Jeune étudiante de 21 ans, Marion du conservatoire de Lille nous explique les étapes qui ont fait de sa passion un choix de carrière.

 

Question bête mais simple, pourquoi la musique ?

Venant d’une famille de musiciens classique, j’ai baigné dans cet univers depuis le plus jeune âge.

Être musicien ce n’est pas seulement jouer le plus beau bémol du monde. C’est avoir une culture étendue de la musique médiévale à la musique spectrale, en passant par le jazz, le rap, la musique actuelle, c’est s’intéresser à la philosophie, la science, la littérature, le yoga.

J’ai alors commencé la musique à 5ans, essayé différents instruments et mon choix s’est porté sur la flûte à 10ans.

 

La sélection pour l’entrée au conservatoire

Cela dépend à quel âge on s’y présente. Contrairement à ce que certaines personnes pensent les conservatoires Départementaux et Régionaux ne requièrent pas d’être un musicien prodige.

 

Mais à partir de douze ans, il y a un examen d’entrée pour pouvoir entrer au Conservatoire et selon l’instrument il est plus ou moins facile d’être pris. En fait, il y a beaucoup plus de candidats en piano, violon ou flûte qu’en tuba ou contrebasse, donc la difficulté se mesure au nombre de candidat qui se présente dans la classe de l’instrument.

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Comment passer du conservatoire régional et en faire son métier ?

Il y a trois cycles en musique, chaque cycle comprend 3 à 4 années d’Enseignement théoriquement.

Lorsque les élèves arrivent en troisième cycle, deux choix s’opposent à eux :

1. Faire un cycle visant à une carrière professionnelle, délivrant ainsi le DEM (d’Diplome d’Etudes Musicales) ou DNOP (Diplôme National d’Orientation Professionelle) qui sont équivalents. Ou visant à une carrière d’amateur de bon niveau, délivrant le CEM (Certificat d’Etudes Musicales). Pour une carrière professionnelle il faut donc passer le cycle délivrant le DEM ou DNOP. (Mais il est possible de le faire après obtention d’un CEM). Après ce diplôme, il y a plusieurs choix d’orientation.

 

2. Viser l’enseignement de la musique. Pour l’enseignement, plusieurs choix possible :

– Les Cefedem délivrant le Diplôme d’Etat, diplôme permettant de passer le concours de la fonction publique mélangeant la Licence de Musicologie et l’enseignement musical. (niveau Licence)
– Les Pôles Supérieurs délivrant le Diplôme National Supérieur du Musicien Professionel et le Diplôme d’Etat de professeur. (niveau Licence)
– Les Conservatoires Nationaux Supérieurs de Musique, Paris et Lyon. Les plus prestigieux de France délivrant le Certificat d’Aptitude, visant à l’enseignement en Conservatoire (Niveau Master)

 

Pour réussir, avoir une très bonne méthode de travail est essentiel, et il faut bien comprendre qu’on passe d’une passion à un travail, et qu’il faut énormément travailler.

 

Pour l’orchestre, il s’agit de réussir les concours d’Orchestre, qui sont très sélectifs avec des candidats venant du monde entier. Moins de 5% des personnes se présentant au concours peuvent espérer être intégrées aux orchestres. Les candidats étant souvent lauréats de nombreux concours internationaux.

 

Pour être Concertiste, beaucoup de travail, beaucoup de talent. En, fait il faut vraiment être très motivé.

 

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Que faire si tu n’arrives pas à intégrer un orchestre pro?

La majorité des gens ne se tourne pas exclusivement vers l’orchestre. Que se soit par choix ou non, les musiciens sont toujours orientés vers l’Enseignement.

Aujourd’hui il faut être polyvalent quand on est musicien.

 

Même les plus grands solistes d’Orchestre sont souvent à côté de leurs métier de soliste, professeur dans les Pôles Supérieurs par exemple.

 

Donc l’Enseignement est une des possibilité, sinon il existe énormément de bons orchestres amateurs. Ils ont un très bon niveau. Cela permet de pouvoir jouer en orchestre à côté d’un métier de professeur en école de musique par exemple

 

Que fais tu en parallèle du conservatoire ?

En parallèle, j’ai fait une licence de Musicologie, ce qui me permet aujourd’hui dans ma Formation de diplôme d’Etat, d’avoir un emploi du temps beaucoup plus léger, et de pouvoir me consacrer pleinement à la flûte traversière, et à plein d’autres choses comme le chant, le piano, la musique actuelle et la direction d’orchestre.

 

Quels conseils donnes-tu à ceux qui ont une passion comme la tienne ?

Selon moi, il faut s’ouvrir à tout ce qui est Artistique. Être musicien ce n’est pas seulement jouer le plus beau la bémol du monde. C’est avoir une culture étendue de la musique médiévale à la musique spectrale, en passant par le jazz, le rap, la musique actuelle, c’est s’intéresser à la philosophie, la science, la littérature, le yoga.

 

Avoir une très bonne méthode de travail est essentiel, et il faut bien comprendre qu’on passe d’une passion à un travail, et qu’il faut énormément travailler. Il faut également s’ouvrir à toutes sorte de formation qu’offre le conservatoire : la direction de chœur ou d’orchestre, l’écriture, un deuxième instrument, la musique actuelle, le jazz, les conférences etc. Aujourd’hui il faut être polyvalent quand on est musicien.

 

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As-tu eu des difficultés ? Lesquelles ?

Lorsque qu’il a fallu passer les concours après le DEM cela a été plus compliqué. Tout allait bien jusque là, j’ai eu les meilleurs résultats en tant que flûtiste de la région.

 

Mais le problème est que l’on se retrouve à passer des concours avec tous les meilleurs allant de 15 à 30 candidats pour une à deux places par Pôle Supérieur ou Cefedem (environ 8 centres de formations en France). Mais cela dépend des instruments.

 

La flûte est l’instrument où il y a le plus de candidats devant le piano et la guitare. Allier Conservatoire et Fac n’est pas non plus ce qu’il y a de plus simple surtout lorsque qu’on passe les concours.

 

Qu’est-ce qui différencie la fac en musique et Le conservatoire ?

A la fac, en Licence de musicologie, l’approche est plutôt théorique : on étudie l’histoire de la musique, la relation entre la musique et le cerveau, la philosophie, et également la Science.
Il faut avoir un bon sens de rédaction et être curieux face à l’approche des musiques contemporaines et musiques du monde.

 

Au conservatoire c’est vraiment la pratique : les cours d’instruments, l’orchestre, les concerts, l’écriture, le chant.
Autre : Il existe également des formations pour les musiciens souhaitant s’orienter vers la musique actuelle et devenir professeur ou intermittent du spectacle, pour cela, se renseigner auprès de l’EFMM à Tourcoing par exemple dans la région Lilloise (d’autres infos ici). 

 

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