallèle de sa vie professionnelle ou étudiante, c’est être capable de donner de son temps libre. Je me dois d’être présent pendant ma semaine de garde une fois par mois, je dois assister aux manœuvres de recyclage afin d’être le plus efficace en intervention, et bien évidemment je dois être capable de réagir en conséquence lors des missions de secours en appliquant les bonnes méthodes et les bons gestes.

 

Comment es-tu organisé ? Quelle place cela prend dans ton emploi du temps ?

Pour ma part j’ai la chance d’avoir un chef de centre et une équipe conciliante avec ma vie étudiante, ce qui me permet d’organiser au mieux mes obligations de pompier volontaire. Lors de mes périodes de cours je consacre très peu de temps malheureusement à la caserne à cause de la distance. Mais lors de mes retours (vacances, stages, weekends…) je m’implique et rattrape mon retard sur les manœuvres afin d’être a nouveau opérationnel pour le terrain.

 

Retrouve d’autres étudiants engagés avec l’UCPH qui vient en aide aux personnes sans-abri :  

 

Arrives-tu à concilier tes études avec ton engagement de pompier volontaire ?

Il est vrai que mes études en région parisienne compliquent beaucoup mon activité de pompier volontaire, mais j’arrive tout de même à remplir mes obligations, ce qui me permet de rester actif et d’imaginer à la suite de mes études de prolonger cette activité en parallèle de ma vie professionnelle.

 

Tu es sur le terrain en pleine crise sanitaire. Peux-tu nous présenter cet environnement ? Ton quotidien depuis le début du confinement ?

Je pense que je suis comme la majorité d’entre nous, bloqué à la maison entre télétravail et cours en ligne. Les différentes mesures prises par la direction départementale d’incendie et de secours (SDIS), permettent de diminuer au maximum les contacts, ce qui se traduit par une présence au centre de secours uniquement si elle est obligatoire. Et pour ce qui est des interventions, le port de masques et gants est obligatoire, de même que dans la mesure du possible le conducteur ne doit pas être en contact avec le reste de l’équipe et les victimes potentielles. Je pense qu’il ne faut pas céder à la panique mais suivre méticuleusement les ordres afin de ne pas mettre les autres ou soit même en danger.

 

As-tu fait face à des situations émouvantes ? Stressantes ?

Je le savais en faisant le choix de devenir pompier volontaire : la vie de pompier n’est pas un long fleuve tranquille. Mais avec l’apprentissage, l’entrainement et la pratique nous arrivons en équipe à surmonter des épreuves.

 

Il est évident que lors d’un feu, le stress fait partie du jeu, ou lors d’un arrêt cardiaque l’émotion est présente, mais c’est aussi ça être pompier. Il faut savoir être capable d’affronter ces différentes situations et mettre ses émotions de côté. Malgré tout, il existe une cellule et un suivi psychologique suite à des interventions lourdes de type hémorragie, suicide…

 

Comment s’est faite ton intégration au sein de l’équipe des pompiers ? Est-ce qu’il y a une bonne ambiance ?

J’ai eu la chance de m’engager en même temps qu’un ami d’enfance, ce qui je l’avoue rend la chose plus simple. Suite à notre arrivée, un parrain ou une marraine nous a été donné afin qu’il réponde à nos différentes questions et nous aide à nous intégrer les premiers temps. Et bien évidemment, l’ambiance est bonne, nous avons tous la même passion, nous affrontons les mêmes situations difficiles. La cohésion est un des traits majeurs du corps des pompiers. Devenir pompier volontaire c’est aussi intégrer une équipe, une famille.

 

As-tu une anecdote à nous raconter ?

La première fois où j’ai été appelé pour un feu, comme vous pouvez l’imaginer le stress monte, l’excitation, la peur. Je commence à m’imaginer comme dans les films, des flammes, des débris, des sauvetages… Pour finalement arriver sur une cheminée mal ramonée qui avait fait quelques flammes, ce qui s’est traduit par un ramonage en règle et quelques coups de balais. J’avoue avoir été un peu déçu !

 

Un message pour les lycéens et étudiants qui liront cette interview ?

Si vous voulez devenir pompier volontaire, dans la mesure du possible et si vous vous en sentez capable, cette expérience vous apportera maturité et exigence, vous serez préparé pour l’avenir à affronter des situations difficiles.

Et puis vous serez capable d’animer un repas avec vos anecdotes. Vous acquerrez l’esprit d’équipe : faire ensemble pour un même objectif, la santé des autres. Bref, devenir pompier volontaire est un engagement prenant mais passionnant et utile !

 

À lire aussi : L’engagement des étudiants en santé face au Covid-19 

Covid-19 : Les associations alertent sur la santé mentale des étudiants en santé

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.

Publier des commentaires

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.