Découvrez le quotidien de Jonathan Laugel, joueur professionnel de l’équipe de France de rugby à 7 et business analyste à Capgemini Insight and Data. Un reportage signé Thotis. Joueur en équipe de France de Rugby à 7, Jonathan Laugel a eu la chance de parcourir le monde et vivre des expériences inoubliables, sportives et humaines, dans des atmosphères singulières. En parallèle de ce métier, cette passion, il s’accomplit en tant que collaborateur d’entreprise au sein de Capgemini Insight and Data. Nous l’avons rencontré et suivi dans ses deux univers : le monde du sport et du business.

 

 

Script de l’Interview : Jonathan Laugel, entre l’Équipe de France de Rugby à 7 et Capgemini

Salut à tous,  je m’appelle Jonathan Laugel. Je suis en équipe de France de Rugby à 7 et également consultant chez CapGemini. Ce qui pour moi est juste super c’est de pouvoir à la fois jouer au plus haut niveau dans mon sport et pouvoir travailler dans une entreprise qui est leader en France et en Europe.

 

Jonathan, pourquoi le Rugby ?

A la base j’étais plutôt sur les tatamis du judo. J’étais assez à l’aise sur ce sport de combat qui est tout de même un sport individuel mais au fil du temps j’ai commencé à m’ennuyer et l’espace renfermé ne me convenait pas. J’ai eu l’opportunité grâce à mon père de fréquenter les terrains de rugby à Bagatelle et depuis je ne les ai plus quitté.

 

Quand le rugby est-il devenu ton objectif ?

Au collège je me suis rendu compte que le rugby pouvait devenir quelque chose de très sérieux et c’est à ce moment là que j’ai découvert le Lycée Lakanal qui est un sport-études qui rassemble les trente meilleurs joueurs de l’Ile de France. J’ai intégré cette section sport-études et j’y suis resté 3 ans jusqu’à  l’obtention de mon BAC ES et également ma participation  en équipes de France Jeunes de Rugby à 15. Les choses ont suivi leur cours, j’ai continué à évoluer dans le rugby jusqu’à l’intégration du Sport-Etudes national basé à Marcoussis. A partir de là j’ai poursuivi mon développement jusqu’à atteindre l’équipe de France moins de 20 ans de Rugby à 15 et ensuite l’équipe de France de Rugby à sept.

 

Le rugby face au cercle familial ?

Initialement je ne viens pas du tout d’une famille où il y a des rugbymen ou des sportifs. Je n’étais pas vraiment prédestiné à cela. Ceci dit mes parents m’accompagnaient dans ma passion. Et quand le rugby a commencé à devenir un plus sérieux au lycée, j’avais vraiment le soutien de toute ma famille. Ils m’accompagnaient le weekend sur les terrains. C’était assez fabuleux d’avoir mes proches à mes côtés dans ce que j’estime être ma passion. Au fur et à mesure du temps ils ont été partie prenante de ça. Leur accompagnement c’était un soutien émotionnel, un soutien de toutes parts qui m’a vraiment renforcé et poussé dans ma passion. Non ce n’était pas un poids parce ce que j’ai eu des personnes qui ont été là pour moi et pour m’accompagner.

 

Capgemini c’est quoi ?

CapGemini c’est un champion de l’innovation et du numérique. Concrètement pour t’expliquer ce qu’ils font je vais te donner un exemple ce sera un plus clair : CapGemini dans le cadre du partenariat qu’ils ont avec World Rugby qui est l’instance qui organise le Championnat Mondial de Rugby à sept a créer une application qui va permettre à tout le monde de parier sur l’issue d’un match. Par exemple je parie que La France va battre l’Afrique du Sud de 7 points. Elle permettra d’être en concurrence à la fois avec d’autres joueurs,  ses amis mais également avec le BOAT de CapGemini. Le BOAT de CapGemini est capable de regarder toutes les données et tous les résultats du championnat pour essayer d’évaluer qu’elle serait le score probable du match sur lequel tu paris. Finalement tu vas être en concurrence à la fois contre tes amis et à la fois contre le BOAT de CapGemini pour avoir à la fin un classement et un ranking final et savoir si tu es gagnant ou pas sur le pronostic réalisé sur le match.

 

Le point commun entre le rugby et le business ?

Ce qui est top c’est que ce soit sur un terrain avec l’équipe de France de rugby à sept ou au sein de CapGemini qui est un leader en France et en Europe c’est qu’au final nous jouons au même niveau, c’est le niveau international, le plus haut niveau mondial.

Ce qui est super c’est que lorsque tu joues dans la cour des grands, il faut être capable d’être à ton tour un grand. Et ce que j’ai compris en intégrant CapGemini c’est que j’allais devoir avoir la même exigence au bureau et sur le terrain. Quand je suis sur un terrain je me remets assez régulièrement en questions, j’essaye d’avancer, de développer toutes les compétences possibles pour être encore meilleur finalement c’est la même chose au sein de CapGemini où l’objectif c’est toujours de me challenger, de repousser les limites pour essayer de comprendre comment je vais pouvoir m’améliorer, et essayer de voir quel est aujourd’hui le point que je ne maîtrise pas pour justement en faire plus tard un point fort et une compétence qui va me servir pour être performant dans l’entreprise.

 

Quelles qualités faut-il pour allier sport et entreprise ?

Je pense qu’il faut avoir beaucoup de place dans son portable  pour pouvoir être capable d’avoir un agenda très large et très rempli.  Tout simplement parce que joindre une carrière de rugbyman professionnel et également d’employé au sein d’une grande entreprise nécessite vraiment une grosse organisation. Après quand je dis grosse organisation ce n’est pas inatteignable bien au contraire, ça demande tout simplement un peu de rigueur, et le temps nécessaire de se poser.  C’est ce que je fais, le dimanche soir je me pose,  je regarde mon calendrier sportif et mon calendrier d’entreprise et je fais matcher mes impératifs professionnels au milieu des espaces que je peux avoir pendant mes temps d’entrainements. Après la transition ne se fait pas non plus de manière aisée. Le vrai point d’attention finalement c’est de regarder l’intervalle qu’il peut y avoir entre le moment où je débute un entraînement et le moment ou je finis une réunion. Et je me rends compte avec le temps que je ne peux pas finir une réunion et deux minutes plus tard commencer mon entraînement. L’objectif c’est de laisser au moins 30 minute de battement entre le moment où je finis de travailler sur mes tâches de  CapGemini et le moment ou j’enchaîne sur mon entraînement. Et cette demi-heure là me permet de faire le vide  pour mieux enchaîner la deuxième tâche.

 

 

Quels sont tes prochains objectifs ?

A moyens termes, on a la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo. L’objectif c’est d’obtenir en Juin prochain le dernier ticket disponible pour participer à Tokyo 2020. C’est vraiment l’objectif de réaliser son rêve que de faire une seconde olympiade puisque j’ai eu l’occasion de faire Rio en 2016. Et à plus longs termes participer et gagner les jeux Olympique de 2024 à Paris.

 

Ta plus grande fierté ?

Alors ma plus grande fierté c’est de pouvoir jouer devant les personnes qui me sont chères : ma famille et mes proches. Comme je le disais, ils m’ont accompagné depuis les débuts où le rugby n’était pas forcément sérieux et pour autant c’est eux qui sont toujours là quand j’ai des matchs ou des compétitions un peu partout et ça pour moi c’est vraiment fort que de pouvoir jouer devant eux. J’ai eu l’occasion de le faire à Rio en 2016, une partie de ma famille était là. Et lors des Rugby Seven, tournois de rugby à sept à Paris, toute ma famille était présente et même mes amis et c’est ma plus grande fierté de leur montrer que c’est partie d’une simple passion et qu’aujourd’hui c’est un métier et qu’il me soutiennent malgré les impératifs et les sacrifices que je dois réaliser.

 

Un moment inoubliable ?

C’est le premier match des Jeux Olympiques contre l’Australie en match d’ouverture :   le tout premier match de rugby à sept qui a eu lieu dans le monde olympique c’était France – Australie. Et ce qui était juste sensationnel c’est qu’il y avait beaucoup de pression, beaucoup de tension, on l’attendait depuis quasiment deux ou trois ans et enfin il arrivait  et on a gagné ce match car on a réussi à aller les chercher sur le physique, sur l’intensité de jeu et c’était super puissant car honnêtement nous n’étions pas favoris et pour autant on l’a quand même remporté. On l’a vraiment remporté avec la manière. Et dans les tribunes il y avait ma famille, des amis  et cela a rendu la chose encore un peu plus exceptionnelle.

 

Le moment le plus excitant ?

Pour moi le moment le plus exaltant, et le plus excitant pendant les tournois de rugby c’est le moment où l’on quitte le vestiaire, on marche, on arrive dans le couloir. Dans le couloir on se retrouve face aux adversaires et à ce moment là on aperçoit une petite partie du stade, et l’arène dans laquelle tu vas jouer. Et parfois il y a plus de 25-30 000 personnes  qui sont déjà en train d’acclamer, de crier, les flammes vont de toutes parts, il y a une vrai animation autour du terrain et la je me rends vraiment compte de la chance que j’ai d’aller sur ce terrain, sur l’herbe pour aller faire ma passion, mon rugby avec en plus mes potes. Il y a vraiment ce coté passionnant qui va avoir lieu quelques minutes avant le match dans ce couloir là, et moi c’est vraiment là où je vis mes meilleures sensations.

 

Ton plus beau geste ?

Le plus beau geste, techniquement lors du Paris Seven l’année dernière contre le Kenya, on arrive à faire un bon match , on se tient jusqu’au prolongation. C’était assez intense et  le public criait assez fort et j’arrive à faire ce qu’on appelle une passe après contact, une chistera pour un coéquipier qui va marquer l’essai de la victoire et nous faire remporter ce match contre le Kenya.

 

Ton dernier mot ?

Le plus passionnant pour moi c’est de porter le maillot de l’Equipe de France. A chaque fois que j’en ai l’occasion, à chaque tournoi pouvoir le revêtir c’est assez fort. De plus de je rends compte que tout a une fin. Cette carrière de rugbyman à un moment ou à un autre va s’arrêter et je veux vraiment la croquer et mordre avec toute l’intensité que je peux ces moments où je peux vêtir le maillot de l’Equipe de France, avoir le coq sur la poitrine et surtout pouvoir me dire que je vise des objectifs comme les Jeux Olympiques de Tokyo et surtout les Jeux Olympiques de Paris. Je n’aurai peut être qu’une fois dans ma vie l’opportunité d’y participer et très sincèrement c’est cela qui m’anime que ce soit sur le terrain pendant les matchs et même à l’entraînement.

 

 

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